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Critiques de Heather Morris (949)
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Le tatoueur d'Auschwitz

L'histoire d'un amour né dans le camp d'Auschwitz entre deux juifs slovaques qui y sont déportés. Si ce scénario avait été une fiction totale, je crois que j'aurais passé mon tour. Peut-être bêtement. Mais trop improbable, trop « osé », et potentiellement trop casse-gueule de trouver un équilibre entre l'horreur glauque du génocide et l'aspect romance revendiqué. Bref too much pour moi.



Si le Tatoueur d'Auschwitz est rangé dans la catégorie « roman », il revendique être tiré d'une histoire vraie relatant la naissance d'un amour à Auschwitz entre deux survivants qui y ont passé plus de 2 ans et demi, le couple partageant ensuite plus de cinquante ans de vie commune plus un enfant. Et oui, le scénario est complètement improbable ! Lale était Tätowierer à Auschwitz-Birkenau, chargé par les Nazis de tatouer le matricule sur l'avant-bras des prisonniers destinés au travail plutôt qu'au gazage immédiat. Sa vie bascule lorsqu'il a le coup de foudre pour Gita, jeune fille qu'il doit tatouer.



Il y a eu quelques polémiques concernant les inexactitudes voire erreurs ( dans les numéros matriculés, les trajets, la pénicilline que Lale parvient à dénicher ) contenues dans le récit. Sans doute faudrait-il le confronter à d'autres sources. Mais ce récit ne prétend jamais être un document historique universitaire, c'est avant tout le récit d'une histoire de la Shoah basé sur des souvenirs personnels et l'expérience d'un homme. Et cela qui en fait son prix.



Pas de dérobade, le récit affronte la réalité d'Auschwitz de façon frontale, décrivant l'inhumanité des conditions de survie et la barbarie des Nazis du camp. Quelques scènes sont dures, mais jamais insupportables, jamais complaisantes surtout. On y découvre un personnage principal fascinant, comme anobli par sa souffrance, ingénieux, charismatique, doté d'une force morale herculéenne. On y découvre le vrais sens des mots « courage », « altruisme », « solidarité », souvent galvaudés et utilisés à tout-va.



Que gagne la fiction quand elle se dit basée sur une histoire vraie ? de l'émotion. Ce récit édifiant est un ascenseur émotionnel entre la brutalité, l'indicible et l'horreur d'un côté, la pulsion de vie d'un amour inconditionnel qui réussit à voler des moments d'intimité de l'autre. de l'accessibilité aussi. La lecture est à la fois édifiante et absorbante, passionnante. Elle conviendra à des adolescents à partir de la Troisième ayant une connaissance du génocide juif pendant la Deuxième guerre mondiale.



C'est une journaliste australienne, Heather Morris, qui a écrit ce roman, après avoir interviewé durant plus de trois ans Lale Sokolov. Il ne faut pas chercher un style fort à la Imre Kertez ou Elie Wiesel, l'écriture est platement descriptive mais juste et sobre, ce qui met en valeur une narration empathique et sincère. Disons que le Tatoueur d'Auschwitz aurait pris une envergure supérieure en apportant plus de complexité. La thématique passionnante de la culpabilité du survivant qui a survécu en obéissant aux ordres nazis est ainsi juste survolée. N'importe comment, j'ai vraiment apprécié cette lecture.
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Le tatoueur d'Auschwitz

Le tatoueur d’Auschwitz est le récit de Lale, sans patho ni romance exagérées et non désirées par ce dernier. C’est un témoignage réaliste d’un homme slovaque qui fut envoyé au camp de concentration de Birkenau en 1942. Lale se démarquera assez vite des autres prisonniers pour son intelligence hors norme, sa grande empathie et générosité envers autrui. Il bénéficiera également d’une bonne étoile qui n’aura de cesse de faire de l’ombre à l’étoile jaune juive et lui confinera une protection qui le conduira à devenir le tatoueur d’Auschwitz. Bien sûr que graver un matricule sur la peau des prisonniers est un travail indécent et inhumain mais s’il est fait par un homme sensible, il peut entraîner moins de douleurs. Et surtout un confort que les autres prisonniers n’ont pas. C’est ainsi que Lale rencontre Gita dont il s’éprend à la seconde même. L'immensité de son âme qu’il voit dans ses grands yeux marrons lui transperce le cœur.

«  Le tatoueur d’Auschwitz est l’histoire de deux êtres ordinaires, qui ont vécu dans des circonstances extraordinaires, privés non seulement de leur liberté, mais aussi de leur dignité, de leur nom, de leur identité. » (Note de l’auteure, p. 274)



Le tatoueur d’Auschwitz est plus qu’une belle histoire d’amour.

C’est le parcours d’un homme dans l’horreur qui n’aura de cesse de sauver son prochain car qui sauve une vie, sauve l'humanité. C’est l’histoire d’un homme bon qui a pris dans ses mains et ses poches l’humanité délaissée par les nazis et les monstres de l’holocauste.

