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Critiques de Ian Manook (1538)
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L'oiseau bleu d'Erzeroum

Ian Manook, Patrick Manoukian, que j’avais adoré lire dans sa trilogie de polars - Yeruldelgger, Les Temps sauvages et La mort nomade – est un fameux romancier.

Cette fois, il s’est lancé un grand défi : raconter l’histoire de ses grands-parents en s’inspirant de ce que lui racontait sa grand-mère. De 1915 à 1939, d’Erzeroum aux rives du lac Baïkal, je me suis laissé prendre par L’oiseau bleu d’Erzeroum, cette ville d’Arménie occidentale, située dans le nord-est de la Turquie, à 1945 mètres d’altitude, là où tout commence.

Araxie et Haïganouch, sont deux sœurs âgées de dix et six ans. Elles vivent avec leur mère, Gaïanée, seule depuis que Vartan, son mari, est parti à la guerre. À la campagne, pas loin d’Erzeroum, la vie est paisible quand arrivent trois cavaliers turcs, des tchété, supplétifs de l’armée turque, des pillards. Et c’est la première scène de violence qui me plonge d’emblée dans l’épuration, l’élimination programmée des Arméniens, leur génocide.

Ayant de peu échappé à la mort, Araxie et Haïganouch sont recueillies par des cousins, à Erzeroum, dans le quartier arménien situé hors les murs car la citadelle leur est interdite. Hélas, au cours de l’agression ôtant tragiquement la vie de sa mère, Haïganouch a perdu la vue. Araxie veille donc sur elle, heureusement, à chaque instant.

Leur oncle, Krikor Karakozian, sait que 55 000 personnes ont déjà été suppliciées et égorgées à Aykestan et à Van et que bien d’autres horreurs ont été commises. Soudain, c’est sur leur communauté d’Erzeroum que s’abat le malheur. Obligés de partir très vite, de tout abandonner, de payer même une taxe, et déjà les premiers massacres, les premiers blessés.

C’est ainsi que, dans cette année 1915, Ian Manook m’emmène sur les chemins de la déportation décidée par la nouvelle République turque. Talaat pacha, le ministre de l’Intérieur, est le grand théoricien de l’épuration et l’ordonnateur de l’extermination des chrétiens. Il est soutenu par Enver pacha, le ministre de la guerre alors que le docteur Nazim a tout planifié pour faire disparaître les cadavres et déporter les survivants dans le grand désert de Deir-ez-Zor où ils ne pourront que crever de faim et de soif.

C’est vrai que dans cette première partie, il faut s’accrocher. J’ai beau avoir entendu parler de ce génocide, ce que raconte Ian Manook est atroce. Ce serait incroyable si tout n’était pas prouvé, avéré.

Des gendarmes encadrent la colonne puis on trie, séparant hommes et garçons de plus de douze ans des femmes et des enfants. Des Kurdes à cheval et d’autres supplétifs se chargent de faire obéir et abattent sans sommation homme, femme ou enfant qui traîne ou tente de résister. Tous les hommes sont tués puis, un peu plus loin, c’est un véritable abattoir humain qui est mis en place près d’une rivière.

C’est justement dans cette rivière que se baigne Hilde von Blitsch, la fille du consul d’Allemagne à Erzeroum, accompagnée d’un jeune citoyen américain, Christopher Patterson. Si Hilde perd la raison devant tous ces cadavres déversés par le courant, Christopher photographie cette abomination qui donne raison à toutes les rumeurs qu’il a entendues.

Pendant ce temps, Araxie et Haïganouch sont arrivées à Diarbekir bien aidées par Chakée, une femme qui les a prises sous son aile. C’est là qu’elles sont vendues comme esclaves auprès d’Assina qui va devenir la seconde épouse d’un riche propriétaire, à Alep.

Lorsqu’elles arrivent dans cette nouvelle résidence, leurs prénoms sont changés et on leur tatoue un petit oiseau bleu entre le pouce et l’index pour marquer leur appartenance à la maison. Araxie dit alors à sa sœur que c’est L’oiseau bleu d’Erzeroum.

Bien des aventures suivent, des événements le plus souvent dramatiques, rarement heureux. Deux jeunes gens hardis et courageux interviennent : Haïgaz et Agop. Ils sont Arméniens et tentent de venger leurs frères lâchement massacrés.

D’Istamboul à Smyrne qui deviendra Izmir suite à l’intervention brutale des troupes de Mustapha Kemal, en 1922, de Berlin à Beyrouth, d’Erevan à Moscou mais aussi de Pont-de-Chéruy à Meudon, l’auteur m’a fait beaucoup voyager et vivre d’importants moments d’Histoire. J’ai croisé des personnages importants pour la suite de l’Histoire et c’est passionnant de bout en bout.

L’attitude des pays européens et des États-Unis d’Amérique devant cet immense massacre d’un peuple est d’une lâcheté immense mais nous savons que cela s’est déjà produit et se reproduira hélas ensuite avec, entre autres, la Shoah et le Rwanda.

Toute cette histoire est bien racontée, réservant des moments de bonheur, de plaisir simple, de délices gastronomiques subtilement détaillés. Impossible de cacher que les grands-parents de l’auteur se retrouveront en France, à Pont-de-Chéruy (Isère) d’abord, puis à Meudon (Seine-et-Oise, Hauts-de-Seine aujourd’hui) où le racisme, la haine des étrangers est bien réelle.

Heureusement, la diaspora arménienne agit et obtient des résultats pour aider les survivants des massacres à refaire leur vie.

Si la Seconde guerre mondiale se profile juste après que le Front Populaire ait obtenu les congés payés et fait reconnaître les droits des travailleurs, en Union soviétique dont fait partie l’Arménie et sa capitale, Erevan, la terreur stalinienne fait des ravages et Ian Manook le détaille très bien.

L’oiseau bleu d’Erzeroum aura-t-il réussi à réunir ces deux sœurs séparées brusquement alors qu’elles étaient encore à Alep ? Pour savoir et vivre intensément comme je l’ai vécu dans ce roman historique et familial, il faut lire L’oiseau bleu d’Erzeroum.


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Yeruldelgger

Un polar se déroulant dans la Mongolie d'aujourd'hui : l'idée n'est pas banale et s'avère assez intéressante, voire pertinente. On nous dépeint un peuple abruti par un demi-siècle de déculturation communiste, coincé entre une capitale décatie et la steppe infinie, entre les villas des nouveaux riches et les grands ensembles soviétiques, entre les immeubles d'affaires et les palais staliniens, entre les oligarques russes et les conglomérats chinois, mais aussi entre les touristes allemands et les commerciaux coréens...

Le dépaysement est garanti, mais ne nous voilons pas la face : il s'agit d'un polar occidental transposé en Mongolie. D'ailleurs l'auteur n'en est aucunement dupe et assume pleinement, piochant à parts égales dans la noirceur des polars scandinaves et le côté action movie des séries policières américaines. le personnage principal bigger than life (trop d'ailleurs ^^) incarne ainsi successivement Colombo, Mannix, Kojak, Dirty Harry, Paul Kersey, Rick Hunter, Cordell Walker, Robert Goren, Horatio Caine… Et c'est toujours un bonheur quand il nous fait en clin d'oeil « je sais que tu sais » en se moquant de tel ou tel personnage et des stéréotypes qu'il véhicule…



Yeruldelgger Khaltar Guichyguinnnkhen au passé lourd et tragique, commissaire de Police à Oulan-Bator, enquête simultanément sur la découverte d'un cadavre d'enfant dans la steppe et sur l'homicide multiple d'industriels chinois queutards et de leurs putes mongoles. Avec l'aide de sa séduisante adjointe Oyun, de Solongo son amante médecin légiste et de Gantulga l'enfant des rues, il va découvrir que les deux enquêtes sont liés entre elles, et à celle de l'assassinat de sa fille cadette plusieurs années plus tôt, et en remontant la piste des milieux néo-nazis de Mongolie va tomber sur une conspiration des familles avec un supervilain jamesbondien, version ultralibérale…

J'ai apprécié, j'ai même bien aimé pendant pas mal de pages… Las, dans comme les séries américaines ça finit en jump the shark… (ça et les quasi placements publicitaires sur la boisson, la bouffe, les véhicules et les imachin : tout le monde semble posséder un imac, un ipad et iphone… ouais on croit vachement hein ! ^^)

https://fr.wikipedia.org/wiki/Jumping_the_shark

Trop de cliffhangers, trop de twists, essentiellement à base de viols et de meurtres ultraviolents sur fond de corruption généralisée (Oh My God SPOILER), et passé un cap l'équilibre de l'ensemble s'est rompu et la magie du truc s'est envolée… Dommage, cela a failli me réconcilier définitivement avec le genre policier avec lequel je m'étais fâché (pour cause d'overdose de séries policières américaines toutes formatées voire pompées les unes sur les autres), et avec 150 pages de moins et 2 ou 3 changements cela parfaitement pu y parvenir. Par contre ça ferait un super film, et j'imagine déjà par avance le casting deluxe auquel on pourrait avoir droit… oui mais non, on est en France avec des élites et des preneurs de décisions à la con donc c'est mort ! (« oui vous comprenez, la ménagère de moins de 50 ans et le public blanc et chrétien ne pas s'identifier à des personnages aux yeux bridés ») Putain, VDM !





Challenge Pavés 2015-2016
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A Islande !

