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sur 1916 notes
Voilà c'est dur de prendre la parole devant vous comme cela, une certaine honte me taraude. Voilà (tête basse, pour ne pas croiser de regard) je suis addict. A Laurent Gaudé. Vous me direz, ça aurait pu être pire, bien pire. Il m‘aura fallut finalement peu de livres pour en arriver là. « Ouragan » m'a définitivement fait basculé. J'ai résisté, mit du temps entre deux lectures, mais rien à faire. Accro (codile).
Une dizaine de personnages pour subir le déchainement des cieux. Tous au bord de la rupture, de la folie, dans un décor apocalyptique. Gaudé raconte ça d'une façon magistrale. Avec un sens du tempo qui densifie son récit. Passant d'un personnage à un autre par de courtes strophes. Efficacité garantie.
Comment ne pas être touché par Joséphine Linc. Steelson négresse de plus de cent ans chantant la douleur pour mieux repartir au combat ! Fière et droite. Rien que pour elle « Ouragan » mérite cinq étoiles.

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Roman chorale qui nous invite à suivre une dizaine de personnages avant, pendant et après la visite de l'ouragan qui crée une déferlante de violence et de peur. Les hommes sont capables du meilleur comme du pire face à la colère de la nature.
C'est la première fois que je rencontre l'écriture de Laurent Gaudé, elle est belle, juste et au service du propos de ce sombre roman.
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« le vent s'est levé à l'autre bout du monde et celle qui arrive est une sacrée chienne qui fera tinter nos os de nègres… »

Ils sont une poignée de personnages, une poignée de femmes et d'hommes, de petites gens, des anonymes, chacun en proie à ses démons, à sa solitude, à ses désastres intimes… Une poignée de personnages dont le récit entremêle les voix dans un vaste lamento d'angoisse, d'attente, de colère et de terreur. Car la voilà qui arrive, la chienne, celle qui s'annonce par un souffle dément, celle qui bientôt déferle – aveugle et sourde, aveuglante et assourdissante - celle qui, en quelques heures, fera de la Nouvelle Orléans une terre de saccage et de larmes, un désastre total et le terrain ravagé du jeu macabre de la mort. « La nature n'est plus à l'échelle humaine » et - comme le prophétise Josephine Linc. Stedson, « négresse depuis presque cent ans » - « nous allons tout perdre. Nous allons nous accrocher à nos pauvres vies comme des insectes à la branche mais nous serons dans la vérité nue du monde. »

Parmi les habitants, il y a ceux – quelques-uns – qui pourront fuir, qui en ont les moyens et la possibilité. Et puis il y a les autres, démunis, épuisés et par avance vaincus comme ils l'ont toujours été, car « la tempête approche et elle sera pour eux, comme toujours, les miséreux aux vies usées et pour eux seuls. » A l'approche de l'ouragan, chacun s'affaire – ou pas – à sa sauvegarde et à sa fuite, entre sauve-qui-peut, entraide et chacun pour soi. Les autorités bafouillent, l'évacuation est hasardeuse, les cohortes de fuyards s'agglutinent sur les routes, les détenus sont oubliés, les plus pauvres aussi. Enfermés dans les cellules de la prison, tapis dans l'abri précaire de leurs maisons ou réfugiés dans l'église sous la protection du Seigneur, terrorisés ou résignés tous attendent le désastre qui s'annonce… Tous le subiront de plein fouet, entêtés à survivre, confrontés à eux-mêmes, à leurs émotions et à leurs vies, repliés sur leurs peurs, leurs échecs et leurs désirs, sur leur fierté aussi et leur courage, sur leur folie, dans le ventre inhospitalier de l'ouragan qui passe et les emporte. "La beauté du monde est souillée et les fous jubilent."

Avec « Ouragan », Laurent Gaudé raconte – sans le nommer - l'ouragan Katrina de 2005 et nous entraîne dans un récit apocalyptique époustouflant, une thématique qu'il reprendra cinq ans plus tard avec « Danser les ombres » à l'occasion du tremblement de terre en Haïti. Les personnages sont bouleversants dans leur fragile sincérité, l'écriture est magnifique, et dans la poésie des phrases de Gaudé soufflent en un grand vent de catastrophe la vocifération de la nature déchaînée et le tumulte des eaux qui balayent de leur toute-puissance souveraine et indifférente la plainte frêle des hommes, et leur espérance. Il leur faudra se relever, trouver la force de marcher vers demain malgré la folie et la mort, malgré la fatigue et la misère, malgré leurs vérités terribles et nues. "Rien n'a changé. Des nègres sans rien, qui lèvent les yeux au ciel pour implorer la pitié, c'est toujours ainsi que souffre le monde."

