AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,89

sur 256 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un mari, une épouse, une maîtresse. Et un plan machiavélique où la manipulation réserve bien des surprises, au lecteur comme aux personnages…


Ce sont ses adaptations cinématographiques, en 1955 sous le titre « Les diaboliques » et en 1996 dans un remake américain, qui ont fait la célébrité de ce roman policier. Si les films ont bien conservé l'atmosphère angoissante et le crescendo de la peur associée au remord et à la culpabilité, les scénaristes ont pris de grandes libertés avec l'histoire originale, que l'on découvre ici avec curiosité.


Le point de départ est classique : dans le trio, l'un est de trop et les deux autres vont s'employer à l'éliminer. La méthode est tordue, mais paraît imparable. Sauf que l'un des meurtriers, ayant clairement agi sous l'ascendant de l'autre, perd les pédales quand la situation prend un tour inattendu et de plus en plus inexplicable. Si le lecteur, harponné par le mystère, pourra penser disposer d'un tour d'avance sur ce personnage en devinant sa fondamentale erreur de raisonnement, il n'en sera pas moins bluffé par les renversements successifs de situation et les dangereuses implications futures que l'épilogue laisse augurer.


Au-delà de l'intrigue et de ses rebondissements inattendus, c'est la construction psychologique des personnages qui donne tout son sel à ce roman noir. Englué dans sa vie sage et terne, plus naïf que méchant, ce couple anodin n'aurait sans doute jamais franchi la ligne jaune si une rencontre malveillante n'était venue le bousculer. Projetés du côté obscur par les circonstances, l'homme et la femme se retrouvent bien vite dépassés par les événements, à la fois bourreaux et victimes. Au final, pour quelques vrais démons, combien de pauvres diables, que leur faiblesse et leur lâcheté rendront complices ou acteurs du pire, question de situations ?


Un très bon cru donc que ce polar psychologique et d'atmosphère, à la facture classique et au charme à peine désuet.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
Commenter  J’apprécie          864
Mon medecin m'a recommande de changer d'air: “Sortez des grandes metropoles americaines et promenez vous dans de petits patelins francais, monsieur Dandine”. Ce n'etait qu'un conseil, mais moi, faible nature, je l'ai pris comme un ordre que je me suis empresse d'executer. J'ai donc prestement abandonne le hard boiled californien que j'affectionnais pour respirer un peu de noir psychologique gaulois, et je me suis pose au domaine Boileau-Narcejac, un domaine qui n'est plus mais a reussi en ses meilleures annees a produire un cru diabolique, dont on peut savourer une bonne bouteille encore de nos jours. Une bouteille de 1952 au juste, celle qui n'etait plus.


Voyons. Qu'est ce qui caracterise ce cru (et pratiquement toute la production du domaine)? Il est noir de noir, developpant un suspense grandissant au fil des pages, base presque uniquement sur la psychologie des personnages. Autres caracteristiques: son milieu, provincial et/ou banlieusard, et ses personnages, anodins, habitues a grise vie et chetifs plaisirs, qui s'embarquent dans une machination criminelle complexe qui les depasse. Et ca donne quoi? Un bouquet incomparable, puissant et fin en meme temps.


Il faut que j'arrete de boire ce livre, il s'agit de le lire, et un peu le caracteriser. Mais ses auteurs l'ont fait, dans une preface, mieux que tout ce que je pourrais elucubrer: “Les auteurs du livre ont imaginé un roman policier classique mais, au lieu de partir du crime, ils sont partis de la machination qui conduit au crime. le récit est entièrement écrit du point de vue de la victime, ce qui est la condition même du suspense. L'angoisse naît de la solitude hantée d'un être depuis longtemps condamné, et c'est précisément cette solitude que le roman cherche à rendre sensible, par une technique complexe dans ses effets mais simple par nature, puisqu'elle n'utilise que des mots.”


