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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
La montagnothérapie

En liant la passion pour la montagne et le deuil, Michaël Sibony retrace le parcours d'un homme qui entend soigner sa peine en gravissant les montagnes. Un roman d'une grande sensibilité, un chemin vers l'apaisement.

Tout commence par une course en montagne offerte à un garçon de cinq ans. Nous sommes au-dessus de Chamonix sur la ligne du tramway du Mont-Blanc. Dans ce cadre prestigieux le narrateur se construit des souvenirs et s'imprègne d'un climat qui le marquera toute sa vie. Il reviendra souvent explorer les sentiers, escalader l'un après l'autre les sommets environnants, jusqu'à connaître les lieux comme sa poche: «Je sais avec exactitude le cheminement des trains, et pas seulement leur destination. Je ne peux ouvrir les yeux sur un détail du paysage sans l'associer à une image, un point sur la carte, un nom: chaque grincement de rail, chaque sonnerie de barrière qui se ferme, chaque toit neigeux, chaque piste discrète qui s'évanouit dans l'ombre des conifères.… Dans ce train, mes sens me hurlent que je ne suis pas un étranger.»
Mais cette fascination pour le Mont-Blanc va vite s'accompagner de nouvelles envies. Celles de grimper dans un autre décor, puis sur un autre continent. Multiplier les courses, accumuler les expériences, apprendre et découvrir.
Au fil des ans, il va aussi assister aux effets du réchauffement climatique, au recul des glaciers, à la fragilité accrue de pentes soumises aux aléas d'une météo changeante ainsi qu'à l'exploitation touristique. Un signe aussi du dévoiement de notre rapport à la nature. Ce qui fait dire à son oncle Ajzik, lui aussi amoureux de cette région qui lui rappelle Smolensk d'où il a dû fuir, «la montagne se consume, elle aussi, dans une autre temporalité.»
Un constat qui se double d'un symbole fort, quand la montagne libère des objets perdus ou relâche des cadavres jusque-là enserrés dans la glace.
Car, comme beaucoup d'alpinistes, ce conquérant de l'inutile cherche d'abord à conjurer la mort. À commencer celle qui entoure l'histoire familiale et qui a emporté sa soeur. Il va choisir de lui donner le nom de l'une des locomotives du tramway du Mont-Blanc, Marguerite, car elle symbolise pour lui cette quête vers des sommets immaculés.
Alors se conjuguent le deuil et l'ascension, comme une manière de conjurer ce sort funeste.
Voici l'alpiniste entouré de fantômes. Dans ses ascensions, il est désormais accompagné de ceux qui ont disparu. Ces hommes et femmes qui n'auront pu eu la chance de l'oncle Ajzik.
Michaël Sibony trace avec beaucoup de sensibilité ce chemin qui combine la vie et la mort, l'exploit et la douleur, la beauté et les horreurs. Il montre combien une passion, fut-elle obsédante, peut conduire à davantage de sérénité. Pour la montagne, mais aussi pour la musique, l'autre corde à l'archet du narrateur et dont je vous laisse découvrir les beaux passages qui lui sont consacrés.
NB. Tout d'abord, un grand merci pour m'avoir lu jusqu'ici! Sur mon blog vous pourrez, outre cette chronique, découvrir les premières pages du livre. Vous découvrirez aussi mon «Grand Guide de la rentrée littéraire 2024». Enfin, en vous y abonnant, vous serez informé de la parution de toutes mes chroniques.


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