Un roman impressionnant et très beau, que j'ai beaucoup aimé.

[Challenge MULTI-DÉFIS 2019]
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« C'est sur vous que je pleure car beaucoup sont là qui ne retrouveront ni leur toit ni leur vie d'autrefois. »

Oui, Joséphine Linc. Steelson, « négresse depuis presque cent ans », résume bien l'ouragan qui a dévasté la Nouvelle-Orléans...
Laurent Gaudé signe ici encore un roman d'une justesse exemplaire, d'une humanité profonde, d'une tendresse particulière pour les petites gens, les Noirs, mis au rebut de la société américaine.
Un ouragan s'approche, un ouragan arrive, un ouragan repart...Les Blancs fuient, les Noirs restent, les Noirs endurent la tempête tant bien que mal, les Noirs doivent supporter ou mourir.

Mais à l'intérieur de ces petites gens, il y a un autre ouragan, une autre tempête. Il nous est donné de voir dans le coeur de certains en particulier : un prisonnier de l'Orleans Parish Prison, un pasteur, une femme seule avec son petit bonhomme de 5 ans, un homme « qui revient », et enfin la fameuse, la solide Josephine Linc. Steelson, celle qui tient le monde, celle qui veut que le monde dure...
Ceux-ci connaissent le cataclysme de tous côtés, à l'extérieur et en eux-mêmes. Leur point de vue se sépare et s'entremêle parfois, ce qui crée une espèce de chant, de mélopée lancinante. J'adore !
Avec les alligators, nous sommes entrainés dans les rues boueuses et nous accompagnons la dévastation, mais nous assistons aussi à des miracles, ceux de la vie et de l'amour, de la liberté et de la fidélité.

Le puissant magnétisme de la langue de Laurent Gaudé m'a encore aimantée, j'ai suivi avec bonheur ses phrases poétiques et lancinantes, ses personnages tourmentés et étonnants, ô combien !
Et je dis oui, oui, oui à cet auteur génial, qui arrive à allier le petit et le sublime, l'humain et la Nature, l'horreur et la splendeur !
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Laurent Gaudé s'est basé, 5 ans après, sur des faits réels causés par l'ouragan Katrina , tellement destructeur et révélateur des différences : les classes aisées, en majorité blanches avaient été évacuées ,mais le neuvième district (Lower Ninth) peuplé à 99 pour cent de Noirs, un des quartiers les plus violemment touchés, dont les digues avaient sauté, reste inondé avec ses habitants.
Les crocodiles avancent, envahissent le quartier inondé. La prison « Parish Prison » n'est pas évacuée, sauf les chiens, et les prisonniers sont pris au piège de leurs cages envahies par l'eau, jusqu'à l'ouverture des portes suite à un dysfonctionnement électronique.
« Il a dit que l'ordre d'évacuation de la ville ne concernait pas les prisonniers de Parish Prison…. Sauf les chiens !... et nous avons tous ri, car il ne fallait tout de même pas nous prendre pour des imbéciles. le directeur a senti qu'il devait en dire un peu plus, alors il a demandé le silence puis il a ajouté que c'était une prison, ici, et que chacun connaissait son métier, qu'ils allaient continuer à faire ce qu'ils savaient faire, même s'il se mettait à pleuvoir dehors, il a même dit : « Nous le ferons ensemble », comme s'il parlait d'une oeuvre commune pour laquelle il aurait besoin de notre bonne volonté, et puis il a fermé son micro et a disparu. Nous ne l'avons plus revu. Ni lui. Ni aucun gardien. Depuis, un grand silence est tombé sur la prison. Ils sont partis. »

On pourrait penser qu'une catastrophe naturelle, comme un ouragan, un déferlement des puissances du ciel et de la terre, l'imminence de cet enfer précipitant notre mort certaine, la furie déchainée, notre mort mise à nu, pendant quelques minutes sans aucun espoir, que cette catastrophe unit les fuyards, tous dans le même bateau, les unit dans un destin de fin du monde.

