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Citations de Pierre Dardot (43)


Les oligarques politiques et économiques ont imposé la solution à la crise : faire rembourser par la masse des salariés et des retraités les sommes engagées pour sauver le système financier de la faillite et relancer l’accumulation du capital. Une gigantesque spoliation impose ainsi aux populations de rembourser une dette qu’elles n’ont jamais contractée. 
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L’horizon du néolibéralisme est depuis longtemps le « zéro impôt » pour les grandes entreprises, compensés par le report de la totalité du fardeau fiscal sur les ménages pauvres et moyens. 
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Les guerres du néolibéralisme sont à la fois des guerres pour la concurrence et contre l’égalité.
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Il n'y a plus en France de cloison étanche entre la haute finance privée et la haute finance publique. Toutes deux sont peuplées par les mêmes personnes. (...) On ne compte plus les directeurs et autres personnels du Trésor, de droite comme de gauche, qui sont passés à la banque privée. (...) Cette consanguinité de l'administration et de la banque permet de comprendre la logique interne qui commande la "politique unique" suivie par tous les gouvernements à l'égard de la concentration des banques ou des rémunérations des PDG. Du coup on saisit mieux ce qui, au cœur de l'appareil d’État, interdit toute lutte sérieuse contre la financiarisation de l'économie considérée comme une donnée naturelle incontournable.
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La souveraineté étatique est une pièce maîtresse dans la construction d'une société de concurrence, et il serait illusoire de prétendre combattre la seconde en laissant de côté la première. L'expérience doit nous immuniser contre toute stratégie suicidaire de retournement contre l'adversaire de ses propres armes. L'État est tout sauf une « arme » à la disposition des dominés. Seule une politique radicalement non étatique, entendu comme politique du commun, nous faire échapper à l'emprise du marché et à la domination de l’État.
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L’Union européenne fonctionne comme un empire du droit et c’est cette production normative qui fait sa formidable puissance. 
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Toute l'histoire des États modernes serait incompréhensible si l'on n'oubliait que la domination qu'ils ont exercées sur les populations a toujours pris les formes du droit. Même la colonisation a été légale.
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Qui est dans l'Union ne peut invoquer la souveraineté populaire pour s'opposer à des règles ayant acquis une valeur constitutionnelle supérieure à toute volonté générale de citoyens : "Il ne peut y avoir de choix démocratique contre les traités européens." (Jean-Claude Juncker, Le Figaro, 29 janvier 2015.)
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La réalité la plus prosaïque s'impose aujourd'hui à nous : cet empire heureux qui entendait tourner la page des totalitarismes n'a pu se construire que dans le dos des peuples, par dépossession lente mais sûre des ressorts de la souveraineté populaire. (chapitre L'Union européenne ou l'Empire des normes).
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Cette tragédie ne tient pas au fait que l'humanité ignore ce qui l'attend, elle tient à ce qu'elle est dominée par des groupes économiques, des classes sociales et des castes politiques qui, sans rien céder de leurs pouvoirs et de leurs privilèges, voudraient prolonger l'exercice de leur domination par l'entretien de la guerre économique, le chantage au chômage, la peur des étrangers.
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L'histoire ne leur a rien appris. Il y a pourtant grand danger quand les États qui s'autodésignent comme des "démocraties" fourbissent l'arsenal juridique des tyrannies qui s'annoncent.
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La croyance selon laquelle la crise financière sonne d'elle-même la fin du capitalisme néolibéral est la pire des croyances. Elle fait peut-être plaisir à ceux qui pensent voir la réalité se porter au-devant de leurs désirs sans qu'ils aient à bouger le plus petit doigt. (...) Elle est au fond la forme de démission intellectuelle et politique la moins acceptable. Le capitalisme néolibéral ne tombera pas comme un "fruit mûr" du fait de ses contradictions internes. Il n'y a rien que des hommes qui agissent dans des conditions données et qui cherchent par leur action à s'ouvrir un avenir.
