Au fond, un pays est comme une mère. On l'aime presque sans le savoir et l'on ne prend conscience de la profondeur de cet amour qu'à l'heure de la séparation.
- Je ne vois pas l'intérêt de s'intéresser à des évènements aussi anciens, objecta le grand vizir. Le passé n'a jamais éclairé l'avenir.
- Je te répondrai par les mots d'un vieux sage : "Aujourd'hui nous sommes parce que des hommes furent."
Un pays est comme un homme : il a besoin de temps pour devenir ce qu'il sera. Le mien n'échappe pas à cette règle.
Sachez déjà que mon pays est un vieux pays et qu'il possède un passé. Un passé aussi dense que le vôtre.
Qui donc avait écrit : "Aimer c'est vivre et mourir d'un pari infernal que l'on fait sur ce qui se passe dans l'âme de l'autre" ?
Et Casimir était amoureux. Il en avait acquis la certitude durant ces journées séparées d'elle. Mais où trouver les mots justes, les mots qui ne font pas peur ?
Qu'est-ce donc que la vie sinon l'illusion d'en être le maître ?
Comme le disait feu Gabriel Naudé, le plus célèbre de nos bibliothécaires, il n’existe aucun moyen plus honnête et sûr pour s’acquérir une grande renommée parmi les peuples que de dresser de belles et magnifiques bibliothèques pour ensuite les vouer à l’usage public.