Mais c'est a moi qu'il revient de decrire l'intrigue. Un representant de commerce se plie au plan trace par son amante, plus cerebrale, plus audacieuse et plus determinee que lui, pour assassiner sa femme et empocher son assurance- vie. le plan reussit mais tres vite soulevera des difficultes qui engendreront chez l'homme une descente psychologique aux enfers. Et je vais spoiler la fin: elle est ebahissante.


C'est une histoire de triangle amoureux? Oui et non, parce que le crime, en verite, n'est pas commis par amour ou passion sexuelle mais tout simplement pour changer d'air (les criminels avaient vu mon medecin?), pour pouvoir passer de la grisaille nordique a la mediterranee ensoleillee. Un meurtre pour payer du soleil.


La grande reussite du livre est la description du changement qui se fait en l'homme, un etre faible, plus bete que mechant, qui se laisse entrainer (trainer serait peut-etre plus appropprie). Ses espoirs, ses doutes, puis ses peurs, puis ses angoisses, sa deterioration psychologique. Un assassin qui est une victime. En fait c'est de ca que traite ce livre, de la tete de gens simples, gris, a la fois bourreaux et victimes, victimes se voulant bourreaux.


Ce cru est donc un polar psychologique tres reussi. Sans fusillades a chaque coin de rue. Ca change de la Californie, et ca donne autant sinon plus de plaisir.


P.S. A mon avis le livre a mieux vieilli que le film qu'en a tire Henri-Georges Clouzot, qui l'avait un moment eclipse, mais qui reste quand meme un film a revoir.
Commenter  J’apprécie          643

En fouillant et déménageant les bibliothèques de gens de mon âge, nés avec les années cinquante, j'ai souvent noté le patronyme "Boileau-Narcejac" en séries de petits livres que je me promettais de rencontrer un jour. Chose faite tardivement, je m'aperçois que le trait d'union cache une paire de vénérables auteurs de romans policiers disparus avec le siècle précédent. Pierre Boileau et Thomas Narcejac ont collaboré depuis 1950 pour l'écriture de romans policiers, dont "Celle qui n'était plus", leur deuxième écrit, qui a fait leur renommée internationale.

Ils partent de l'idée qu'il y a plus dans deux têtes que dans une : «Nous avons voulu faire du roman policier un roman tout court, et comme nous ne voulions pas renoncer au mystère qui est pour nous l'essence même du roman policier, il était presque indispensable de travailler à deux, l'un s'occupant presque uniquement de la mécanique sans beaucoup tenir compte des personnages, l'autre s'occupant surtout des personnages indépendamment du premier.» Les rôles ne sont pas figés. Mais c'est plutôt Boileau qui assure l'intrigue, et Narcejac la psychologie des personnages. Leur premier écrit en 1951, L'ombre et la proie, est pour eux une simple maquette et ne paraît d'ailleurs en librairie qu'en 1958, sous le pseudonyme anagrammatique d'Alain Bouccarèje. Mais leur deuxième, Celle qui n'était plus (1952), pourtant refusé par la plupart des maisons d'édition avant Denoël, est un coup de maître. » (Voir l'article complet sur À l'ombre du polar).

Fernand, un modeste représentant de commerce marié à Mireille, décide de la tuer avec l'aide de sa maîtresse, Lucienne, femme médecin avec qui il souhaite partager des jours paradisiaques dans le Sud. L'assurance sur la vie de l'épouse garantira leur bonheur. Mais voilà, noyée dans une baignoire au terme d'un sombre guet-apens, puis jetée sans vie dans un ruisseau, Mireille réapparaît. le cauchemar commence pour Fernand. Il faudra attendre l'épilogue de ces manipulations diaboliques pour voir le mystère s'éclaircir, la toute dernière réplique apportant encore son poids à l'intrigue. le roman a été adapté au cinéma par Henri-Georges Cluzot dans Les diaboliques (1955).

