Avis : 4.4/5
Personnages : 5/5
Décors : 5/5
Trame : 4/5
Emotion : 4/5
Globale : 4/5
Si un jour vous croisez un membre de l'
Unité 8200 et que vous avez quelque chose à vous reprocher, sachez qu'il a déjà épluché toute votre vie et qu'il vous connaît par coeur. Avec ce simple titre, l'auteur
Dov Alfon donne déjà de grandes informations sur ce que renferme ce roman. Pour qui s'intéresse un tant soit peu à l'espionnage, ce service est bien connu et ne renferme que des soldats d'élite parmi l'élite du renseignement numérique ; rien que ça. En a-t-il fait bon usage, lui qui y a travaillé pour de vrai ?
Premier point fort de cet ouvrage : les personnages. Il y en a vraiment beaucoup et les profils varient du tout au tout ; un
Premier Ministre, des espions, des petits dealers, des gradés de l'armée, des policiers.
Sur Paris, on trouve : le Commissaire Léger, flic bourru, compétent, que ses supérieurs désirent utiliser pour justifier un échec ; le Colonel Zeev Abadi, futur chef de la section spéciale de l'
Unité 8200, esprit affûté, gros passif de presque traître, il va enquêter sur la disparition de l'Israélien avec Léger ; Chico, responsable de la police israélienne à Paris ; Yermi, de l'
Unité 8200, qui a eu la mauvaise idée de s'en prendre à un gros bras pour lui soutirer une énorme somme d'argent ; Ming, gros bonnet Chinois, autoritaire, déteste qu'on se paie sa tête ; Erlang Shen, son tueur préféré qui fait le ménage partout, y compris dans ses propres rangs ; He Xiangu, cheffe de l'opération lancée par Ming, dictatrice impitoyable.
A Tel-Aviv : Lieutenante Oriana Talmor, adjointe du chef de la section spéciale de l'
Unité 8200, gros potentiel, héritage familial au sein de l'espionnage, jeune et talentueuse, on la craint ; Oren, aide de camp du chef du Renseignement, vicelard, prêt à tout pour gagner des galons ; Général Rotelmann, chef du Renseignement militaire, déteste Abadi et veut lui mettre des bâtons dans les roues par tous les moyens, idem envers Oriana, désire imposer son autorité autant que possible ; Rachel, secrétaire 8200, très drôle et bien efficace, fidèle à Oriana et à l'
Unité 8200.
Ce roman d'espionnage se situe à Paris et Tel-Aviv. L'auteur connaissant très bien ces deux lieux, il a su rendre une réplique parfaite qui donne une allure sérieuse et non des clichés rébarbatifs. En semant ses petits cailloux de la sorte,
Dov Alfon nous permet de naviguer avec lui au fil des pages. Réellement, on vit dans les endroits qu'il nous sert à merveille.
La trame de fond de
Unité 8200 se divise en de nombreux points subdivisés entre Paris et Tel-Aviv. Entre deux actions d'un même personnage, il faut parfois plusieurs chapitres. Personnellement, j'ai accroché à ce style. Des chapitres nombreux et très courts, un niveau de détails pointus, étudiés et méticuleux comme dans "
Je suis Pilgrim" de
Terry Hayes. le format des faits se déroulant sur 24h offre une rapidité et une intensité à chaque instant. Donc, pourquoi avoir mis "que" 4 ? Simplement parce qu'un lecteur lambda, peu habitué au monde de l'espionnage et des services secrets, sera vite perdu dans ce dédale de positions.
Dov Alfon a réussi à dessiner une magnifique pelote de fils raccommodés entre eux, ou pas, et c'est un sacré tour de force de nous faire participer d'aussi prêt à une enquête de la 8200.
Un bon roman d'espionnage mène forcément à une grande curiosité, un désir d'en savoir davantage, de comprendre les tenants et aboutissants de toute l'affaire. Entre la froideur calculatrice d'Abadi et le caractère fonceur d'Oriana, le cocktail est explosif et rend une copie dont on crève d'impatience d'avoir le fin mot !
Un excellent roman, un travail monstrueux de la part de
Dov Alfon qui a mis en lumière un scénario diabolique sur 24h en mêlant énormément d'informations ! Son passage à Tsahal lui a permis de nous délivrer un récit d'espionnage rarement aussi complet. Merci à l'auteur !
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https://bmds.ch/2020/08/01/u..