Cette fois-ci, Ian Manook n’a pas bâti une histoire policière comme avec Yeruldelgger, Les temps sauvages et La mort nomade, thrillers qui se déroulent en Mongolie. Il n’a pas non plus parlé du génocide arménien comme il l’a fait avec L’oiseau bleu d’Erzeroum, l’histoire de ses grands-parents, mais il m’a ramené en Islande comme dans Heimaey, thriller qui m’a motivé pour découvrir encore un autre genre littéraire démontrant tout le talent de cet écrivain.

Avec À Islande !, celui qui se nomme Patrick Manoukian confirme sa parfaite connaissance de cette île à cheval sur deux plaques tectoniques et c’est, pour moi, une nouvelle découverte complétée par le monde de la pêche à la morue.

C’est en pleine campagne de cette pêche, en 1904, sur un bateau, une goélette partie de Paimpol, que tout débute. Elle fait voile à Islande, comme on disait à l’époque.

S’inspirant de faits réels, Ian Manook fait vivre ces pêcheurs embarqués sur le Catherine. Leurs conditions de vie sont effroyables. L’hygiène à bord n’existe pas. Ils doivent travailler dur, aller au-delà de leurs forces pour gagner une misère avec le risque du naufrage, de la blessure grave ou de l’épidémie à bord.

Ian Manook utilise le vocabulaire des pêcheurs et son récit est rythmé, prenant. Je fais connaissance avec Corentin Lequéré qui a déjà dix campagnes à Islande et qui connaît bien la pêche et la navigation. Il devient vite un personnage essentiel. Il a pris en charge Kerano, blessé et fiévreux, que le capitaine ne ménage pas. Instituteur en Bretagne, il avait été conquis par Pierre Loti et son Pêcheur d’Islande, « lui qui n’a jamais navigué dans ces eaux. »

Quand la tempête fait rage et que la température descend à moins quinze degrés, il y a une trentaine d’équipages sur la zone et le risque d’abordage est réel. Tout au long de son récit, l’auteur m’apprend quantité d’informations comme cette tempête du 6 avril 1901 qui a vu quatorze goélettes mises à mal dont huit ont coulé corps et bien pour un total de 117 disparus laissant, à Paimpol, 45 veuves et 67 orphelins.

Finalement, le Catherine se fracasse sur le rivage, près de Fáskrúdsfjördur qu’on appelle aussi Búdir. Là, j’apprends comment les locaux organisent le sauvetage des hommes et se rétribuent en récupérant le maximum de choses du bateau.

Au moment où tout cela se passe, un certain Camille Pelletan, homme de lettres, ami de Verlaine et de Rimbaud, s’occupe de laïciser la marine française. Les œuvres religieuses en place pour s’occuper des marins doivent être remplacées par du personnel laïc. Or, voici Marie Brouet qui, par un hasard que je vous laisse découvrir, se retrouve à Búdir pour seconder le Docteur Gunnarsson, directeur du nouvel hôpital. Les sœurs Elisabeth et Justine, obligées de s’effacer devant cette nouvelle organisation acceptent mal ce qui se passe mais l’histoire développée par Ian Manook révèle encore bien des surprises.

C’est donc à Búdir que se retrouvent Lequéré et Kerano. Ils font connaissance avec Eilin Arthurdottir, institutrice au village et avec son père, Arthur. Ma lecture, comme dans Heimaey, me fait découvrir l’Islande et sa géologie unique, ses bains d’eau sulfurée et ses tremblements de terre avec un volcanisme toujours actif. Entre la découverte des lieux et les échos sur les conditions de vie des marins-pêcheurs, les occasions de trembler, d’admirer, de s’indigner aussi ne manquent pas.

Quand L’Hermine fait escale devant Búdir, elle est en quarantaine à cause d’une épidémie. La typhoïde sévit mais Marie et le Docteur Gunnarsson n’hésitent pas à monter à bord pour constater que le poste d’équipage est un cloaque glauque et visqueux où se mêlent les odeurs de morue et de merde. Les hommes font leurs besoins sur le pont et personne ne nettoie. Les armateurs se moquent de tout ça, ne pensant qu’au profit. De plus, l’alcool fait des ravages car une goélette n’embarque que quatre litres d’eau par jour pour tout l’équipage. Par contre, le vin, le cidre et l’eau de vie abondent…

Ces morues que l’on pêchait au large des côtes bretonnes au XVe siècle, aiment l’eau froide. À cause du réchauffement climatique, elles cherchent les hauts fonds islandais. L’église catholique imposant de nombreuses périodes sans viande, la demande en poisson était importante et nous savons qu’aujourd’hui les problèmes de pêche sont toujours bien réels, surtout que les fonds marins ne sont pas inépuisables.

Avec son talent de conteur que j’adore, Ian Manook mène l’histoire de Marie Brouet, Lequéré, Elisabeth, Eilin, Arthur et Kerano jusqu’au bout donnant même des informations sur la fin de vie de ses principaux personnages dans « Épilogues ».

À Islande ! est un livre captivant, très instructif, témoin d’une époque pas si lointaine à ne pas oublier, foisonnant d’informations très intéressantes et j’ai à nouveau été conquis par Ian Manook. De plus, je connais un peu mieux l’Islande, son histoire et ses habitants sans y être jamais allé…


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Askja

Avec Askja, je suis revenu en Islande grâce à Ian Manook, de son vrai nom : Patrick Manoukian. Après Heimaey dont Askja est une sorte de suite, puis À Islande, me voilà dans le désert de cendres de l’Askja, lancé dans un polar aux incessants rebondissements, aux nombreuses surprises comme Ian Manook sait si bien en réserver pour ravir et passionner ses lecteurs.

Réintégré dans la police après son coup d’éclat à Heimaey, Kornélius Jakobsson, flic hors normes de la criminelle de Reykjavik, se débat avec deux assassinats dont les corps des victimes ont complètement disparu !

Devant le socle du Herðubreið, la reine des montagnes d’Islande, notre héros au physique si impressionnant qu’on le nomme le troll, se retrouve devant un gosse qui manipule un drone. Or, ce dernier a filmé le corps d’une femme nue mais ce corps a disparu. De plus, ce gosse donne une leçon sur les mousses et les lichens à Kornélius qui se retrouve ensuite dans la seule maison de ce désert de lave, celle d’Olaf Eriksson, un ancien marin qui souffre de la maladie d’Alzheimer. Une certaine Nola entre ensuite en scène sans laisser notre héros indifférent.

Comme dans Heimaey, Kornélius travaille avec Botty, une collègue, et Ida, médecin légiste, mais leurs relations sont allées au-delà du simple travail…

C’est justement Botty qui appelle Kornélius depuis Reykjavik pour une autre disparition. Cela s’est passé dans la chambre magmatique vide du Thrinukagigur, un cône volcanique d’une centaine de mètres de haut à peine. Dans l’intérieur de ce volcan, véritable curiosité unique au monde, tout au fond, là où les touristes descendent, on a découvert une culotte et des taches de sang mais, comme pour le précédent cas, pas de corps !

Ainsi, Askja est bien lancé. Ian Manook excelle à me faire découvrir quantité de curiosités naturelles, de trésors qui ne manquent pas d’attirer beaucoup de monde. Au fil des pérégrinations de Kornélius qui a maintenant affaire à un sniper s’acharnant justement à effrayer les visiteurs sans jamais faire de victime, je découvre encore beaucoup de sites remarquables, déclenchant une forte envie d’aller découvrir tout cela sur place.

Kornélius Jakobsson, en plus de Botty et Ida, est régulièrement assisté de deux collègues : Komsi et Spinoza. Ce sont bien sûr des sobriquets car le premier ne peut pas faire une phrase sans y glisser « comme si » et le second ne cesse de philosopher. Malgré tout, leur rôle n’est pas négligeable et leurs interventions souvent empreintes d’humour.

Petit à petit, tout se complique et il faut, comme dans tout bon polar, aller au bout du récit pour que tout se dénoue et s’explique. L’auteur ajoute même un épilogue réussissant à m’étonner encore.

Difficile d’en dire davantage sans divulgâcher ce second polar islandais qui m’a régalé après le triptyque consacré à Yeruldelgger, autre flic hors normes, en Mongolie : Yeruldelgger, Les temps sauvages et La mort nomade. Dans un registre vraiment différent, ce même auteur m’avait emporté dans la terrible histoire de sa famille et du génocide arménien avec L’oiseau bleu d’Erzeroum.

Au cours de ce nouveau polar, Askja, Ian Manook fait intervenir la presse, les hauts responsables de la police et de la justice tout en utilisant remarquablement les applications des nouvelles technologies. C’est aussi bien documenté sur le plan touristique qu’au niveau des armes utilisées.

Je me suis encore attaché à ce personnage unique qu’est Kornélius Jakobsson, rendu très humain par ses qualités et ses défauts mais aussi pour son histoire familiale assez émouvante.

Émotions, érotisme, surprises, frayeurs, peur panique devant le peu de poids que représente une vie humaine, Askja m’a encore régalé jusqu’au bout.

Ian Manook, j’en demande encore !


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Yeruldelgger

Pour mon premier polar se passant en Mongolie, j’ai été conquis et je remercie Vincent et Élodie pour m’avoir conseillé ce livre !



Ian Manook, pseudo bien choisi par Patrick Manoukian, m’a embarqué sur les pas d’un commissaire de police peu ordinaire, au nom unique, Yeruldelgger, qui donne son titre à ce premier roman suivi par Les Temps sauvages et La mort nomade. De rebondissement en rebondissement, le vécu de cet homme m’a intrigué, passionné, ému, attristé, enthousiasmé et je n’avais qu’une hâte : arriver au bout de l’histoire.