On pourrait reprocher un manque de profondeur dans ce roman, ce manque en devient compréhensible lorsqu’on apprend dans la postface qu’il en était du désir de Lale que l’auteur fasse preuve de simplicité dans son travail d’écriture.



Un récit historique sur un pan de l’histoire qui mérite d’être lu en mémoire à tous ces êtres qui sont morts faute à l’ignominie des hommes.
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Le tatoueur d'Auschwitz

J'ai souvent, du moins jusqu'à présent, évité les romans parlant de la seconde guerre mondiale. Mais je me soigne tout doucement, mais sûrement. Sans doute grâce à la découverte récente du carnet de prisonnier de mon grand père déporté en Allemagne... Et pourtant la Belgique était neutre à ce moment là.



J'ai donc commencé ce roman avec une certaine appréhension. J'ai bien évidemment traversé différentes émotions tout au long de ma lecture... Mes poils (de bras) se sont hérissés plus d'une fois.

Mais sans doute grâce à l'écriture de l'auteur, qui a réussi à décrire les horreurs des camps sans trop en faire, j'ai réussi à prendre énormément de plaisir à cette lecture.



Mais c'est aussi grâce au questionnement que l'on se pose tout au long de la lecture. A la compréhension de la volonté de survie coûte que coûte, a la volonté d'aider les autres du mieux possible. Et de comprendre que parfois peu de choses peuvent amener à de grandes choses ( j'ai beaucoup de mal a expliquer sans spoiler).



Un roman exceptionnel par sa simplicité, sa franchise. Un roman que l'éducation nationale ferait bien de mettre au programme.

Un roman qui peut permettre de ne jamais oublier... Et qui redonne espoir en la nature humaine.
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Le tatoueur d'Auschwitz

Cela fait quelques décennies que je lis beaucoup sur la Shoah et donc sur Auschwitz, et lorsque j'ai entendu parler de ce livre témoignage de l'homme qui affirmait avoir été le tatoueur "officiel" du plus terrible des camps de la mort, de la mi-42 à la quasi-libération de celui-ci par l'Armée rouge le 27 janvier 1945, j'avoue m'être demandé dans quelle mesure, ce témoignage tardif, était réellement à prendre au sérieux.

Puis le livre ( qui était à l'origine un scénario ) est devenu un film best-sellerisé ( tout comme le livre ), et là, j'ai repensé au néologisme de... je crois sans en être tout à fait certain, qu'il est de Lanzmann : "shoahbusiness"... !

C'est très récemment que, le bénéfice du doute aidant, je me suis dit : vas-y et vois ce qu'il ressort de cette lecture.

Heather Morris, une journaliste cinéaste d'origine néo-zélandaise vivant en Australie, rencontre à Melbourne Lale Sokolov, Slovaque installé en Australie depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, veuf de Gita Furman décédée en 2003. Après la mort de sa femme et jusqu'à la sienne en 2006, il va se confier dans des entretiens pluri-hebdomadaires à la journaliste et lui révéler "son secret" : il a été pendant près de trois ans le Tätowierer de la plus horrible des usines d'extermination nazie : Auschwitz.

C'est là que ce playboy juif de 26 ans, polyglotte ( il parle couramment six langues... mais on ignorera toujours quelles études il a faites et quels sont ses diplômes et son vrai métier ), devant reprendre le tatouage d'une déportée, va rencontrer l'amour de sa vie, Gita, une jeune slovaque, juive comme lui, âgée elle de 18 ans.

Au coeur du coeur de l'enfer, le couple va s'aimer, braver et surmonter tous les obstacles.

Et ces obstacles vont être nombreux : la faim, la maladie, les menaces de mort omniprésentes, les conditions de vie rudes et inhumaines du camp, les rivalités, les dénonciations, les kapos, les SS... bref, tous les spectres de l'univers concentrationnaire.

Mais notre Tätowierer, membre du Politische Abteilung ( département politique ), charmeur, débrouillard et jouissant d'une chance "incroyable", va devenir une sorte de petit roi du camp et obtenir, grâce à l'officier SS Baretzki qui le surveille en permanence, à des locaux "empathiques" (qui viennent du dehors pour travailler dans le camp... un père et son fils... pendant 3 ans... !!! ), des déportées travaillant au Canada ( l'entrepôt géant où étaient stockés et triés les biens arrachés aux déportés )... des monnaies d'échanges ( argent, or, bijoux etc...) qu'il va utiliser pour faire venir du dehors médicaments et nourriture... pouvoir préserver Gita des travaux pénibles, exposés au froid ou à la chaleur, à l'épuisement et à la faim, en lui obtenant un travail dans un bureau... distribuer des rations alimentaires à ses camarades, sauver un déporté évadé, repris et condamné à mort, se sauver lui-même après que son trafic ait été dénoncé, du Block 11... dont il est à ce jour le seul rescapé... et retrouver grâce à une amie de Gita, maîtresse à son corps défendant, de Johann Schwarzhuber officier SS responsable du camp des hommes à Auschwitz-Birkenau, son poste de Tätowierer et reprendre ses combines... comme si rien n'avait jamais été.

