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Encore une déception avec la jeune garde de l'imaginaire russe (après Verkine et son « Sakhaline » (Actes Sud), relative, et Vagner avec « Vongozero », chez le même éditeur, Mirobole, absolue !), mais qui ne m'empêchera pas de continuer à lire ce genre de littérature, avec une grosse pile sortie de cette maison d'éditons bordelaise à la très habile ligne graphique, mais en général bien salopée lors de sorties poche chez Pocket… plutôt coutumière du fait... (ils ont parfois la bonne idée de simplement reprendre l'original… mais quand ils tentent de faire de l'esthétique, ça grince…).

Donc un très joli livre déployant une dystopie oscillant entre Matrix, 1984, le Grand Secret, et autres ouvrages traitant du contrôle de la population, avec cette société entièrement connectée, au nombre d'habitants bloqués sur 3 milliards d'individus, immortels car « renaissant » sans cesse après 60 ans maxi pour chaque nouvelle existence.
Bref, un pitch classique et engageant pour l'habitué du genre, reste à voir comment il sera traité…

Niveau forme, c'est à la fois très clair et bien confus… désolé, mais c'est le genre de phrase qui ferra seulement hocher la tête à une partie des déjà-lecteurs… comme s'il y avait une volonté d'en compliquer le déroulement sans en avoir bien les « capacités », alors que l'apparente simplicité est probablement encore plus difficile… (mettons de côté la littérature jeunesse ou pire, « young adult » pour ce genre d'assertion…). Rien à signaler niveau plume (je n'ai pas noté beaucoup « d'exercices de style » contrairement à l'avis d'un sympathique mouton babéliote (si,si, littéralement) ), reposant surtout sur une pagination convoquant les menus informatique, mais sans aller bien loin dans leur potentiel graphique; sans non plus de réel pouvoir évocateur, ni grand soin apporté aux personnages… Sur ce dernier point, on pourrait faire l'hypothèse d'une volonté de souligner la prévalence apathique de cette société complètement droguée (le mot est faible) à son Socio, réseau universel et omnipotent, évident miroir, ressort habituel de ce genre de livre.

Ce qui nous renvoie vers le fond, où comme notre mouton de tantôt nous étions en droit d'attendre un « message », restant finalement dans l'ordre d'un certain nihilisme, avec très peu de réflexion sur cette nouvelle forme de Malthusianisme, doctrine longtemps vilipendée, jusqu'à en faire un adjectif dépréciatif (« malthusien ») dans la bouche des socio-économistes « orthodoxes », mais qui aujourd'hui reprend forcément du service…
Tout les éléments sont là pour y réfléchir, mais l'auteur jamais ne s'y emploie, montrant par là une forme de renoncement devant cette société du spectacle, dans la fiction comme dans la réalité, n'offrant au lecteur avide qu'un brouillon d'histoire aux indignations bien marquées, la glaciale bienveillance de notre époque donnant un peu de couleurs à l'ensemble.

Rendez-vous restent pris pour son « Refuge 3/9 » sorti chez Agullo (et encore chez Pocket…), et les livres Mirobole de Slavnikova, Hlasko, du moldave Lortchenkov, etc.
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Je ressors de cette lecture très frustrée…
J'ai adoré le démarrage brillant, où l'auteur construit une société complexe, hyper-connectée et déshumanisée. C'est intelligent et dérangeant, ce genre de textes qui vous oblige à vous poser des questions.
Malheureusement, le dernier tiers du livre m'a déroutée, puis a fini par me perdre complètement. Je ne suis même pas certaine d'avoir saisi la fin.
Frustration…
Mais trois étoiles quand même, parce que je ne regrette pas une seconde cette lecture et que la première partie m'aura vraiment bousculée.

Challenge Multi-défis 2017
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Imaginez-vous un monde nouveau au coeur duquel la communication entre les hommes n'est plus que virtuelle. Un monde composé de strates immersives dans lesquelles les êtres se plongent, s'informent ou se divertissent. Une planète sous tutelle du Vivant, organisme monstrueux et captivant tout à la fois. Les hommes ne sont que des ouvriers prêts à tout pour le servir, ils sont une partie de lui, vivent, procréent et meurent pour lui. Sur cette planète ; trois milliards d'êtres se soumettent aux lois du Code et de la réincarnation. Mais l'harmonie connait son trouble, une anomalie au sein du Système, un individu nommé Zéro et dont les gènes n'ont jamais connu d'antécédents.

