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Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Rutger Bregman, journaliste néerlandais, se propose dans cet opus de montrer et même de démontrer que l'homme est foncièrement bon, solidaire et sociable et non mauvais, cynique et proche de la bête féroce comme nous le donne à penser l'image si souvent véhiculée par les livres d'Histoire et l'actualité judiciaire. En d'autres termes, Bregman développe la thèse que le débat qui oppose depuis des siècles Hobbes à Rousseau peut être tranché en faveur du philosophe des Lumières. Même si l'ambition d'une telle tâche peut paraître vertigineuse pour ne pas dire prométhéenne, lorsqu'on démarre la lecture, on se prend à rêver que l'auteur va parvenir à ses fins et nous convaincre que tel est bien le cas. Les premiers chapitres sont une réelle bouffée d'air frais !

Pourtant, le lecteur se rend assez vite compte que Bregman mobilise des connaissances intéressantes et originales mais très parcellaires et le doute s'installe. Certes il recourt à une bibliographie impressionnante (mal référencée d'ailleurs), mais il s'affranchit allègrement des principes méthodologiques élémentaires qu'appelle une telle entreprise et fait ce que la langue anglaise nomme du "cherry picking" (en bon français, il fait son marché) : il retient dans l'ensemble des connaissances qu'il a réunies toutes celles qui militent en faveur de la conclusion qu'il souhaite démontrer. Et minore sans vergogne tous les éléments de connaissance - soit parce qu'il les ignore, soit parce qu'il ne les comprend pas - qui ne vont pas dans le sens qu'il souhaite. En philosophie, on dirait qu'il résonne en termes de causes finales. En science, on parle de raisonnement par téléonomie.

Procédé démonstratif peu acceptable.

Par exemple, et sans entrer dans trop de détail, la plus grande faille épistémologique de son raisonnement vient du recours aux travaux de deux chercheurs soviétiques qui, dans les années soixante, ont lancé une expérience de domestication de renards argentés vivant en Sibérie et que Bregman interprète comme preuve que l'homme est foncièrement bon. Les deux scientifiques croisent à marche forcée les renardeaux les plus dociles de chaque génération et observent, à partir de la quatrième génération, des changements d'apparence physique et de comportements significatifs. Puis en continuant l'expérience, ils remarquent que les descendants n'ont plus grand chose en commun avec leurs très sauvages et très agressifs ancêtres. Ils sont devenus d'adorables peluches. L'auteur affirme alors que les hommes ont dû pratiquer le même type de sélection sur leurs propres descendants et qu'en réalité nous sommes devenus des êtres de plus en plus gentils et de plus en plus dociles. Et que c'est ce qui nous a permis de devenir "bons" et de vivre heureux dans les sociétés primitives.

D'où peuvent venir de telles affirmations et de telles conclusions ? Car c'est là que la bât blesse.

Cette expérience constitue un assez banal exemple de ce qu'on appelle, en biologie évolutive, la sélection forcée : on fait se croiser les animaux offrant les caractéristiques comportementales ou physiques recherchées ce qui permet au bout de quelques générations de créer des descendants dotés des phénotypes désirés. Tous les animaux domestiques que nous connaissons aujourd'hui sur notre planète (chevaux, vaches, cochons, chiens, poules....) sont issus de ce processus déjà fort ancien. C'est la raison pour laquelle Darwin avait baptisé la sélection qu'opère la nature aveuglément sélection naturelle par opposition à la sélection forcée pratiquée par tous les paysans éleveurs du monde depuis des millénaires. Comment affirmer que nos ancêtres aient pratiqué cette sélection forcée sur leurs propres enfants sans citer aucune étude ou aucune source ? Et même en l'absence de références, il suffit de raisonner à partir de ce que l'on sait : la mortalité infantile était telle dans les temps préhistoriques qu'il est inconcevable que les Homo sapiens se soient livrés à des telles pratiques (éliminer un enfant agressif pour l'empêcher de grandir et de se reproduire). Une pratique dont nous n'avons aucune trace. le raisonnement de Bregman, aussi sympathique qu'il puisse être, pèche par ignorance ou par le recours au mécanisme de cause finale. le procédé est peu acceptable.

