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Anna Margrethe Kjaergaard (Autre)Jean-Baptiste Coursaud (Traducteur)
EAN : 9788366789241
36 pages
Format Editions (18/11/2022)
4.14/5   7 notes
Résumé :
Sur la plage, Oliver trouve une belle pierre qui ressemble à un pingouin. Il joue au cirque dans le sable et dit que le pingouin est le maître de manège. Sous des angles différents, la pierre peut également faire penser à un phoque, ou à un requin. Un peu comme Oliver qui, sous certains angles, peut se révéler un enfant différent de ce que l'on croit.

Écrit par Anne Sofie Allermann et brillamment illustré par Anna Margrethe Kjærgaard, « Une belle pie... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Incontournable Albums jeunesse Mai 2023


Merci à la maison Format pour l'envoi de ce service de presse à la librairie jeunesse, c'est toujours apprécié.


Je découvre cette petite maison d'édition polonaise, qui nous fait parvenir en Amérique du Nord une flopée d'albums jeunesse issus de divers pays dont nous avons une représentativité moindre. C'est donc une joie de les recevoir et les valeurs de la maison Format me plaisent : "Exprimer des émotions, faire circuler les idées de la diversité et de la différence, de la tolérance, aller à contre courant pour rompre avec les préjugés et les stéréotypes", pour reprendre leurs mots.


L'album, donc, d'origine danoise, se déroule sur une plage. Oliver, son frère et sa soeur y jouent, près de leur parents. le garçon trouve une pierre qui ressemble à un pingouin et le place au centre de son jeu, parmi d'autres pierres ayant des formes plus ou moins animalières. Quand Ophélia s'approche, elle remarque le cirque d'animaux, mais celui du centre lui évoque un phoque. Quand Oskar arrive à son tour, le pingouin devenu "phoque" devient alors "requin". Alors qu'ils décident d'aller jouer dans l'eau, Oliver se prend d'ailleurs pour un requin afin de surmonter sa crainte d'aller dans l'eau. Alors qu'il se relève, son maillot de bain glisse. Cette exposition à nu face à sa fratrie le gêne beaucoup, mais bien vite les enfants se mettent à en rire et l'incident est clos. Alors, les parents les appellent: "Ophélia, Oskar, Olivia! On mange!" Alors qu'ils attaquent leur pic-nique, Oliver sent le besoin de rappeler son "vrai" prénom, puis leur montre la belle pierre qu'il a trouvé.


Au début, j'avais l'impression que cette histoire avait deux temps, mais en réalité, les deux versants se complètent. Dans le premier versant, on traite de la pierre qui change selon qui regarde, un peu à la manière des nuages qui changent de forme selon l'oeil qui observe. Dans le second versant, il est question de la transidentité du personnage d'Oliver, née fille, néanmoins d'identité masculine. Tout comme la pierre, la manière de voir et percevoir les gens varie selon qui regarde. Il existe plusieurs façons d'une personne d'être, dont celle de la personne elle-même. Notre identité est une somme d'éléments, dont il importe de tenir compte. Certaines, moins facilement perceptibles par les autres, comme l'identité sexuelle ou l'orientation sexuelle, ne sont pas moins importantes pour autant et demande d'être entendues et respectés comme toutes les autres dimensions de la personne, spécialement si elle diverge de la norme. Car il faut du courage pour assumer une différence et encore plus pour la défendre.


Graphiquement, les pages de gauches sont couleur corail poudre et portent les zones de textes, alors que les pages de droites sont d'un gris clair et portent les illustrations, sorte de mélange entre crayon feutre et crayon de bois et de plomb.Les dégradés des plans arrières sont doux, les personnages mignons et les décors comportent de nombreux détails. Vous remarquerez la présence de deux couleurs de papier pour les pages comme vous remarquerez deux version du personnage d'Oliver. Sur la couverture, il est en maillot de type "speedo", généralement portés par les garçons, mais sur la 4e de couverture, au dos, il apparait de dos, portant un maillot deux pièces, généralement portés par des filles.

