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Critiques de An Yu (21)
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Porc braisé

Quand j'ai terminé ce livre, je l'ai recommencé aussitôt !

C'était bien la première fois que cela m'arrivait. Je voulais retrouver cette Jia Jia. Elle m'a montré une nouvelle voie.



Asian review of books dit de ce livre : " L'histoire singulière d'une femme qui cherche des réponses dans un monde qui l'a si souvent trompée par le silence. "



Un énorme coup de cœur !
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Porc braisé

Alors qu’elle s’apprête à partir en voyage avec son mari, Jia Jia découvre celui-ci mort dans la baignoire. Près de lui, un dessin représentant un poisson à tête d’homme.



Je lis assez peu de contemporain, en général, mais entre le pitch, la couverture et les quelques avis que j’avais vus passer, je ne pouvais pas passer à côté de ce livre! Et je ne regrette pas de lui avoir donné sa chance, car ç’a été une excellente lecture, dévorée en une seule journée 🙂



Le fait que le roman baigne dans le fantastique n’y est pas étranger. Attention, « fantastique » dans le sens littéraire du terme, c’est-à-dire qu’on ne sait pas s’il y a vraiment un élément surnaturel ou si ce sont les personnages qui divaguent. Et moi, les histoires qui jouent sur la perception de la réalité, c’est mon truc ^^



Pour le côté « réel », on a l’histoire de cette femme paumée après la mort de son mari, dans une Chine où les préjugés sexistes ont la vie dure (une veuve porte malheur: ben oui, c’est forcément la faute d’une femme si son mari meurt, hein!), qui trouve un peu de réconfort auprès d’un barman et essaie de reconstruire une vie normale en se dépêtrant de ses problèmes financiers.



Pour l’aspect fantastique, c’est vers ce mystérieux homme-poisson que l’héroïne va se tourner. Obsédée par ce dessin, elle va tenter de retrouver sa trace dans les pas de son mari décédé.



C’est bien écrit, poétique, parfois poignant. J’ai été complètement happée par cette histoire et je n’ai pas pu lâcher mon livre avant d’arriver à la dernière page.



Une excellente lecture, je recommande vivement!
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Porc braisé

Un très beau premier roman à l'atmosphère mélancolique et poétique qui enchantera le lecteur et l'emmènera à se poser de nombreuses questions sur la place qu'il occupe, sur la vie, sur le passage du temps. Un roman beau et déroutant à la fois, qui nous prend par la main et nous entraîne dans les méandres de l'absence.



Jia Jia est un personnage bouleversant qui se perd petit à petit pour mieux se retrouver et enfin se reconstruire. On s'attache très vite à cette femme en souffrance qui cherche des réponses et un sens à sa vie au fond d'un verre, au fond d'un rêve…



Si la mort de son mari est l'élément déclencheur de cette prise de conscience, cette mort l'oblige à réaliser que jusque-là elle était enfermée dans sa propre vie, enfermée dans sa place d'épouse, enfermée dans son appartement, enfermée dans la société à laquelle elle appartient. Son existence semble se dérouler dans un brouillard, une sorte de flottement perpétuel, comme si elle était constamment entre deux eaux, anesthésiée, les sens engourdis.



L'élément liquide est très présent dans ce roman, l'eau, l'homme-poisson, la boisson qui apporte un semblant d'apaisement à Jia Jia quand la solitude et les doutes se font trop pesants. Cette allégorie de l'eau, symbole des émotions qui ne demandent qu'à se libérer, représente l'envie de Jia Jia de réapprendre à vivre tout simplement. Cette eau est en réalité, une libération, un fil conducteur qui va relier Jia Jia à son passé, à ses parents, à son mariage, à sa vie future et la réconcilier avec elle-même et surtout l'aider à s'accepter et à retrouver sa place dans la vie, dans sa vie. Cette eau qui coule au fil des pages devient tout au long du roman un personnage à part entière de l'histoire.



Les personnages secondaires, s'ils peuvent sembler anecdotiques pour certains, simplement de passage pour d'autres, tiennent en réalité une place très importante. Ils représentent, chacun à leur manière, ces rochers à fleur d'eau qui aideront Jia Jia à remonter à la surface pour reprendre sa respiration, pour continuer à avancer et à s'ancrer à nouveau dans sa vie. Léo le barman, oreille attentive qui aidera Jia Jia à renouer avec son corps, Madame Wan qui l'aidera à renouer avec sa créativité et la peinture, Ren Qi, qui l'aidera à renouer avec son passé… Tous aideront Jia Jia à reprendre possession de sa vie et à libérer enfin l'homme-poisson.