Pendant ces trois années "invraisemblables", l'aventure romanesque de Lale et de Gita ( très touchante... surtout dans un tel contexte ) va permettre au lecteur de survoler les moments forts de ce que furent les années 42,43,44 et 45 d'Auschwitz : l'utilisation de "véhicules" pour tuer "artisanalement", puis les fours crématoires, les Sonderkommandos, les sélections opérées par le Todesengel Mengele ( l'Ange de la Mort ), la révolte en octobre 44 des Sonderkommandos qui détruisent les crématoires 3 et 4 du camp... en espérant une révolte générale... qui n'adviendra pas pour des raisons de "calendrier", le SAMUDARIPEN ( le génocide des Tziganes ), côtoyer tout le gratin génocidaire du lieu maudit, dont son commandant Rudolf Höss... avant de quitter le camp un peu avant l'arrivée des Russes, leur servir d'entremetteur en Autriche, traverser ( le plus souvent à pied ) une partie de l'Europe, retrouver sa Slovaquie natale et... miraculeusement Gita... l'épouser, créer une entreprise dans le contexte de la mainmise soviétique stalinienne... faire quelques mois de prison pour avoir fait sortir de l'argent et des valeurs du pays pour soutenir Israël... s'évader... passer par Paris avant d'embarquer définitivement pour l'Australie et y refaire sa vie avec Gita.

Désolé si j'ai été un peu long, mais Lale a vécu tellement d'évènements personnels et historiques... qu'il n'était pas facile de faire ce qui m'apparaissait comme étant les choix les plus parlants.

Après lecture de ce roman historique ou témoignage, traduit en 17 langues et dont les droits ont été vendus dans 43 pays, je reste plus que dubitatif.

D'abord parce que ayant fait des recherches, il nous est dit qu'il est basé sur une histoire vraie à... 95%... ! À quel trébuchet ont été pesés ces 95% et quid des 5% restants ?

Quels évènements appartiennent à l'une et à l'autre mesure ?

Voici ce que dit (en anglais... sorry ! ) l'auteure à ce propos :

"“The book does not claim to be an academic historical piece of nonfiction, I'll leave that to the academics and historians,” she wrote in an email. “It is Lali's story. I make mention of history and memory waltzing together and straining to part, it must be accepted after 60 years this can happen but I am confident of Lali's telling of his story, only he could tell it and others may have a different understanding of that time but that is their understanding, I have written Lali's.”

Certes il y a le temps, la perception et la mémoire de chacun.

Certes Lale a toujours craint d'être considéré comme un collabo... d'où, dit-il, son long silence...

Mais dans mes très nombreuses lectures sur Auschwitz, je n'ai jamais entendu qui que ce soit mentionnant pendant 3 ans la présence du même tatoueur. Jamais non plus cette figure "royale" célèbre dans le sinistre camp n'a été évoquée par les survivants. Jamais je n'ai entendu dire que la justice s'était intéressée à lui. Pas davantage les historiens... et étrangeté parmi les étrangetés... aucune trace, a priori, dans les archives d'Auschwitz-Birkenau...

Alors prudence si vous avez pour projet de lire ce bouquin, cette "biographie". le moins que vous puissiez avoir comme réflexe avant de vous immerger dans cette belle histoire d'amour au milieu de l'horreur, c'est d'avoir à l'esprit qu'elle mêle vérité et fiction au sein d'une Histoire qui, elle, a malheureusement bien existé.

Pour finir je tiens à souligner le manque de profondeur de l'écriture, qui donne un effet survol du temps et de l'action, voire un manque de rigueur narrative... ; de scénario à livre, le fossé littéraire n'a pas été parfaitement comblé.
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Le tatoueur d'Auschwitz

J ai découvert ce livre grâce à Babelio, qui l avait mis en avant.



Je viens de le terminer et je suis bouleversée...



Cette histoire est basée sur le témoignage de Lale, qui a décidé, une fois arrivé à un âge avancé, de la partager.



En effet, Lale s est retrouvé à Auschwitz à l âge de 23 ans. Il était juif. Une fois sur place, on est frappé par ce qu il raconte : on les dépouille de tous leurs biens, on leur fait porter de vieux vêtements, et on tatoue leur bas avec des numéros qui seront désormais leur identité. De par le fait qu il parle plusieurs langue, Lale se retrouve à tatouer les nouveaux arrivants au camp de concentration.



Il accepte, parce qu il n a pas le choix.



Il raconte sa rencontre avec Gita, une jeune femme qu il tatoue. C est une évidence.



Il lui promet qu ils sortiront de là, qu un jour, ils seront libres.



J ai été happée par ce récit bouleversant. C est atroce de lire autant d inhumanité, de cruauté, de violence. Le sort de ces personnes était parfois aléatoire, dépendait parfois juste d'une humeur d'un SS qui décidait de tirer sur eux. Les femmes étaient rasees, et celles qui gardaient leur chevelure le payaient au prix fort et se faisaient violer.