L'exemple pourrait être répété pour l'ensemble du livre. L'épisode des fraternisations de soldats sur le front pendant la Grande guerre est un de ces nombreux cas mis en avant par l'auteur et qui ne prouvent rien, en particulier qui n'explique en rien la sauvagerie des combats si souvent observés.

Résultat ?

Un style plaisant, une ballade dans des histoires sympathiques et parfois drôles (l'humour anglais pendant le Blitz...). Quelques passages salutaires sur le triste penchant des médias à ne s'intéresser qu'aux trains qui arrivent en retard et sur le voyeurisme généralisé qui nous fait préférer toujours la tragédie à la légèreté de la vie.

Mais sur le fond, une démonstration peu convaincante. Qui laisse de côté des pans entiers de l'Histoire des hommes et fait l'impasse sur certains faits saillants dont on se demande comment l'auteur a fait pour ne pas en tenir compte. Bregman convoque la moitié seulement de l'Histoire. Celle qui l'intéresse. Comble de la modestie, Il achève son livre par un chapitre intitulé "Dix règles de vie". Certaines sont bien vues même si elles ne sont pas d'une grande originalité, mais on ne peut s'empêcher de penser à ces Dix commandements édictés par le dieu des Hébreux à un certain Moïse et dont ces règles ne constitueraient qu'une ressemblance forcément fortuite... Tout auteur devrait garder chevillée au corps une trace de modestie !

Au fond, ce livre s'inscrit davantage dans la lignée des productions journalistiques traitant du bien-être, de la zénitude, du calme new-age que dans celle de travaux philosophiques ou épistémologiques... N'est pas Yuval Noah Harari (l'auteur de Sapiens - Une brève Histoire de l'humanité) qui veut !

Dommage pour le lecteur et pour l'Homo sapiens que nous sommes tous, bien sûr, et dont nous rêvons, il va sans dire, qu'il fût bon seulement !

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Commençons par quelques compliments :
Cet ouvrage est intéressant, fort documenté et (pour un essai) plutôt facile et même agréable à lire. le travail de recensement est admirable et la démonstration touche tous les domaines, de la sociologie à la psychologie, en passant par la philosophie ou la médecine.

Bien sûr, il y a un "Mais"...

Comme beaucoup d'essayiste, l'auteur a une conviction (qu'il appelle "postulat") et qu'il s'évertue à prouver par tous les moyens.
En d'autres termes, même si les études évoquées sont vraies, c'est leur interprétation qui est tendancieuse et le plus souvent totalement dépourvue d'objectivité.

Des exemples ? A foison !
- Les passagers du Titanic ont gardé leur flegme jusqu'à la fin ?
Normal, l'insubmersible s'enfonçait mollement dans une mer relativement calme, les secours n'allaient pas tarder et ceux qui n'avaient pas de place dans les canaux de sauvetage ignoraient que l'hypothermie auraient rapidement raison d'eux. le danger de mort n'était pas imminent.
Auraient-ils gardé leur fair-play sur un océan houleux ou en cas d'incendie sur le pont ?
- Des enfants ont prouvé que, livrés à eux-mêmes pendant quinze mois sur une île déserte, ils pouvaient reconstituer une micro-société en toute bonne entente ?
Rien d'étonnant, si les "enfants" en question sont des grands adolescents, qu'ils ont fugué de leur pensionnat britannique jugé trop strict, qu'ils sont formatés au règlement, à la discipline et à régler les conflits par la médiation.
Sérieusement, s'il s'était agi d'une poignée de gosses de moins de dix ans, issus des favelas, vous pensez que cela aurait donné quoi ?
- Il a suffit de seulement quelques générations pour transformer des renards agressifs en d'affectueux animaux de compagnie, en sélectionnant à chaque portée les individus les moins farouches ?
Dans la mesure où ces animaux sont enfermés dans des cages, privés de la possibilité de subvenir par eux-mêmes à leurs propres besoins, dépendant de la main humaine et, de plus, victimes de la consanguinité, rien de surprenant.
Je peux même vous garantir que le résultat aurait été quasi identique en sélectionnant les individus les plus belliqueux. (Une étude objective aurait d'ailleurs fait le parallèle.)
- L'homo sapiens est un "homo mignon" ? Parce qu'il a un crâne plus court, plus rond et des arcades sourcilières moins proéminentes que Neandertal ?
Heu... Quelqu'un peu expliquer à l'auteur l'adaptation naturelle à l'environnement et à l'alimentation ? Ou encore que ce qui fait l'efficacité d'un cerveau n'est pas sa taille, mais ses connexions ?