Un très beau roman initiatique sur cette femme qui retrouve sa vie et sa place dans la société, un roman prenant, très émouvant, qui vous emmène dans une plongée en apnée dont on remonte comme groggy et un peu nostalgique aussi.



A lire sur le blog :
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Porc braisé

Ayant lu ce joli roman au cours d’un partenariat entre le Handbo(o)k Club et les Éditions Delcourt, je tiens tout d’abord à les remercier pour cette belle découverte !



Alors qu’ils sont sur le point de partir en voyage, Jia Jia découvre son époux Chen Hong (avec qui elle est mariée depuis quatre ans) raide mort dans sa baignoire ! Près du corps, Jia Jia va trouver un bien mystérieux dessin, représentant un poisson à tête humaine …



Complètement déstabilisée, la jeune femme prend l’habitude de se rendre dans un bar, manifeste un goût certain pour le champagne et entame une liaison avec Léo, le barman des lieux. Débarrassée de toute contrainte – si ce n’est financière – elle a décidé de recommencer à consacrer sa vie à l’art. À visiter le Tibet également !



Une superbe et courte intrigue, teintée d’une douce nostalgie poétique, un conte improbable sur le monde de l’eau qui m’a fait rêver toute éveillée … Un délicieux roman de résilience, un lent cheminement vers une renaissance. J’ai adoré !
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Porc braisé

Jia Jia découvre son mari sans vie dans son bain ! Même si l’amour n’avait jamais été présent au sein de son couple, la trentenaire n’en demeure pas moins affectée par le décès soudain et inexpliqué de cet indélicat mari avec lequel elle ne partageait pas grand-chose, mais qui lui avait promis une famille et le réconfort d’un foyer. Cette promesse envolée, que lui reste-t-il à part un grand appartement vide de vie et de chaleur, quelques toiles témoignant de cette carrière d’artiste que lui a refusée son époux et l’énigmatique dessin d’un homme-poisson ?



Jia Jia ne va pas bien, mais comme si elle était coupée d’une partie d’elle-même, celle qui a attrait aux émotions, elle ne le montre pas. Il faut dire que peu habituée à se laisser porter par ses envies et ses états d’âme, Jia Jia semble bien incapable d’exprimer verbalement son mal-être même si elle le souhaitait. À la place, elle végète dans son appartement entre velléité de renouer avec sa carrière d’artiste tuée dans l’œuf, consommation de boissons alcoolisées et ses visites dans un bar où, de fil en aiguille, elle en viendra à nouer une relation avec le barman. Leo lui apportera un peu de douceur et de réconfort dans un quotidien assez morne et un futur devenu incertain et source d’angoisse. En effet, son mari ayant légué sa fortune à sa famille, Jia Jia doit maintenant trouver un travail pour subvenir à ses besoins…



Jia Jia est une femme que j’ai eu des difficultés à cerner, ayant cette impression tenace qu’elle était étrangère à elle-même et que son cœur était solidement cadenassé comme son manque d’investissement émotionnel dans sa relation avec Leo en témoigne. Cela lui apporte une complexité qui nous donne envie de mieux apprendre à la connaître et de la voir briser sa coquille. Un souhait exaucé puisque, petit à petit, notre héroïne évolue et gagne en humanité que ce soit grâce aux différentes rencontres qu’elle fera, aux liens (re)noués ou à un voyage au Tibet durant lequel elle suivra les traces de son défunt mari. Ce dernier s’y était, en effet, rendu en solitaire avant d’en ramener le souvenir d’un rêve étrange et la vison d’un homme-poisson qu’il couchera sur le papier. Un dessin qui deviendra l’ultime lien unissant les deux époux, peut-être de manière plus importante que leur mariage sans amour.