Mais comment cela a t il pu exister ? Je suis révulsée. Je savais, de par les cours d histoire reçus à l école, que cela a existé. Mais lire ce témoignage me chamboule.



Malgré cela, c'est un magnifique message d amour et un livre que je recommande.
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Le tatoueur d'Auschwitz

Cette critique s’est fait attendre - j’ai terminé ce livre depuis près de trois mois - non seulement je me sens en porte à faux avec la majorité de celles qui ont été publiées mais encore, et surtout, comment oser rabaisser un livre parlant d’un homme ayant existé et de surcroît interné dans un camp d’extermination ?



C’est en effet l’histoire d’un jeune Slovaque interné à Auschwitz et qui devient tatoueur pour tous les arrivants, cette position et sa débrouillardise lui permettra d’aider de nombreux détenus. Il rencontrera dans le camp une détenue qui deviendra son épouse après la guerre.



Malaise donc, car je suis parfaitement conscient de l’atrocité de ces camps et des horreurs qui y ont été commises.



Pourquoi alors cette position ?

J’ai d’abord ressenti peu d’empathie pour le personnage principal alors que c’est généralement une qualité qui m’est attribuée. Je crois que c’est dû principalement au style de l’auteure, trop sec.

Mais il y a plus grave, j’ai plusieurs fois douté de la véracité des faits relatés, la grande liberté laissée au héros étant très éloignée de tous les récits et témoignages que j’ai lus ou écoutés. Le héros ne gonflait-il pas ses exploits ?

J’ai donc voulu attendre avant de rédiger mon avis et me renseigner davantage..

J’ai enfin lu un article très détaillé de Wanda Witek-Malicka de l’Auschwitz Memorial Center, “Fact-checking The tattooist of Auschwitz”, publié sur memoria.auschwitz.org

Tout n’est pas faux bien entendu, l’auteure de l’article confirme que le protagoniste fut bien désigne comme tatoueur mais il y a de nombreuses invraisemblances. Je vous renvoie à cet article pour en savoir davantage.

Quoi qu’il en soit, cet article a conforté mes doutes, dommage que ceux-ci, inévitablement, rejaillissent sur mon appréciation de l’ensemble du récit.

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Le tatoueur d'Auschwitz

Une couverture accrocheuse avec, sous les deux mains unies, la sinistre entrée du camp de Birkenau et en quatrième de couverture, cette phrase : « L’histoire vraie d’un homme et d’une femme qui ont trouvé l’amour au cœur de l’enfer » et voilà comment on se précipite sur un livre présenté comme un roman mais qui puise dans l’histoire véridique de Ludwig Eisenberg et Gisela Furman, Lale et Gita dans le roman.

Certes, l’histoire de ce jeune juif originaire de Slovaquie et déporté à Auschwitz Birkenau est une histoire parmi d’autres dans la grande et terrible Histoire de la seconde guerre mondiale. Mais fallait-il pour cela en faire une romance ?

Chargé de tatouer le matricule sur l’avant-bras des prisonniers qui descendent des trains, le jeune Lale deviendra le tatoueur du camp, un rôle qui lui permettra de survivre et d’aider les autres détenus grâce à ses rations supplémentaires de nourriture et son droit à se déplacer librement dans le camp. C’est en tatouant un groupe de jeunes filles qu’il va rencontrer Gina dont il tombe tout de suite amoureux fou au point de prendre des risques pour protéger sa bien-aimée à laquelle il promet une vie libre, heureuse et pleine d’enfants.

Bien sûr, au fil des pages, on découvre la vie absurde et cruelle des camps, la terreur quotidienne mais aussi la solidarité et les combines pour rester en vie. On ne peut qu’être touché par l’empathie, la générosité et la rage de vivre de Lale, qui se taira pendant 50 ans avant de confier son récit à H. Morris. Ce silence s’explique par sa culpabilité à s’en être mieux sorti que d’autres grâce à un travail protecteur qui pouvait être assimilé à une collaboration avec les nazis.

On trouve aussi dans ce récit nombre d’incohérences historiques, comme la pénicilline que se procure Lale, ou bien ces bombes artisanales confectionnées à partir de la poudre explosive que les détenues cachaient sous leurs ongles. C’est ce qui a été reproché à l’auteure par le mémorial d’Auschwitz. Elle n’est pas historienne, elle le dit elle-même, mais cela ne dispense pas des recherches historiques indispensables lorsqu’on s’attaque à cette période de l’histoire si douloureuse.

Heather Morris est une journaliste australienne, elle a écrit ce roman, après avoir interviewé durant plus de trois ans Lale. Initialement, elle voulait réaliser un film avant de décider de passer au roman. L’écriture de l’auteure est efficace, certes, mais d’une banalité désolante qui ne crée pas l’émotion et les dialogues manquent de naturel. On peut s’en satisfaire mais, pour ma part, j’ai été déçue par le manque de profondeur et son côté romance sentimentale trop appuyé.