Les strates sont des extensions des êtres, un prolongement de leur esprit sous forme de réseau social permanent. Relié directement à leur cerveau, la déconnexion est rare et de quarante minutes maximum, la dépendance quant à elle, est extrême. Des logiciels à la technologie hyper-avancée permettent aux hommes de se divertir, de se détourner d'eux-mêmes au profit du Vivant, de ne pas réfléchir à leur condition d'esclaves. Chaque être connait une pause lorsqu'il parvient à la trentaine, rares sont ceux qui peuvent prétendre atteindre les soixante car pour que le Vivant demeure un organisme sain, les corps faibles et vieillissants doivent être éliminés. Cet arrêt momentané de vie est une pause de quelques secondes avant que l'homme ne se réincarne en un corps jeune et vigoureux. Celui-ci effectuera la même fonction qu'il avait l'habitude d'honorer, car les strates sont aussi des castes très difficiles à contourner. La pause n'est pas douloureuse et la mort n'existe pas (leitmotiv entêtant du régime). du moins, le Vivant se donne un mal immense à le faire croire. Il y a pourtant bien quelques dissidents qui se souviennent par vagues bribes leur souffrance passée, mais ceux-ci sont cordialement invités à se rendre en zone de pause, ignominieuse celle-ci, pour avoir osé nier la suprême beauté du Vivant.

Le monde crée par Anna Starobinets est absolument terrifiant, elle y anéantit toute possibilité de liberté humaine au profit d'une dictature informatique. Un roman visionnaire, peut-être, très inspiré pour le moins d'une société toujours plus rivée sur ses écrans, lancée dans cette quête frénétique du divertissement. Des sociétés qui sont de plus en plus régies par des hastags, des « j'aime » ou du nombre de vues, créant un système nouveau. L'auteure bâtit ce monde, invente les codes et le vocabulaire qui le compose pour offrir une illusion proche de la perfection. Une immersion qui demande concentration et accroche mais qui devient très rapidement fluide. Les différents chapitres naviguent et dévoilent des intériorités diverses, individu Zéro, planétarien, membre du conseil des Huit, tous ont droit d'être connectés à nos yeux dévorateurs. La lecture est incroyablement prenante et on se laisse guider docilement par l'auteure qui nous mène sur des sentiers biaisés, impossible à prédire. Un monde qui ne vous quitte plus, même après avoir refermer le livre. Une lecture qui vous happe doucement et vous entraine dans ses plus sombres méandres. Troisième lecture Mirobole et ce n'est rien que pur délice.
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La communauté du Vivant est constituée d'exactement 3 milliards d'humains. Chaque membre du Vivant est remplacé avant que sa sénescence ne le rende trop dysfonctionnel, se réincarnant dans une enveloppe corporelle rajeunie. La vie et la reproduction humaine sont donc sous contrôle, ce qui n'interdit pas les jeux sexuels en mode « luxure ». Les rencontres sont d'ailleurs facilitées par le Socio, un vaste système sur lequel chacun peut se connecter. La naissance de « zéro » révèle cependant des dysfonctionnements du Vivant : zéro est un surnuméraire, apparu à l'insu du Vivant et par ailleurs totalement déconnecté du Socio. Zéro et le dysfonctionnement à son origine, ainsi que l'existence de dissidents ne mettent-ils pas en danger la survie même du Vivant ?

Cette dystopie m'a souvent fait penser à l'excellent roman d'Aldous Huxley 'Le meilleur des mondes'. Le propos y est encore plus original, et les techniques imaginées par l'auteur prennent en compte des évolutions technologiques récentes. Ce monde imaginaire est prétexte à des réflexions sur le savoir et sur la place de l'individu dans la société.
La première moitié du roman est captivante. Je me suis d'autant plus senti impliqué que l'identification avec le personnage zéro est facilitée par sa ressemblance avec les hommes « de l'Antiquité » - « l'Antiquité » désignant le monde d'aujourd'hui. Il est dommage que le roman traîne ensuite en longueur, à tel point que j'ai trouvé les cent dernières pages plutôt laborieuses. Quelques concepts un peu trop flous à mes yeux (les strates) ont aussi gâché le plaisir de cette lecture.

Un roman original et imaginatif.