Cet homme-poisson sera le fil conducteur du voyage autant physique que spirituel de Jia Jia qui, en remontant la trace et les origines de cette créature hybride, devra faire face à elle-même, affronter sa douloureuse histoire familiale et dessiner son futur. Là où Jia Jia fait preuve d’un certain sens pragmatique, son voyage au Tibet la plongera dans un autre monde, celui de l’eau, si vide et si plein à la fois. Un monde qui s’agrippe à nous tout au long du roman et que l’on perçoit au détour des pages : l’eau du bain à partir duquel tout a commencé, la pluie, l’eau de l’aquarium de la tante de Jia Jia, cette mer et ses vagues que la veuve n’arrive pas à représenter, l’homme-poisson, les pleurs… Difficile de ne pas voir dans cet élément indispensable à la vie, un certain symbolisme, peut-être celui de la renaissance, la mort de son mari ayant sonné pour Jia Jia l’heure du renouveau… Si le monde de l’eau peut se révéler pesant et inquiétant, il fait aussi le lien entre rêve et cauchemar, entre vivants et morts, entre mer et terre et apporte une certaine dimension onirique flirtant parfois avec le fantastique.



Avec pudeur et une subtilité maîtrisée, l’autrice explore, à travers la figure intrigante de l’homme-poisson et du voyage, des thématiques à la résonance universelle : la famille, les malentendus, le deuil, la résilience, l’absence, l’amour et ses différentes facettes, la nécessité d’accepter l’être aimé dans ses différences et de ne pas l’enfermer dans une cage dorée, mais aussi le rêve, et le besoin pour certains de s’évader dans des limbes qui peuvent se révéler inaccessibles au commun des mortels et desquels il est parfois bien difficile d’en sortir, sans y perdre une partie de son âme… En toile de fond, il y a également cette Chine que l’on connaît finalement peu en Occident et dont l’autrice nous brosse un portrait nuancé entre modernité et tradition, entre liberté d’une jeune veuve d’entamer une relation charnelle avec un barman peu de temps après la mort de son mari, mais superstition poussant des parents à craindre pour la vie de leur enfant unique en raison de l’aura funeste entourant le destin d’une veuve.



Quant à la plume de l’autrice, j’ai été étonnée par sa puissance et sa fluidité : sans jamais entrer dans le registre de l’émotif ou du larmoyant, l’autrice arrive à insuffler beaucoup de beauté et de poésie à son roman et à nous faire ressentir toutes les émotions, attentes et blessures de ses personnages. D’ailleurs, au-delà de Jia Jia à laquelle on ne peut que s’attacher, j’ai adoré la palette de personnages secondaires plutôt variée, bien que peu étendue. De la maladresse d’un père qui peut passer pour de l’indifférence aux tentatives de rapprochement d’une belle-mère vue comme une briseuse de ménage en passant par un écrivain recherchant sa femme disparue ou un guide bavard, mais accueillant, chaque personnage possède un petit quelque chose qui le rend terriblement humain, fragile et/ou émouvant.



En résumé, mélange de réalité et d’onirisme, de retenue et de passion, de peine et d’espoir, Porc braisé, c’est une porte d’entrée sur l’univers d’une autrice dont on ne peut que louer le sens de l’authentique et de la poésie ainsi que le talent pour plonger ses lecteurs dans une mer d’oubli, d’incertitude et de curiosité. Au gré des rencontres et des découvertes, nous nous ouvrons, aux côtés de l’héroïne, à un monde fascinant et empreint de mystère dont les contours nous apparaissent tour à tour flous et épais, brumeux et infranchissables, attirants et effrayants… Un premier roman envoûtant et indéfinissable nous menant sur le chemin de la sérénité !
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Porc braisé

Tout d’abord, je tiens à remercier le Handbo(o)k Club et les Éditions Delcourt pour ce partenariat.



Jia Jia est veuve. Elle souffre. Elle ne souffre pas de la mort de son mari, non, même si le choc de l’avoir trouvé mort dans sa baignoire a été bien réel. Elle souffrir de ne pas avoir mal, de ne pas être triste, d’être même soulagée d’être délivrée de ce mariage qui n’en était plus vraiment un, à condition qu’il en ait été un, à une époque. Oui, Chang était riche, oui, elle ne manquait strictement de rien, si ce n’est d’amour et d’attention. Son mari ne dénigrait-il pas le fait qu’elle soit artiste peintre, ne l’avait-il pas fortement encouragé à cesser cette activité ? Si. Un enfant ? Il en avait été question, mais le délitement du mariage a repoussé le projet jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de mariage.