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Le tatoueur d'Auschwitz

"Le tatoueur d'Auschwitz" est le témoignage de Ludwig Eisenberg que l'on connaîtra sous le nom de Lale, rapporté par Heather Morris.

Cette journalistes nous livre ce témoignage qui mêle l'histoire de la survie de Lale dans le camp d'Auschwitz à son histoire d'amour avec Gîta, elle aussi victime de l'horreur, et enfermée à Auschwitz.

Ce sont 3 années de leur vie que l'on découvre, 3 années de souffrance mais aussi de résilience, d'Amour, d'Amitié et de Solidarité.

Étant donné le thème, on se doute bien que ce n'est pas un récit léger, toute cette belle solidarité décrite qui émeut n'efface pas les horreurs, les atrocités commises par Joseph Mengele et les SS en général.

Ce roman historique se lit toutefois aisément car les moments ignobles alternent avec des moments humains, des gestes d'une grande beauté ce qui nous permet de respirer, de souffler et de pouvoir continuer notre lecture.
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Le tatoueur d'Auschwitz

C'est un roman bouleversant de vérité : pourquoi toute cette rancueur, cette idiotie des hommes ? Les années passent et les choses régressent c'est triste.

Pourquoi ne pas réfléchir davantage et "essayer" de vivre avec son prochain ?

A lire absolument pour ne pas reproduire de telles ignominies...

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Le voyage de Cilka

J'avais lu il y a peu de temps le tatoueur d'Auschwitz et j'avais beaucoup aimé cette lecture. J'avais été sidérée en lisant les notes en fin d'ouvrage de découvrir que Cilka une jeune juive avait été condamnée à 15 ans dans un goulag !

J'étais vraiment impatiente de découvrir la suite de la vie ou plutôt survie de Cilka.

Cilka c'est une belle jeune fille juive remarquée par un SS dans le camp de Birkenau. Elle n' a que 16 ans et n'a d'autres choix pour survivre que d avoir des relations sexuelles avec son tortionnaire. A la libération du camp, elle est accusée d'avoir collaboré avec les SS (sérieux ! j'en revenais pas de cette injustice).



Elle est condamnée à 15 ans dans un goulag en Sibérie. On se dit qu'on a vu l'horreur dans les camps des SS mais franchement je ne m'attendais pas à autant d'atrocités dans les goulags.

Des gamines mineures sont emprisonnées. Là déjà je me dis on a un sérieux problème.

Les conditions de détention : le froid intense, les travaux forcés, les cheveux et le pubis rasés, l'exposition aux yeux des hommes, nues, choisies comme du bétail par certains prisonniers avec des privilèges, la faim, la crasse et les viols le soir dans les dortoirs. J'ai dû m'accrocher.

Et je n'ai pas arrêté de me dire que cette jeune fille était hyper courageuse. Honteuse d'avoir survécu, elle a caché qu'elle était une survivante mais a toujours cherché à aider les autres. Elle deviendra justement infirmière.

Un roman très fort , que j'ai refermé il y a une semaine mais que j'ai du digérer avant d'en faire la critique.
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Le tatoueur d'Auschwitz

« Le tatoueur d’Auschwitz » est l’histoire vraie de deux êtres ordinaires ,qui ont vécu dans des circonstances extraordinaires, privés non seulement de leur liberté, dignité, nom et identité . ....



Deux êtres qui ont trouvé l’amour au cœur de l’enfer : le camp de concentration d’Auschwitz - Birkenau : lui, né en 1916, déporté à Auschwitz le 23 avril 1942 sous le matricule 32407, elle , née en 1925, déportée le 13 avril 1942, sous le matricule 34902.



Très beau témoignage de Ludwig Eisenberg que l’on connaîtra sous le nom de Lale, rapporté par la journaliste Heather Morris.



Elle a prêté sa plume bienveillante à Lale, qui lui a conté son histoire ..



Récit sans pathos, réaliste, lucide, honnête, d’une rencontre éblouie, lumineuse , totalement surréaliste dans la noirceur , l’horreur de moments où tout un chacun ou chacune pouvaient en venir aux mains pour un morceau de pain! .



Grâce à son empathie, sa fine intelligence, sa générosité envers tous,sa connaissance de plusieurs langues , Lale se démarquera .



Chargé de la tâche la plus sinistre qui soit ——celle de tatouer les numéros sur les bras des nouveaux arrivants au camp—— toujours plus nombreux, il fera preuve de douceur et d’une sensibilité exacerbée , même s’il s’oblige à travailler les yeux au sol afin d’éviter de voir la douleur et l’égarement effaré dans les yeux de ceux qu’il marque à jamais ..

Lorsqu’il s’éprend à la seconde même de Gîta dès qu’il la rencontre, il sait qu’il y n’y a pas de place ici pour l’amour !

Et pourtant !

Témoignage magnifique, précieux d’un survivant , à l’humanité bouleversante , ô combien humain .



