« La Promesse d'une île » de Sophie Tal Men lu par Mayte Perea López l Livre audio
–J’ai encore beaucoup de mal à regarder ma poitrine borgne, même gonflée à bloc, se lamenta Madame Serda en déboutonnant son chemisier.
–Borgne ? répéta Marie sans comprendre.
–Mon mamelon manquant, je ne vois que ça… Avez-vous prévu de le reconstruire ? Ça peut paraître bête, mais pour moi, ça a son importance. La tétine de mes enfants. Docteur, vous n’êtes pas encore mère j’imagine… (Marie secoua la tête.) La maternité modifie notre vision du corps. À ce moment, cet endroit devient le centre du monde. Il gagne en sensualité et acquiert une dimension magique. À lui seul, il est capable de nourrir, de faire grandir, d’insuffler la vie, vous vous rendez compte ?
–Tu connais cette phrase de Michel Audiard ? « Bienheureux les fêlés, car ils laisseront passer la lumière… »
"Il pleuvait sans cesse sur Brest ce jour-là
Et tu marchais souriante
Épanouie ravie ruisselante
Sous la pluie...(.....)
Sur ton visage heureux
Sur cette ville heureuse
Cette pluie sur la mer
Sur l'arsenal
Sur le bateau d'Ouessant."
Jacques Prevert "Barbara", Paroles .
"La chaleur humaine changeait la façon d'appréhender le monde. D'appréhender l'avenir. Et si tout n'était pas perdu ? Lorsqu'elle se retourna, l'écriteau lui donna une autre raison d'y croire : "La vie, c'est comme une boîte de chocolats..." Si seulement."
[ A propos de l'alcool ]
C'est soit un ennemi qui te veut du bien et qui te fait du mal, soit un ami qui te veut du mal et qui te fait du bien .
Jacques Dutronc
"_[...] Il est parti le jour où il a compris que je n'avais pas besoin de son aide. Pas besoin de lui pour aller mieux. Comme quoi...les coups durs ne renforcent pas toujours les liens, parfois ça les distend. Il faut savoir l'accepter."
"Il réalisait maintenant le pouvoir des mots. Parler lui avait permis de prendre du recul sur les choses. De mieux les analyser. De se sentir moins coupable également."
- Pourquoi avoir dessiné sur ce miroir?
- Pour ne plus voir ma tronche !
Guillaume avait hoché la tête comme s'il comprenait.
- "Les miroirs feraient bien de réfléchir un peu plus avant de renvoyer les images", avait-il ajouté d'un ton grave. Je pense souvent à cette phrase.
- De qui est-ce?
- Jean Cocteau.
Je garde cette image en tête jusqu'à Paris , les écouteurs vissés aux oreilles .
Miossec égrène sa mélodie :
"Tonnerre , tonnerre , tonnerre de Brest .... Mais non de Dieu que la pluie cesse !".
Sans oublier les poèmes de Fernando Pessoa . Ceux qu'il avait découverts à la bibliothèque , un peu par hasard, et qui continuaient à guider sa vie aujourd'hui. Comment un enchaînement de mots pouvait-il avoir un tel pouvoir ?