Jia Jia est seule, désormais, libre aussi de faire ce qu’elle veut, de reprendre le cours de ses aspirations artistiques, libre aussi de faire le bilan de ce qu’a été sa vie, et de ce qu’elle veut pour sa vie. Porc braisé, c’est le portrait tout en sensibilité de cette jeune trentenaire et aussi des personnes qui l’entourent, celles avec qui elle tisse des liens, comme Leo, ce barman par qui elle est attirée, et avec lequel elle découvre que certains ne sont pas encore prêts à se libérer du poids des traditions, des superstitions. D’autres tentent de renouer des liens avec elle, son père, sa belle-mère et Jia Jia de partir à la recherche de son passé, du passé de ses parents, pour comprendre aussi pourquoi elle est devenue celle qu’elle est devenue, pour comprendre aussi, mieux, la personnalité de sa mère.

Un voyage, ce sont des rencontres, avec soi, avec les autres. C’est aussi l’occasion de se plonger dans un univers onirique et ténébreux, entraînant le roman à la limite du genre fantastique, mais toujours avec poésie.

Un très beau premier roman.
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Porc braisé



Tout d'abord un grand merci au Hanbo(o)k Club et aux éditions Delacourt pour m'avoir permis de découvrir ce roman en avant-première.

À Beijin, Jia Jia est une jeune veuve en perte de repères. Elle a découvert un dessin étrange à côté du corps de son mari, mort dans leur baignoire.

Elle projette de retrouver l'activité artistique qu'elle avait avant son mariage. Obsédée par le dessin de l'homme-poisson, elle ira jusqu'au Tibet pour le retrouver et se découvrir à travers un monde parallèle.

Beau parcours spirituel que celui de cette jeune femme qui porte la douleur du décès de sa mère, la culpabilité de l'absence de chagrin à la mort de son mari, l'anxiété de la vie matérielle à laquelle elle n'est pas préparée, son statut de femme mariée l'ayant rendu dépendante financièrement.

L'autrice nous parle en filigrane de la société chinoise avec ses traditions et la condition féminine qui reste encore un concept très abstrait.

Un beau roman au style simple et poétique, propice à la réflexion.

« La lune ressemblait à un pendentif accroché à une chaîne d'étoiles. »

Tout est dit



#hanbookclub



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Porc braisé

Premier roman d'une jeune auteure chinoise où se mêlent culture asiatique et occidentale, réalisme, poésie, onirisme, traditions et modernité.



Le sentiment qui se dégage de cette lecture est une bulle de bien-être dans laquelle flotter le temps des quelques pages de ce court roman.



Une ode à la réappropriation de son essence profonde par cette jeune femme abîmée par la vie, par l'abandon de son père et de ses rêves de jeunesse.

On sent très fort l'impact de la culture chinoise et l'empreinte que celle-ci laisse encore sur les jeunes générations de femmes qui même cultivées et éduquées 'à l'européenne' se rangent finalement dans une vie qui ne leur convient pas. En filigranes également le culte de l'effort et de la réussite dans une société où les apparences sont plus importantes que le 'bonheur' et où l'échec est ressenti comme une trahison 'familiale', nationale tout autant que personnelle.



L'art est le moyen qu'a trouvé Jia Jia pour s'exprimer et se retrouver comme autant de métaphores d'une renaissance en se réconciliant aussi avec un passé dont seule une partie lui avait été révélée. Cette réconciliation avec son autre elle lui permet de l'enterrer au fond de l'océan pour remonter à la surface et enfin voir la lumière d'un nouvel horizon, comme lavée et allégée de tout le poids d'une vie antérieure qui n'est plus la sienne et de se tourner vers l'avenir.



Un joli récit proche du conte et du rêve, avec des défauts et aussi tellement de douceur, de langueur, de force qu'il enveloppe son lecteur consentant d'une bulle absolue de bien-être. Une ouverture vers une réflexion que chacun continuera selon son propre chemin.



Une lecture bienvenue qui s'est présentée quand j'en avais besoin. Il n'y a pas de hasard. Ce récit était fait pour moi à ce moment précis.