Un livre à lire afin de ne jamais oublier l’indicible ! Livre hommage pétri d’amour et d’espoir , de lumière fugitive , de minuscules moments de joie !



Récit biographique très fort nous plongeant une fois de plus , dans l’enfer des camps , car j’ai en lu tant, de ces livres douloureux , évocateurs de ce cauchemar!

L’auteure a su trouver les mots justes avec dignité et respect .



J’ai visité Auschwitz et Birkenau, en été , avec des amis, il y a quelques années: grandes baraques alignées , traces de châlits à Birkenau , où un silence profond régnait , malgré les dix cars stationnés et les multiples langues parlées ( nous étions peu de français) , petites et grandes valises de cheveux, montagnes de lunettes , dents , noms sur les valises,crématorium ou ce qu’il en reste , sinistres sentiers , chaussures en nombre infini: herbe, silence , ciel bleu , chaleur , silence impressionnant alentour , aucune envie de se restaurer après cela.

Ce fut un moment macabre, criant de souffrance, listes de noms infinies ...et inscription : «  Le travail rend libre » en allemand, bien sûr ,de sinistre mémoire .







Il faut lire ce récit avec amour: difficile pourtant, si longtemps après d’imaginer ordres hurlés, coups de bottes et coups de feu, froid , boue, puanteur du semblant de latrines , solitude , mort, souffrances , longues séances d’appels , bourreaux fous , cruels , sinistres et inhumains ....grandes cheminées soufflant une fumée âcre , noire , barbarie dans un enfer innommable et impitoyable !

Je garde de cette visite un souvenir incroyablement vivant, terrifiant !



Lale désirait raconter son histoire car il voulait qu’elle soit consignée pour 

que «  ÇA N’ARRIVE PLUS JAMAIS » ..



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Le voyage de Cilka

J'ai dévoré ce livre, quelle intensité, quel récit! J'avais aimé le tatoueur d'Auschwitz mais là on est largement au dessus. Le parcours de cette gamine est incroyable, elle est d'une force peu commune. Elle survit à Auschwitz puis au goulag la vie s'acharne sur elle mais jamais elle ne baisse vraiment les bras, elle aide son prochain. C'est aussi un moment fort sur la culpabilité des survivants , peut on se reconstruire après tant d'horreurs, tant de souffrance. Peut on même encore croire en un avenir . J'ai apprécié les annexes à la fin qui apportent un sacré plus aux faits historiques et a la biographie de cilka. Un moment de lecture exceptionnel !
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Le tatoueur d'Auschwitz

Aujourd’hui je vais vous présenter mon dernier coup de cœur, un roman qui a fait parlé de lui depuis sa sortie : « Le tatoueur d’Auschwitz » de Heather Morris.

Lale est prisonnier dans le camp d’Auschwitz. Il est en charge de tatouer le numéro sur le bras des nouveaux arrivants. C’est en effectuant cette tâche qu’il va rencontrer Gita et qu’il va tomber fou amoureux d’elle. Malgré l’horreur qui les entourent, ils vont essayer de vivre leur histoire et n’ont jamais cessé de garder espoir de vivre pleinement leur histoire en dehors du camp.



Il s’agit d’un roman inspiré d’une histoire vraie et heureusement que j’ai su cette information dès le départ sinon je n’aurais jamais pu imaginer qu’une telle histoire soit réaliste et j’aurais été la première à dire qu’il y avait un manque de vraisemblance dans ce livre. Il est difficile de croire qu’une histoire d’amour peut voir le jour au cœur de l’enfer mais il faut croire que c’est possible. Le style est sobre, simple mais il n’y a pas besoin de plus (et c’est un choix de Lale), l’histoire en elle-même apporte tout l’intérêt du livre et son lot de réflexions (sur la culpabilité évoqué par Lale, peur d’être vu plus tard comme un collaborateur, sur la réaction des gens dans des conditions dramatiques avec la notion de solidarité, d’entraide, de partage, sur le fait d’être en mesure de commettre de tels horreurs sur des êtres humains …). Certains lecteurs reprochaient au livre quelques erreurs mais il ne faut pas oublier qu’il s’agit d’un roman, que l’auteure a donc pris quelques libertés. Certaines informations sont annoncées vraies mais quelques professionnels émettent des doutes. Peut importe pour moi, je ne suis pas historienne et n’étais pas à la recherche des moindres détails sur le réalisme de la situation de l’époque (d’autres livres le font très biens).Je souhaite retenir une chose : l’amour a triomphé de cet enfer. J’ai envie de rêver et de croire en cette belle histoire d’amour. Je préfère me tenir éloignée des polémiques qui entourent ce livre.

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Le tatoueur d'Auschwitz

Le tatoueur d'Auschwitz n'est pas une histoire de plus sur la Seconde Guerre mondiale.

Chaque récit sur le sujet se conforme différemment à une ligne narratrice et émotionnelle uniques.



L'écriture de Heather Morris provoque de chocs.

