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4.06/5 (sur 42 notes)

Nationalité : France
Biographie :

Marie Ottavi est journaliste à Libération où elle écrit sur la mode, et écrivaine. Elle a signé "Jacques de Bascher : dandy de l'ombre", sorti en 2017 aux éditions Séguier (version poche aux éditions L'Abeille Plon), et "Karl, une histoire de la mode" (chez Robert Laffont) et en version poche chez Arion Laffont.
Dans sa biographie de Karl Lagerfeld, elle raconte la vie dans le détail du grand couturier, et la relie à l'histoire de la mode et à l'évolution de l'industrie ainsi qu'à celle des grandes figures du milieu.

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Citations et extraits (6) Ajouter une citation
"Tout ce qui se dit la nuit, ne voit jamais le jour."
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La vie est une fête. C'est le seul sens que Jacques entend donner à 'existence. La drogue devient très vite indispensable à la succession des soirées.
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« Chaque jour, Jacques de Bascher déjeune aux Deux Magots ou chez Lipp, toujours à la même table. Il retrouve dans ce minuscule triangle germanopratin l’ensemble de la faune qu’il recroisera le soir venu. Ses journées suivent un rituel immuable. Lorsqu’il rentre chez lui après le déjeuner, il fait une sieste puis se rend chez Carita, où Monsieur Guy, coiffeur de feu Gérard Philipe, se charge de sa nuque. Quand il ne prend pas soin de son apparence, il va au cinéma, fait du shopping, prend le thé chez une comtesse ou reçoit un amant. Vers dix-sept heures, il repart vers l’Odéon et s’installe au Dauphin, rue de Buci. Il y joue au flipper et y achète les substances nécessaires à la prochaine nuit. Puis il se rend chez Karl Lagerfeld avant de rentrer se préparer pour sa soirée et de filer vers le Flore, l’antichambre de la nuit, à quatre minutes de chez lui. »