J'espère que d'autres auront cette chance également que cela soit avec ce roman ou avec un autre. Quelle importance s'il vous réchauffe le coeur (il y fait un peu froid, humide et même glacial, c'est après être remonté à la surface que s'installe la chaleur et le réconfort)

- Lecture du 10/12/2020 -



A suivre assurément.

Evitons les comparaisons avec Murakami, ce serait loin de rendre justice à cette jeune auteure et hommage à ce grand auteur, même s'il y a une légère filiation de par l'onirisme.

L'auteure a son univers propre encore à parfaire de par sa jeunesse d'écriture et de style. Il est simple, poétique, sans fioritures, quelques heurts dans les liaisons à certains moments et déjà de magnifiques bases solides dans la construction et de l'histoire et des personnages.



"Un matin d'automne, Jia Jia pousse la porte de la salle de bains de son opulent appartement de Pékin et découvre son mari sans vie dans la baignoire. Il a laissé pour elle, sur le lavabo, le dessin énigmatique d'un homme poisson. Cette étrange figure aquatique ne cessera dès lors de la hanter. Perdue et sous le choc, Jia Jia déambule dans la ville, boit plus que de raison, et noue peu à peu une relation avec un barman, Leo, susceptible de lui donner l'amour qu'elle croyait impossible. Libérée d'un mariage asphyxiant, Jia Jia se redécouvre, renoue avec sa passion pour la peinture et affronte son passé et toutes ces choses que ceux qu'elle aime ont trop longtemps tues."
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Porc braisé

j'ai beaucoup aimé ce roman très intriguant qui nous mène dans les pas de Jia Jia, jeune femme pékinoise complètement perdue après la mort se son mari. L'atmosphère du roman est très particulière et prend parfois des teintes mystiques, notamment avec cette quête spirituelle et les rencontres qu'elle peut faire tout au long de son périple. Nous la suivons dans un cheminement intense et de longue haleine, autant psychologique que géographique puisqu'elle nous emmène jusqu'au Tibet.

La jeune femme nous fait part de la pression qu'elle ressent en tant que jeune veuve, nous permettant ainsi de découvrir la société chinoise : difficultés à se remarier après le décès du conjoint (eh bien oui, elle porte malheur !), difficultés également financières puisqu'elle n'a pas su lui donner un fils, elle n'est pas digne de recevoir l'héritage qui va revenir aux parents du défunt (tout naturellement). Nous découvrons la dure réalité des citadins chinois devant faire face aux charges mensuelles, aux escrocs etc. Plus généralement, nous découvrons la société dans son ensemble : la corruption (et le combat contre celle-ci), l'envoi des enfants en pension à l'étranger, la douce folie de certaines personnes aisées (peinture du Bouddha), etc.

Jia Jia est une jeune femme torturée, n'ayant pu vivre de son art à cause de son mariage, doutant de ses actes et blessée par ses conditions familiales étant jeune. Elle est pétrie de culpabilité et ne trouve pas le repos. Elle va alors se lancer dans cette quête de l'homme-poisson et du monde de l'eau. Je suis très intriguée par ce monde parallèle. Doit-on y voir une métaphore de la dépression (le tâtonnement lors de la quête) et du suicide (le départ pour le monde de l'eau) ? Je serai très intéressée pour discuter de ce point de vue avec les autres lecteurs. Je ne suis pas sûre de ma lecture des faits mais j'aime à y croire.
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Porc braisé

Jia Jia est mariée à Chen Hang depuis quelques années seulement lorsqu'elle le retrouve mort dans la baignoire.

Ne reste de son mari qu'un étrange dessin d'homme-poisson et le souvenir d'un rêve qu'il lui avait raconté.



Jia Jia va alors partir sur les traces de son mari en quête de l'homme -poisson. Son expédition la mènera au Tibet, où Chen Hang s'était rendu peu de temps avant sa mort.



Ce court roman est un texte poétique.

C'est une atmosphère qui m'a enveloppée. J'ai été séduite par cette fable teintée d'ésotérisme, par la métaphore de l'eau comme une renaissance.



Je me plonge petit à petit la littérature asiatique, même si ce n'est pas ma littérature favorite, je me rends compte qu'il y a des pépites à y découvrir.
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Porc braisé

🐖ARRIVÉE À BON PORC🐷

Elle s'appelle Jia Jia.