Bon, je vais arrêter là, parce que nous ne sommes qu'à la page 84 d'un ouvrage qui en compte 423.
Mais je laisse aux esprits critiques le soin de ne pas se laisser manipuler et de prendre un peu de recul par rapport à chaque "démonstration".

Une dernière chose pour conclure :
Le lecteur attentif aura remarqué que le postulat de Bregman, à savoir "Ce livre porte sur une idée radicale. [...] L'idée en question ? La plupart des gens sont des gens biens." (page 21), est un peu dévoyé par l'accroche en quatrième de couverture : "La plupart des gens sont bons."
Et non, ce n'est pas la même chose.
Je veux bien croire que beaucoup sont des gens biens (c'est une question de choix et non pas de nature) ; je constate surtout que d'autres pensaient avant tout à leur chiffre d'affaire lorsqu'ils se sont empressés de traduire/transformer l'essai pour profiter de l'effet Covid et surfer sur la vague du "Jour d'après".
Bref, une position de l'éditeur qui va exactement à l'encontre des convictions de l'auteur !!!
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Un livre révolutionnaire dont l'objectif est de changer la vision des gens sur la nature de l'être humain, qui serait bon, gentil et prévenant envers son prochain. L'auteur explique que c'est d'ailleurs un fait scientifique attesté, que nous ignorons pourtant. Etonnant? Non, révolutionnaire, on vous dit!

Bregman a rédigé son livre avec une méthode éprouvée, qui est de démonter une thèse pour la décrédibiliser, tout en amenant son lecteur vers sa propre conclusion. Après tout, si tel ou tel discours est erroné, c'est que l'alternative est forcément vraie. C'est totalement redoutable et particulièrement efficace, d'autant plus quand le lecteur est confronté à ses propres aspirations et opinions et conforté dans celles-ci.
Le point fort de ce livre est qu'il fait appel à des connaissances sur notre nature profonde. Notre histoire et notre évolution, notre psyché, notre sociabilité, tout est brillamment appelé en renfort de la thèse de l'auteur.

D'abord incrédule, je me suis laissé prendre au jeu du "et si...". On a envie d'y croire: le monde dans lequel nous vivons est déprimant, et si nous pouvions avoir confiance envers nos semblables, le monde serait probablement meilleur.
Seulement, j'ai eu un sentiment de malaise indéfinissable et grandissant au fil des pages. Bregman démolit Sa Majesté des Mouches, Stanley Milgram, Philip Zimbardo, Thomas Hobbes, nous parle de l'auto-domestication de l'être humain, nous compare aux grands singes, nous parle de l'île de Pâques et de sa "vraie" histoire, nous explique que la guerre n'est pas naturelle etc. Il le fait très bien, mais à force d'insister, on sent que quelque chose cloche et nous agace.
Et on finit par se rendre compte que Bregman part systématiquement du fait particulier pour démonter le général. Il part de l'exception pour contredire la règle. Et ça, ça s'appelle de la manipulation.

