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3,7

sur 611 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Nous avons toutes et tous des interprétations diverses de ce que nous lisons ou voyons au théâtre ou ailleurs. La critique, en soi, n'est que l'expression de cette diversité de perception qui est nôtre. Lorsque le texte est équivoque ou sujet à interprétation, comme ici, les critiques peuvent être extraordinairement différentes les unes des autres.

Je ne prétends donc nullement m'astreindre à une quelconque illusion d'objectivité. Non, je vais simplement vous livrer mon interprétation de ce texte, et ça vaudra ce que ça vaudra.

Tout d'abord, il me semble que cette pièce d'Eugène Ionesco est très fréquemment proposée en association avec La Cantatrice chauve, dont le titre original aurait dû être, « L'Anglais sans peine ». Dans cette pièce, l'absurde me paraissait provenir des incongruités émanant du fait de s'entraîner à vide à débiter des phrases dans une langue étrangère.

Il y était donc déjà question d'apprentissage et l'auteur s'ingéniait à révéler tout l'absurde qu'il pouvait y avoir à apprendre des phrases stéréotypées sortie de tout contexte de communication.

Ici, nous avons affaire à une jeune étudiante qui vient, elle aussi, prendre des cours particuliers auprès d'un professeur apparemment renommé.

Le comique, l'ironie, la tragédie de notre époque sont peut-être déjà contenus rien que dans cette situation. Si j'observe autour de moi, je vois des tas de jeunes personnes, pleines de vie, pleines d'énergie, pleines d'allant, qui voudraient simplement FAIRE et auxquelles on demande de PROUVER tout un tas de choses avant même d'avoir essayé.

« Vous voulez travailler chez nous ? — Oui. — Avez-vous de l'expérience ? — Bah non, je débute. — Revenez quand vous aurez de l'expérience. »

« Vous voulez vivre comme tout le monde ? — Oui. — Avez-vous un certificat de naissance ? — Non, mais je peux vous assurer que je suis bien né un jour. — C'est possible mais ça ne suffit pas, il faut un certificat. »

« Vous voulez devenir athlète de haut niveau ? — Oui. — Quelle discipline ? — le 100 m. — Avez-vous un diplôme ? — Non. — Désolée ! ça ne va pas être possible. »

« Bravo ! Vous venez de réussir avec brio le concours d'entrée en médecine. — Merci. — Vous savez tous et toutes, vous qui allez être amenés à exercer la médecine, que les principales qualités attendues chez un praticien sont l'écoute, l'humanité, l'empathie… Au fait, comment avez-vous été recrutés ? — Par QCM. »

Alors bien évidemment, je grossis peut-être un peu le trait mais, quand on y regarde de près, peut-être pas tant que ça : la vie moderne est absurde et Ionesco n'a presque pas besoin de la travestir pour la rendre telle.

Voici donc une étudiante, allégorie de la jeunesse, avec des carences culturelles et logiques inimaginables, qui souhaite obtenir en un mois un doctorat total. En face d'elle, nous avons un professeur, qui représente peut-être le système ou les institutions, incompétent et lubrique, avec lequel elle n'a aucune chance d'apprendre quoi que ce soit. Enfin, nous avons une servante, qui symbolise vaguement la société, et dont la morale ne s'insurge que très faiblement devant les agissements déviants du professeur…

L'interprétation de tout ceci ? L'école et les diplômes sont peut-être un gigantesque miroir aux alouettes pour la jeunesse car les échelons se gravissent selon d'autres procédés.

Le rapport de force entre les fringantes illusions de la jeunesse et les respectables institutions n'est jamais ce qu'il paraît être au départ. L'une brisera l'autre invariablement et la société qui est témoin de cela s'en fiche éperdument.

Bien entendu, cela n'est que mon interprétation et il peut y en avoir des millions d'autres, plus à votre convenance, plus à votre sensibilité, plus à votre goût et qu'il vous appartient de vous forger par vous-même.