En fait, Laurent Gaudé choisit de montrer des individus perdus, seuls, confrontés à la violence des hommes et des éléments, n'ayant comme perspective de survie que leur propre peau.
Par un détour stylistique, il fait parler cependant plusieurs personnes, en commençant par la vieille négresse de près de cent ans, puis Rose la jeune mère, le prêtre raciste et meurtrier, Keanu, quittant la plateforme pétrolière pour retrouver son ancien amour.
Les paragraphes commencent par l'un, et se terminent par l'autre, comme si l'ouragan, finalement, les réunissait sans qu'ils le sachent.
La vieille négresse sent l'odeur de l'ouragan, la montée des eaux bourbeuses, et ce qu'elle charrie. « j'en ai vu passer plusieurs, toutes avec des noms de filles, des noms de trainées, oui, je les reconnais à l'odeur, à ce qu'elles charrient, je sens leur force et je peux vous dire que celle-là sera une affamée, une vicieuse, une méchante…»
( depuis 1978, les noms des ouragans et des typhons et cyclones prennent l'un après l'autre des noms masculins et féminins).
L'ouragan vu comme une colère divine (Dies irae), ou comme une conséquence de l'exploitation outrancière (les puits de pétrole) , par sa force et son impact meurtrier révèle la petitesse de l'homme, sa solitude et sa non-humanité.
« La nature est là qui l'entoure, lui crie aux oreilles, la nature qui jaillit par bourrasques, pleine de vie et effrayante, la nature qui n'est plus à l'échelle humaine. Il se demande un instant si cette tempête est un grand courroux des éléments ou un éclat de rire du ciel. »

Gaudé dit que ce qui l'intéresse, c'est que devant les grandes catastrophes naturelles l'orgueil humain soit battu en brèche. Et c'est ce qu'il fait dire à la vieille Joséphine, introduisant et concluant le récit: « je sais que la nature va parler. Je vais être minuscule, mais j'ai hâte, car il y a de la noblesse à éprouver son insignifiance, de la noblesse à savoir qu'un coup de vent peut balayer nos vies et ne rien laisser derrière nous, pas même le vague souvenir d'une petite existence. »

Ouragan plus du coeur des hommes que de la nature déchainée.
LC avril : la nature dans tous ses états
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Le ciel devint noir, le silence impose sa loi. Seules les grenouilles continuent à jacasser leurs dernières soirées dans un marais infesté d'alligators. Les vents s'engouffrent entre les branches nues des arbres déracinés. Une pluie furieuse se déchaîne et s'enchaîne dans un rythme endiablé, Doug Cosmo Clifford à la batterie, une même furie. Une pancarte s'envole « La Nouvelle-Orléans par les Bayous ». Born on the bayou. John Fogerty chante dans ma tête, même dans les sombres vies, la musique reste mon salut. La terre est abandonnée à la sauvagerie de la nature. Je ne croise personne, à part quelques vieux et quelques nègres, abandonnés à leur sort. Et le vain espoir que le gouvernement leur portera secours. Ou la lucidité de n'être rien à leurs yeux. Juste des poussières de vie noyées dans ce torrent de boue qui se déverse dans les rues, abandonnées de toutes âmes, une ville fantômes sans ses musiciens ni mêmes ses putains.

Cela fait longtemps que les romans de Laurent Gaudé m'attendent. Je le sentais bien ce type. Sa plume incisive, son rythme sans relâche, son immersion dans les bayous, dans la Louisiane, dans l'ouragan même. Les alligators hachent leurs proies, un prêtre au hachoir qui se perd, un enfant perdu qui se noie, une vieille négresse à la peau fripée qui survit, la fierté dans son regard, la bonté dans son coeur. Ce roman, on pourrait en faire une chanson, comme un ouragan qui passait sur moi l'amour a tout emporté… Emportées les vies, sauf celles des nègres, restés.

