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EAN : 9782073044822
Gallimard (01/02/2024)
4.48/5   22 notes
Résumé :
« Nous nous battons toujours à fond, complètement, jusqu’à la dernière goutte du sang des autres. À la fin il n’y a ni gagnants ni perdants. La guerre n’est qu’un long serpent. La tête est un président fou et la queue est ce jeune homme, perdu devant l’entrée du métro Ribaucourt à Bruxelles. »

Enrôlé à vingt-huit ans dans l’armée croato-bosniaque lors de l’agression de la Bosnie par l’armée fédérale ex-yougoslave, Velibor Colic a connu l’épouvante où ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Petite virée en guerre civile, avec ce livre relativement bref qui narre l'absurdité qui anime de manière périodique l'humanité.
En deux temps. En commençant par la fin, celle de sa maladie, qui, du fait de la narration, semble la conséquence du récit qui va suivre. Une maladie auto-immune comme la maladie qui incite des peuples à s'auto-détruire.
Bien assis derrière leurs écrans, certains penseurs de canapé vitupèrent contre tout ce qui est différent, contre toutes les menaces qui risquent de les priver de leurs certitudes forgées par des années de pratiques. Alors se lèvent quelques démagogues qui sauront exploiter ce travers humain et cela recommencera. On le voit aujourd'hui au moyen-orient. Personne n'est au dessus de cette tentation, pas d'échappatoire à cette maladie qui ronge toutes les sociétés de l'intérieur. L'appartenance à un groupe, le sentiment national ne se définissent que par opposition à d'autres. Pas d'états-nations sans ennemis à combattre. Pas de peuple élu sans peuples à dominer...
Là, c'est l'ex Yougoslavie... Sans creuser la bio de l'auteur, on ne peut pas savoir à quel "camp" il appartient (le notre, celui des gentils? ou celui des autres, les méchants?).
C'est justement ce qui rend pertinent ce roman : la médiocrité, la bêtise, la souffrance sont sans frontières, sans nationalités. Bien sûr, dans son canap' on est sûr d'appartenir au camp du bien. Mais à l'épreuve de de la guerre, l'auteur nous montre la stupidité de cette posture.
Ce qu'il vit est aussi vécu par les autres en face. C'est moche, c'est cru, presque vulgaire par instants.
Mais justement, c'est ça la réalité de la guerre, quand on la fait réellement, c'est à dire au corps à corps, contre un ennemi équivalent. Loin des guerres asymétriques menées avec des drones et des bombardiers et des missiles guidés par satellites (un must), de loin, ici on suit les mouvements sans buts précis des simples exécutants, ceux qu'on a enrôlés ou qui se sont mobilisés pour la bonne cause (peu importe laquelle) et qui en tuant finalement assez peu, contribuent à la propagation de cette maladie auto-immune de l'humanité appelée guerre. Maladie qui profite essentiellement aux pires parasites qui s'en nourrissent mais qui ne la font pas, bien sûr.
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.Dans les livres que j'aime ,il y a deux catégories :ceux qui me donnent envie de lire et ceux qui me donnent envie d'écrire .Celui de Velibor Colic appartient à la seconde catégorie . Roman très autobiographique , il comprend trois épisodes .Dans le premier , à Bruxelles ,il raconte ses jours de malade , d'une maladie rare , avec acuité et humour ( sortant moi-même d'un parcours hospitalier , j'en garantis la pertinence).Les longues heures d'attente ou de traitement vont l'amener à se plonger dans ses souvenirs du conflit en ex-Yougoslavie vu du côté bosniaque. Dans cette deuxième partie , le ton d'une franchise brutale éclairée par de rares fulgurances poétiques met à nu la réalité obscène de la guerre .Enfin , dans un troisième temps, il évoque sa désertion entre soulagement et découverte de la condition d'exilé. C'est un livre fort dont je recommanderai la lecture au moment où nos ondes résonnent de bruits de bottes et de tambours , où paradent sur les écrans les chantres du réarmement et les galonnés de tout poil.
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Ayant une grande sensibilité pour la plume de Velibor Colic, je me suis procurée sa dernière oeuvre « Guerre et Pluie » et je n'ai pas été déçue.

C'est un livre extrêmement documenté, qui raconte la vie d'un soldat dans la guerre de Bosnie en 1992. Ce soldat en question est l'auteur lui-même.

Il y a une sacrée péripétie tout au long de ce roman à laquelle s'ajoute une ambiance très particulière dès la deuxième partie de cette lecture.
En continuant cette histoire, j'ai noté l'impact émotionnel et visuel de certaines images dérangeante que l'écrivain décrit.

Velibor nous plonge dans ses souvenirs et la lutte effroyable de survie de tous les jours. Les civils, les soldats et les animaux font ce qu'ils peuvent pour se sortir de cette situation pitoyable. A plusieurs reprises, l'auteur parle de la souffrance animale. Par exemple, le chien. Cet animal dépend entièrement de son maître pour être nourri sinon il erre dans le désarroi. le chat par contre devient sauvage et a une meilleure opportunité de survie. Personne ne parle de la souffrance animale en tant de guerre dans d'autres ouvrages littéraires.

