Vauriens

-C’est le bordel. Le bordel ! Sharplin, toi qui es plus ou moins sobre, combien de cartes dans un jeu standard ?
-Soixante, chef.
-Et combien de cartes actuellement visibles dans nos mains ou sur la table ?
-Soixante-dix-huit.
-C’est ridicule, commenta Amarelle. Qui ne triche pas ? On devrait en être à quatre-vingt-dix au moins ! Qui ne triche pas ?! 
(Scott Lynch, Un an et un jour à Theradane-la-Vieille)

Patrick Rothfuss
L'arbre-éclair

p.740.
" Alors, lui lança-t-il tandis qu'ils étaient assis près du cours d'eau. Qu'est-ce que tu veux, au juste ? Tu veux le tuer, ou juste le voir disparaître ?
- S'il disparaissait simplement, je fermerais plus jamais l'œil, de crainte de le voir revenir ", répondit Rike, avant de se plonger dans un silence songeur. " Il a disparu un bon moment une fois. " Il se fendit d'un léger sourire. " C'était une bonne période, juste ma mère et moi. J'avais l'impression que c'était mon anniversaire tous les jours, quand je me réveillais et qu'il était pas là. J'avais encore jamais entendu ma mère chanter... "
Le garçon se tut de nouveau.  " Je pensais qu'il s'était une fois de plus écroulé à cause de l'alcool, et qu'il s'était enfin brisé le cou. Il s'avère qu'il avait juste échangé une année de fourrures pour se rincer le gosier. Il est resté dans sa cabane de chasse, ivre mort pendant la moitié d'un mois, à moins de deux kilomètres de la maison. "
Le garçon secoua fermement la tête. " Non, s'il part, il finira par revenir.

Daniel Abraham
Le sens de l'amour

p.411.
" L'amour, dit Asa, est comme un pigeon chiant au-dessus d'une foule.
- Comment ça ?
- La fiente n'atterrit pas toujours sur ceux qui le méritent. "

À d’autres endroits, ou peut-être en d’autres époques, il n’aurait pas été nécessaire à Sir Hereward et Monsieur Fitz de grimper sur les toits pour pénétrer dans la demeure de Montaul par un conduit de cheminé protégé par des sorts de mort. Mais la cité de Kwakrosh se trouvait loin de tous les alliés traditionnels du Conseil susceptibles d’exercer la moindre influence ou d’envoyer des troupes. (…)
D’où le besoin de grimper sur le toit malgré l’averse et de descendre par la cheminé. (…)
- Étant donné la quantité de vin d’alastran que tu as bue hier soir, je crois qu’il vaudrait mieux qu’on prenne le temps de passer notre plan en revue, lui suggéra doucement Monsieur Fitz. (…)
- Un basilic et un moklek pygmée albinos ne faisaient clairement pas partie du plan initial, lui signala Sir Hereward.

(Une cargaison d’ivoires, nouvelle écrite par Garth Nix)

Bordel,qu'elle haïssait Sipani.
Ces foutus brouillards aveuglants, le foutu clapotement de la flotte,et cette foutue puanteur écœurante.ces foutues soirées, ces foutus bals costumés,ces foutues festivités.S'amuser , tout le monde s'amusait foutrement, ou faisait au moins mine de s'amuser.Cette foutue population était ce qu'il y avait de pire .Tous des vauriens ,,chaque homme, chaque femme et chaque enfant.des menteurs et des imbéciles , tous autant qu'ils étaient.
Carcolf haïssait Sipani.Et pourtant , elle y était revenue.Une fois de plus. A se demander qui était l'imbécile.

Connie Willis
À l'affiche ce soir

p.671.
- Un vaurien ? répéta Kett d'un air ébahi.
- Un rebelle,  précisai-je. Un débauché, une crapule, comme Michael Douglas dans À la poursuite du diamant vert, ou Errol Flynn...
- Je n'ai pas vu ces bandes-annonces non plus, m'interrompit-elle. Est-ce que Vérole fine passe encore ?
- Non, insistai-je. Un vaurien est un mec arrogant, qui se moque des lois ou des règles...
- Oh, tu veux dire un pauvre type, crut comprendre Kett.
- Non, un vaurien est à la fois drôle, sexy et charmant "

Lisa Tuttle
L'étrange affaire des épouses mortes

p.635.
Il n'est malheureusement pas inédit que les hommes d'aujourd'hui se comportent tels des rois barbares du passé en exigeant de quitter cette vie avec épouses, concubines et servantes. Il me semblait évident qu'un être aussi monstrueux que Smurl se comporterait de la sorte et emporterait ses victimes avec lui lorsqu'il se donnerait la mort pour éviter d'avoir à répondre de ses crimes devant la justice.

Gillian Flynn
Qu'est-ce que vous faites dans la vie ?

p.64.
Intelligente, mais pas créative, ai-je songé. Conformiste. Vis dans la crainte de dire ou faire quelque chose de mal. Manque de confiance. Sans doute rabaissé par ses parents, et maintenant par son mari. Mari colérique - son seul objectif de la journée est d'aller se coucher sans s'être pris une trempe. Triste. Elle va faire partie des tristes.

-J’ai trois cent dix ans, fit Ivovandas, et j’ai appris de nouveaux mots la nuit dernière! Oh, on s’amusait tellement, jusqu’à ce que vous me menaciez personnellement.
-Oui, on dirait bien. Et comment pensiez-vous que nous pourrions, euh, régler ce différend?
(…)
-Bon, dit Ivovandas, pour faire simple, il y a un objet à Theradane que j’aimerais vous voir récupérer. (…)
-Que voulez-vous récupérer? (…)
-La rue de la Prospérité. À la hauteur de la porte de la Fortune, près de l’ancien parlement.
-Je vous avais entendu la première fois, s’impatienta Amarelle. Mais que voulez-vous… oh non. Pas possible. Vous ne venez tout de même pas de sous-entendre ce sous-entendu! (…) Cette rue est longue de trois cents mètres, située au cœur d’un quartier incontournable et tellement saturée de fric que même vous vos barjots de copains n’osez pas la faire exploser durant votre petite guéguerre; et elle est fréquentée à toute heure du jour et de la nuit! (…)
-Vous feriez donc bien de vous en emparer sans vous faire remarquer, admit Ivovandas.

(Un an et un jour à Theradane-la-Vieille, nouvelle écrite par Scott Lynch)

-Je m’appelle Amarelle Parathis, aussi connue sous le nom de Duchesse Invisible. Les querelles débiles de ta maîtresse sont en train de transformer une petite bourgade bien agréable en un misérable sac de merde et de gâcher mes parties de cartes.
(…)
Amarelle se réveilla en excellente forme, mais dépouillée de ses armes et vêtue de la chemise de nuit en soie d’une autre personne.
(…)
-Ne devrais-je pas avoir la gueule de bois?
-Je vous l’ai empruntée pendant votre sommeil, répondit Ivovandas. Je possède un certain nombre de maladies en bouteille. Votre gueule de bois aurait dû être légendaire. (…) Je n’avais jamais été si copieusement insultée! Dans ma propre entrée, rien que ça, avant même que nous passions dans mon étude. Vous avez dressé un portrait de moi violemment perspicace, mettant en évidence chacun de mes défauts- dont la plupart étaient imaginaires- puis vous m’avez indiqué le plus fermement possible comment mes camarades et moi devrions à présent régler nos affaires pour ne plus vous incommoder, vos amis et vous.

(Un an et un jour à Theradane-la-Vieille, nouvelle écrite par Scott Lynch)