Huis-clos….
5h55. Mal installée dans ce fichu cigare volant, je m'apprête à me « détendre » (tu parles…) « enfin » (mon oeil…) un peu (très peu). Trois heures de vol Porto- Frankfort pour un week-end entier totalement dédié à la société qui m'emploie…
Je suis é-rein-tée : après une journée entière inondée de commandes en ligne, d'appels qui s'enchainent comme un chapelet, d'e-mails pleins de questions sur le numéro du parfum X ou la couleur du rouge à lèvres Y, je suis rentrée en courant. Nuit tombée depuis bien longtemps. Préparer le diner, repasser, entre autre, l'uniforme de Cher-et-Tendre pour ses deux jours de boulot, préparer ma valise (pour Frankfort), celle de la petiote (pour dormir chez sa marraine), changer les draps des lits, passer l'aspirateur. Couchée à minuit…3h00 du mat', debout ! Même pas dormi. La lumière du jour me manque. Une heure de route jusqu'à l'aéroport sous les néons de l'autoroute, le ciel éteint. L'avion décolle, les hublots sont noirs. Noirs de nuit, noirs de pluie, noirs d'ennui…
Les lectures sont en pause : je viens de quitter « Enfermé.e » de Mr. Saussey qui m'a complètement happée, subjuguée. Douloureusement. Comme tu as souffert, Virginie. Mr. Saussey, je le confirme, vous êtes envoûtant. Déjà, avec « Principes Mortels… ». Pour « alléger », je « sirote » du
David Zaoui : «
Sois toi-même, tous les autres sont déjà pris »….Je ne sirote pas, en fait : j'avale de travers….Dieux du ciel et de la terre ! Qu'a-t-il fait ? Et moi ? Qu'ai-je fait ? Au Bon Dieu ? OOOOh Mon Dieu !….On en reparlera….
Venons-en au fait : une amie babeliote m'a gentiment proposé son « bébé » : son roman «
Libres Dans Leur Tête ». Un huis-clos ! Tiens, ça tombe bien, pour l'avion…et puisque Mr. Zaoui me barbe…
Eh bien, je lui dis « MERCI ! » à ma récente amie Stéphanie. En grosses lettres, oui. Merci et bravo. C'est léger… en apparence. C'est beau, poétique, plein d'espoir. Si bien écrit (prenez-en de la graine, Mr. Zaoui). Et pourtant, c'est un huis-clos. Dans une prison…(Oui, Mr. Saussey !). J'ai senti le froid, la tristesse et l'ennui. le remord, le regret et la grisaille. La peur, la violence et le danger.
Mais j'ai aussi vu le jour et le soleil, l'amour et l'amitié, la liberté et la vie. C'est un livre plein d'espérance. C'est une ôde à l'avenir. L'avenir que l'on devine, que l'on veut heureux, enfin, pour ces deux protagonistes principaux.
C'est un livre qui fait la part belle à l'envie de vivre, au besoin de se reconstruire, malgré les erreurs, malgré les horreurs.
C'est un livre qui fait la part belle aux livres, à la lecture, à l'évasion entre les pages, à la fuite par l'écriture et par les mots.
C'est un livre qui fait la part belle aux femmes. Elles sont amour, elles sont les lendemains qui brûlent de foi, de joie et de promesses à tenir.
C'est un très beau roman. Simple et tendre. Humble et fort. Un prix mérité.
Et pourtant, c'est un huis-clos ! Dans une prison !
L'avion a atterrit. Il est dix heures du matin. Frankfort est baigné d'un pâle soleil frileux... Milieu du roman. Je le finirai sur le vol de retour, demain en début d'après-midi. Je sais que le soleil brillera quand je rejoindrai mon petit pays, ma petite famille. C'est prévu : c'est la météo qui l'a dit !
Stéphanie, merci encore. Et surtout, ne vous arrêtez pas d'écrire.