FLUX
Il y avait…
Il y avait quelque chose.
Il y avait le vent, la vie et la chute. Il y avait
les volutes, il y avait la pluie. Il y avait l’orage
et la violence. Il y avait la mort et ses sourires.
Il y avait le mal. Il y avait le mal.
Il y avait quelque chose.
Il y avait la vitesse, il y avait la course. Il y
avait la peur.
Il y avait la violence. Il y avait le mal.
Il y avait les cris d’un animal mourant.
Il y avait la contingence.
Il y avait le goût amer de la salive gorgée
de sans.
Éblouissante beauté de l’échec inertiel.
p.48
BRIS
Dans chaque interstice de ses maux, dans
chaque faille de ses souffles, dans la moindre
déchirure de ses étoffes, dans l’extrême
enfoui des apeurés de son infime : la candeur
presque aride d’un décillé perdu.
Ingénument ouvert sur
En abcès d’hébétude
Posé sur la stupeur interrompue d’un
œdème d’absence
Aux confins de l’étroit
Quand l’exigu se démesure de pressions
imperceptibles
Accueillant le toucher comme on dessine
un désir
Exsangue de ses propres excès.
p.137
À
Extrait 3
Et logos de s’ébrouer d’insignifiance devant
la majesté sereine de Maât. Concept se guenille.
Vous ne comprenez pas… Vous aimeriez la
cohérence… Il vous faudrait un « message »,
peut-être même une « vérification » … Vous ne
comprenez structurellement pas. Vous cher-
chez le vouloir dire qui précède le dire. Vous
êtes métaphysiquement pauvres. La ruine
vous érige.
La débâcle a des saveurs de triomphe.
Je vous offre ce réservoir de détournements.
p.155
MATIÈRE
Météore transmue la matière en lumière.
Sans alchimie. Pas même l’égrené d’une
vieille magie déchue. Il n’y a que la transim-
manence absolue d’un réel flou de sa relative
ivresse. Il n’y a que le sens qui s’allonge au fil
des pôles éclatés.
Météorite défonde. Météorite détombe.
L’incise dans la chair du monde est imper-
Ceptible. Presque désuète. Mais le sang de
L’espace est toujours infecté d’introversions
pathogènes. La virologie gravitationnelle
échoue sur les pointés de la raison vaccinale.
Auto-immune de ses antinécrotiques épars.
p.144
EFFET
Extrait 2
Défaire l’attendu n’est jamais anodin.
L’anormal est endémiquement suspect.
Compromettant par essence, l’écart, l’écart enfonce.
L’irrecevable de son étrange ingénuité ouvre
au malaise des médisances aguerries.
Le beau nargue le probable. Et se pare de
l’affranchi du très réglé.
Il faut un piédestal enfoui pour y caresser
les spectres. Il faut un terrier stellaire pour y
rencontrer l’absent.
La norme écrase.
p.142-143
« Quel monde pour demain ? » avec Aurélien Barrau
Une conférence tous publics, à partir de 10 ans.
C'est une école pas comme les autres. On pourrait l'appeler « l'école du dimanche ». On peut venir avec ses amis avec les parents ou les grands-parents, en famille ou tout seul, adulte ou enfant, pour rencontrer, écouter et dialoguer avec les plus grands, philosophes, historiens, plasticiens, musiciens, géographes, astrophysiciens, écrivains, mathématiciens, cuisiniers…Tous passionnés par leur métier et leur recherche ont accepté de venir partager leurs savoirs : Ulysse, le Minotaure, les mots, les images, la guerre, l'amour, la mort, la fête, l'amitié, les trous noirs, le langage, la beauté, le temps, la révolte, le fini et l'infini…À chaque fois un pan du monde est touché. Ensuite la conférence et le dialogue avec le public seront publiés aux éditions Bayard dans la collection qui comprend déjà plus de 80 titres et dont les livres sont traduits dans de nombreux pays en Europe et plus loin encore.
Il ne fait maintenant plus aucun doute que l'état de la vie sur Terre est terriblement délabré. Cela amène à un certain pessimisme : on se dispute sur les efforts qu'il faudrait faire pour endiguer la catastrophe. Par quoi commencer ? Où et comment agir ? Mais ce qu'il faudrait, en réalité, c'est une refondation de notre lien à la vie. Un ré-enchantement. Plus que de solutions techniques, nous manquons d'une vision poétique. Il est essentiel de prendre le temps d'envisager d'autres manières d'habiter le monde.
C'est ce que l'astrophysicien et philosophe Aurélien Barrau, astrophysicien et philosophe, tentera d'expliquer aux enfants et aux adultes qui les accompagnent.
À lire – Aurélien Barrau, L'Hypothèse K, La science face à la catastrophe écologique, Grasset, 2023 – Météorites, Michel Lafon, 2020. – Trous noirs et espace-temps, Bayard, coll. Les Petites conférences, 2018.
Lumière par Iris Feix
Son par Jean-François Domingues
Direction technique par Guillaume Parra
Captation par Camille Arnaud
+ Lire la suite