Un prénom comme un écho. Un prénom qui insiste. Comme s'il était besoin de se répéter pour être entendue. D'ordinaire, Jia Jia n'est pas du genre à se faire remarquer. Mariée à un homme qu'elle n'a jamais aimé et qui le lui rend bien. Mariée pour la forme, sans enfant, sans amour, son travail, sans passion, sans but.

Comme beaucoup de femmes chinoises, elle a vécu dans l'ombre de son époux Li Cheng. Alors le jour où elle découvre ce dernier mort dans sa baignoire, elle est tentée d'exister. Enfin. Malgré l'hostilité de sa belle-famille, le qu'en-dira-t-on et des siècles de tradition, la jeune veuve s'autorise à vivre pour elle-même. Quelle audace !

Elle se remet à peindre. Prend un amant. Et fait des rêves aquatiques peuplés d'homme poisson. Car en mourant, son mari lui a laissé un drôle de dessin énigmatique : un corps de poisson avec une tête d'homme.

Pourquoi est-elle obsédée par ce personnage monstrueux ? Pourquoi l'eau l'attire-t-elle autant ?



Avec ce premier roman écrit par une jeune Chinoise, on est carrément sorti de notre zone de confort et on ne le regrette pas. On a découvert un univers à part, une écriture envoûtante, onirique, teintée de fantastique. Un roman à clé, le portrait d'une femme qui part à la recherche d'elle-même, jusqu'à faire un voyage au Tibet en quête ses racines. L'occasion aussi de découvrir un visage inconnu de la société chinoise contemporaine. Les relations parents-enfants, la place des femmes, le poids écrasant des conventions... La Chine qu'on avait visité en mai 2019 est un pays qui nous a toujours fascinées et qui ne se laisse pas facilement pénétrer mais qui recèle des trésors de beauté et de sagesse.Alors acceptez de vous laisser dépayser, vous ne regretterez pas le voyage.Prêts à déguster ce Porc braisé ?
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Porc braisé

Autour d'un plat de porc braisé, cuisiné par son père, Jia Jia va essayer de faire le point sur sa vie. Elle vient de perdre son mari, qu'elle a retrouvé mort un matin dans la baignoire, avec à côté de lui un dessin d'homme-poisson. Elle va alors essayer de trouver sa place dans la vie : va t elle reprendre les pinceaux car, avant son mariage, elle souhaitait devenir peintre. Elle va rencontrer un barman et peut être avoir son histoire d'amour ! Puis elle décide de partir en voyage au Tibet, sur les traces du dernier voyage de son mari, qu'il avait fait seul. Elle va alors vers un peu de spiritualité et découvrir un monde parallèle, celui du monde de l'eau, un monde à côté du nôtre. Un monde rempli de légendes, de mythes et elle va faire d'étranges et troublantes rencontres.

Le portrait d'une jeune chinoise qui essayer de se comprendre, de trouver sa place dans la société et/ou dans un monde parallèle, spirituel.

C'est aussi le portrait de personnages secondaires, le barman féru de jazz, sa tante qui tente avec son mari de réussir avec des affaires, qui ne sont pas toujours très claires. Son père et son remariage, puis un grand père mystérieux, vieil homme, qui attend de trouver le chemin vers le monde de l'eau.

Un premier roman touchant, troublant, un beau portrait d'une jeune femme dans une société chinoise moderne, mais avec la persistance des légendes et des mythes.

Merci beaucoup aux éditions Delcourt et à Hanbo(o)k Club de m'avoir permis de lire ce livre en avant première

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Porc braisé

Porc braisé, c'est un livre qui a été un peu énigmatique pour moi. Les ambiances sont bien retranscrites et le personnage principal fouillé. La scène de début est assez saisissante, le décès du mari très rapidement décrit de manière explicite, froide, méthodique.



Mais cette obstination pour retrouver trace de l'homme poisson est à la lisière de la poésie, du rêve et de l'obstination.



Un bel ouvrage, poétique, a prendre tel qu'il se présente, ne pas chercher à tout comprendre, et se laisser porter.
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Porc braisé

Jia jia était mariée à Chen Hang, plus par arrangement que par amour. Écrasée par les dictâtes de son mari elle a renoncé à sa carrière dans l'art et à son bonheur. Elle n'a jamais compris son conjoint qui s'éloignait de plus en plus d'elle.