Si j'ai mis de côté mes doutes sur la première partie de l'ouvrage, pour garder un esprit véritablement ouvert et mettre à l'épreuve mes certitudes, il y a eu un moment où j'ai failli fermer le livre, arrivé au premier quart de ma lecture. Bregman tombe dans la bonne vieille opposition Rousseau/Hobbes, résumée à "homme bon de nature" contre "homme mauvais par nature". Evidemment, Bregman est du côté de Rousseau et explique que Hobbes s'est fourvoyé. de toute évidence, Bregman n'a jamais lu un quelconque mot de Hobbes.
Hobbes expliquait que "l'homme est un loup pour l'homme" dans l'état de Nature, parce que les désirs des uns et les désirs des autres entraient en conflit: la liberté des uns ne s'arrête pas là où commence celle des autres, et cherchera à s'exprimer en dépit d'eux. Dans un tel monde, la seule manière de se protéger individuellement contre autrui est d'unir ses forces à celles d'autres individus. Une telle union n'est possible que si un pacte social est formé entre les participants, dont l'effet principal est la mise en place de barrières aux libertés de chacun ("...là où commencent celles des autres"). le pacte social est la base fondamentale sur laquelle va se construire une organisation complexe qui prendra le nom d'Etat, qui acquièrera une autonomie propre vis-à-vis de ses membres, une sorte de monstre appelé "Léviathan" par Hobbes, en référence au monstre gigantesque de la Bible. le Léviathan est ainsi un tout plus grand que la somme de ses parties. Il n'y a chez lui aucune référence au bien ou au mal, parce que tout ceci se passe en dehors de toute moralité. Hobbes passait pour un absolutiste parce qu'il considérait que le spirituel (la Religion) devait se soumettre au corps social (et donc au pouvoir civil), et non l'inverse.
Chez Bregman, Hobbes devient un cynique asocial faisant l'éloge du Pouvoir et de la tyrannie. Et évidemment, Rousseau est paré de toutes les vertus humanistes... Survient ainsi la première attaque contre la Propriété Privée, d'une manière si grossière et crasse que j'ai failli fermer le bouquin à ce moment là.

Ce passage est si central dans Humanité qu'il est difficile de croire que Bregman, qui a clairement fait des recherches importantes, n'ait pas lu Hobbes et n'ait pas sciemment rédigé son texte de façon à manipuler son lectorat dans le sens de sa propre thèse (j'y reviendrais). C'est là que j'ai réalisé que Bregman partait toujours du singulier pour contredire le général, ce que la suite de l'ouvrage me confirmera largement. Surtout, j'ai réalisé que Bregman, si enclin à démolir les arguments qui contredisent sa théorie, se livre sans mesure à une pratique qu'on appelle "cherry picking" ("cueillette de cerises"), c'est à dire à choisir spécifiquement des exemples qui vont dans son sens à lui. Alors qu'il remet toujours en doute les expériences et enquêtes qui tendent à démontrer l'inverse de ce que lui explique, il ne remet jamais en doute ses propres sources et articles, ce qui est pourtant l'un des fondements de la démarche scientifique. Pour un auteur qui affirme sans vergogne que sa thèse est "démontrée par la Science", autant dire que ça fait lever un sourcil. Mais j'ai poursuivi ma lecture, en considérant que Bregman voulait vraiment montrer quelque chose d'optimiste, et que remettre en question ses propres sources ne l'aurait pas vraiment permis.