Or, comme je l’ai dit, ce n’est pas fini ! Il y a une suite que l’éditeur se permet d’annoncer en publiant, en bonus, les premières pages… Franchement, je n’avais pas besoin de ça pour alimenter mon impatience !

En attendant cette prochaine lecture, j’ai donc suivi Yeruldelgger à Oulan-Bator, capitale mongole, un homme intègre aux prises avec les pires bassesses dont l’espèce humaine est capable. La corruption, la torture, l’esclavage, le meurtre, le viol, la nostalgie du nazisme, la folie des pilotes de quads, rien n’est laissé au hasard, les liens familiaux ne comptant même pas.

Les intérêts chinois, les appétits coréens, le désir de revanche des Mongols après l’asservissement soviétique, tout cela s’ajoute à l’exploitation des terres rares, ces fameux minerais devenus indispensables pour nos outils de communication, nos batteries que nous croyons respectueuses de l’écologie.

Au fil de ma lecture, j’ai été absolument estomaqué par la connaissance du terrain et des traditions mongoles dont fait preuve l’auteur. Paysages, recettes de cuisine, superstitions, traditions, c’est complet ! Il m’a même embarqué sur les voies du chamanisme, du pouvoir des esprits, du rôle des moines et de leurs techniques de combat, de maîtrise de soi pour venir à bout des plus terribles dangers, des plus coriaces adversaires.

J’ai été conquis non seulement par Yeruldelgger mais aussi par Oyun, jeune policière au courage extraordinaire, par Solongo, médecin-légiste efficace qui aime Yeruldelgger et l’accueille chez elle, dans sa yourte. Je n’oublie pas Gantulga, un gosse aux ressources incroyables plus Billy, jeune flic donnant un coup de main précieux.

Puisqu’il faut bien parler des corrompus, de ceux qui ne reculent devant rien pour assouvir leur volonté de puissance, leur désir jamais assouvi de richesse, leur soif d’alcool et d’émotions fortes sur leurs quads au mépris de la sécurité des populations. Il y a surtout Erdenbat, le beau-père de Yeruldelgger. C’est d’ailleurs son devenir qui hante le lecteur que je suis, lecteur qui brûle du désir de connaître la suite… La police se retrouve au cœur du cyclone puisque celui qui se fait appeler Mickey, capitaine, supérieur de Yeruldelgger, dirige les services de la capitale et se dispute la palme avec un certain Chuluum qui cache bien son jeu.

Toute l’histoire a débuté avec la découverte du cadavre d’une fillette européenne enterrée vivante avec son tricycle et dont le corps a été découvert par des nomades. À cela s’ajoute l’exécution de trois Chinois et de deux jeunes prostituées dans d’atroces circonstances, plus la mort bizarre de Kushi, la plus jeune des filles de Yeruldelgger, cinq ans auparavant. Enfin, l’état psychique alarmant de Saraa, la fille aînée du héros pose de gros problèmes…



Cela fait beaucoup mais l’auteur mène remarquablement toute l’histoire, dépayse complètement son lecteur pour un premier roman policier superbement réussi. Yeruldelgger est, pour moi, une découverte un peu tardive mais voilà un polar qui n’a rien à envier aux maîtres du genre, scandinaves ou autres…




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Krummavísur

L'auteur nous embarque dans une histoire totalement passionnante, qui se déroule en Islande. Il nous immerge, avec une grande dextérité, dans ce monde glaçant ,frissonnant. Habillez vous chaudement, et laissez vous embarquer dans cet univers hors norme, avec des personnes hauts couleur.

Trois corps sont découverts, emprisonnés dans la glace , un mystère qui sont-ils, comment ont- 'il pu se retrouver ainsi Un trouvaille du pur hasard, le réchauffement climatique qui entraîne la fonte des glaces , les sont fait ressurgir .Dans un deuxième temps, la découverte de la jeune Annicka , âgée de 15 ans ,qui a ému le pays à bord d'un chalutier en fuite, quel lien si lien il y a entre ces deux affaires ,

Le dégel permet de découvrir une ancienne base nucléaire américaine, que personne ne connaissait l'existence La vérité refait surface, et il n'est jamais bon de remuer un tel passé. L'auteur nous plonge dans un monde nauséabond, du milieu politique, un monde de manipulations , un monde de corruption. Une histoire qui nous mène du Groenland et des États-Unis,  Cette double enquête est confié à Korneluis Jakobsson , un homme qui vaut mieux éviter , son surnom est « le pire meilleur flic » Cette affaire est un véritable casse tête, mais rien ne l'arrêtera, il fonce, rien ne lui fait peur, même en mettant un danger sa personne et sa vie privé ?

Arrivera t'-il à mener à bien cette affaire ? Il utilise les bons mots, pour définir le monde sans scrupule de la politique Une histoire à multiples rebondissements, une intrigue et un suspens passionnants La plume est fluide, subtile entraînant une lecture addictive

Un grand cru de Ian Manook.

Livre reçu dans le cadre Masse Critique Privilège, un grand merci a l'équipe babelio et aux Editions Flammarion
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Heimaey

Ian Manook (Patrick Manoukian) m’avait embarqué en Mongolie avec la fameuse trilogie (Yeruldelgger, Les Temps sauvages et La mort nomade) puis il m’a beaucoup ému et bouleversé avec L’oiseau bleu d’Erzeroum rappelant le génocide arménien mais j’ignorais qu’il connaissait aussi bien l’Islande.

En fait, cet écrivain de talent a beaucoup bourlingué de par le monde et ses écrits régalent ses lecteurs car il possède un art consommé du polar, du thriller.

Heimaey m’a donc fait découvrir l’Islande et donné très envie d’y aller. Comme je venais de lire L’Aigle de sang de Marc Voltenauer et que l’essentiel se passait sur l’île de Gotland, en Suède, je suis resté dans des températures assez frisquettes, même en plein été. Par contre, j’en ai pris plein la vue avec ces paysages à couper le souffle, ce volcanisme en perpétuelle évolution créant des curiosités naturelles stupéfiantes… rien à voir avec le trafic de coke qui sous-tend l’intrigue du livre…

Tout commence par un prologue aux États-Unis avec deux hommes semblant amis. Pourtant, l’un des deux réussit à éliminer l’autre dans un crash d’hélicoptère spectaculaire. Bien plus tard, je comprendrai pourquoi cette scène ouvre le roman.

Sans délai, je passe au voyage d’un père, Soulniz, et de sa fille, Beckie (Rebecca). Il a préparé pour elle le même périple effectué en Islande, quarante ans plus tôt, avec des amis, un peu à l’aventure. Là, tout est prévu, bien organisé, locations réservées.

L’autre personnage essentiel est Kornélius Jakobsson, inspecteur de police qui chante dans une chorale de quartier. Il n’a pas son pareil pour entonner a capella le krummavisur. Hélas, comme beaucoup d’Islandais, il y a quelques années, il a subi une catastrophe financière qui l’oblige à fréquenter des gens peu recommandables, comme Simonis, ce Lituanien, trafiquant de drogue.

Je passe sur la découverte d’un cadavre dans les solfatares de Seltún alors que Ian Manook m’entraîne au large de Grindavík, à bord d’un bateau de pêche, le Loki, accosté par un autre. Arnald, frère de Galdur que je ne vais pas tarder à connaître, est à bord et ça ne va pas bien se terminer.

Les chapitres s’enchaînent à un rythme soutenu. L’auteur intitule chacun du lieu à va se dérouler l’action et, comme à son habitude, gratifie son lecteur, en sous-titre, des derniers mots de ce même chapitre. Une carte de l’Islande figure juste après le prologue et je m’y suis référé souvent pour suivre Soulniz et sa fille, rejoints par Kornélius, mais aussi par Ida (légiste), Botty (jeune inspectrice), collègue de Kornélius, et par d’autres encore comme Galdur et Anita, la fille au nez rouge.

Deux personnages dialoguent en face de Vestmannaeyjar, les îles Vestmann dont fait partie Heimaey, la seule à être habitée. Ils étaient avec les jeunes travaillant bénévolement pour dégager une partie de l’île de Heimaey engloutie par une éruption volcanique. Ils aimaient une fille, Abbie, qui s’est tuée cette année-là, en 1973. Chaque année, le 13 août, ils lui rendent hommage mais voilà qu’ils ont appris qu’un des leurs, à l’époque, revient avec sa fille, faire le même voyage devant se terminer à Heimaey. L’occasion de se venger est trop belle car ils ne pardonnent pas à Soulniz d’avoir, peut-être, causé la mort d’Abbie dont ils étaient tous amoureux.

J’ai donc suivi ce périple islandais jalonné de mauvaises surprises, de messages mystérieux, la tension montant régulièrement. Malgré cette angoisse me poussant à tourner les pages au plus vite, j’ai pris le temps de savourer les excellentes descriptions de cette Islande où la météo change très souvent et où la nature révèle des merveilles.

Régulièrement, Soulniz, Beckie, Kornélius et d’autres se sont baignés tout nus dans des eaux sulfureuses très chaudes ou bien froides. C’est bon pour la santé et ça redonne le moral, paraît-il !

De Reykjavik à Heimaey, j’ai découvert les solfatares de Gunnuhver, Olafsvík où Galdur et Beckie s’apprécient beaucoup avant de mettre le cap vers le nord de l’île : Hvítserkur où une plaque de basalte ressemble à un animal préhistorique, puis Laugarbakki et Húsavík où débarqua Garðar Svavarsson, premier viking venu de Suède en 870.