À la mort mystérieuse de celui-ci, elle découvre un étrange dessin d'un homme poisson, laissé comme lettre d'adieu par son mari. Elle se demande ce que peut-être cette étrange oeuvre et quel rapport à t'elle avec le décès de Chen Hang.



Veuve, mais à nouveau libre elle va chercher à continuer sa vie, peut-être même la refaire avec un autre homme, malgré la croyance populaire qu'une femme veuve porte malheur. Elle se débat dans cette nouvelle vie, entre rencontre, alcool et solitude. Comment faire pour avancer quand la solitude et le doute nous écrasent ? Cette sensation d'abandon qui semble la surpasser, l'étouffer. Le barman en face de chez elle va peu à peu l'aider à sortir de cet état de choc. Il va la guider dans ses recherches sur la disparition de son mari, la menant dans sa quête de réponse jusqu'au Tibet, dernier voyage en solitaire de Chen Hang.



"Elle ne savait pas pourquoi, il semblait appartenir à cette seconde espèce d'hommes. Ceux qui guérissent plutôt qu'ils ne blessent."



Une belle histoire, un peu étrange. Une façon de vivre similaire et à la fois différente de la notre, Wu Jia Jia est une femme qui laisse la vie suivre sont cours. Elle semble prendre ce qui lui vient comme si c'était son destin, sans vraiment le choisir elle-même. La mort de son mari va chambouler toute sa vie et la faire sortir de sa coquille, se révéler enfin comme elle est, et non comme la société et son mari voulaient qu'elle soit.



Premier roman, belle surprise.
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Porc braisé

Il s’agit d’un premier roman court, dense et envoûtant.



Jia Jia, jeune chinoise passionnée d’art vit avec son mari, un célèbre homme d’affaires dans un des plus prisés quartiers de Beijing.

Alors qu’ils s’apprêtent à partir en voyage , Jia Jia découvre Chen Hang gisant dans la baignoire dans une drôle de position.

Accident ou suicide, la cause de la mort est incertaine.

Le seul indice dont dispose Jia Jia pour trouver une explication à la mort de son mari est un dessin que celui-ci a laissé sur un bout de papier dans la la salle de bain. Un dessin représentant une étrange créature mi-homme mi-poisson.

Bien décidée à donner un sens à la disparition de son mari tout en essayant de trouver la signification de ce mystérieux dessin Jia Jia se lance dans une quête existentielle qui la ramènera avant tout à ses origines, aux liens du sang et l’aidera à comprendre notamment les choix de ses parents.

Ce roman à l’atmosphère étrange ou s’entremêlent, se superposent et se succèdent subtilement et dans une langue très poétique le réel et le fantastique a pour moi des accents de conte philosophique.

Une très agréable lecture, addictive, magnifiquement captivante et superbement dépaysante qui – la présence de mondes parallèles peuplés de personnages mythiques aidant – m’a rappelé l’univers de Haruki Murakami (un auteur que j’adore) et plus précisément celui de son roman 1Q84.



Je tiens à remercier les éditions Delcourt et le Hanbo(o)k Club pour cette belle découverte littéraire.
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Porc braisé

Une ambiance type Wong Kar-Wai mais cette fois l'action se déroule au départ dans le Pékin moderne de la classe sociale supérieure, un livré "calme" "posé" une bonne détente. Je le trouve même souvent poétique. Des mondesparallèles comme l'univers de Murakami. Un bon moment d'évasion et de réflexion.

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Porc braisé

Voilà un livre qui suscite la curiosité, ne savant pas à quoi m'attendre, j'ai plongé dans ce livre pour en ressortir agréablement surprise.



Porc braisé est une lecture étrange dans le bon sens du terme, elle sort de l'ordinaire, elle dérive des sentiers battus, elle nous surprend et nous imprègne. Porc braisé est un conte onirique, un roman initiatique, un voyage spirituel, un instant de poésie au milieu du chaos.



Au fur et à mesure de ma lecture, j'ai découvert une plume envoutante qui a su me captiver, j'ai découvert un personnage principal en quête de réponse et de sens existentiel, j'ai pu faire une pause dans le temps. En lisant ce roman j'ai eu la sensation d'être au bord d'une rivière, de l'observer et de m'apaiser progressivement tout en sachant qu'en me réveillant j'allais aussi sortir de mon songe avec de nombreuses questions et réflexions personnelles.



