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3,86

sur 248 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Très belle plongée en ce début du vingtième siècle à l'aube de la première guerre mondiale dans ce village de Corrèze à laquelle nous convie Michel Peyramaure.
Livre réussi car il reconstitue parfaitement l'ambiance et la vie d'un village à cette époque, les cours de l'école communale, les travaux des champs, le patois...
L'histoire est principalement construite autour de l'opposition entre l'école religieuse et laïque. Cécile Brunie, jeune institutrice, est envoyée pour sa première affectation dans une des communes les plus religieuses de Corrèze et donc des plus hostiles envers elle et ce qu'elle représente. Une lutte va s'engager entre cette jeune femme et le vieux curé qui veut la faire chasser de ses terres. D'un point de vue historique, l'auteur nous fait vivre une période très intéressante qui a bousculé et déchiré les communautés.
De plus, il nous offre un très beau portrait de femme en avance sur son époque. L'institutrice prendra sous son aile une petite fille considérée par tous comme simplette. J'ai fait un rapprochement avec "Le sagouin" de François Mauriac où le salut d'un enfant dépend également d'un instituteur même si les choses tourneront autrement.
Si le thème vous touche, allez-y sans problème, vous ne serez pas déçu.
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L'orange de Noël de Michel Peyramaure nous relate l'arrivée de Cécile Brunie, venue prendre ses fonctions d'institutrice pour la rentrée prochaine dans un petit village de Corrèze. Sa présence n'est pas du goût de l'abbé Brissaud et de ses ouailles qui voient d'un mauvais oeil le diable en jupons, enseigner dans l'école laïque où Dieu n'a pas sa place. Bourré de mauvaises intentions, L'abbé use de son autorité pour la décourager, espérant la voir quitter son poste au plus vite. Mais Cécile au tempérament bien trempé ne se laisse pas intimider, ce qui va indubitablement entrainer une constante mésentente entre eux.

A son arrivée, Cécile a bien repéré une fillette l'épiant dans l'arbre près de l'école. Intriguée par son apparence débridée, peu à peu, elle se prend d'affection pour la petite Malvina Delpeuch considérée comme une sauvageonne attardée. Une réelle amitié va lier Cécile et Malvina qui, à la grande surprise de tous dont son frère Louis, va se révéler être une élève intelligente qui se complaisait dans son statut de simplette pour fuir l'enseignement. A force de persévérance, Malvina va se dévoiler être une élève brillante qui obtiendra son certificat d'étude sous bienveillance de Cécile.

L'orange de noël de Michel Peyramaure fait partie de ces romans du terroir d'une période aux us et coutumes bien ancrés, le dur labeur des paysans pour tenter de vivre au mieux de la sueur du travail de leurs terres et de leurs bêtes.

Un agréable moment de lecture d'une époque difficile de l'ancien temps qui nous renvoie à la magie d'un Noël où l'orange, une denrée rare en 1913 et bien plus tard, illuminait le visage des enfants, une orange que l'on mange de nos jours sans fascination d'une période révolue.
Un agréable moment de lecture sans prise de tête.
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Agréable moment de lecture avec ce roman de terroir et de fiction historique, qui m'a plongée au coeur de la campagne corrézienne à la veille du premier grand conflit mondial, peu après la promulgation de la séparation entre l'Eglise et l'Etat.

Dans le village pauvre et reculé de St Roch, surnommé « la petite Vendée », où règne en maître l'abbé Brissaud, l'arrivée de la nouvelle institutrice laïque de la « communale », Cécile Brunie, ne se fait pas sans hostilité et sans heurts.

C'est par le regard et la pensée de Malvina, jeune fille de 13 ans, illettrée, pouilleuse et sauvage, considérée comme « l'innocentoune » du village, que nous sommes guidés tout au long de ce roman.
Malvina, qui ne veut pas grandir car elle refuse d'intégrer le monde des adultes, mais chez qui Cécile va détecter un potentiel insoupçonné qu'elle aura à coeur de faire éclore, avec beaucoup de tendresse et une infinie patience.

