[…] il est plus douloureux de rester et de contempler la place qu’ont laissée ceux que vous aimez que de partir.
J’ai sorti mon livre et je me suis mise à lire. Je n’avais lu que quelques pages quand ma voix a commencé à résonner étrangement dans ma tête. J’avais les yeux brûlants. Le temps et l’espace se sont confondus et estompés dans le lointain. Les mots s’enfuyaient, emportés par le bruit monotone des roues. Mon livre est devenu trop lourd pour mes mains. Je l’ai entendu tomber et me suis enfoncée dans un tunnel obscur.
L’idéologie pure est un piège, elle engendre des préjugés et des apriori, elle fait obstacle à la réflexion et aux opinions personnelles. Et surtout, elle transforme les gens en fanatiques incapables de faire la part des choses.
- Décidemment, les adultes sont trop bêtes. Pourquoi est-ce qu'elle a peur d'un enfant qui rit ?
[…] c’est en Iran qu’on trouve les meilleurs cimetières. Ils veulent tous y être enterrés. Ce n’est pas une si mauvaise idée après tout. Passe ta vie dans le meilleur pays du monde et garde l’Iran pour ta mort.
Il fallait que l'oubli fasse son oeuvre pour que je réussisse à l'aimer comme il le méritait. j'ai donc entrepris d'effacer délibérément mes souvenirs d'enfance.
Tu ne sais pas comment les choses se passent au bureau. il y a quelque temps, Kermani ,le concierge qui est devenu membre de l'Association islamique et fourre son nez partout, a dit : " ceux qui ne croient pas en Dieu et son prophète Mahomet ont des enfants retardés."
- Ça suffit ! a-t-elle crié. Je ne veux plus t’entendre parler d’honneur et de réputation. J’en ai plein le dos ! D’abord, tu devais penser à l’honneur de ton père, puis à celui de tes frères, à celui de ton mari, et maintenant à l’honneur de tes gosses… Je te jure que si, je t’entends prononcer ce mot encore une fois, je me jette par la fenêtre !
- Ah oui ? Quelle fenêtre ? ta maison est de plain-pied.
Ce que les femmes gagnent ne compte pas vraiment ; elles dépensent tout chez l'esthéticienne et en nounou.
J'aurais voulu pouvoir poser la tête sur l'épaule de maman et pleurer tout mon saoul. Mes amis ne m'étaient d'aucun réconfort, c'était ma famille que je voulais autour de moi, un compatriote, quelqu'un qui comprenne ma langue.