De déceptions en coups de théâtre, d’espoirs les plus fous aux moments les plus sombres, l’aventure islandaise de Soulniz et sa fille se termine très mal pour certains. Dans ce thriller, j’ai beaucoup aimé le personnage de Kornélius au rôle essentiel jusqu’au final à rebondissements sur la petite île de Heimaey, tout près de Landeyjahöjn et d’une crique aux corbeaux, oiseaux à ne pas négliger.

Après avoir lu Heimaey, je n’ai qu’une envie, retrouver Ian Manook dans son autre polar islandais, Askja puis dans son tout dernier, À Islande !, un roman social inspiré de faits réels.




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Krummavísur

Le Krummavísur, cette complainte du corbeau affamé que chante Kornelius Jakobsson, plane sur ce nouveau polar islandais signé Ian Manook. Ce chant et la présence des corbeaux étaient déjà évoqués dans Heimaey.

Je retrouve donc ces terres froides et volcaniques situées entre le Groenland et le Danemark. Si le Groenland a obtenu une autonomie renforcée, sa capitale, méconnue, se nomme Nuuk. Kornelius y passera… Les États-Unis avaient creusé la glace du Groenland, « Iceworm », pour aménager une base secrète destinée à contenir le péril soviétique, base que le réchauffement climatique a révélée.

Voilà pour la géopolitique qui sous-tend l’intrigue de ce thriller venant après Heimaey et Askja, sans oublier À Islande, consacré aux pêcheurs bretons. Après avoir créé Yeruldelgger (Les temps sauvages et La mort nomade) sur les terres mongoles, Ian Manook a donné vie à un autre flic hors normes : Kornelius Jakobsson. Comme pour son alter ego asiatique, je suis vite intéressé, captivé par cet homme qui se joue des convenances, des principes, des autorités figées dans leurs routines et les compromissions, pour faire éclater la vérité, abattre l’injustice.

Le corbeau, le piolet et les taches de sang qui ornent la couverture du livre, évoquent bien le principal d’une intrigue qui paraît souvent compliquée, voire tarabiscotée. Pourtant, l’essentiel n’est pas là.

Pour me laisser porter par l’écriture imagée, sensible, non dénuée d’humour de Patrick Manoukian (Ian Manook), je n’ai pas tenté à tout prix de décrypter toutes les révélations politiques du roman pour m’attacher aux femmes et aux hommes impliqués dans l’histoire.

D’abord, cela débute très fort. Dans ce petit avion qui, en 1995, survole plus grand glacier d’Islande, le Vatnajökul, en pleine tempête, le stress est à son maximum. C’est pour ça que j’adore lire Ian Manook ! Ils sont deux à bord, avec le pilote, car son passager porte une mallette, une fameuse mallette dont on reparlera souvent.

Des années plus tard, de découvertes en événements dramatiques, se met en place toute l’histoire, récit basé sur le réel. Avec l’Islande, cette île à la fois captivante, envoûtante et dangereuse, je suis gâté. De Reykjavik à Akureyri, je passe par la lagune glaciaire de Jökulsárlón, le cratère de Hrossaborg, sans oublier le volcan Herðubreið et bien d’autres lieux extraordinaires.

Alors qu’il n’est plus flic, Kornelius se retrouve au cœur d’une histoire folle qui lui permet de faire parler son expérience et son savoir-faire. S’il retrouve des collègues, c’est le jeune Ari Eiriksson qui se met rapidement en évidence et tape sur les nerfs de Kornelius avec les proverbes de son grand-père qu’il adapte à toutes les situations. Il faut dire que son aïeul en a sept-cent trente-quatre à son palmarès, de quoi voir venir !

Bien sûr, impossible de passer sous silence l’action extraordinaire de l’inspectrice Botty Sigmarsdóttir qui intervient depuis l’hélicoptère de la Viking Squad, les forces spéciales islandaises. Avec un courage exemplaire, elle réussit à neutraliser deux criminels qui, sur un chalutier, emmènent le corps sans vie de la jeune Anika.

Ça y est ! Tous les éléments commencent à s’assembler dans ce qui fait penser à un vrai puzzle. Heureusement, tout est passionnant, haletant, dépaysant et… instructif.

Il ne manque plus que les politiciens corrompus, un avocat véreux, la CIA et les rencontres étonnantes, parfois dangereuses qui jalonnent le parcours de Kornelius. Ian Manook maîtrise bien une écriture qui peut passer du percutant très animé à de savoureuses descriptions. L’auteur sait si bien donner vie à l’Islande qu’il excite ma curiosité comme il l’excite souvent en débutant certains chapitres de manière très énigmatique. Impossible de résister. Il faut aller plus loin, surtout que, comme d’habitude, il intitule chaque chapitre avec les derniers mots de celui-ci.

Au-delà de l’enquête policière souvent chaotique, de remises en question, je me régale avec les pauses salutaires, la gastronomie locale et la complicité retrouvée entre Kornelius et Ida, la légiste, et l’inspecteur Komsi. J’ajoute que celui que l’auteur qualifie souvent de troll, s’offre deux excursions nécessaires à son enquête : au Groenland et au Danemark.

Ian Manook m’a donc offert un nouveau polar très animé, plein de surprises, d’actions, de rebondissements, de violence mais aussi d’amour, sans oublier les pauses salvatrices dans les fameux hot spots.

Je remercie Babelio et les éditions Flammarion qui m’ont permis de poursuivre l’aventure aux côtés d’un auteur qui me régale à chaque fois en m’emmenant loin. Je n’oublie pas Ravage (Canada) et surtout L’oiseau bleu d’Erzeroum et Le chant d’Haïganouch, saga familiale sur le génocide du peuple arménien.


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Aysuun

Plonger dans un nouveau roman signé Yan Manook est toujours un vrai régal et Aysuun ne déroge pas à la règle, en ce qui me concerne. Une fois de plus, l’auteur que j’avais découvert avec Yeruldelgger, m’a emmené loin, dans les steppes d’Asie faisant partie de l’ex-Urss.

Nous sommes en 2023 et c’est une très vieille femme qui raconte. C’est Aysuun. Elle a 106 ans et toute sa tête pour raconter sa légende à un étudiant qu’elle nomme petit frère, comme c’est la coutume chez les Touvans, son peuple, dont elle va nous détailler de nombreuses coutumes et traditions au cours du récit d’une vengeance extraordinaire.

Fidèle à son habitude, Ian Manook, intitule chaque chapitre avec les derniers mots de celui-ci. C’est amusant et souvent déroutant. Sans délai, il m’aspire, par l’intermédiaire de son héroïne, dans une histoire folle, pleine de rebondissements, de surprises et de coups de théâtre.

Aysuun a 13 ans lorsque le drame survient, drame qui va pulvériser sa famille et la marquer à jamais. Comme tous les nomades de la région, ils vivent dans une yourte, élèvent quelques chèvres et respectent viscéralement la nature, même s’il faut prélever de quoi se nourrir, toujours avec le plus grand respect.

Le pouvoir communiste tente d’éradiquer le nomadisme. Pour cela, tous les moyens sont bons, même les plus atroces comme violer, tuer, avilir.

Vingt ans plus tard, Mongols et Touvans sont toujours oppressés par l’empire soviétique, même après la disparition de Staline. Aysuun est devenue une excellente cavalière. Oligbay, fille des steppes est son amie et elles vivent dans le district militaire de Transbaïkalie. Je ne le répèterai jamais assez mais qu’elles sont belles les descriptions de la steppe autrefois ! Ian Manook sait faire vivre faune et flore de manière remarquable, faisant prendre conscience, une fois de plus, si s’est nécessaire, combien les humains se croyant évolués ont tout saccagé.

Le commandant Bolchakov dirigeait le secteur mais voilà qu’arrive un colonel, nommé Kariakine. Il vient suppléer Bolchakov et veut tout réorganiser. Tellement imbu de sa personne, son mépris n’a d’équivalent que sa cruauté envers ceux qui sont censés le servir. Ce dénommé Kariakine, Aysuun l’a reconnu. Lorsque celui-ci décide de parader sur Tara, son Akhal-Teke, une des plus anciennes races de chevaux du monde, l’histoire s’emballe… et va me captiver jusqu’au bout.

Au cœur des légendes des Touvans, au plus près des pratiques chamaniques, tout devient vivant. Même le menu de Kariakine est détaillé avant de découvrir ce que mangent Aysuun et ses amis, au fil de l’histoire. Traditions, superstitions côtoient l’évidence. Tout cela agrémenté des noms du terroir que l’auteur ne manque pas de traduire, d’expliquer pour faciliter la compréhension.

Dans cette véritable ode à la nature, à la vie sauvage, il faut souligner l’importance des chevaux, mais aussi des rennes, des loups, des ours et surtout d’un aigle.

Avec ça, l’histoire est palpitante, jubilatoire par moments et même érotique grâce aux amours d’Aysuun et Tumur. Ah ! Faire l’amour sous un ciel étoilé au cœur de la steppe ! Inégalé !

Aysuun réserve donc d’agréables séquences qui agrémentent de terribles moments, de surprises incroyables, jusqu’à la dernière ligne. Une fois de plus, Ian Manook (Patrick Manoukian) m’a conquis et je sais que je ne raterai pas son prochain roman.


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Le Chant d'Haïganouch

Une petite semaine que j'ai terminé ce livre et l'émotion m'étreint encore.



Tout d'abord, je tiens à remercier ma Sandrinette (HundredDreams) de m'avoir accompagnée pour ce voyage dans le passé.

Celui de l'auteur, mais aussi un peu le mien.



À la fin de L'oiseau bleu d'Erzeroum, nous avions laissé Araxie, Assina (renommée Haïganouch), Agop et Haïgaz à Meudon, rue du Hêtre Pourpre.