Le style de ce roman noir rappelle Simenon avec la part importante prise par la psychologie (voire la métaphysique). Je trouve que les Maigret sont plus laconiques, les descriptions et réflexions intérieures moins amples. Chez Boileau_Narcejac, ils attisent la tension, retardent fort la progression de l'intrigue à laquelle le lecteur est vissé. D'où le suspense soutenu, que personnellement je ne perçois pas de manière si aiguë dans les enquêtes du commissaire.

Si comme moi, vous êtes passé à côté du duo d'auteurs, pariez sur les frissons et tensions de leurs romans d'atmosphère. Voilà le site pour tout savoir sur le duo.

Lien : http://christianwery.blogspo..
Commenter  J’apprécie          334
Lu d'une traite ce démoniaque traité de manipulation mentale, accrochée à ma chaise, le rythme cardiaque en hausse de page en page!
Eh oui, même en connaissant le film de Clouzot, ce polar est d'une efficacité redoutable. Question de focale (on est dans la tête faiblissante de la victime), d'atmosphère (années 50, la province, la pluie), et de renversement subtil par rapport au film (pas la même intrigue mais tout à fait la même).
Glaçant!
Commenter  J’apprécie          300
Roman policier des années 50 écrit par le tandem Boileau -Narcejac alias Pierre Boileau et Pierre Ayraud dit Thomas Narcejac, Celle qui n'était plus est devenu Les Diaboliques . C'est H.G Clouzot qui a en réalisé l'adaptation cinématographique confiant les premiers rôles à Simone Signoret Paul Meurisse, Véra Clouzot et Michel Serrault dont c'était le premier film....Une fois de plus qui prime le roman initial ou l'adaptation ?
Qu'importe au fond ! Ce polar est génial ! Machiavélique au possible, Fernand Ravinel se laisse convaincre par sa maîtresse Lucienne de se débarrasser de sa femme Mireille...Les quais à Nantes au mois de novembe, Enghien quelques jours plus tard le brouillard qui poisse, qui vous colle à la peau , la peur qui s'insinue , le doute qui prend place et si c'était ........ Chef d'oeuvre à découvrir au fin fond du grenier avec ou sans poussière surtout n'hésitez pas .

Commenter  J’apprécie          300
Il n'est pas question des adaptations cinématographiques ici. Seul le texte, très bien écrit et qui, je ne sais pourquoi, m'a fait penser au style de Camus dans L'étranger. Rien que pour ça, il faut s'y replonger.
Commenter  J’apprécie          160
Ce livre traîne dans ma bibliothèque depuis longtemps, fort fort longtemps. Il me semble qu'il fait partie des oeuvres que tous les écoliers étudient, dont personne ne se souvient vraiment, mais qui sont là, sous la poussière et les années, à attendre qu'on les jette, qu'on les donne ou qu'on les redécouvre.

Je me rappelais vaguement que c'était un roman important pour la littérature policière et qu'une adaptation cinématographique de Clouzot avait eu, à une autre époque, un succès retentissant.

Confortablement installée dans mon fauteuil, une tisane de verveine fumante à mes côtés, je m'immerge alors entièrement dans les années cinquante, enveloppée du brouillard poisseux d'Ile-de-France et surtout intriguée à l'extrême par l'assassinat de Mireille orchestré par son mari et sa maitresse, Lucienne.

Dés les premières lignes, l'angoisse me saisit. Elle ne me quittera plus jusqu'à la dernière réplique, et encore après. Mon coeur bat fort, et je comprend d'emblée pourquoi on parle d'une oeuvre dont les plus grands cinéastes du genre ce sont inspirés : Clouzot bien sur, mais aussi Hitchcock.

Et même si je me souvenais malgré moi de la fin, j'ai trouvé l'écriture particulièrement intéressante, le rythme du roman bougrement palpitant et le machiavélisme de ce jeu à trois mortellement satisfaisant.