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Cette norme de la concurrence ne naît pas spontanément en chacun de nous comme un produit naturel du cerveau, elle n'est pas biologique, elle est l'effet d'une politique délibérée. C'est avec l'aide très active de l’État que l'accumulation illimitée du capital commande de façon de plus en plus impérative et rapide la transformation des sociétés, des rapports sociaux et des subjectivités.
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L'avenir semble interdit. Nous vivons cet étrange moment, désespérant et inquiétant, où rien ne parait possible. La cause n'en est pas mystérieuse, et elle tient non pas à quelque éternité du capitalisme, mais au fait que ce dernier ne trouve pas encore en face de lui les contreforces suffisantes. Le capitalisme continue de déployer son implacable logique lors même qu'il démontre chaque jour sa redoutable incapacité à apporter la moindre solution aux crises et aux désastres qu'il engendre.
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Cependant, une chose est sûre : au cœur du projet (néolibéral) il y a, dès l’origine, un antidémocratisme foncier qui procède d’une volonté délibérée de soustraire les règles du marché à l’orientation politique des gouvernements en les consacrant comme règles inviolables s’imposant à tout gouvernement, quelle que soit la majorité électorale dont il est issu.
(page 45)
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La Révolution espagnole s'est heurtée directement à la face hideuse du communisme totalitaire, celui-là même qui avait depuis longtemps liquidé en Union soviétique tous les partisans de la démocratie ouvrière et du pluralisme politique. Une double conclusion ressort de ce sombre tableau : en premier lieu, l'expérience espagnole met à nu la logique absolument totalitaire du devenir-État du Parti inscrit dès le début dans la prise du pouvoir d’État par les bolcheviks; en second lieu, c'est le triomphe de cette logique qui a brisé le ressort de la révolution sociale la plus prometteuse du XXe siècle, entraînant sa défaite et ouvrant directement la voie à la victoire de Franco.
En ce début de XXIe siècle, la figure du parti dirigeant, telle qu'elle a été édifiée à la fin du XIXe siècle, est en pleine décomposition. Aujourd'hui, les formes de l'activité politique sont en train d'être réinventées, l'imaginaire démocratique est libéré et renoue avec le meilleur de la tradition libertaire. C'est précisément le moment où il redevient possible de lire autrement toutes les expériences révolutionnaires du XXe siècle, au Mexique, en Espagne ou ailleurs, c'est-à-dire de les considérer pour ce qu'elles ont été : des moments de prodigieuse inventivité démocratique dans la pure filiation avec la Commune de 1871. Ce que l'ombre d'Octobre ne peut même plus cacher.
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Il n'y a pas, il n'y a jamais eu de "lumière d'Octobre". Celle-ci n'est qu'une illusion provoquée par la capture de la lumière des soviets par le pouvoir bolchevik.
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À la gouvernementalité néolibérale comme manière spécifique de conduire la conduite des autres, il faut donc opposer un double refus non moins spécifique : refus de se conduire vis-à-vis de soi-même comme entreprise de soi et refus de se conduire vis-à-vis des autres selon la norme de la concurrence. (...) L'invention de nouvelles formes de vie ne peut-être qu'une invention collective, due à la multiplication et à l'intensification des contre-conduites de coopération.
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Il est frappant de constater à quel point la mise en question des droits sociaux est étroitement liée à la mise en question des fondements culturels et moraux, et pas seulement politiques, des démocraties libérales. Le cynisme, le mensonge, le mépris, le philistinisme, le relâchement du langage et des gestes, l'ignorance, l'arrogance de l'argent et la brutalité de la domination valent des titres à gouverner au nom de la seule "efficacité". Quand la performance est le seul critère d'une politique, qu'importe le respect des consciences, de la liberté de pensée et d'expression ...
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L'État est désormais tenu de se regarder lui-même comme une entreprise, tant dans son fonctionnement interne que dans sa relation aux autres États. Ainsi, l'État, auquel il revient de construire le marché, a en même temps à se construire selon les normes du marché.
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