Ils ont constitué une communauté, parmi d'autres Arméniens.



Mais voilà qu'Agop cède aux appels des sirènes, du moins de Staline, du PCF et des organisations arméniennes de France.



"Tous les Arméniens du monde sont les bienvenus en URSS. Une République d'Arménie les y attend, fière et indépendante, pour reconstuire leur pays et leur histoire."



Vous je sais pas, mais moi j'ai tiqué direct.

Mais bon, Agop décide d'y aller malgré les objections de sa famille : sa femme, ses amis, ses enfants...

En 1947, il embarque à Marseille...



Le livre est constitué de plusieurs parties, et nous allons donc suivre simultanément : Agop en URSS... Haïganouch (la soeur d'Araxie. Les deux femmes ne savent pas ce qu'est devenue l'autre), et bien entendu, le reste de la famille restée en France.



Pour Agop, je ne vais pas spoiler, mais nul besoin de moi pour imaginer ce qu'il trouve en Arménie Soviétique.

Et encore, mon imagination n'aurait pas suffi pour décrire le régime de Staline et ce qu'il se passe dans cette Arménie Indépendante. Je mets une majuscule, c'est un mot-clé.



Il y fait cependant la rencontre de Zazou, orphelin qui devient son ami et qui lui rappelle le fils qu'il a laissé en France, bien qu'il soit plus âgé.



Pour Haïganouch, nous la retrouvons mariée, avec un fils. L'essentiel du reste de son histoire se passe en Sibérie.



Concernant la famille, ils continuent à vivre en attendant le retour de Agop.

Araxie est une excellente cuisinière, et m'a rappelé ma chère tante Anna, qui préparait tous ces plats, sans parler du fameux turc, qui permet de lire l'avenir dans le marc.



La chaleur et l'affection qui lie tous ces gens m'a souvent fait monter les larmes aux yeux.

J'ai connu tout ça quand j'étais gamine et puis une fois plus grande, je suis bêtement passée à autre chose.



On s'attache aux personnages, même à certains de ceux qui sont de l'autre côté de la barrière, si l'on peut dire.

La plume de Ian Manook est magnifique.



C'est un excellent récit qui m'a plus d'une fois fait monter des larmes, de joie ou de tristesse.



Cette lecture ne me laisse pas indemne, tout comme celle de L'oiseau bleu d'Erzeroum.



Un seul chapitre m'a semblé long... la politique et moi... mais il était loin d'être inintéressant.

Pardonnez-moi ce retour très édulcoré. Les mots me manquent et j'ai fini par coucher ceux-ci parce que je n'aurai pas mieux.



Je conseille vivement ces deux tomes à tous mes amis, et autres lecteurs qui tomberaient sur ma modeste critique.

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Ravage

Un Ravage, au Canada, c’est ce que l’on constate après le passage des caribous, troupeau immense de cinq mille fantômes en transhumance. Ils piétinent tout sur leur passage. Après, allez retrouver la trace de cet homme, ce Jones que la Gendarmerie royale canadienne tente de rattraper !

Une fois de plus, Ian Manook, que je ne me lasse pas de lire, démontre tout son talent de conteur. Chez ces mêmes éditions Paulsen, il m’avait emmené sur les bateaux des pêcheurs bretons partant À Islande.

Cette fois-ci, il me plonge dans les grands froids des Terres du Nord-Ouest, avec ces trappeurs et ces Loucheux, un peuple autochtone obligé de s’adapter à ces envahisseurs attirés par l’or puis par le commerce des fourrures.

Ravage n’est donc pas un polar comme Ian Manook sait si bien conduire mais s’en apparente par certains côtés avec cette chasse à l’homme trépidante par des températures de moins cinquante degrés. Le blizzard, la tempête, le brouillard et cette neige qui recouvre tout, rien n’est épargné à ces hommes, ces mushers qui savent maîtriser leurs chiens de traîneau malgré les nombreux obstacles qui brisent leur course.

D’ailleurs, dès le prologue, Ian Manook me met au parfum avec ce traîneau tiré par sept chiens. Il transporte Billy jusqu’à l’hôpital d’Aklavik, car cet homme est gravement blessé.

Ravage est lancé, bien lancé à partir de ce mercredi 23 décembre 1931. Je suis tenu en haleine jusqu’au 17 février 1932 et je vais croiser, entre autres, Linda Bauwen, Martha Walker, Wright, Claudel, Walker, Söderlund, Billy et McCoy. L’auteur a la très bonne idée de nous révéler la suite de leur vie après le dénouement.

Pour savoir pourquoi le mari de Linda Bauwen ne figure pas dans cet épilogue, il faut plonger dans Ravage, une histoire inspirée de faits réels, histoire fort bien documentée qui m’a passionné jusqu’au bout.

Au passage, grâce au Docteur Söderlund, Ian Manook fait vivre la faune et la flore se développant dans ces territoires paraissant désertiques. Il ajoute les péripéties aériennes de Wright plusieurs fois en conflit avec l’inspecteur Walker qui mène la chasse à l’homme. Comme ces deux hommes ont combattu durant la Première guerre mondiale, l’un dans les airs, l’autre dans les tranchées, leurs échanges sont animés et instructifs.

Ravage regorge de bien d’autres épisodes surprenants, violents parfois et surtout étonnants avec ce Jones qui défie toute logique et surprend par sa résistance et son inventivité. Alors, faut-il aller jusqu’au bout, mener à son terme une poursuite vaine et stupide comme en débattent Walker et Wright, deux hommes aux conceptions diamétralement opposées mais qui surprennent.

Une fois de plus, Ian Manook a réussi un ouvrage magnifique de suspense flirtant entre réalité et imaginaire : un régal de plus avec cet auteur !


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Le Chant d'Haïganouch

J’ai retrouvé Ian Manook avec grand plaisir dans la suite de L’oiseau bleu d’Erzeroum : Le chant d’Haïganouch, un hymne familial au peuple arménien ainsi qu’une mise en lumière des immenses souffrances qui lui ont été imposées au cours du XXe siècle.

L’ensemble de ce deuxième opus s’étale de 1947 à 1960.

Rue du Hêtre-Pourpre, à Meudon, Agop et Haïgaz ne sont pas d’accord. Le premier est prêt à partir pour l’URSS car il croit aux promesses de Staline assurant que les Arméniens qui rentreront à Erevan seront bien reçus et pourront poursuivre leur vie au pays. Le second tente de décourager son ami mais n’y parvient pas.

Malgré toutes les réticences de sa famille, Agop, personnage fougueux et déterminé, embarque, à 46 ans, sur le paquebot Rossia, un bateau prévu pour trois cent cinquante passagers et sur lequel on entasse trois mille cinq cents personnes qui vont donc vite déchanter malgré les assurances du Parti Communiste Français.

Reviennent alors les principaux protagonistes de L’oiseau bleu d’Erzeroum, plus d’autres, bien sûr, ce qui fait que j’ai un peu de mal à m’y retrouver. 1947 : pendant qu’Agop et tous les Arméniens de France voient leurs bagages pillés, rencontrent d’autres Arméniens venus d’Égypte ou du Liban, tous logés à la même enseigne, c’est en Sibérie que Ian Manook m’entraîne, à Koultouk.

C’est là que continue de sévir l’âme damnée du roman, le camarade Anikine, tortionnaire d’Haïganouch qui est aveugle et prouve sa virtuosité au piano. Pliouchkine, son mari, est exécuté par l’homme de Beria et Haïganouch se retrouve seule avec Assadour, son fils.

Les atrocités ne font que commencer ou plutôt se poursuivent avant de monter de plusieurs crans avec les déportations, le goulag, les sévices, le froid, le gel, les exécutions sommaires dont ne survivent que les plus forts ou les plus chanceux.

Ian Manook met bien en valeur toute la solidarité entre les Arméniens, même si subsiste un malentendu entre ceux qui vivaient déjà sur place et ceux qui se sont laissés berner pour rentrer au pays.

Si les souffrances, les vengeances, les viols, les crimes reviennent souvent, Ian Manook réussit tout de même à ménager quelques moments de douceur, d’amour, d’érotisme même dans quelque isba bien cachée au fond des bois.

Se révèle enfin Le chant d’Haïganouch, ce poème mettant en avant le fameux oiseau bleu, texte mis en musique par Zazou. Il l’avait appris à Erevan et avoue qu’il a été écrit par Haïganouch Tertchounian : « ce texte raconte très exactement l’histoire d’Araxie, de sa petite sœur Haïganouch et d’Assina, qui aujourd’hui s’appelle Haïganouch aussi. »

Heureusement, Staline meurt le 5 mars 1953. Si le peuple défile trois jours durant devant son catafalque, mille cinq cents personnes sont étouffées ou piétinées au cours de cet hommage posthume. Cette disparition ne signifie pas la fin du calvaire de millions de prisonniers, de travailleurs forcés du goulag car d’autres contraintes seront vite imaginées pour s’acharner encore sur eux.

Si je ne cite que quelques éléments révélateurs de cette saga, il faut vraiment lire Le chant d’Haïganouch pour s’imprégner de cette époque pas si lointaine et ne pas oublier ces montagnes de douleurs, ces millions de vies abrégées sans vergogne sur ordre de politiques bien au chaud dans leur datcha.

