Je remercie Babelio et les Éditions le passager clandestin pour ce roman de SF.
L'histoire se situe dans le quartier noir de Harlem, Curtiss a construit le plus fantastique pigeonnier du quartier, son passe temps c'est de s'occuper de ses pigeons, les voir tourbillonner, jalouser leur liberté, car lui n'a rien d'autre à faire que manger, dormir et bricoler son pigeonnier. Comme tous les habitants du quartier, plus besoin de travailler, de faire les courses, de cuisiner … « Tout le monde était nourri et vêtu, les logements étaient décents. L'apathie avait gagné les gens. » et au fil des années même la curiosité s'était dissipée.
Le travail est effectué par des machines, des systèmes automatiques, des robots, des ordinateurs fournissent le minimum nécessaire à la vie de chacun, mais ne croyez pas que tout est permis, une chose est interdite : se révolter contre le système. Les petits malins qui l'ont fait ont été extrait et on ne les a jamais revus.
Allan un habitant du quartier, « le rétrograde, le dissident, l'exception qui confirme la règle de la satisfaction générale », va déclencher une émeute et entraîner quelques habitants et amis à se révolter contre ce système organisé par les Blancs, ils seront extraits et découvriront l'envers du décor.
Dans cette novella, l'auteur nous décrit une société oisive, tranquille, une société dite confortable, mais une société sous surveillance, sous contrôle permanent, propagandiste, en fait une ville prison, un ghetto, alors oui il y a de quoi se révolter.
Il y est aussi question de ségrégation, de racisme, d'ailleurs à la fin du livre un dossier sur le contexte historique de la suprématie blanche et les violences raciales dans la première moitié du XXème siècle est très intéressante et replace la novella dans son contexte historique.
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C'est à nouveau une réussite pour cette novella du Passager clandestin.
Sans trop en révéler, on y découvre une société aseptisée où tous les besoins primaires sont comblés par l'Etat afin d'éviter tout type de révolte. Dans le cas contraire, les personnes rebelles sont arrêtées et disparaissent à jamais.
Mais dans cette communauté de Harlem, certaines personnes n'ont pas dit leur dernier mot et refusent de se laisser "dresser" par l'oppresseur.
Ce texte parle de ségrégation, de libre-arbitre, et interroge l'idée d'une société qui fournit tout à ses citoyens, en échange de l'obéissance.
J'ai été un peu frustrée par la fin ouverte, mais je la trouve pertinente pour nous laisser imaginer le contexte + large de cette société.
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Personne ne trouvait étrange que toute curiosité ait disparu. Tous les besoins étaient satisfaits. Tout le monde était nourri et vêtu, les logements étaient décents. L'apathie avait gagné les gens.
La mention d’un châtiment plus lourd fit courir un frisson dans l’assistance silencieuse. Un châtiment plus lourd, cela faisait référence aux enregistrement de l’éduvision qu’on leur avait montrés après les émeutes de Bedford Stuy. Nul ne pouvait oublier les images de ces gens drogués et gazés, qu’on rassemblait et qu’on poussait dans les fourgons. Une extraction massive. Tous ces gens ne retourneraient jamais à leurs hobbies, à leurs familles à leur communauté. Et une voix de Blanc récitant en off, sur les images hoprribles de la scène : "Tel est le destin des insatiables, des fauteurs de troubles, des ignorants…"