Ce roman constitue un formidable témoignage sur la vie quotidienne, la place accordée à la religion, à l'éducation et à la scolarité et sur les conditions d'enseignement dans les campagnes reculées de Corrèze au début du 20ème siècle, dans le contexte d'avant-guerre particulièrement tendu que l'on connaît.

Je salue à ce titre le travail de l'auteur pour recréer, grâce à une multitude de détails concernant les us et coutumes, et à la reconstitution du patois occitan, une ambiance ultra réaliste de cette dure vie de labeur, âpre, pauvre, inconfortable et emplie de privations.

Les paysages et la nature environnants, la succession des saisons, tiennent également une belle place dans le texte, et la délicatesse quasi poétique avec laquelle ils sont dépeints a fortement ajouté au plaisir de ma lecture.

La narration par la petite Malvina, alliant le côté brut et naïf de l'enfance à un sens aigu de l'observation et à des ressentis instinctifs forts, n'a fait que renforcer cette impression d'immersion, et a également contribué à mon attachement particulier pour cette jeune fille hors normes.

Car l'Orange de Noël est aussi une très jolie histoire d'amitié, teintée de féminisme, et une belle leçon d'humanité et d'espérance ( à laquelle j'ai donc volontiers pardonné quelques petites invraisemblances et contradictions).

Petit à petit, subtilement, des liens se tissent entre les personnages, et notamment entre Cécile et Malvina (mais pas que), dévoilant les caractères, la psychologie, les forces et les faiblesses des uns et des autres.

Je me suis laissée porter, de la cachette en branches d'un tilleul, à celle de la tour d'un château en ruine, d'une salle de classe mal chauffée au travail dans les champs, de la boutique de l'épicière à un recoin de l'église, de la cuisine rustique d'une ferme au logement spartiate de Cécile à l'école, de l'interminable hiver glacial au soleil ardent des fenaisons… observant, écoutant, devinant, rêvant, espérant…

De sa plume sensible et réaliste, Michel Peyramaure redonne foi en l'humanité, sans jamais prendre parti ni se poser en maître à penser. Sans jugements arbitraires, il nous laisse libre de nos opinions, abordant avec justesse l'ambivalence et la dualité qui peuvent cohabiter en chacun de nous. Une neutralité et une discrétion de l'auteur que j'ai appréciées car assez peu fréquemment rencontrées en littérature, pour peu que l'on y aborde des sujets clivants.

On sent qu'ici, au fond, l'important, ce n'est pas tant ce que les gens pensent ou croient, mais ce qu'ils sont, au fond de leurs coeurs et dans leurs âmes.

La fin, bien qu'émouvante, m'a laissé un petit goût d'inachevé, certaines questions importantes restant en suspens… Elle appelait visiblement une suite, et j'ai découvert après coup, mais avec soulagement, qu'effectivement, ce roman constituait le premier tome d'une trilogie. Cela m'apprendra à bien me renseigner avant d'entamer une lecture !!
Je vais donc partir en quête de la suite, malheureusement plus éditée, pour tenter de connaître le fin mot de cette attachante saga.
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Un joli roman qui se déroule en Corrèze en 1913. À l'aube de la première guerre mondiale, nous faisons la connaissance de Cécile, jeune institutrice laïque attendue de pied ferme par le curé du village qui lui mène la vie dure. Son histoire est racontée par Malvina, une jeune fille élevée à la ferme et que tout le village croit sotte... Tous, sauf Cécile qui va s'occuper d'elle et l'éduquer..
Une jolie lecture !
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roman historique

1913, à l'aube de la Grande guerre, dans le village de St-Roch en Corrèze, arrive Cécile pour combler le poste d'enseignante laïque à l'école communale. le curé voit d'un très mauvais oeil l'arrivée de cette nouvelle enseignante car, de cette façon, il perd le contrôle de certaines de ses ouailles qui n'iront pas à l'école religieuse …
Cécile se lie d'amitié avec la petite Malvina que tous considèrent comme sauvageonne et idiote. Envers et contre tous, l'enseignante est déterminée à faire en sorte que la jeune fille puisse obtenir son certificat d'études.

