Dans ce deuxième épisode consacré à la rentrée littéraire 2023, découvrez la suite de nos coups de coeur parmi les 466 romans à paraître entre août et novembre.
On vous propose d'embarquer vers de nouvelles lectures, grâce aux voix et aux mots de Marion, Michaël, Jean, Laure et Nolwenn, tous libraires à Dialogues.
Voici les romans conseillés dans cet épisode :
- Les Voleurs d'innocence, de Sarai Walker (éd. Gallmeister) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/22507007-les-voleurs-d-innocence-sarai-walker-editions-gallmeister ;
- William, de Stéphanie Hochet (éd. Rivages) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/22464190-william-stephanie-hochet-rivages ;
- Rappelez-vous votre vie effrontée, de Jean Hegland (éd. Phébus) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/22535670-rappelez-vous-votre-vie-effrontee-jean-hegland-phebus ;
- le Grand Feu, de Léonor de Récondo (éd. Grasset) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/22536025-le-grand-feu-leonor-de-recondo-grasset ;
- Une façon d'aimer, de Dominique Barbéris (éd. Gallimard) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/22445866-une-facon-d-aimer-dominique-barberis-gallimard ;
- Sauvage, de Julia Kerninon (éd. L'Iconoclaste) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/22541172-sauvage-julia-kerninon-l-iconoclaste ;
- La Colère et l'Envie, d'Alice Renard (éd. Héloïse d'Ormesson) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/22541525-la-colere-et-l-envie-alice-renard-heloise-d-ormesson ;
- L'Indésir, de Joséphie Tassy (éd. L'Iconoclaste) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/22539822-l-indesir-josephine-tassy-l-iconoclaste.
Et quelques livres cités au fil des conseils :
- Dans la forêt, de Jean Hegland (éd. Gallmeister) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/13497306-dans-la-foret-jean-hegland-editions-gallmeister ;
- Apaiser nos tempêtes, de Jean Hegland (éd. Libretto) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/22535668-apaiser-nos-tempetes-jean-hegland-libretto ;
- À moi seul bien des personnages, de John Irving (éd. Points) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/6829045-a-moi-seul-bien-des-personnages-john-irving-points ;
- Hamnet, de Maggie O'Farrell (éd. 10-18) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/20434347-hamnet-maggie-o-farrell-10-18 ;
- Liv Maria, de Julia Kerninon (éd. Folio) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/20349425-liv-maria-julia-kerninon-folio.
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Notre professeur d'art habituel, M. Richardson, nous avait expliqué que les hommes avaient tendance à créer des œuvres tandis que les femmes les inspiraient. Je m'étais dit que ça expliquait pourquoi tant de femmes dans les tableaux que nous etudiions étaient nues : les nymphes aquatiques au milieu des feuilles de nénuphar de Waterhouse ; les nus voluptueux de Renoir ; et l'étrange tableau de Manet avec deux hommes entièrement vêtus et une femme qui devait avoir perdu sa robe (...)
Mais dans cette exposition, les femmes étaient peintres(...), pas les modèles. Ce qu'elles avaient peint n'était pas ce à quoi je me serais attendue de la part de femmes - pas de jardins fleuris, pas de mamans avec des bébés, pas de scènes domestiques intimes. Les œuvres exposées ne montraient rien de reconnaissable, mais plutôt tout un ensemble de couleurs dans une infinité de formes. Je me souviens de ce que Nello avait expliqué : les tableaux représentaient l'inconscient.
Je savais ce que ma mère pensait : bientôt, les mains qui avaient largué ces bombes caresseraient le corps nu de sa fille.
Emily Dickinson a écrit qu'il n'y a pas que les maisons qui sont hantées, mais que le "cerveau regorge de corridors". C'est vrai. Et les miens débordent.
Dans mon dessin, j'espérais rendre l'infini de la mer, sa façon d'aller et venir; si seulement je pouvais nager, songeai-je, et sentir les coutures qui comprimaient ma vie se dissoudre dans l'eau salée. (P.451)
Notre demeure, dans la partie ouest de Bellflower Village, était un exemple parfait de ce qu'on appelle communément le style architectural " gâteau de mariage".
Ca n'a pas été facile pour moi, ce numéro de disparition. Il faut s'adapter aux circonstances, quelles qu'elles soient. L es religieuses s'adaptent à leur cloitre et les oiseaux à leur cage et j'ai dû m'adapter à ma façon de vivre, prétendre être quelqu'un d'autre et empêcher quiconque de découvrir la vérité.
Je n'ai jamais laissé beaucoup de place aux hommes dans ma vie, mais il est utile d'en avoir dans les parages lorsqu'il faut porter les objets lourds.
Les mots, les lettres, n'étaient pas suffiasnts à de tels moments.
- Toutes mes condoléances, finit-il par dire.
Je lui fis signe de poursuivre. Des années d'études de médecine et il s'exprimait comme une carte coincée dans un bouquet de fleuriste.
Elle et Aster, les deux serre-livres de notre rangée de sœurs, de A à Z, étaient celles qui se ressemblaient le plus.
Notre professeur d'art habituel, M. Richardson, nous avait expliqué que les hommes avaient tendance à créer des oeuvres tandis que les femmes les inspiraient. Je m'étais dit que ça expliquait pourquoi tant de femmes dans les tableaux que nous étudiions étaient nues : les nymphes auquatiques au milieu des nénuphars de Waterhouse ; les nus voluptueux de Renoir ; et l'étrange tableau de Manet avec deux hommes entièrement vêtus et une femme qui devait avoir perdu sa robe - ça ne ressemblaient en rien aux pique-niques auxquels j'avais assisté.