J’ajoute qu’il faut aussi apprendre le rôle plus qu’ambigu de Mitterrand, alors ministre des Anciens Combattants et des Victimes de guerre en 1947. Son marchandage avec le pouvoir soviétique pour récupérer les Français prisonniers des Allemands et laisser rentrer les nombreux Russes aussi prisonniers des Allemands, s’est fait au détriment des Arméniens. Résultat : « en 1949, Staline a fait déporter vers la Sibérie quarante mille Arméniens dont une très grande partie des rapatriés de 1947. »

Au travers de l’histoire romancée de sa famille, Ian Manook (Patrick Manoukian) m’a permis de prendre conscience d’un terrible drame trop vite passé sous silence et oublié, noyé dans les suites de la Seconde guerre mondiale. Pour toutes les victimes de cet odieux marchandage, L’oiseau bleu d’Erzeroum et Le chant d’Haïganouch, sont une belle performance littéraire défiant l’oubli et rendant hommage à une communauté au formidable sens de la solidarité et de la fête comme le prouve l’auteur à plusieurs reprises.


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Yeruldelgger, tome 3 : La mort nomade

Yeruldelgger ! Retrouver ce flic mongol sympathique et attachant, sous la plume délicieuse de Ian Manook, a été un vrai plaisir !

Autant j’avais été emballé par le premier opus de la trilogie, intitulé sobrement Yeruldelgger, autant le second, Les temps sauvages, m’avait un peu déçu car trop embrouillé.

Ici, avec La mort nomade, Patrick Manoukian qui signe ses polars Ian Manook, a retrouvé la grande forme, j’ai envie d’écrire la plénitude pour mettre un terme à sa trilogie.

L’âge aidant et assez désabusé par toutes les vicissitudes de la vie, par le nombre de morts jalonnant son parcours aussi, Yeruldelgger s’est retiré seul, dans les steppes mongoles, sous sa yourte.

Pas très loin de lui, quatre artistes dont un Français, Erwan, croquent les paysages quand ils tombent sur le premier cadavre, nu, attaché sur une pierre ronde, le corps désarticulé.

Insensiblement, la pression monte mais l’ami Yeruldelgger s’offre une belle nuit avec Tsetseg, une cavalière qui cherche sa fille, Yuna, disparue. Arrive une autre femme, plus jeune, Odval, elle aussi à cheval, et je comprends bien que c’en est fini de la tranquillité pour notre héros !

On monte vite d’un cran avec quatre cadavres écrabouillés sous une bâche, sur une piste, un peu comme le faisait le fameux Gengis Khan avec les traitres. À partir de là, tout s’enchaîne à un rythme soutenu avec la présence des ninjas, ces chercheurs d’or solitaires qui creusent des puits un peu partout. Mais le plus grave et le plus instructif arrive avec ces multinationales australienne et canadienne qui exploitent le sous-sol des steppes, creusent d’immenses mines à ciel ouvert, font travailler des centaines de mineurs, mettent en place des bordels rapportant gros et faisant le malheur de nombreuses filles chinoises et mongoles.

Avec les luttes politiques, les compromissions, les pots-de-vin, la corruption qui règne au plus haut niveau de l’État, j’ai beaucoup appris sur le saccage organisé d’un pays pour le profit maximum de quelques-uns. Tous ces minéraux, ces terres rares dont nous sommes friands, sont exploités au maximum sans tenir compte des dégâts humains et écologiques irréversibles.

À Oulan-Bator, Solongo, la légiste chère à Yeruldelgger, est toujours là. Elle œuvre avec Bekter et Fifty (Meredith), deux flics, anciens collègues de Yeruldelgger quand, soudain, l’auteur m’emmène à Manhattan, puis à Perth (Australie) et même au Canada. Au Québec, je retrouve un compatriote découvert dans Les temps sauvages : Zarzadjian, qui œuvre pour les services secrets.

La mort nomade est un polar riche en enseignements, captivant par son réalisme et ses descriptions précises non dénuées de poésie, émoustillant avec des scènes de sexe bien troussées. Mais l’auteur va bien plus loin en dénonçant toutes les compromissions, tous les arrangements politiques et commerciaux faits sur le dos des populations avec des conséquences irréversibles pour l’humanité toute entière.

Sans vouloir en dire davantage, je peux ajouter que La mort nomade rôde toujours, que Ian Manook excelle à faire saliver son lecteur en détaillant à plaisir les repas de ses principaux personnages.

Enfin, se terminent ces aventures palpitantes en Mongolie où j’ai découvert tellement de belles traditions à l’époque où les humains savaient vivre en harmonie avec la nature. Maintenant, les cours d’eau sont détournés, les sables du désert de Gobi avancent inexorablement et, je dois abandonner Yeruldelgger à regret…


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L'oiseau bleu d'Erzeroum

Un jour, je suis entrée dans une librairie et mes pas m'ont menée tout droit vers ce livre dont je n'avais jamais entendu parler, pas plus que de son auteur du reste.

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Et puis je vois le bandeau, et le mot Arménie me saute aux yeux. Forcément, je regarde la 4e et j'y apprends que l'héroïne n'est autre que la grand-mère de l'auteur, lequel a couché sur le papier le vécu de son aÏeule, à savoir la sinistre déportation de sa communauté organisée par l'État turc en 1915.

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Tout comme Ian Manook, de son vrai nom Patrick Manoukian, je suis d'origine arménienne, et tout comme sa grand-mère, la mienne a vécu les mêmes événements, les mêmes horreurs, et au même âge.

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Ma grand-mère aussi avait une petite soeur, Anna.

La différence entre les destins relatés, c'est que mon arrière-grand-mère n'a pas été tuée et qu'elles ont été déportées ensemble, contrairement à Araxie et Haïganouch, orphelines.

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Leur père était parti à la guerre depuis 8 mois, comme mon arrière-grand-père et aucun d'entre eux n'en est revenu, tous les hommes et jeunes garçons ayant été massacrés, y compris le petit frère de ma grand-mère.

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La déportation a duré des mois, ponctuée de drames, de maltraitances et d'assassinats en masse, chaque journée étant pire que la précédente.

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Survivre aux coups, à la faim, à la soif, aux insultes, aux viols... le tout sous l'inexorable fournaise... contrairement à l'auteur, je n'ai pas les mots.

Comment décrire l'horreur quand elle a existé, pendant que le reste du monde regardait ailleurs.

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On fait aussi la connaissance d'Haïgaz et de son meilleur ami Agop, engagés dès leurs 14 ans chez les fedaï, les milices d'autodéfense arméniennes qui luttaient contre les bourreaux ottomans.

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La diaspora arménienne n'a pas fait couler beaucoup d'encre, le génocide arménien étant resté longtemps méconnu.

Pour exemple, il n'a été officiellement reconnu par la France que le 16 avril 1984 et si la Turquie reconnaît les massacres, elle évoque une guerre civile en Anatolie mais refuse le terme de génocide.

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Le récit se poursuivant jusqu'aux prémices de la Seconde Guerre mondiale, l'auteur, qui nous propose un livre très complet, s'épanche sur les événements politiques dans divers pays et nous croisons certains personnages clés de l'Histoire.

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Pour exemple, nous rencontrons Adolf Hitler... mais je vous laisse découvrir.

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Que puis-je ajouter pour essayer de restituer mon émotion à la lecture de ces témoignages multiples ?

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J'ignorais beaucoup de choses, ma grand-mère ne m'ayant pas raconté grand-chose.

Les Arméniens sont très pudiques et n'évoquent pas toutes ces années d'insupportables souffrances. Et j'avoue ne pas vraiment avoir posé de questions. Je l'ai regretté quand il était trop tard.

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Je conseille fortement la lecture de L'oiseau bleu d'Erzeroum. Bien sûr, ce n'est pas un texte facile à appréhender, les cent premières pages étant glaçantes, mais bon, c'est L Histoire et l'auteur n'a pas fait dans la surenchère. Il a notamment retiré deux passages où il décrivait comment les tueurs égorgeaient à l'arme blanche jusqu'à mille personnes par jour, sous les ponts, à la demande de son éditeur.

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Mais il n'y a pas que de la souffrance, dans ce livre. Il y est aussi question d'amour, d'amitié, de résilience, de courage.

Et au-delà de l'horreur, c'est un véritable page turner que nous avons entre les mains.

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Ô pays que j'aime et quitte à la fois

Dans ma tête un sabre éteint le soleil

L'exil est une mort à nulle autre pareille

Je t'aime dans le noir, et te quitte malgré moi

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Des scarabées dorés sous les eucalyptus

Ne reste qu'un bâton tombé dans la poussière

Maman est morte, dans la cour, sans prière

À leur rage qu'aurions-nous pu donner de plus ?

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De viols en abattoirs, à manger l'immonde

De haines en offenses, sans pitié ni remords

On nous a chassés loin, on nous a voulus morts

Sous le même ciel que le reste du monde.

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Haïganouch

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Yeruldelgger

Une âme restait autour de la tombe jusqu'à la décomposition du corps. Une autre âme rodait autour de la yourte pendant quarante-neuf jours et une dernière rejoignait le pays des âmes où on vivait comme on avait vécu sur terre. Trois âmes différentes ou une seule âme qui changeait ? Et pourquoi vivre au pays des âmes la même vie qu'ici bas ?

Pourquoi chercher à le savoir ? Ce n'est pas l'espoir d'une autre vie qui doit te faire vivre la tienne ici-bas. C'est l'espoir de cette vie-là que tu dois transformer en promesse de la même vie ailleurs...

P628



Whaooo, bienvenue au pays des symboles chez les chamanes des steppes de Mongolie.... Voyage au pays des âmes en parfaite transition avec " les brumes de l'apparence " de Frédérique DEGHELT :-)...