Quant à l'écriture, celle-ci est très profonde et troublante avec un mélange de mélancolie et quelques fois d'humour. C'est très fluide et facile à lire mais quelques passages peuvent heurter. Je recommande vivement ce livre !
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J ai découvert cet auteur grâce à la présentatrice Elisabeth quin
Et puis le nom Velibor Colic!! C est marrant et pas banal !
un réfugié yougoslave qui écrit à merveille en français alors qu il n'a commencé à apprendre notre douce langue qu à 28 ans en arrivant en France,il en a 60 aujourd'hui

En gros , enrôlé contre son gré si j au bien compris ,dans l armée yougoslave puis dans les forces croates , il déserte à la fin de la guerre après s être fait arrêter comme traître ou déserteur et molester par des gardiens croates .(par les siens donc )

Ce roman autobiographique est fait de petites vignettes ou impressions , de petites touches aquarellées formant un doux tableau un peu délavé

Le style est concis , le mot juste , pas de longueurs ni fioritures , la beauté de la nature est omniprésente et contraste avec les horreurs de cette guerre de yougoslavie qui s est déroulée à qq centaines de kilomètres de chez nous
Je trouve ce roman plus abouti et plus poétique(oui ,malgré le sujet ) que « manuel d exil « qui a été publié antérieurement bien que que concernant la période d après guerre ,quand il devient réfugié
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Velibor Colic est fidèle à lui-même, honnête et profondément réaliste dans son roman qui n'est autre que son histoire personnelle.

Enrôlé dans l'armée croate de Bosnie, il présente la guerre, son horrible visage sans tabou. Il offre au lecteur une vision crue et terriblement amère de la vie du soldat dans les tranchées et dans ses moments libres.
Il présente aussi pourquoi il quittera la Bosnie, son pays natal, pourquoi il décide de fuir la guerre et tenter de construire sa nouvelle vie loin en Europe de l'Ouest puisque finalement, la mort ne l'aura pas happé durant les bombardements Serbes.
Un roman qui tout en étant cru révèle ce qui se passe actuellement sous nos yeux en Ukraine et qui fait la passerelle avec ce qui avait lieu 32 ans auparavant en Yougoslavie.

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critiques presse (3)
LeMonde
18 mars 2024
Enrôlé à 27 ans dans l'armée croate de Bosnie, l'écrivain déserte rapidement. Dans « Guerre et pluie », il raconte la guerre d'un homme sans expérience militaire.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Actualitte
13 février 2024
Velibor Colic publie chez Gallimard son dernier livre, Guerre et Pluie , dans lequel il nous parle autobiographiquement d'un homme en proie aux doutes sur sa vie. Il y relate ses élucubrations et digression sur son passé et son présent, sur la guerre et la maladie.
Lire la critique sur le site : Actualitte
LeFigaro
02 février 2024
Un admirable roman autobiographique dans lequel l'écrivain évoque une nouvelle fois la guerre de 1992 dans l'ex-Yougoslavie.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Ici en Belgique, je suis français. Et c'est encore nouveau pour moi.
- D'accord, je me défends, je suis français depuis peu. Mais depuis ma plus tendre enfance je râle contre tout, tout le monde m'embête et je me considère comme le plus intelligent de tous. Je connais tout du football, du cinéma, de la météorologie, de la politique, des femmes et de la cuisine. Et ne parlons même pas de littérature et de fromage. Donc, j'ai été français toute ma vie. On ne me l'a simplement pas dit à temps.

Ce dont je suis personnellement fier, c'est d'être officiellement devenu un homme aux identités multiples. Conformément à ce que je pense, nous sommes tous un ensemble de «trahisons», génétiques, culturelles, linguistiques et de toutes sortes de possibles.
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Je pense à l'endroit où les amours mortes s'installent. J'imagine nos trajectoires de vie comme des sortes de lignes irrégulières qui se croisent, se rejoignent et s'éloignent. C'est tellement touchant, nous sommes des petites lucioles qui apparaissent, brillent un peu dans les ténèbres et disparaissent. (...) Les gens se rencontrent, tombent amoureux, passent du temps ensemble puis disparaissent.
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Parfois, j'ai cru entendre les gémissements d'une maison blessée. C'était terrifiant. Comme si j'entendais le cri des générations qui avaient passé leur vie parmi ces briques écrasées.
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La netteté de ces images est stupéfiante. Ce sont des expériences complètes avec des sons, des odeurs, du sang et des armes. Avec la vraie peur qui apparaît dans ma tête et qui m'enveloppe froidement.
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Le réalisme dans ma prose n'est pas un manque d'imagination. C'est une sorte d'état hybride par lequel j'essaie de décrire la peur, le bruit et la fureur avec une distance paisible. Avec la sagesse de ceux qui ont survécu.
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