Pour le reste, un ressenti moyen en ce qui me concerne, avec des passages vraiment drôles et jubilatoires, mais avec d'autres plus quelconques voire assez tirés par les cheveux et qui ne recueillent pas trop mon adhésion. Mais bien entendu, aujourd'hui comme toujours, ceci n'est que mon avis et la seule leçon à en tirer, c'est qu'il ne signifie pas grand-chose.
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À la recherche d'un(e) auteur(e) dont le nom de famille commence par un i pour valider le challenge ABC, et en cette période de rentrée scolaire, mon choix s'est tout naturellement porté sur La Leçon d'Eugène Ionesco. Ne connaissant pour ainsi dire par grand-chose de cet auteur que je découvre avec cette pièce représentative du théâtre de l'absurde, j'ai particulièrement apprécié les notes qui accompagnent le texte, me permettant d'entrevoir ce qui m'aurait très certainement échappé. Bien qu'il m'ait manqué un bagage pour bien en comprendre les ressorts et le propos, j'ai quand même pris plaisir à la lire et à suivre cette relation monstrueuse professeur-élève, parodie de l'enseignement magistral il me semble, qui sombre bien vite dans la négation et l'anéantissement. Je lirai certainement d'autres de ses pièces.
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J'ai bien aimé cette lecture, j'ai apprécié la touche d'humour même si c'était un peu "simple" et pas vraiment dans le thème de ce que je lis d'habitude.
En tout cas je pense que ça se lit d'une traite, et tout au long de la pièce on se demande pourquoi la bonne n'arrête pas d'avertir son maître. Ça apporte du suspens.
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Contrairement à la "Cantatrice Chauve", j'ai bien aimé "La Leçon". J'ai du lire la pièce pour les cours des années du lycée. A la suite de la lecture, nous sommes allés voir une représentation de la pièce. C'était très intéressant.
Ce qui m'a plu dans cette pièce, est l'absurde. On voit que la pièce monte en crescendo, et c'est d'autant plus visible lors d'une représentation. Je pense que les deux sont un tout ( la lecture et la représentation). L'un pris sans l'autre serait fade je pense.
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Depuis plusieurs année, je lis une pièce de Ionesco pour le i de mon challenge ABC. Je commence à mieux appréhender l'auteur.
Cette année, c'est la Leçon, une pièce en un seul acte et seulement 3 personnages.
Néanmoins, on y voir deux parties, la première qui est un échange (absurde, bien-sûr) entre l'élève et le professeur. Et une deuxième où le professeur prend l'ascendant que l'élève.
J'y ai vu aussi une sorte de satire sur l'enseignement parfois un peu trop dogmatique et certaine "suprématie" que l'on accorde ou que s'accordent les professeurs.
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Lorsque j'ai lu cette pièce de théâtre, adolescente, je n'en ai pas bien compris le sens tout en en sentant l'absurdité. Déroutant.
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Ionesco est, pour le moins, est connu pour ses pièces iconoclastes où l'absurde côtoie le ridicule.
Tragiquement groteque. le professeur est un Marquiq de Sade, bipolaire, un Docteur Jeckyll à la ville, un Mister Hyde dans sa folie.
Ses leçons sont d'une absurdité inégalée et donne une image fournie de ce pseudo professeur.
Sa bonne…. Marie. A la fois complice de sa folie et bonne, sainte femme le protège ou complice.
Le drame s'accélère, se passionne, se sexualise et donne l'impression d'un trio qui organise une scène de crime. L'élève donne à penser qu'elle est également complice d'une mise en scène. Ionesco va même jusqu'à planter des piques sur le dos de la religion (« mon amoureux, le curé Auguste »).
Mais, encore une fois, Ionesco, faut aimer. J'avoue que j'évite moi-même de me poser la question pour éviter de dire non pas trop.
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Pièce totalement absurde de Inoesco, vue il y a de cela plus de 15 ans au petit théâtre de la Huchette à Paris, très intimiste. J'avais alors beaucoup aimé à la fois la pièce en elle-même, la mise en scène et le jeu des comédiens. Je m'en souviens comme d'un très bon moment.

Malheureusement, la lecture m'a bien moins convaincue que la pièce jouée… sans doute est-ce normal ? Les passages avec comique de répétition m'ont rapidement lassée.

Bref, une petite déception à la lecture, qui n'enlève pas néanmoins toutes les qualités de cette pièce.
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J'ai apprécié le début de l'histoire. le concept d'une scène entre un professeur et un élève me plaisait bien surtout que je souhaitais que ceci me révoque les souvenirs de l'école.
Mais au fur et à mesure que la pièce avançait, je ne comprenais plus pourquoi le professeur est représenté si durement. Pourquoi est-il devenu cruel, agressif, insensible face à son élève qui souffre. La jeune fille avait mal aux dents : bienveillante au départ avec une intention d'apprendre et de réussir, elle a tout de même essayé de le suivre même après sa peine.
Pourquoi la servante ne réagira-t-elle pas et n'arrêtera pas le « pire » ? Pourquoi le prof explique des choses qui ne veulent rien dire ? Et, pourquoi avoir choisi les dents ? Quiconque ne pourra plus ni se concentrer ni travailler une fois qu'il aura mal aux dents.
Finalement, pourquoi l'élève est-il la victime et le prof le méchant ? Alors que la faute dans notre monde, n'est pas tout à fait celle du prof, mais celle de l'élève qui parfois ne veut plus travailler sous prétexte qu'il a mal à la tête alors qu'en réalité il n'est que fatigué.
Est-ce que le message de cette pièce est que les professeurs sont des personnes cruelles qui ne comprennent pas les besoins de leurs élèves ?
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crade un peu - le langage est génial, et puis la ritournelle gravuleuse aussi, qui n'est pas que ritournelle ni répétition mais envolée du corps à chaque élève (j'imagine) ; et elle je l'imagine blonde, mais j'aurais aimé ne pas l'imaginer écarter les jambes
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