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En Résumé : J'ai passé u très bon moment de lecture avec ce roman qui nous offre une vision futuriste de notre société glaçante, réaliste et dérangeant. C'est d'ailleurs cette construction de l'univers qui est, je trouve, le gros point fort du récit, offrant quelque-chose de crédible, de plausible tout en soulevant de nombreuses questions et réflexions que ce soit aussi bien d'un point de vue sociale, humaine ou politique. Cette utopie où l'humanité a accepté de ne devenir qu'un simple outil va peu à peu montrer ses faiblesses, principalement à cause de Zéro, l'homme sans code. Il est un personnage très intéressant et captivant à suivre et à découvrir, lui qui d'une certaine façon ne cherche qu'à avoir une vie normale, mais qu'on va idéaliser ou être effrayé par lui. C'est ainsi dans on évolution, dans sa découverte de société qu'il va rapidement nous happer. Les autres personnages sont plus ou moins marquants, certains ne servant que l'intrigue, mais dans l'ensemble ils sont solides et plutôt efficaces. Je regretterai par contre un léger voile entre eux et le lecteur. Par contre c'est un roman qui va demander de ne pas tout comprendre directement, d'accepter qu'Anna Starobinets prenne son temps pour bien dévoiler son univers et le chemin qu'elle prend, pour ma part je n'ai pas trouvé cela bloquant, mais cela pourra en déranger certains.Par contre je regretterai un légers soucis dans la gestion des parties certaines m'ayant paru trop longues, là où d'autres auraient mérité d'être plus développées. J'ai aussi trouvé que la relation entre Cléo et Zéro qui était intéressante au début, perdait de son intérêt dans le dernier, mais au final rien de trop frustrant. Au final j'ai trouvé que ce roman ne laissait pas indifférent, bien construit et intelligente le tout porté par une plume efficace et percutante.


Retrouvez la chronique complète sur le blog.
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J'hésite : Cinq étoiles ? Oui, cinq étoiles ! Les premières de 2017. le vivant est un livre qui va continuer à s'insinuer de temps à autre dans mes pensées, comme peu de livres le font. Pas parce que j'ai adoré l'histoire, non, elle est trop inconfortable pour moi. Ni les personnages, pas plus attachants les uns que les autres. Mais quelle maîtrise dans la construction de cet univers du Vivant ! Quelle ingéniosité dans l'utilisation et l'extension des nouvelles technologies, dans les allusions à notre sombre histoire contemporaine… L'écriture suscite la faculté d'y projeter le lecteur. Ce texte m'interpelle. Je ne cesse d'y revenir, c'est sans doute le livre pour lequel j'ai envie d'extraire le plus de citations. Parfois peu explicite, le lecteur est obligé d'interpréter le sens du texte ce qui est parfois incommodant, mais tellement plus responsabilisant…
Je sais que je le relirai dans quelques années.
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Aujourd'hui, je reviens vous parler du cas Anna Starobinets et de son roman le Vivant. Cette fois-ci l'auteure nous propose une dystopie où il est question d'un monde où les hommes sont tous connectés au « Vivant », une entité qui leur permet de ne pas mourir et de se réincarner, le tout en s'assurant que le nombre de population reste à trois milliards. Si la machine marche plutôt bien, il s'avère qu'un jour, une femme tombe enceinte d'un enfant, qui n'a pas été réincarné et que l'on décide de nommer Zéro vu qu'il n'a jamais existé jusqu'ici…

Ce que j'aime bien avec Anna Starobinets, c'est que je me retrouve à regarder certaines choses d'un autre oeil après l'avoir lue. Cette fois-ci, ce sont donc les réseaux sociaux, dont je ne suis pas forcément une grand fan à la base, qui y ont eu droit. Non parce que l'auteur raconte un monde où les gens sont tous connectés entre eux. Ils communiquent au travers de strates, qui leur ont fait perdre le contact avec la première. Ils sont aussi sur surveillance constante, notamment au niveau de la pause avant la réincarnation. Au début, ils reçoivent des messages aimables pour les inciter à songer que l'heure est venue. Puis au fil des années, le message devient moins sympathique jusqu'à ce que des individus viennent les chercher dans le cas où l'être humain ne voudrait vraiment pas prendre sa pause obligatoire. Un autre concept est aussi sympathique, celui qui consiste à enfermer ceux qui ont commis des crimes dans leur vie antérieure pour les rééduquer… du moins officiellement…

Personnellement, j'ai trouvé que cela sonnait comme un écho, plutôt désagréable de l'actualité de notre époque. Résultat, ça donne encore plus de poids à cet ouvrage, qui est tout simplement glaçant par certains aspects. J'ai apprécié les personnages, qui ne sont pas unidimensionnels. Ils sont complexes, ils évoluent au fil des pages, notamment Zéro dont l'existence est ponctuée d'embûches, et ils sont terriblement humains. Après il faut faire l'effort de s'accrocher car certains passages ne sont pas toujours simples à comprendre à la première lecture, mais ça en vaut la peine car c'est clairement un ouvrage qui fait réfléchir. Pour moi, il est dans la lignée d'un 1984 ou d'un Fahrenheit 451, à lire au moins une fois dans sa vie.