Roman plein d'insolence entouré de mélèzes

Dans les égouts d'Oulan Bator, plein de gars balèzes

Freud savait 'il chevaucher les chevaux Przewalski ?

Interprétation des rêves après avoir bu l' arkhi !

Cauchemar de l'holocauste, histoire passée de l'occident

Kim Jong-un ou Gengis Khan, tyrannie ici beaucoup plus présent....

IAN MANNOOK nous signe son premier roman

poignant, succulent, éclairant......





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Yeruldelgger, tome 2 : Les temps sauvages

Après avoir découvert avec passion le premier polar consacré à Yeruldelgger, j’étais impatient de me plonger dans la suite des aventures de ce flic mongol aux talents hors du commun.

Avec Les temps sauvages, Ian Manook, de son vrai nom Patrick Manoukian, m’a un peu déçu car je n’ai retrouvé que par moments le souffle du premier livre. Comme d’habitude, il y a beaucoup de cadavres, de morts pour rien ou bien permettant d’éliminer un personnage haïssable mais que l’histoire est compliquée !

Ian Manook a voulu mettre une quantité de choses, d’intrigues, de magouilles, de trafics que ça fait un peu trop. J’avoue volontiers que je me suis perdu par moments, même si l’auteur, habilement, réussit régulièrement à remettre son lecteur sur les bons rails.

Dans Les temps sauvages, ce sont les militaires qui sont au centre de l’histoire avec un système, un trafic très élaboré mêlant un trafic d’enfants dressés pour voler afin d’amasser quantité d’objets pour la revente.

J’ai été surpris quand l’auteur m’a entraîné jusqu’en France, dans le port du Havre, où s’affirme un flic d’origine arménienne, Zarzadjian, aidé d’un journaliste nommé Soulniz. C’est là que j’ai croisé à nouveau l’horrible, le terrible Erdenbat, laissé pour mort à la fin du premier livre. J’étais sûr de le retrouver plus tard et Ian Manook ne m’a pas déçu.

Bien sûr, Yeruldelgger a son équipe habituelle avec celle qu’il aime, Solongo, médecin légiste, et surtout l’inspecteur Oyun qui tombe raide amoureuse de Gourian, un soldat, avec qui elle monte au septième ciel et plus encore. J’ai retrouvé aussi Gantulga parmi les gamins entraînés jusqu’en France parce qu’il voulait protéger le petit Ganshü.

Comme Ian Manook aime le faire, ses héros se retrouvent souvent dans des positions désespérées dont ils se sortent par miracle ou grâce à une ingéniosité époustouflante. Cela fait vraiment le charme de ses polars.

Dès le début, Yeruldelgger tombe dans un traquenard. Il se voit accusé du meurtre de Colette, la prostituée qui l’avait aidé dans le premier livre. Tout est bien ficelé mais notre homme est très fort. Je n’en dis pas plus pour ne pas divulgâcher davantage…

Ian Manook continue à m’épater par sa connaissance de la Mongolie, de ses traditions, de sa culture. Il excelle aussi pour faire saliver son lecteur avec des détails culinaires impressionnants que ce soit à Oulan-Bator ou au Havre. Pascal Manoukian est assurément un fin gastronome !

Malgré les événements dramatiques qui concluent Les temps sauvages et les quelques reproches notés plus haut, je suis impatient d’emboîter à nouveau les pas de Yeruldelgger avec le troisième opus qui lui est consacré : La mort nomade.


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Krummavísur

Si vous voulez voir du pays, vous frotter à d’autres cultures, mieux qu’un guide touristique, lisez Ian Manook. En effet, ce journaliste écrivain n’a pas son pareil pour nous emmener loi, très loin de notre petit confort.

Dans Krummavisur, l’auteur nous plonge dans le feu et la glace de ce pays rude qu’est l’Islande.

Nous retrouvons le flic Kornelius Jakobsson, qui n’est plus flic, mais qui va quand même jouer au flic pour mener l’enquête sur la découverte de corps congelés et d’autres morts mystérieuses.

Lecteur, accroche-toi bien, car, outre le climat rigoureux de l’île, il te faudra affronter moult personnages impliqués dans plusieurs intrigues. Mais l’effort en vaut la chandelle car l’histoire sert d’ouverture sur le monde avec ses politiques corrompus, l’avidité de ses voisins plus gros et le réchauffement de la planète. Et oui, ça ne rigole pas ! Mais tout cela est tempéré par des dialogues vifs et désopilants.

Le début du roman s’ouvre sur la lutte d’un petit avion avec la tempête. Outre le pilote, il transporte un passager : « Ils survolent le Vatnajökull, le plus grand glacier d’Islande ».

Sept ans plus tard, alors que des pans de glace se brisent, voilà que réapparaissent les deux corps congelés des mystérieux voyageurs. Dans le même temps, en pleine mer, la jeune et intrépide inspectrice Botty arraisonne un bateau de pêche qui transporte le corps de la petite Anika.

Kornelius a du pain sur la planche, ou plutôt du « pylsa » sur la planche, ce qui permet un petit détour gastronomique et le lecteur apprendra que la pylsa est ce fameux « hot-dog aux trois viandes. Saucisse d’agneau, de porc, de bœuf, bardées de bacon ; pain vapeur à peine grillé ; ketchup sucré aux pommes ; rémoulade à base de mayonnaise, de cornichons, de carottes et de câpres ; chou rouge émincé mariné au vinaigre ; oignons frits et moutarde brune sucrée. » …et c’est tout ! Ce met emblématique est à la mesure de la vie islandaise et de ses excès.

Dans l’équipe de notre colosse Kornélius, on trouve l’inspectrice Botty qui n’a pas froid aux yeux et le dévoué inspecteur Ari, fidèle dépositaire des sept cent trente-quatre dictons de son grand-père auxquels on ne comprend couic. Un exemple : « Le mouton a peur du loup mais c’est toujours la bergère qui finit par le cuire. ».

Chacun des personnages de ce roman a sa personnalité et ses failles et on les aime pour cela.

Krummavisur, c’est plus qu’un polar à l’intrigue bien ficelée, c’est aussi l’affection particulière et sincère de l’auteur pour l’Islande et ses habitants. Et je ne résiste pas à partager avec vous ce petit bout de paysage :

« Quelques touffes de joncs frissonnent dans le vent. Plus loin, des moutons ronds, clairsemés dans l’herbe verte. On devine les mâles attentifs à leurs cornes torsadées en spirale. Des chevaux à la crinière insolente se chamaillent puis se suivent, au pas, comme des promeneurs. Et surtout, ce qui donne sa perspective et sa dimension à tout ce paysage, tout au fond de la plaine étroite, le glacier. » …je vous laisse méditer !



Je remercie les éditions Flammarion et Masse critique de Babelio pour cette lecture haletante.







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Yeruldelgger

De prime abord, ce roman paie tellement peut de mine qu'on hésiterait à le retourner afin de lire son résumé... Voyez vous-même sa couverture : un auteur inconnu, un personnage "hachuré" de noir, un titre imprononçable dont on ne sait trop à quel genre littéraire il pourrait appartenir...



Bref, à se demander si les gars du marketing avait une dent contre le roman ou s'ils n'étaient pas tout simplement pas partis en vacances ce jour là !



Grave erreur que cela aurait été de passer à côté !! Si à première vue sa couverture ne casse pas 5 pattes à une marmotte, une fois ouvert, ce polar noir est un véritable plaisir à lire.



Une copine de blog, Dominique, l'avait comparé à une yourte mongole : pas terrible de l'extérieur, mais magnifique à l'intérieur. L'image était bien trouvée !



Un polar noir et une action qui se déroule en Mongolie : j'étais bien servie, moi qui suis fascinée depuis toujours par ce pays.



Tout commence par un corps d'enfant enseveli sur son petit vélo, dans la steppe, juste après la découverte des trois cadavres de chinois, dans un entrepôt. Particularité ? On leur a coupé les testicules et leur membre viril aussi. Ensuite, nous aurons deux putes pendues...



Point commun ? Aucun. Du moins, en apparence. Ce sera au commissaire Yeruldelgger de faire toute la lumière sur ses sinistres crimes, ce qui risque de ne pas être facile vu tous les bâtons qu'on lui glissera dans les pattes !



S'il ne m'avait pas été chaudement recommandé, je serais donc passée à côté de ce roman... J'aurais commis une grosse erreur parce que je viens de prendre mon pied durant ces quelques 540 pages. Comme quoi, on peut avoir une couverture peu attirante et être bien foutu ! (le contraire marche aussi : belle cover et contenu médiocre).



Lecture jouissive à plus d'un titre car l'auteur ne se contente pas de nous faire suivre l'enquête, non, il nous fait entrer dans les yourtes, nous abreuve de thé au beurre salé, nous plonge dans l'Histoire et les coutumes de ce pays qui a le cul entre deux chaises, écartelé que les habitants sont entre le modernisme et le respect des traditions qui se perd.



La Mongolie a une Histoire riche, des voisins pas toujours "fréquentables" (Chine, Japon, Corée, Russie) qui lorgnent sur ses richesses enfouies et l'auteur nous la fait découvrir plus en profondeur. On ne survole pas, on rentre dedans !



Le commissaire Yeruldelgger est un homme torturé depuis la mort de sa petite fille, enlevée et assassinée ensuite. Sa femme s'est murée dans son monde, sa fille aînée a tourné casaque (ou "cosaque", vu le pays) et nous sommes face à un homme qui n'a plus rien perdre, ayant déjà tout perdu.