Mais Bregman se contrefout de nous faire comprendre que "la plupart des gens sont des gens biens". Non, il a un objectif derrière ça.
Et cet objectif apparaît dans toute sa splendeur dans le dernier quart de son bouquin: faire la promotion du communisme et de toutes ses variantes contemporaines, présentées comme "révolutionnaires", "incroyablement réussies", "avec des résultats époustouflants".
Et là, j'enrage, parce qu'il ose nous ressortir le bon vieux "Staline, Mao, les Khmers Rouges, c'était pas le vrai communisme". "La propriété privée, c'est le mal, il faut tout mettre en commun". Et sans surprise, je vois débarquer le nom d'Elinor Ostrom pour justifier cette affirmation, comme dans les immondices sur les "communs" rédigées par le collectif Utopia.
Sauf qu'Elinor Ostrom n'a jamais été communiste: elle a travaillé sur la gestion commune des ressources détenues par des citoyens lorsque l'Etat ne peut ou ne veut pas s'impliquer. Son travail sur les "communs" n'a rien à voir avec l'abolition de la Propriété privée: chaque membre de la "communauté" détient l'entière et pleine propriété sur le bien qu'il verse au commun, et peut se retirer quand il le souhaite. Les communs, chez Ostrom, sont à comprendre comme "intérêts communs", et non comme "propriété commune".
Bregman cite l'Etat de l'Alaska, qui verse à ses citoyens une pension tirée des revenus générés par l'industrie pétrolière. L'exemple parfait de ce que peut générer les communs: de l'argent de poche qui profite à tous pour ce que bon lui semble. Bregman, par contre, ne parle pas d'un autre Etat qui a fait exactement la même chose, et qui est aujourd'hui l'un des plus pauvres et des plus menacés de la planète: Nauru.
L'archipel de Nauru était extrêmement riche au 20e siècle grâce à l'exploitation de ses gisements de phosphates. Tout était payé par l'exportation de cette ressource, tout était pris en charge par l'Etat, et les habitants disposaient d'un niveau de vie très élevé. Puis les ressources se sont taries, et comme l'argent qu'elles ont généré a été employé pour les loisirs et la consommation, Nauru s'est retrouvée du jour au lendemain sans aucun revenu ou presque pour payer ses fastueux programmes sociaux et son mode de vie. Nauru est aujourd'hui un cauchemar, plateforme de tous les trafics imaginables, parce qu'il n'y a plus rien d'autre pour faire vivre ses habitants qui souffrent à la fois d'obésité et de malnutrition.
Et Bregman ne peut pas l'ignorer, parce que ce qui est arrivé à Nauru est l'archétype de ce qui se passe quand on applique des préceptes communistes tels que ceux qu'ils professe dans la fin de son livre.

Tout ça pour ça. Un bouquin de 400 pages, qui aborde son sujet un peu par tous les bouts, dans l'unique but de nous faire replonger la thèse dans la bassine de purin qu'est l'idéologie communiste. "Le monde est mon copain, rions, dansons, baisons, sans nous préoccuper du lendemain".
Ce bouquin est dangereux, parce qu'il fait croire à ses lecteurs que le monde est gentil. Ce n'est pas vrai. Bregman n'a jamais voyagé le soir dans un RER ou marché seul dans une rue de quartier dans une grande ville. Il n'a jamais confronté ses sentiments sirupeux à la réalité, lui qui se targue d'expliquer que son livre est bâti sur la Science, oubliant de préciser qu'en fait de "Science", il s'agit de sciences sociales, et que les sciences sociales sont une dialectique et un compromis qui fluctue selon les circonstance, comme et avec la pensée humaine (le racisme et l'eugénisme AUSSI étaient des sciences à leur époque...).

Humanité est de ce genre de bouquins qui prend son lecteur par la main avec bienveillance et l'emmène sur le chemin de l'Enfer pavé de bonnes intentions. le "réalisme" dont il se prétend être issu est un idéalisme naïf, qui a coûté la vie et continue de coûter la vie de centaines, de milliers de personnes. En niant que notre nature est ambivalente selon les circonstances (et non "fondamentalement bonne"), Bregman rejoint ces cohortes de personnes qui un beau matin se retrouvent avec un couteau sous la gorge sans comprendre que leur prochain n'est pas et ne sera jamais leur "frère". Il faudrait un bouquin complet pour démontrer (une fois de plus) les erreurs et les contresens de la thèse de Bregman, qui n'a rien d'original puisqu'elle date du 17e siècle.
C'est le problème avec ces gens: 3 siècles de contre-arguments et de contre-exemples ne changeront rien à leur adhésion à une idéologie mortifère. Ils sont dans leur monde, dans leur mentalité sectaire, et le jour où ils acquièrent suffisamment de pouvoir, commence l'épuration des gens qui ne pensent pas comme eux. Dans le cas de Bregman, on sait déjà qu'on nous alignera contre le mur au motif que nous sommes pessimistes, et que notre discours agit comme un nocebo sur le corps social, comme on pendait les "défaitistes" aux réverbères à la fin de la seconde guerre mondiale.
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Selon l'humeur du jour, chaque argument du livre peut être perçu de façon positive ou négative. Les optimistes se sentiront en phase avec l'auteur. Les pessimistes n'y trouveront que peu de raisons de changer d'avis. C'est l'histoire de la bouteille à moitié pleine ou à moitié vide...
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