Alors que ce livre est intime, on sent une forme d'universalité dans ce récit. Le lecteur ne comprend pas forcément tout, tout comme on ne peut comprendre toutes les langues du monde, mais on a la sensation d'avoir compris l'essentiel et même d'avoir appris quelque chose sans arriver à la définir.



Ce livre est un petit bijou, un livre incomparable qu'on peut relire chaque année et le redécouvrir à chaque fois, il possède de nombreux niveaux de lecture, de nombreux sens et chacun peut ainsi l'interpréter en fonction de son expérience.



En définitive, Porc braisé est une très belle surprise ! Préparez-vous à plonger dans un moment de grâce, un livre sans nul autre pareil.
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Porc braisé

Un roman-rêve presque indéfinissable. Les mots de l’auteure sont incroyables, oniriques et forment un conte dont on peine à s’échapper. Même si certains aspects manquent d’explications, j’ai été envoûté par cette histoire et ses héros. Une lecture ultra obsédante, je valide fort !
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Porc braisé

Ce livre parle de Jia Jia, une femme vivant avec son mari dans un quartier de Pékin. Ils mènent une vie assez luxueuse jusqu'à ce que son mari se suicide en lui laissant l'appartement, un peu d'argent, et le dessin d'un poisson à tête humaine. de là Jia Jia doit totalement se reconstruire, elle doit refaire sa vie, retrouver du travail, tout en vivant avec les questionnements qu'ont provoqué la mort de son mari et le dessin d'homme-poisson.



J'ai beaucoup aimé ce livre, vraiment beaucoup. le personnage de Jia Jia est attachant, et son histoire est vraiment bien écrite. L'événement de la mort de son mari lui fait perdre tout ses repères : elle ne peut plus vivre dans le même appartement, bien trop grand pour elle, et il lui faut trouver un moyen de subsistance, puisque jusque là, c'est son mari qui ramenait l'argent à la maison. Elle est donc confrontée à plusieurs problèmes, tels trouver à louer son appartement à des gens, sachant que son mari s'est suicidé dedans ; trouver du travail en tant que peintre, alors qu'elle ne peignait plus que pour son plaisir, et le grand questionnement : peut-elle refaire sa vie, ou faut-il d'abord élucider ce mystère de l'homme-poisson, probablement en lien avec la mort de son mari.



Le personnage de Jia Jia est bien construit, les personnages secondaires également. le rythme est bon, j'ai vraiment dévoré ce livre, sans avoir non plus le sentiment qu'il était trop court. J'ai adoré le réalisme magique de ce roman, le style très terre à terre par moments, et vraiment onirique et fantastique à d'autres, et cela s'équilibre très bien. C'est vraiment un livre que j'ai adoré et que je recommande fortement.
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Porc braisé

Quelle jolie découverte que ce livre !

L’atmosphère de Porc braisé de An Yu n’est pas sans rappeler celle des romans de Yoko Ogawa ou de Murakami.

Jia Jia est une jeune femme moderne aux aspirations artistiques qui se retrouve veuve dans une société chinoise encore réglementée par des codes et des traditions séculaires.

Ayant vécu quelques années enfermée dans un mariage sans âme, elle décide de prendre sa vie en main et tourne le dos aux attendus de sa belle famille.

Tout se fait en douceur, tout glisse, tout coule comme l’eau qui tient une part prépondérante dans ce livre.

Jia Jia entame une relation avec un jeune barman, décide de reprendre la peinture, de partir au Tibet sur les traces du couple que formaient ses parents et finira par se trouver elle-même.

J’adresse un grand merci à Léa du Hanbo(o)k Club et aux éditions Delcourt qui m’ont permis de découvrir le premier roman d’une très jeune autrice chinoise que je suivrai désormais car son roman sur la quête de liberté m’a beaucoup émue.

Je me suis retrouvé transportée le temps de sa lecture dans un monde très onirique et pourtant très présent, très moderne. Un grand merci à la traductrice Carine Chichereau pour le rendu de cette atmosphère.

Je vous recommande vivement de goûter à ce Porc braisé.



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