L’allure d’aristocrate, le goût très sûr et la beauté viscontienne de Jacques de Bascher feront de lui la muse de Karl Lagerfeld et l’amant terrible d’Yves Saint Laurent. Ce livre, fruit d’une enquête auprès de ceux qui l’ont côtoyé, admiré ou mal aimé, est une plongée dans les années 1970 et 1980, ces années folles qui consumèrent Paris et ses troupes, et dont il fut l’une des figures les p
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En 2009, Michael Haneke jette à la face du monde un chef-d'œuvre, récit cruel de l’Allemagne rurale, pauvre, protestante et rigoriste, saisie à la veille de la Première guerre. On observe dans le Ruban blanc, la déroute d’une communauté. Le film, Palme d’Or à Cannes en 2009, a été tourné dans la région du Schleswig-Holstein. En découvrant ces images, comme issues de sa propre enfance, lui qui ne tombe jamais malade, se fait porter pâle et passe trois jours au lit. Serait-ce la mélancolie qui ressurgit dans ce passé qu’il a mis une vie à oublier ? Elle est ravageuse. Et balaye tout sur son passage, jusqu’à l’éloge de la volonté qui mène inexorablement Karl au jour d’après. Il est si sensible, et il le cache si bien, que le choc du Ruban blanc est abyssal. « J’ai vraiment vécu ce qui est décrit dans le film. J’ai fui ces horribles gens », dit-il. Tout n’est pas aussi sinistre dans ses jeunes années, mais il y voit des parallèles : « Ma mère, c’était plutôt la châtelaine et moi le petit garçon qui n’était pas blond et que les autres battaient. (...) Les gens avaient les mêmes intérieurs, les mêmes tronches. Je l’ai dit à Haneke. J’ai mis trois jours pour m’en remettre parce que j’ai eu l’impression de voir les pires gens de mon enfance. Je n’en souffrais pas beaucoup parce que moi je suis costaud. On ne me battait pas. Je haïssais les enfants. » Comment le réalisateur autrichien a-t-il pu si bien figurer ce monde oublié ? Haneke a tendu à tous les petits Karl des avant-guerres un miroir même pas déformé. Ce cinéma en noir et blanc, peu bavard et hautement réaliste est une peinture lugubre d’une part de Karl, ici fissurée, et un rappel à cette vieille désespérance qui l’a tenu au corps, sans qu’il ne veuille jamais l’admettre. Sa première vie est là, même plus ensevelie. On a vu clair en lui. Devant ce film magistral, il redevient le petit garçon de Bad Bramstedt qui se disait chaque matin sur le chemin de l’école : « tire toi de là ».
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« YSL », les voici les lettres de feu dont il a toujours rêvé. La maison d’Yves et Pierre est lancée en 1961 rue Spontini, grâce au financement d’un milliardaire venu d’Atlanta avant que les cosmétiques et parfums Charles of the Ritz ne lui rachète ses parts en 1965. L’Amérique vit des années de prospérité économique et la mode française, promesse de luxe et de bon goût, la fait fantasmer. Chez Saint Laurent développe une allure qui penche à la racine vers des pièces iconiques du vestiaire masculin dévoilées dès le premier défilé en 1962 : le caban (printemps-été 1962), le trench-coat (automne-hiver 1962), le smoking, porté à même la peau (automne-hiver 1966), la saharienne (printemps-été 1967), la combinaison, inspirée de l’habit de travail des ouvriers (printemps-été 1968). Yves ne se contente pas de ces emprunts et voyage aussi en dehors du champ masculin, avec les robes Mondrian et la mariée de tricot, sorte de matriochka en laine et rubans de satin.
Coup de tonnerre sur coup de tonnerre, Yves Saint Laurent fait la mode. Créer, réinventer, surprendre, scandaliser. Il démontre à chaque saison l'étendue de son talent avec une aisance diabolique. Karl Lagerfeld ne peut qu’applaudir. Son ami est le nouveau prince si ce n’est le roi, même pas contesté, de leur passion commune. Alors Karl met les bouchées doubles. « Chaque matin, il était à sa table de travail », se souvient, toujours impressionné, Philippe Aghion, qui a grandi non loin de lui. Les années 1960 sont pour Yves un terrain de jeu et de découverte. Il se fait de nouveaux amis, revient en Afrique par le Maroc et vit une relation libre avec Pierre Bergé. Sa position est confortable, son compagnon veille sur lui comme sur le feu, qui n’est pour l’heure qu’une braise prête à s’enflammer.
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Karl et Coco
Ils se ressemblent par bien des aspects. Ils se réinventent, ou plutôt ils s'inventent sous nos yeux, s’extrayant d’un passé non désiré pour correspondre aux « monstres » créatifs qu’ils veulent tous deux devenir. Fille d’une lavandière, abandonnée par son père, Coco tord la réalité comme sa mère essorait les draps. Elle est cassante voire blessante, et Karl Lagerfeld, là aussi, n’a rien à lui envier. Il l’a croisée une fois au Ritz sans oser aller lui parler. Il a trouvé son maître, une femme aussi cinglante que sa mère. « Elle était fatiguée seulement quand elle ne travaillait pas » affirme l’auteure et psychanalyste Claude Delay, son amie. Là aussi, ils se rejoindront bientôt, Karl Lagerfeld cherchant avant tout le bonheur dans le travail. Certes, Coco ne dessine pas et élabore les vêtements sur le mannequin, en tournant autour du corps, ce qui les éloigne définitivement du point de vue technique, mais elle a de l’instinct et un œil de styliste exemplaire. « C’était une très bonne styliste qui a beaucoup piqué aux autres, soulignera-t-il. Ce n’est pas péjoratif, c’est même assez moderne : elle a matérialisé des éléments de style qu’elle n’a pas forcément inventés, mais à qui elle a donné son identité ».
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