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EAN : 9782369351870
128 pages
Le Passager Clandestin (06/10/2023)
3.54/5   13 notes
Résumé :
L'inquiétant roman de Jesse Miller nous plonge dans un Harlem du futur où la ville n'est plus qu'une enclave raciale qui survit en étant totalement isolée du monde extérieur.
Dans cette « smart city », des ordinateurs procurent nourritures et fournitures aux habitants d'un ghetto de plus en plus délabré et abandonné. Juste le nécessaire pour survivre et inhiber le sentiment de révolte.
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Je remercie Babelio et les Éditions le passager clandestin pour ce roman de SF.

L'histoire se situe dans le quartier noir de Harlem, Curtiss a construit le plus fantastique pigeonnier du quartier, son passe temps c'est de s'occuper de ses pigeons, les voir tourbillonner, jalouser leur liberté, car lui n'a rien d'autre à faire que manger, dormir et bricoler son pigeonnier. Comme tous les habitants du quartier, plus besoin de travailler, de faire les courses, de cuisiner … « Tout le monde était nourri et vêtu, les logements étaient décents. L'apathie avait gagné les gens. » et au fil des années même la curiosité s'était dissipée.
Le travail est effectué par des machines, des systèmes automatiques, des robots, des ordinateurs fournissent le minimum nécessaire à la vie de chacun, mais ne croyez pas que tout est permis, une chose est interdite : se révolter contre le système. Les petits malins qui l'ont fait ont été extrait et on ne les a jamais revus.
Allan un habitant du quartier, « le rétrograde, le dissident, l'exception qui confirme la règle de la satisfaction générale », va déclencher une émeute et entraîner quelques habitants et amis à se révolter contre ce système organisé par les Blancs, ils seront extraits et découvriront l'envers du décor.

Dans cette novella, l'auteur nous décrit une société oisive, tranquille, une société dite confortable, mais une société sous surveillance, sous contrôle permanent, propagandiste, en fait une ville prison, un ghetto, alors oui il y a de quoi se révolter.

Il y est aussi question de ségrégation, de racisme, d'ailleurs à la fin du livre un dossier sur le contexte historique de la suprématie blanche et les violences raciales dans la première moitié du XXème siècle est très intéressante et replace la novella dans son contexte historique.
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Jesse Miller est une étoile filante qui traversa avec virtuosité la voie lettrée de la science fiction.
Avec le soulèvement des pigeons, nous tremblons de découvrir quelques aspects de notre futur proche, nous blêmissons de reconnaître ce qui nous avons traversé, nous réfléchissons à ce que nous vivons. Au delà d'une dénonciation du racisme systémique qui gangrène notre planète, il est également question d'acceptation, de soumission, de reproductibilité, d'un certain panoptique institutionnel, du devenir des libertés.

Astrid Shriqui Garain

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Ce roman de Jesse Miller est paru en 1972 aux USA, seulement traduit cette année en France. L'ouvrage propose d'ailleurs en fin de lecture une biographie de l'auteur et une synchronique du texte, toutes deux bienvenues, tant la lecture du roman laissera le lecteur avec quelques questions en suspens.
L'histoire : dans un monde futur, d'inspiration orwellien, les "non-blancs" sont enfermés dans leur appartement, sans possibilité d'aller et venir librement. A la suite d'un incendie, quelques individus se révoltent.
La force de ce texte, c'est tout d'abord la précision du récit. Tout de suite, le lecteur s'invite sur les lieux du drame, et se révolte tout autant qu'Allen ou Curt !
Ajoutons la progression de l'histoire assez stupéfiante et à tout le moins inattendue ! Même si malheureusement le récit ne semble pas achevé (une suite était elle prévue ?).
Enfin, notons la facile lecture du roman, qui ajoutera au regret d'une fin un peu rapide.

Lu dans le cadre d'une opération Mass Critique - Merci à Babélio et aux éditions le passager clandestin
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Un immeuble de Harlem. Des machines procurent le minimum vital et quelques extras aux habitant.es, qui ne peuvent plus sortir des limites de leur quartier. Si beaucoup se contentent de leur sort par habitude ou par crainte, d'autres sont prêt.es pour un soulèvement...

C'est la frustration qui a dominé à la fin de cette novella : comment Jesse Miller a-t-il pu disparaître de la scène littéraire après seulement 4 textes courts ? le Soulèvement des pigeons est pourtant plein de promesses, ancré dans le contexte des révoltes urbaines des années 1960, porté par un auteur concerné (qui n'a donc pas besoin de s'embarrasser d'adjectifs convenus et d'allusions maladroites pour "faire Noir"). L'attachement aux personnages est rapide et le suspense haletant. Ce sont les prémisses d'un univers qui aurait pu se dérouler sur plusieurs tomes. Il n'y a rien eu, quelle tristesse.

Bravo en tout cas aux éditions du Passager clandestin qui continuent d'exhumer des pépites de la SF accompagnée d'un appareil critique toujours intéressant.
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C'est à nouveau une réussite pour cette novella du Passager clandestin.
Sans trop en révéler, on y découvre une société aseptisée où tous les besoins primaires sont comblés par l'Etat afin d'éviter tout type de révolte. Dans le cas contraire, les personnes rebelles sont arrêtées et disparaissent à jamais.
Mais dans cette communauté de Harlem, certaines personnes n'ont pas dit leur dernier mot et refusent de se laisser "dresser" par l'oppresseur.
Ce texte parle de ségrégation, de libre-arbitre, et interroge l'idée d'une société qui fournit tout à ses citoyens, en échange de l'obéissance.
J'ai été un peu frustrée par la fin ouverte, mais je la trouve pertinente pour nous laisser imaginer le contexte + large de cette société.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Personne ne trouvait étrange que toute curiosité ait disparu. Tous les besoins étaient satisfaits. Tout le monde était nourri et vêtu, les logements étaient décents. L'apathie avait gagné les gens.
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La mention d’un châtiment plus lourd fit courir un frisson dans l’assistance silencieuse. Un châtiment plus lourd, cela faisait référence aux enregistrement de l’éduvision qu’on leur avait montrés après les émeutes de Bedford Stuy. Nul ne pouvait oublier les images de ces gens drogués et gazés, qu’on rassemblait et qu’on poussait dans les fourgons. Une extraction massive. Tous ces gens ne retourneraient jamais à leurs hobbies, à leurs familles à leur communauté. Et une voix de Blanc récitant en off, sur les images hoprribles de la scène : "Tel est le destin des insatiables, des fauteurs de troubles, des ignorants…"
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