Avis sur Les nocturnes à 0:16
On ne peut pas ressusciter le bonheur ! Ça ne sert à rien d'essayer de reproduire un passé disparu. Il y a d'autres choses à créer, d'autres amours à découvrir.
Nous voilà de nouveau piégés par notre rôle de pionniers. C'est à nous de théoriser sur les maux qui nous travaillent car personne n'était là avant nous pour les étudier. Nos naufrages et nos erreurs serviront sûrement aux prochaines générations d'assermentés, si on parvient à sauvegarder assez de santé mentale pour leur laisser un témoignage.
On n'accepte pas la mort de sa mère, de son frère ou de sa propre enfance. On la subit, tandis qu'elle arrache à pleine gueule des lambeaux de bonheur. On survit malgré elle, parce qu'on n'a pas d'autre choix.
Pour lui, ma rencontre avec madame Navarro n'était qu'un rêve. Pour moi, c'était bien plus que ça. J'aimerais expliquer tout ce que sont ces petits vieux que l'on console à l'orée de leur fin. Mais personne ne comprendrait, bien sûr. Ce qu'on vit dans la tête de nos rêveurs n'a cette intensité que pour nous.
C'est fréquent, de s'oublier soi-même à force d'aider les autres.
Je le vois. Ce lambeau de brume, ce nuage trapu qui galope entre les broussailles, tapi dans mes angles morts. Le monstre brouillardeux est revenu. Rien d'étonnant : il fait sombre et j'ai trop peur. J'essaie de ne pas le regarder. Il faut que je me concentre sur les lumières du village, au sommet du coteau. Je dois oublier le nébuleux, il n'existe pas. C'est le fruit de mon imagination.
On a pas perdu tout ce qui nous vient de dehors. Si c’était le cas, on se ressemblerait tous. On serait un régiment de fantômes identiques. Tu as des valeurs, tu as des objectifs, tu as des rêves. Ils ne te viennent pas de nulle part : tu n’es pas vide.
Pour la première fois depuis des années, mon regard porte loin, sans obstacle. On dirait que toutes les étoiles du ciel sont tombées par terre, à mes pieds.
Au contraire, c'est un acte d'une grande puissance, par lequel tu te débarrasses des mauvais sentiments vis-à-vis de la personne qui a pu te faire du mal. Quand tu pardonnes, c'est toi qui as l'ascendant.
C’est l’espoir d’oublier qui vous a fait venir ici. On vous a promis qu’on gommerait vos souffrances de votre mémoire. C’est ce qu’ils ont fait Natt. Vous êtes là parce que vous étiez prêt à quitter parents, amis et vie sociale pour une amnésie.