Au niveau du texte, malgré les grandes extrapolations que j,en ai fait, c'est facile à lire, court ( environ trois phrases par pages) et le temps de verbe majoritairement employé est le présent de l'indicatif,


J'aime beaucoup cette histoire de perspective, car non seulement elle est pertinente pour parler de diversité sexuelle, elle l'est aussi pour illustrer la dimension multi-facette des personnes et le regard d'autrui comme "paire de lunette" unique. Nous sommes un peu de ce que les autres voient, c'est aussi bien une chose positive pour apprendre des comportements et acquérir des valeurs, mais ce peut être aussi une contrainte, quand le regard des autres se fait jugeant et contraignant. L'allégorie de cette pierre qui est trois choses en même temps sous trois paires de "lunettes" différentes, me semble concrète pour aborder ces deux concepts aussi abstraits. Ça ferait même une belle activité dans une classe:" Alors les amis? Quel animal serait votre ami.e? Pour quelle raisons?" Et là nous pourrions voir les qualités, les habilités et les talents ressortir en une combinaison amusante, comme ce pingouin-phoque-requin.


Aussi, c'est un idée importante à travailler avec les plus jeunes que notre regard sur les autres a des répercutions au même titre que celui des autres sur soi. Ça va dans les deux sens. Alors, on articule la notion d'empathie, celle qui permet de se mettre dans la peau de l'autre pour mieux cerner ce qu'il/elle/iel vit, perçoit et gère. "Mes mots et mes actions ont un poids face aux autres, au même titre que leurs mots ont des impacts sur ma perception de moi-même", en somme.


Enfin, cette histoire maillot qui glisse m'a fait sourire - sans doute parce que ça arrive plus souvent qu'on le pense. Ce que je remarque dans cette scène en apparence banale est ce moment où ont se demande comme lecteur si la gêne d'Oliver tient tant d'être exposé nu que le fait d'être exposé "garçon" sans attributs sexuels de garçons. Et soudain, le frère et la soeur éclatent de rire, illustrant du même coup le fait que la situation n'est pas grave. Certes, elle est cocasse et un peu humiliante, mais en rire dédramatise la situation et permet de passer à autre chose. Qu'un enfant soit gêné par pudeur est une chose compréhensible, mais il me semble en revanche qu'aucun enfant ne devrait être gêné d'être lui-même.


Un bel album de la littérature jeunesse danoise, qui reste encore relativement peu représentée en sol québecois. Même son de cloche pour les personnages transgenres. Je suis donc ravie de le voir intégrer nos coups de coeur pour l'année 2023 et je comprend la maison Format d'avoir voulu nous en faire un service de presse.


Pour un lectorat préscolaire, 4-5 ans+ ( même s'il y a moyen de traiter les enjeux évoqués plus hauts avec les lectorats débutants ( 6-7 ans) et Intermédiaire ( 8-12 ans) également).
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Le petit Oliver, lunettes rondes et cheveux courts, trouvera un jour sur la plage une pierre.
S'ensuivra un jeu d'imagination avec les pierres qu'Oliver aura disposé comme des animaux de cirque ( et oui, pour les petits, il y aura encore des animaux sauvages sous les chapiteaux. le cirque aura dans leur imaginaire toujours leurs dompteurs de tours savants et dresseurs d'animaux exotiques dangereux.
Rappelez-vous jeunes gens, cela ne concernera plus bientôt que les animaux domestiques, qui ne seront pas isolés de leurs milieux naturels et dont leur nature à suivre des consignes ne les fera pas souffrir.
"...À partir du 1er janvier 2024, une liste de contrôle positive pour les animaux dans les cirques entrera en vigueur et n'autorisera que l'utilisation d'espèces domestiquées. France: Interdiction générale de l'utilisation d'animaux sauvages à partir de 2028...." ).
https://www.quatre-pattes.ch/campagnes-themes/themes/cirque/interdiction-animaux-sauvages-cirque#:~:text=%C3%80%20partir%20du%201er%20janvier,sauvages%20%C3%A0%20partir%20de%202028.