Choc de la puissance des personnages dépecés par l'horreur, entraînés malgré eux dans des événements qui les dépassent.



L'auteure néo-zélandaise fait incarner l'effroyable, l'inconcevable, l'irréparable.

La première partie du récit est saisissante, tel un théâtre absurde et cruel, qui se déroule dans un calme apparent, lentement, inexorablement.



Heather Morris révèle un immense domaine informulé, sous la surface innocente des gestes et des paroles. Au-delà de ce qui est dit en clair, des arrière-plans indéfinis se laissent percevoir dans une demie ténèbre mouvante et palpitante.



De manière sobre et sans mélodrame, l'on s'interroge sur notre propre rapport à la mémoire, aux témoignages et à la justice.



C'est un roman/témoignage qui se lit dans une sorte d'urgence intense et désespérée.

C'est épouvantable et au même temps beau comme des éclairs qui déchirent un ciel noir.



C'est un véritable devoir de mémoire : pour ne jamais oublier !





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Le tatoueur d'Auschwitz

Un roman qui raconte la découverte de l'amour entre une femme et un homme dans le camp d’Auschwitz ? Pourquoi pas.

Je suis sûre que l'amour peut survenir n'importe où et ce thème est original. Cerise sur le gâteau, ce roman est né d'une histoire vraie racontée par un juif qui avait l'abominable mission de tatouer ses co-prisonnier.

Tout cela devait mener à beaucoup d'émotion, de descriptions, une illustration de la réalité du camp avec ses horreurs.

Mais l'émotion n'est pas venue. Lale, le personnage principal qui vit des horreurs, manque de profondeur et semble presque trop parfait.

Oui on voit des bébés tués, des enfants arrachés des bras de leur mère, la malnutrition, la crasse, les chambres à gaz, des cadavres et encore des cadavres mais la narration n'est pas à la hauteur et laisse le lecteur à distance.

J'ai eu le sentiment que les faits étaient aseptisés. J'aurais préféré être malmenée en étant confrontée à la réalité.

Le style est simple presque simpliste et parfois les dialogues carrément basiques.

J'ai aimé néanmoins la relation de Lale avec les enfants et les femmes tzigane.

Un roman qui se lit vite, qui a le mérite de nous faire découvrir ce tatoueur, qui illustre qu'une histoire d'amour a été possible dans cet enfer mais au final une déception en refermant la dernière page.





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Le voyage de Cilka

C’est avec douleur que j’écris une critique de ce livre: après la lecture du «  tatoueur d’Auschwitz » .

Je découvre la suite.du destin de La jeune fille rencontrée dans cet ouvrage .



Cilka , seize ans , découvre l’enfer des camps de concentration déportée à Auschwitz, le 23 avril 1942, elle affrontera au quotidien le froid intense , les viols à répétition, la faim, la violence , l’inhumanité …



En 1945 , le gouvernement russe l’accuse de trahison et la condamne à quinze ans de travaux forcés au goulag de Vorkouta en Sibérie .



Le lecteur, au bord des larmes, tendu comme une corde y découvre les conditions extrêmes : froid intense , souvent mortel, tonte des cheveux, travaux forcés , manque de nourriture , viols le soir , humiliations , enfermements , atrocités sans nom , enfermements dans des trous, vie hiérarchisée et minutée des prisonniers .



Malgré ces conditions extrêmes Cilka fera face , courageuse , déterminée , guidée par une force peu commune , battante , déterminée à survivre , elle ne baissera jamais les bras , elle gardera le silence pour se préserver.



Repérée par une femme médecin , elle se mettra constamment au service des autres , sans faillir , trouvera à l’hôpital une énième raison de se battre.



Elle fera preuve d’une force et d’une résilience impressionnante .



C’est un récit déchirant , bouleversant, dur, intense , fort, incroyablement riche en émotions, entre présent et passé sur des âmes en perdition confrontées aux horreurs quotidiennes, à des pratiques déshumanisantes .

Aux tréfonds d’un univers Stalinien qui m’a fait penser à «  l’Archipel du goulag » lu il y longtemps .



À Vorkouta malgré l’horreur des conditions de vie ( ou de non vie) , visages émaciés, lèvres gercées , cernes sous les yeux ,marques de coups , clavicules qui saillent pour ces femmes , solidarité féminine et amitiés se créent , Cilka fera tout pour préserver la vie des ses compagnes .

Ce roman prend aux tripes ,il touche au cœur par les horreurs mais aussi par l’altruisme , l’entraide , la générosité .



Un livre que l’on n’oubliera pas de sitôt .



Les faits historiques sont réels mais la véritable histoire est romancée .

À lire pour le devoir de mémoire , ne jamais oublier .

Difficile d’écrire une critique !

Déchirant ! Sublime ! Extraordinaire !