Lien : http://encore-un-chapitre.bl..
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Ce roman russe traînait dans ma PAL depuis quelques années déjà, alors même que son histoire est très intrigante. le vivant d'Anna Starobinets nous propose un monde dans lequel tous les humains sont interconnectés, formant comme une unique conscience. Un parti pris de départ qui ne manque pas d'originalité et nous entraîne dans un univers unique en son genre.

Le début du récit est très séduisant. Anna Starobinets propose un monde qui repose sur des fondements vraiment originaux. En effet, nous sommes dans un monde où les individus sont tous interconnectés par le Socio, une sorte d'internet mais qui est implanté à un très jeune âge au sein même des individus. Cet aspect leur donne accès à différentes strates, un phénomène complexe, qui ressemble à la capacité à des individus à accéder à des niveaux de conscience. La première strate est le monde physique, la deuxième leur donne accès au Socio, où chacun peut regarder des divertissements ou communiquer avec ses amis.

On a très vite l'impression d'entrer dans une société étrangère qui obéit à ses propres, bien différentes de la nôtre. L'autrice prend le parti classique mais bien mis en place de nous y faire accéder via différents personnages. Notamment Zéro, un être né sans incode et qui donc n'appartient pas réellement au vivant. En effet, dans cette société, chaque individu est sauvegardé et à sa mort (du moins sa pause, car “la mort n'existe pas”), il se réincarne dans un nouveau-né. Zéro n'a pas de vie passée et est donc une curiosité.

Anna Starobinets construit un monde vraiment singulier sur le fond comme sur la forme. Elle utilise pour cela des métaphores très claires. le Vivant fonctionne comme des sociétés existantes parmi les insectes, qui sont très présents tout au long du récit. Ainsi, Zéro est envoyé dans une maison de correction où les résidents peuvent élever des Pupilles, des insectes. Mais il existe d'autres individus qui élèvent des pupilles. Au contraire, les animaux comme les chiens sont terrifiés par le Vivant, ce qui marque le détachement de la société des animaux pour bâtir une organisation qui tient plus du domaine des insectes. Il y a quelque chose terrifiant dans cette société d'absolu où toute liberté individuelle ne s'exprime que dans le prisme limité de ce qui est autorisé par le Tout, le Reste, le Vivant.

Cet aspect glacial se traduit du côté de la narration. Plusieurs personnages donnent de la voix à cet univers pluriel. L'autrice utilise différentes formes dans les dialogues. Par exemple, ce qui se passe dans la première strate peut être coupé de textes qui ont lieu dans d'autres strates. Les échanges sont parfois ponctués d'émojis qui rendent la conversation étrangement factice, tant les émotions et les plaisirs ne semblent être qu'un ensemble faux, comme un miroir aux alouettes. L'arrivée de Zéro vient bouleverser cet état de fait, car il pose la question de la place du singulier au sein d'un groupe. Menace ? Sauveur ? Sa naissance dévoile les enjeux de pouvoir qui sont sous-jacents.

La première partie du roman est passionnante et nous immerge immédiatement. le récit peut parfois se révéler un peu complexe, car beaucoup de voix se font entendre. Les choix de l'autrice sont cependant efficaces et convaincants. Elle parvient à mettre en place un rythme addictif qui nous donne envie d'en savoir plus sur Zéro et son destin singulier, mais aussi cette société étrange. Ce la s'installe malgré le style de l'autrice, qui se veut parfois très expérimental et peut perdre même le lecteur le plus aguerri dans des métaphores virtuelles sous acide.

Le dernier tiers du roman se révèle cependant un peu différent. dans un premier temps, la transition vers cette dernière partie est assez maladroite et déstabilise complètement la lecture. Ensuite, l'histoire de vient très floue avec une partie politique qui prend beaucoup de place, ainsi qu'une évolution peu convaincante de Zéro. La toute fin n'est malheureusement pas très compréhensible et laisse une impression de manque qui gâche un peu un récit qui autrement était plutôt agréable.