A lire, vraiment.
Commenter  J’apprécie          123
Mais quel roman machiavélique !!! Je remercie ma copine Sylvaine, qui me l'a pioché et qui a fait en sorte qu'il sorte de ma PAL... Sans quoi, il y serait bien resté encore un bout... et je serai vraiment passé à côté d'une histoire géniale !!! de la manipulation pure et dure !!! Une histoire qui fait froid dans le dos tellement il est bien construit. Et puis, le duo d'auteurs nous amène à nous questionner tout du long sur qui manipule le mieux l'autre et quelle fin ils serviront à leur oeuvre. J'ai passé un moment super de lecture, qui m'a joué bien comme il faut dans la tête... Mais j'adore ce type de bouquin où tellement de questions se posent au fil de la lecture.
Commenter  J’apprécie          101
Paru initialement en 1952, ce roman est plus un roman d'ambiance noir qu'un polar.

Au coeur de l'intrigue : un trio - 1 homme 2 femmes - des polices d'assurance-vie et un cadavre.

Mireille est une jeune femme mariée au représentant de commerce Fernand Ravinel. Elle débarque à Nantes après avoir reçu une missive de Lucienne lui apprenant l'infidélité de ce dernier. Mais c'est un piège qui aboutit à L'assassinat de Mireille par les 2 autres.
Mais voilà, au moment de la mise en scène afin de simuler un suicide, le cadavre disparaît.
C'est la lente descente aux enfers de Fernand qui se perd.

Mais comme souvent, les apparences sont trompeuses et les vérités plus simples que ce que l'esprit est capable de suggérer.

Si j'ai eu beaucoup de mal à rentrer dans l'histoire, j'ai eu raison de suivre le conseil d'un lecteur : laisser poser et reprendre ensuite. En effet, ma reprise de lecture fut bien plus facile et agréable.

J'ai passé un bon moment de lecture avec ce roman noir qui attisait ma curiosité puisqu'il a été adapté à 2 reprises au cinéma et est un classique dorénavant. N'ayant jamais vu les films, il semble toutefois, que l'adaptation soit très libre par rapport au texte initial.

Et vous avez vous lu le roman et vu les adaptations "Les diaboliques" ? Qu'en avez vous pensé ?
Commenter  J’apprécie          81
Quand j'étais très jeune, j'ai vu le film de H.-G. Clouzot mais c'est si loin que je l'avais bien oublié, hormis une ou deux séquences horrifiques. Il avait été adapté d'un célèbre roman de Boileau-Narcejac, intitulé "Celle qui n'était plus". Pendant l'été, j'ai eu enfin l'occasion de l'extraire de ma PAL.

C'est l'histoire d'un improbable triangle amoureux. Un homme très falot (Fernand) trompe sa jeune femme (Mireille) avec une doctoresse énergique et dominatrice (Lucienne). Les deux amants ont décidé d'assassiner l'épouse gênante - avec, à la clé, une prime d'assurance-vie à toucher. D'abord, tout semble se passer comme prévu. Toutefois, après avoir été transporté, le cadavre disparait... Pire que ça: le mari reçoit des petits mots de Mireille ! Serait-elle devenue un fantôme cruel et facétieux ? Fernand perd vraiment les pédales. L'épilogue donne la solution de cette énigme, si le lecteur ne l'a pas devinée auparavant.

Le livre devrait vraiment s'intituler "Les diaboliques". C'est un roman très noir, avec des personnages sombres et machiavéliques. Si on le compare à des thrillers contemporains, il y a peu d'action: au contraire, l'état d'esprit des protagonistes est détaillé. de plus, le scénario est assez simple, sans nombreux rebondissements. L'ambiance fleure bon l'immédiate après-guerre (en effet, le livre a été publié en 1952). C'est un roman à l'ancienne, qui est bien tourné.
Commenter  J’apprécie          80




Lecteurs (801) Voir plus



Quiz Voir plus

et mon tout est un homme

Le livre est écrit sous forme de lettre ou rapport , à qui est-elle adressée ?

Au préfet
Au Dr Marek
Au président de la république

10 questions
363 lecteurs ont répondu
Thème : Et mon tout est un homme de Boileau-NarcejacCréer un quiz sur ce livre

{* *}