Un excellent roman, qui nous fait découvrir la vie d'un village de campagne de l'époque, la pauvreté des uns et le pouvoir des autres. Très bien documenté , le texte regorge d'informations …. ce qui fait sa force. À lire pendant l'Avent, ou non, car Noël n'est pas le seul sujet du livre, il est même secondaire à l'histoire …

Pour celles et ceux qui voudraient savoir ce qui arrive aux personnages, il y a deux livres qui suivent celui-ci: “Les Demoiselles des écoles” et “Le bal des célibataires”.
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Un roman toute en rondeur même si certains thèmes abordés sont âpres et conflictuels.
Privé contre public, catholiques contre laïc à un moment où l'Histoire de France est confrontée à des attaques étrangères mais aussi sur son propre territoire, voir dans son terroir.
01 janvier 2021
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Dans ce livre, amour et histoire des campagnes se côtoient. Un roman du terroir qui met en scène une jeune institutrice, Cécile Brunie, et une demoiselle de quatorze ans passant pour simple d'esprit, Malvina. Ces deux êtres que tout opposent vont se trouver et s'apprivoiser tout au long d'une année scolaire.

La narratrice est Malvina Delpeuch adulte. Elle raconte une année scolaire de son enfance à Saint-Roch, village de Corrèze, en 1913/1914. Considérée comme attardée mentale par la population, on ne s'occupe que très peu d'elle. Elle vit ainsi de façon très libre, à la manière d'un animal.
Lorsque Cécile arrive au village pour enseigner à "la communale" ou école laïque, elle est prise pour cible par le curé et ses partisanes. Malvina suit le mouvement et la prend en grippe. Mais une chose va tout changer : Cécile, elle, ne croit pas à la "maladie" de la jeune fille.
En la prenant sous son aile, l'institutrice va changer sa vie et la faire sortir de sa bulle. Cela passe par l'apprentissage du français et la confiance en soi. Petite révolution pour les villageois, Cécile ne s'arrête pas là. Elle va tenir tête au curé, l'abbé Brissaud, qui la dénigre lors de ses offices : le problème étant que Cécile représente l'école laïque.

Ce roman, très simple, doux, sans rebondissements, est très agréable à lire. Mais surtout, il informe le lecteur sur la vie dans les campagnes au début du XXe siècle ; sur la séparation de l'Eglise et de l'Etat, avec notamment l'apparition de l'école laïque dont les représentants sont vus comme le diable. Un roman du terroir certe, mais aussi un roman historique. le personnage de Cécile montre au lecteur la difficulté d'être une femme seule à cette époque. Une femme seule et libre, qui lit des ouvrages interdits par l'église mais qui n'est cependant pas athée : un duo qui semble impossible. Peut-on enseigner et prôner l'école laïque, l'école sans Dieu, et être toutefois croyante ? Difficile à faire admettre et Cécile devra se battre pour s'affirmer. Sa victoire, pense-t-elle, ne peut passer que par la réussite de Malvina au certificat d'études.

Un roman agréable et intelligent, qui ravira les amoureux d'histoire et de littérature du terroir. Michel Peyramaure, très reconnu dans ce genre littéraire, fait passer beaucoup d'émotions dans son écriture ; c'est peut-être pour cela qu'il y a un sentiment de nostalgie qui s'est emparée de moi à de nombreux moments au cours de cette lecture.
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J'avais à l'époque beaucoup aimé l'histoire de cette femme qui se bat pour devenir institutrice. Mais dans la France du début du XXème siècle, où le cadeau de Noel idéal était une orange, c'était une pionnière...
Pour la jeune féministe en herbe que j'étais, j'y ai trouvé là motivation pour continuer à bien travailler à l'école: moi aussi j'allais y arriver !
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C'est le livre de Michel Peyramaure que je préfère.

On y trouve :

- l'opposition entre l'école laïque et privée,

- l'amour interrompu par la guerre de 14-18,

- la profonde amitié de l'institutrice pour sa petite élève qui les liera toutes leurs vies puisque Malvina deviendra institutrice à son tour. Ce statut lui permettra de se hisser dans l'échelle sociale.
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Lu il y a bien longtemps, ce roman me laisse un très bon souvenir ...Le quotidien de cette institutrice du début XXe est si bien dépeint que je me retrouvais à chaque passage assise dans le fonds de la classe .

Ce titre est dans ma liste " à relire"
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