Le noir est tombé comme autant de bois centenaires, millénaires qui se sont couchés. Les survivants eux ne se sont pas couchés, emportés par la peur et la colère. Seuls les crocodiles, ou les alligators je ne sais plus trop, de toute façon c'est caïement pareil, ont trouvé cette liberté de nager dans les eaux boueuses de la ville, les cadavres des cimetières déterrés, des bouchées appétissantes en ces temps sauvages, mais les plus sauvages restent quand même cantonnés au genre humain, sans âme et sans remord. Cet ouragan, c'est un tourbillon littéraire qui emporte tout sur son passage, même la foi du lecteur, où le seul point positif de l'affaire est qu'il n'y a jamais eu de bisons en Louisiane, même dans des temps plus reculés que les bulletins météorologiques. le jour s'est levé, pleine de rhumatisme ou de vieillesse, Joséphine Linc. Steelson regarde le soleil pointer son cercle lumineux au-delà des décombres. Une négresse que je ne suis pas prêt d'oublier – comme les autres romans de Laurent Gaudé qui se sont cachés sous des réserves de poussière, des poussières de vie, de mort, qu'un autre ouragan pourrait bien emporter un jour ou l'autre, une nuit, avec ou sans lune, bleue ou noire.
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L'ouragan de Laurent Gaudé est un déferlement de fureur, de violence dans lequel se débattent des êtres déjà fragilisés par leur condition sociale.
Etre noir, à la Nouvelle-Orléans, même de nombreuses années après l'abolition de l'esclavage, reste difficile, synonyme de misère.
Il y a ceux qui sont résignés, qui baissent la tête.
Il y a ceux qui se rebellent, qui ont la rage et qui luttent avec leurs poings se retrouvant en prison.
Et il y a Josephine Linc. Steelson, pilier centenaire d'un peuple déchiré, qui reste digne et chante de sa voix de colère pour que les visages épuisés soient caressés au moins une fois.
Lorsque le ciel se fâche et abat sa fureur sur la ville, les barrages se brisent, les distances sont abolies, les repères sociaux se dissolvent dans la folie.
Chacun se retrouve seul avec sa peur, sa volonté de survivre.
Certains deviennent des chacals, prêts à tout pour profiter de la situation, se glissant, tels les crocodiles du bayou, à travers les rues inondées.
D'autres, perdant la tête, se croient investis d'une mission divine, voulant aider Dieu à châtier les hommes.
Mais il y a aussi ceux que l'amour guide, qu'il transcende et réunit, qui se cherchent, se perdent et se retrouvent bravant le danger.
Le ciel s'est ouvert obligeant chacun à faire face à sa propre nudité dans une ville abandonnée à son sort.

Un magistral roman choral à l'écriture belle et incantatoire, digne des plus grandes tragédies.
Du grand Laurent Gaudé !
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Qui veut continuer à vivre dans les boyaux sordides de la Louisiane doit s'accrocher , comme une ombre , aux pas de Joséphine .

A cent ans , elle est immunisée contre les humeurs funestes de l'être vivant et même de l'Univers .
N'a-t-elle pas pressenti , avant n'importe qui , l'arrivée d' " une sacrée chienne qui fera tinter nos os de nègres ..." P.14
A-t-elle perçu son oeil nous regarder ? Son souffle nous ébranler ?

L'ouragan se rapproche .
Il troue les bayous par la puissance infernale de ses vents .
L'eau s'écoule et avale tout sur son passage .
Les alligators , dans une danse macabre , s'avancent doucement et attrapent tout un chacun qui croise leur chemin .

Il faut croire que Joséphine chante pour apporter de l'espoir à ses frères de misère , ses frères noirs .

Même le curé perd la boule . Comment la foi peut-elle résister à tous ces dégâts , tous ces trépas .
Les politiciens ont déserté .
Ils ont abandonné tous ces nécessiteux qui , déjà depuis longtemps , ne rêvaient plus de lendemains .

Chantez , Joséphine , pour ces forçats abandonnés et sauvés de justesse de l'eau qui ne cesse de monter , grâce aux réseaux électriques qui se sont pâmés .
Chantez , Joséphine , pour que Keanu sauve Rose , sa bien-aimée .
Chantez , Joséphine , pour que les dirigeants reviennent . Ils ne semblent pas très pressés .