Mais revenons à nos moutons (c'est une expression). Oliver rencontrera sur la plage plein d'amis et chacun verra en manipulant la pierre jolie un autre animal que celui déclaré par Oliver. Lui, un manchot, elle un phoque et ainsi de suite.
Quel imagination avec une pierre avec une drôle de forme entre les mains.

Que racontera d'autre "Une belle pierre"?
L'album cachera un peu son jeu en proposant deux lectures (une, si l'on note facilement sa fin et une autre en la laissant de côté et en laissant son message faire son petit chemin).
Pour certains lecteurs, il ne s'agira que d'un après-midi au soleil, à la mer en famille, avec les petits copains en maillot de bain, à jouer avec le sable et les pierres.
Chouette programme.
Mais il ne s'agira pas que de cela et les auteures nous le présenteront aussi comme cela, comme un détail que nous n'aurions pas remarqué et qui aboutirait à son "Bon et alors? Quelle importance? Laissons ces enfants jouer ".
Suite à cela, ne restera que cette histoire mignonne qui l'éloge des petits et de leur imaginaire.

"Une belle pierre" traitera du jugement chez les petits, au travers de cette histoire d'imaginaire et de pierre.
Les choses sont ce qu'ils veulent qu'ils soient.
Notre pauvre Oliver fondra en larmes après que les vagues lui baisse son maillot en sortant de l'eau.
Cela aura son importance pour cerner l'autre histoire mais ses copains et copines passeront vite à autre chose semblera t-il.
L'auteure Anne Sofie Allermann suggérera selon nous que les enfants sont moins compliqués que les adultes et qu'ils ne poseront pas "l'importance" et le "fondamental" aux mêmes endroits.
Pourquoi Oliver pleurera à chaudes larmes? Nous le devinerons quand ses parents l'appeleront Olivia.
C'est en voyant la quatrième de couverture que nous aurons la confirmation.
Et Oliver ne donnera pas l'air de comprendre à sa hauteur pourquoi ses parents insisteront pour qu'il reste Olivia plutôt qu'Oliver.

Vous l'aurez compris, ce titre traitera aussi du genre, de la nature profonde, de l'erreur naturelle qui mettra elle dans lui et lui dans elle. Aucune confusion du message aux enfants, aucun biais qui suggérera bêtement que chacun fait comme il veut. Et non, on ne fait pas toujours comme on veut, on fait surtout comme on peut.
Et cela sera d'autant plus compliqué pour les plus petits, pas vrai?
Cette fiction suggérera que cela arrive, même aussi tôt.
Ce titre aura le mérite d'exister pour ce point, afin d'effleurer en douceur le sujet et d'élargir le panel des ouvrages jeunesse sur la tolérance et l'explication des différences.
Le traitement est léger, doux, délicat, il ne faudra pas redouter le traumatisme, les enfants seront gagnants d'une belle histoire d'imaginaire.
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Un très bel album sur les apparences, les préjugés et le genre.
Où les enfants ont toujours raison.
Un retournement de situation auquel on ne s'attend pas, mais qui fait toute la morale de cette jolie histoire.
Une très belle pierre.
Une belle histoire.
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critiques presse (2)
MadmoizellePresse
28 juillet 2023
Un chouette support pour ouvrir les esprits en douceur, avec beaucoup de poésie.
Lire la critique sur le site : MadmoizellePresse
Ricochet
27 février 2023
Cet album aborde ainsi la question de l’identité de genre, presque l'air de rien, et en la mettant à hauteur d’enfant. Il en résulte que la fin arrive de façon un peu abrupte, laissant le jeune lecteur avec ses questionnements.
Lire la critique sur le site : Ricochet

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