Inattendu et déconcertant, le Vivant séduit par la singularité de l'univers qu'il propose. Poussant la réflexion dur l'individualité et la nécessité de la conformité, le récit est très cru quand il parle de marginalité. L'autrice construit un monde aux fonctionnements qui servent parfaitement son discours, sur une humanité conquise par le transhumanisme au point de devenir une conscience unique, stable et interconnectée. La coercition est douloureuse autant qu'elle est subtile. le récit est cependant déstabilisant de par des choix narratifs ainsi qu'une écriture qui se veut opaque et métaphorique, nuisant à la compréhension et pouvant perdre le lecteur. L'apothéose étant une fin franchement absconse qui laisse avec plus de questions que de réponses.
Lien : https://lageekosophe.com/202..
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Cela faisait un moment que les couvertures des romans aux Editions Mirobole m'intriguaient et je me suis lancée avec le Vivant d'Anna Starobinets. Il s'agit d'une dystopie plutôt effrayante où les hommes sont interconnectés en permanence pour ne former qu'un « le Vivant ». Comme on leur répète encore et encore dans ce monde terrifiant « La mort n'existe pas » car les individus se réincarnent pour toujours garder ce nombre constant de 3 milliards d'êtres humains.

Les hommes vivent donc dans des strates, une espèce de réseau social géant dont ils sont complètement dépendants. En dehors, dans la première strate qu'ils utilisent peu, sans leur connexion ils sont perdu et n'ont quasiment pas de souvenirs. Et passé un certain âge, ou bien s'ils sont des dissidents, on les invite en « zone de pause » où ils cesseront d'exister pour être réincarné. Mais tout bascule à la naissance de Zero qui est un « nouvel homme » et non la réincarnation de qui que ce soit.

C'est une dystopie avec des idées percutantes et un univers maîtrisé. Tout est très original, mais ça m'a fait penser à quelques autres romans de SF comme 1984 ou le Meilleur des Mondes (et même parfois au jeu auquel joue Ender dans la Stratégie Ender, même si y a pas vraiment de rapport en fait… ^^). C'est un monde terrifiant, sans liberté, où on peut même être condamné avant de venir au monde.

Dans sa globalité, cette lecture m'a beaucoup plu, néanmoins certains passages ont été plus compliqués. On est parfois dans le flou et certaines choses ne sont pas vraiment expliquées, alors ça demande un peu de temps pour comprendre ce qui se passe ou comment ce monde fonctionne. C'est déstabilisant parfois, mais je ne regrette vraiment pas cette lecture.

Lien : http://raconte-moi.net/2015/..
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« le vivant » de Anna Starobinets m'a été proposé par un ami. Il m'a tout de suite annonce : « Ce livre à l'air cool… Mais je n'ai jamais réussi à entrer dans l'histoire ». Ok alors tu me proposes un défi de ce genre avec un bouquin dont le titre attirerait tout biologiste, je fonce ! Me voici embarquer dans un futur plus ou moins lointain où l'humanité est connectée via une ribambelle de strates, régulée par un système complexe à 3 000 000 000 d'individus soumis à la réincarnation contrôlée. Quoi je vous ai déjà perdus ?

Bon il faut être clair, ce livre est complexe. La structure du bouquin en elle-même nous installer dans un passé/présent/futur mélangé dont les clés ne sont données qu'au deux tiers du bouquin. Il faut donc s'accrocher et, il faut bien dire que Cracker et Zéro m'y ont beaucoup aidé. Ces personnages sont intrigants, borderline, et nous font découvrir l'univers dont ils font partie avec un juste équilibre. Il faut être patient dans sa lecture, profiter de chaque détails, de chaque instant.

D'ailleurs, il ne faut vraiment pas lire ce bouquin pour sa fin. Seul le voyage compte. Il ne faut pas attendre quelque chose ni même espérer un final explosif. Il faut juste profiter de sa lecture. Alors on a quand même cette impression de lire dans le vide, « pour rien », ce qui est déboussolant je trouve mais ça m'est souvent arrivé en ayant un livre russe entre les mains (je pense à « La maison dans laquelle » par exemple).

Bref, ce n'est pas un livre accessible. Il faut aimer la lecture pour ce qu'elle est. Il faut aimer les dystopies, la science-fiction. Il faut avoir son cerveau branché, ce n'est pas léger, bien au contraire. Certains diront que c'est chiant et non reposant. Moi je dirais que c'est un genre de littérature qui m'a transporté pour un moment, mais qui ne me marquera pas dans le temps, sauf en cas de relecture.
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