Ses mots sont colorés , souvent d'un rouge sang ; ils ont le goût du sel qui se mêle à la sueur , celle de la peur ; ils sont aussi nauséeux que la mort qui tourmente ses décors pernicieux .
Laurent Gaudé accapare votre esprit dès le début .
Son style vous envoûte , ne vous laisse aucun répit .
Vous faites partie de ses jeux de rôle . Vous aussi , il vous contrôle . Il vous entraîne dans ses scènes cruelles , violente et pessimistes .
Il vous retourne les entrailles .
Il est difficile de ne pas en baver avec toutes les populations qui affrontent les éléments .

Autant , je n'ai pas su supporter les descriptions des scènes de guerre , de morts , de pleurs , dans "Écoutez nos défaites " , autant je me suis sentie concernée par l'évolution , la modification , l'extinction de notre planète .
Car c'est bien de cela qu'il s'agit .
" La nature n'en peut plus de notre présence , de sentir qu'on la perce , la fouille et la salit sans cesse . Elle se tord et se contracte avec rage . " P . 53

Il est intéressant de se pencher sur un article de la RTBF : " Les méduses , gagnantes du bouleversement des océans . " ( La gélification des océans ( 24/09/2019 ) .
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Les hommes sont capables du meilleur comme du pire et la Terre leur rend bien.

A la Nouvelle-Orléans, un terrible ouragan est annoncé. La plupart fuit mais certains restent. Parce qu'ils n'ont pas les moyens de partir ou tout simplement par défi, tel un affront à cette Terre qui va se déchaîner, un affront à la vie, un affront au malheur.

Et bientôt l'ouragan est là, dévastant tout sur son passage et révélant aux hommes la véritable force du vent et de la pluie. Faut-il croire en la colère de la Terre, lasse de la maltraitance des hommes à son égard, ou encore de la colère de Dieu voulant punir les hommes, ou tout simplement y voir là comme une nouvelle chance, comme une renaissance ?
Chacun des personnages y verra sa propre raison, chacun y apportera ses propres volontés ou ses propres désarrois...

Ce roman de Laurent Gaudé me fait beaucoup penser à Danser les ombres. Il est construit de la même manière : un cataclysme, et des voix qui s'élèvent tel un chant choral au milieu des décombres.
Peut-être est-ce cette impression de déjà vu qui m'empêche de lui mettre cinq étoiles.


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Coooomme un Ouragaaaan...
La tempêêêête en moiiii...

Oui , je sais , présenter un bouquin de Gaudé en utilisant comme support le seul , l'unique , l'incontournable tube interplanétaire Monégasque de Stéphanie , c'est moche...
Plouf , plouf , je recommence...

James Lee Burke dans La Nuit la Plus Longue , Gilles Leroy et Zola Jackson...s'il est un sujet qui fascine à juste titre , c'est bien ce phénoménal évènement climatique , fantastique terrain de jeu pour tout écrivain à l'imagination un tant soit peu fertile . Si posséder un mets de choix est une chose aisée, en faire un bouquin au souffle aussi puissant et dévastateur que le sujet précité en est une autre...

Bouquin chorale par excellence , Gaudé nous dépeint le portrait de divers protagonistes en délicatesse avec une histoire personnelle contrariée et une Histoire future , semblant vouloir s'écrire en lettres de sang , dont ils seraient devenus les chétifs figurants ballotés et broyés au gré de ses dantesques rafales mortifères et diluviennes inondations que même Noé et Coin-Coin , son p'tit canard en plastoc , n'en auraient encore jamais vues !

J'étais resté plus que mitigé au sortir de son dernier roman , Pour Seul Cortège . Je renoue favorablement avec un auteur qui , sans pour autant me transporter d'allégresse , la bave aux lèvres à tourner frénétiquement les pages d'un récit à la dépendance frôlant la toxicomanie , me procurait cependant mon comptant d'émotions ! Béatitude , non , contentitude , oui , en plein dedans !
Dommage que de sa plume si experte et si prompte à vous transporter en un ailleurs si visuel , Gaudé n'ait pas plus axé son roman sur l'Ouragan emblématique de ses vies appelées à un bouleversement sans retour . Un déchainement de fureur qui , finalement , ne lui sert que de prétexte , de toile de fonds sans pour autant jamais le toucher...car l'homme sait jouer avec les mots , les émotions et rien que pour ça , mérite le détour et le plus grand respect .

Ouragan : un peu trop convenu pour être mémorable...
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