Yeruldelgger fait partie des richesses de ce roman, mais il n'est pas le seul, il est entouré d'une multitude de personnages secondaires assez fort, eux aussi. Il a beau être le pivot central du roman, sans les autres, Yeruldelgger n'est rien.



C'est aussi un homme fort, un homme qui est imprégné de la tradition, qui veut la protéger, un policier qui se bat pour son pays, malgré ses propres blessures, ses fêlures, ses démons. Un homme qui ne renonce jamais.



Un roman au scénario travaillé, servi par un écriture très agréable à lire, ni trop complexe, ni trop simpliste. On vit l'enquête et on ressent les coups durs avec les personnages, certaines scènes étant plus violentes que d'autres (âmes sensibles...). Le tout parsemé de quelques petites touches d'humour.



J'ai eu un gros coup de cœur pour Gantulga, un petit garçon fort débrouillard (normal pour un gamin des rues). À lui tout seul, il vaut bien les Irregulars de Baker Street !



Mon seul bémol sera pour les "méchants" : j'ai vite compris qui était le traitre et qui tirait les ficelles. Ce qui n'a pas entamé mon ardeur à le lire, toute contente que j'étais d'avoir une longueur d'avance.



Un roman noir qui nous dépayse, qui en profite aussi pour glisser quelques réflexions sur la Mongolie, sur ses rapports avec l'Occident, sur les massacres des mongols et sur le fait que la Seconde Guerre Mondiale ne veut rien dire pour eux. La Shoah et d'Hitler non plus, car ils avaient à souffrir des massacres perpétrés par Staline ou Mao.



Le tout sur fond d'argent sale, de magouilles, de trafics en tout genre, de crimes et de violence.



Un roman qui m'a ému aussi et entrainé dans l'immensité de la steppe.



Pour un "premier" roman, la réussite est au rendez-vous et elle totale. Mon seul regret est de l'avoir terminé...



Yeruldelgger... Un type que j'aime bien et avec lequel je suis prête à enfourcher un cheval pour repartir dans les steppes mongoles.



Yeruldelgger Khaltar Quichyguinnkhen... Quand vous parviendrez à prononcer correctement son nom, vous aurez un chocolat en récompense !


Lien : http://the-cannibal-lecteur...
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Ravage

Je trouve que c'est vraiment difficile de faire un billet sur un roman où l'on a éprouvé beaucoup de sentiments.

La première concerne le lieu : on imagine un décor de blanc en permanence, les températures avoisinent les moins quarante, les lacs sont gelés, les arbres, les montagnes, toute la nature est couverte de neiges. On ressent le froid mais également la beauté. On voit les chiens, les loups, les caribous, les écureuils, les bisons, on sent les odeurs de viandes grillées et de feu pour se réchauffer, les tissus qui couvrent la peau pour la protéger du froid, les sons des raquettes sur la neige, les chiens qui aboient, l'avion, etc... Donc l'ambiance qui me transporte vers l'inconnu.

Les personnages : on s'y attache immanquablement. Wright l'aviateur, Walker et son épouse, Claudel, Bauwen, McCoy le Musher, docteur Söderlund, et même John bien qu'il restera mystérieux. C'est cette soif de vivre forçant l'admiration qui nous permet de le connaître un petit peu. Les personnages mais également leurs échanges, leurs intéractions, leurs histoires, les trappeurs et leurs règles, leurs jalousies, leurs vengeances. Comme cet échange entre un Natif et le gendarme sur les Terres au début du récit, se terminant par un silence qui en dit long... Et des êtres qui voulaient juste qu'on ne grapillent pas encore un peu de leur métier de trappeurs et que la jalousie finit dans une traque humaine plus que disproportionnée... le symbole d'une Terre qu'on a assez de partager avec des étrangers?

Je découvre des mots, des tribus : Les loucheux, les Natifs appelés également Kutchin. Un Musher (pourtant j'ai lu Sauvage de Jamey Bradbury mais je ne sais pas, j'ai oublié peut-être), l'animal le carcajou, et d'autres, que je vous laisse soin de découvrir...



Et puis l'éthique de l'histoire, une histoire vraie, qui me laissera un sentiment d'aigreur, de petite tristesse, face à une justice qui n'est pas la mienne, mais que je ne peux pas comprendre, qui est insaisissable pour une française du XXIème siècle.

Un roman que j'ai beaucoup aimé.
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Déguster le noir

Voici déjà le cinquième (et malheureusement dernier) tome de cette collection délicieusement noire, développée autour de nos cinq sens et cette fois dédié à celui du goût. Après « Ecouter le noir », « Regarder le noir », « Toucher le noir » et « Respirer le noir », Yvan Fauth du blog littéraire EmOtionS nous invite donc à « Déguster le noir » en compagnie d’auteurs de renom, le temps de treize nouvelles qui devraient pouvoir réconcilier les plus sceptiques avec le genre.



Les amateurs du genre n’hésiteront pas une seconde à se mettre à table car des chefs de grand renom sont à nouveau au programme, tels que Bernard Minier, Ian Manook ou R.J. Ellory. Mais ce qui fait pour moi la véritable saveur de ces recueils de nouvelles, c’est la possibilité de découvrir la plume d’auteurs que je ne connais pas encore, comme une sorte de mise en bouche qui me donne envie de goûter au reste de leur œuvre. Je pense par exemple à Pierre Bordage, dont j’ai bien aimé la nouvelle, mais je note surtout le nom de Patricia Delahaie, que je ne connaissais pas du tout et qui livre ici un excellent récit.



Bernard Minier – le Goût Des Autres : Une première nouvelle qui nous emmène en Irak à la découverte des goûts étranges d’un peuple affamé. Un récit assez court, teinté de fantastique, que l’on referme avec un petit goût de trop peu, mais qui met en appétit et nous plonge immédiatement dans la thématique du roman.



Anouk Langaney – Ripaille : Cette autrice que je découvre nous invite à passer à table, de l’apéro au pousse café, mais je ressors de table un peu déçu. Le récit qui m’a le moins séduit de tous.



Cédric Sire – Tous Les Régimes du Monde : Après ce repas que j’ai eu du mal à terminer, Cédric Sire a la bonne idée de nous mettre au régime, le temps d’une petite séance de torture qui pointe du doigt notre société axée sur les apparences et le monde du mannequinat en particulier. Un message qui fait mouche et une fin qui fait froid dans le dos !



Pierre Bordage – Amertumes : Un récit d’anticipation en compagnie d’un goûteur d’exception qui risque bien de consommer son dernier repas. J’ai beaucoup aimé l’idée du goûteur et le suspense tout au long du récit.



Christian Blanchard – Joé : Une sorte de revisite de « Des Souris Et Des Hommes » de Steinbeck qui invite à suivre un personnage extrêmement attachant. Une montagne de muscles, mais d’une naïveté bouleversante, qui ne manquera pas de vous transpercer le cœur. Une excellente nouvelle débordante d’émotions !



Nicolas Jaillet – Alfajores : Un récit qui aborde le burn-out en nous propulsant au cœur d’une société pour effectuer un boulot de merde, ingrédient principal d’une vie trop fade, sans goût. Sympa…enfin, on se comprend !



Jérémy Fel – Dans L’Arène : Une nouvelle plus longue qui permet de nous servir un scénario digne de l’excellente série Netflix « Black Mirror » et qui fait également penser au film « The Truman Show ». Une vision du futur, parsemée de drones et dépourvue de chocolat, qui invite à réfléchir sur l’avenir de notre société et sur les émissions de téléréalité. Excellent !



Sonja Delzongle – Jalousies : L’autrice nous invite à regarder à travers un store, pour une histoire d’adultère et de jalousie. Pas mal du tout !



Nicolas Beuglet – La Visite : Ah là, Nicolas Beuglet frappe fort avec cette nouvelle qui vente tous les bienfaits de la nourriture bio. La visite dont il est question est celle de Gilles, qui s’apprête à rencontrer les parents de sa copine mais, attention, car ceux-ci sont très à cheval sur la qualité des produits. Excellent !



Patricia Delahaie – Un Père A La Truffe : J’ai beaucoup aimé le style de cette autrice qui nous invite à suivre les pas d’une petite fille qui fête les retrouvailles avec son père dans un restaurant. Une nouvelle que j’ai beaucoup aimé et dont la fin colle à merveille au cahier des charges de ce recueil de nouvelles.



Ian Manook – Feijoada : Ian Manook propose un récit qui colle également parfaitement au titre de ce recueil. Une nouvelle certes un peu courte et légèrement prévisible, mais que j’ai tout de même bien aimée.



Jacques Expert – le Goûteur : Même si l’auteur nous livre déjà le deuxième goûteur de ce recueil de nouvelles, j’ai bien aimé son récit basé sur un chantage qui donne lieu à un choix pour le moins cornélien…



R.J. Ellory – Scène de Crime : Ah, voici la cerise sur le gâteau, servi par le maître du noir en personne ! L’auteur, grand fidèle de cette collection, nous propulse à San Francisco sur les traces d’un tueur en série, en compagnie d’un inspecteur qui va au fond des choses. Un récit plus long, qui permet à l’auteur de développer ses personnages comme il sait si bien le faire. Excellent !



Bref, il y en a de nouveau pour tous les goûts et « Déguster le noir » propose des nouvelles certes inégales, ce qui est inhérent au genre, mais que je vous invite néanmoins à goûter, surtout celles de Jérémy Fel et de R.J. Ellory, qui sont également les deux plus longues et parviennent donc à développer un peu plus les personnages.



Voilà, les fans de cette collection n’ont plus qu’à broyer du noir car c’était le dernier tome !
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
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