On chercherait en vain, dans les trente pages du Compte-rendu du Congrès de Genève, le nom de Karl Marx. À dessein, il ne s’était pas rendu à cette réunion, préférant rester dans la coulisse. Un mois après, il écrivait à son jeune ami et confident, le Dr Kugelmann : « J’avais de grandes inquiétudes au sujet du premier Congrès, à Genève. Mais, en somme, il a réussi au-delà de mon attente. L’impression en France, en Angleterre et en Amérique était inespérée. Je n’ai pas pu y aller, et ne l’ai pas voulu non plus, mais c’est moi qui ai écrit le programme des délégués de Londres. Je l’ai limité exprès aux points qui permettent une entente immédiate et une action commune des ouvriers, et qui donnent immédiatement un aliment et une impulsion aux besoins de la lutte de classe et à l’organisation des ouvriers comme classe."