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Citation de CarolyneCannella


Carolyne Cannella

Préface de l'ouvrage : L'INSTANT S'ÉTOILE SUR L'ENVOL DU TEMPS , éditions Unicité.
par Michel Bénard
Lauréat de l’Académie française.
Chevalier dans l’Ordre des Arts et des Lettres.

Laissons-nous emporter et franchissons le seuil de ce florilège poétique se présentant à nous en deux temps. Le simple titre de cette petite perle irisée « L’instant s’étoile sur l’envol du temps » est déjà le prélude d’une invitation à un lumineux voyage intemporel. Telle la mélodie d’un luth sur la partition du vent où le silence s’incline.

La palette poétique de Carolyne Cannella est de délicates nuances, sensible comme la plume qui la transcrit et nous enivre de ses fragrances oniriques.

L’écriture est synthétique, sobre, réfléchie, réhaussée par de solides métaphores. C’est une expression libre, même libre de ponctuation, pourtant encore attachée à la musicalité de la rime. Petits joyaux où chaque facette ciselée brille de tous ses éclats.

Nous sommes ici invités à partager la poésie comme une danse, un accouplement perpétuel drapé de «mille larmes d’or». Sous l’élan de cette chorégraphie poétique nous rejoignons les luminescences cosmiques.

En première lecture nous découvrons une poésie aérée, allant à l’essentiel tout en subtile délicatesse. Nulle surcharge, nulle abondance, l’auteure use du juste verbe, du simple vers, de la lumineuse écriture effleurant de son souffle léger notre intériorité.

En lisant Carolyne Cannella, loin des rumeurs je ressens un peu cette impression de lire une partition, avec ses séquences, ses césures, ses crescendo, ses déclinaisons, le tout drapé d’une musique voluptueuse.

Notre poète chemine sur les voies de la poésie à pas mesurés, avec la prudence de l’expérience du piège toujours possible.

Les paroles s’effacent et les cœurs s’étiolent.

La vie cependant nous apprend vite que tout n’est pas que tendresse, douceur et rêverie, elle peut aussi, c’est hélas souvent le cas, être déchirure, blessure, stigmate avec longue cautérisation.

« Mourir au passé pour vivre l’instant où tu sèmes…/… » se retirer avec les sages dans la montagne où vibrent les voix de l’univers, vide et éternel.

La poésie comme toutes formes de réflexion s’ouvre sur des interrogations : la naissance, la mort, la raison, pourquoi, comment et après la nuit profonde et obscure ?

Nous y croisons souvent les empreintes du temps, ruisselant, en suspension où se mêle la flamme, oscillant du désespoir à l’espoir.

Pareil au pèlerin sur son chemin notre poète se questionne sur le sens de l’existence, sur le grand réveil, elle dialogue avec sa flamme jumelle où toutes les deux progressent en bordure de l’amour.

Juste le temps d’un rêve, l’instant d’un mirage avant qu’il ne se sublime, Carolyne cherche son étoile bleue, celle qui pourrait avoir la couleur de ses yeux.

L’homme n’est-il pas dans l’attente d’un nouvel arc-en-ciel, d’un avènement flamboyant ? Notre amie Carolyne Cannella en fait de même, lorsqu’elle ressent ce sentiment de cécité, cette impression de mensonge, ce ressenti d’étouffement. Alors c’est à cet instant que la poésie devient un subterfuge salutaire permettant au cœur pétrifié de redonner naissance à un nouveau chant d’amour.

Laissons-nous emporter par cette poésie épurée dans : « La céruléenne nuit du silence et le mystère des larmes roses. »

Ne sommes-nous pas en droit de douter de notre véracité, de notre objectivité ? C’est exactement le questionnement de Carolyne Cannella : « Lorsque nous repartirons / Comme nous sommes venus / Du monde, qu’aurons-nous vu »

Souvent elle sent à ses côtés l’ombre d’une présence, une lueur furtive disparaissant en bordure de l’aube. La poésie nous plonge parfois dans les eaux baptismales, d’une transmutation alchimique ou d’une élévation métaphysique. Quelques mots, quelques notes, quelques couleurs et voici que soudain se révèle la naissance d’un poème.

Il arrive que Carolyne Cannella se fonde avec l’univers dans un souffle suprême, où le corps, l’esprit, dans le grand tout ne font plus qu’un.

Il y a toujours le sourire malicieux d’un enfant qui sommeille au fond de nous-même ce que nous rappelle notre amie : « Poète, l’enfant en moi demeure dans le mystère du temps sans âge… »

Chez elle rien de dithyrambique, tout est dans sa juste mesure, sa quintessence afin que l’aiguillon de la poésie touche sa cible au cœur

Sur notre parcours d’écriture, nous croisons des poèmes courts, intenses, qui pourtant nous révèlent tout sur les arômes éventés et les odeurs de l’absence.

Proche de l’ascèse le poète ressent ce besoin de se retirer des tumultes d’un monde étiolé, trop bruyant, trop violent et dans l’égarement, cela devient vital elle a besoin d’oublier, de faire le vide en côtoyant le mystère divin, celui entrevu dans les psalmodies d’un chant grégorien.

Prendre le temps de la réflexion, regarder autour de soi à ne vouloir que voir l’étreinte de la vie sur l’autel de la beauté.

Et tel un leitmotiv, une mélodie obsédante nous pénètre : « De miel, de levain, de couleurs et parfums » mais indéniablement : « D’amour toujours. »

Michel Bénard.
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