Peut - être à ne pas mettre entre toutes les mains !
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Le tatoueur d'Auschwitz

Dans les camps de la mort tout fut dramatiquement surréaliste. Ici, l’invraisemblance, quelque fois, affleure avec trop d’évidence rendant la lecture moins percutante, cependant cette histoire qui s’inspire de personnages réels et de faits avérés, reste un beau roman d’amour . Il y en eut bien d’autres : marques, faits, attentions, petits gestes , relations empreintes d’amour, d’amitié, de fraternité, de solidarité, pour estomper l’enfer, l’horreur , l’inhumanité au quotidien, redonner quelques lueurs d’espoir, permettre de survivre à holocauste . C’est en cela que Le tatoueur d’Auschwitz est intéressant à lire, il reste malgré ces quelques improbabilités un témoignage poignant.
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Le tatoueur d'Auschwitz

Ce roman est le récit d'une histoire d'amour entre deux déportés d'Auschwitz. Une pépite de bonheur dans cette période si sombre... Je n'ai jamais lu un livre porteur d'un message aussi fort en temps de guerre. C'est une véritable réussite ! On est totalement emporté et conquis par les personnages. Lale est un homme d'une bonté infinie... Il va me manquer terriblement. Un coup de coeur
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Le tatoueur d'Auschwitz

Ludwig Eisenberg, surnommé Lale, est un juif de Slovaquie déporté au camp d'Auschwitz-Birkenau en avril 1942.



Rapidement après son arrivée et son installation, il contractera le typhus.

Alors que, à l'agonie, il est jeté sur la charrette des morts et des moribonds que les SS destinent à la fosse, un ami rencontré dans le train lui sauve la vie en les suppliant de le laisser en descendre.

Guéri quelques jours plus tard grâce à la solidarité de ses codétenus, Pepan, le tatoueur du camp, ancien professeur d'économie, lui fait une proposition qui sera sans doute le tournant de sa vie : travailler avec lui comme tatoueur.

Pourquoi lui et pas un autre ? "J'ai vu un jeune homme à moitié mort de faim risquer sa vie pour te sauver. Je me suis dit que tu devais être quelqu'un de grande valeur pour qu'on prenne de tels risques pour toi."



A la disparition de Pepan, il deviendra à son tour le tatoueur officiel du camp. Une situation privilégiée au regard de celle de la majorité de ses congénères, qui lui permettra d'organiser un trafic de nourriture et au détour d'une arrivée de train, de tomber amoureux de Gita, qu'il tatouera à son tour.



Elle lui donnera sans doute la force de survivre et de tenir son serment : "je sortirai vivant de ce camp. Je partirai en homme libre. S'il y a un enfer, je verrai ces assassins brûler dans ses flammes".



A mon avis :

Le tatoueur d'Auschwitz est un livre différent sur la détention des juifs dans les camps de concentration. Ou plutôt non, c'est un livre différent sur une histoire d'amour qui se déroule dans un univers sordide.



Même s'il raconte la même Histoire (évidemment !), même si l'on retrouve l'organisation des camps telle qu'elle est décrite par d'autres avant lui (Cf. Ginette Kolinka et Primo Levi), il en ressort néanmoins une atmosphère beaucoup moins pesante qu'à l'ordinaire.



En effet, cette histoire d'amour entre deux prisonniers transporte notre personnage principal et donne des accents bucoliques au récit, ce qui jure quelque peu avec l'ambiance à laquelle on s'attend sur Auschwitz ou dans n'importe quel camp de concentration.



Cela donne au récit une espèce de légèreté qui interroge. de deux choses l'une ; soit la situation personnelle de Lale était finalement assez confortable (c'est à dire bien plus enviable que celle des autres, disons plutôt "privilégiée"), soit la retranscription de son histoire a été édulcorée pour ne se centrer que sur son histoire d'amour.



C'est sans doute la première hypothèse qui domine, puisque Lale lui-même s'interroge sur sa participation à l'organisation nazi (dont il se dédouane en évoquant la nécessité de survie et la fatalité d'un massacre auquel il n'aurait rien pu changer), même si sa relation avec Gita est au centre du récit.



J'allais dire qu'il s'agit d'une belle histoire... mais l'environnement historique dans laquelle elle se déroule m'en empêche. Disons plutôt qu'il s'agit d'une histoire d'amour dans un contexte écoeurant.



Ce mélange des genres n'est pas forcément au goût de tous. A titre personnel il m'a troublé et m'a sans doute empêché d'apprécier cette histoire à sa juste valeur.



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Le voyage de Cilka

Avec « Le voyage de Cilka », Heather Morris poursuit son entreprise de retracer le destin exceptionnel de certains survivants de l’Holocauste, déjà commencé avec « Le tatoueur d’Auschwitz » dont il constitue une suite indirecte.



Cette fois-ci, elle s’intéresse au sort de Cecilia Klein, dite « Cilka », que Lale Sokolov avait évoquée à plusieurs reprises dans son témoignage, en indiquant que celle-ci était l’être humain le plus courageux qu’il lui avait été donné de rencontrer (elle lui avait sauvé la vie). Et force sera de constater dans le roman que c’est le cas : Cilka a été déportée à Auschwitz à seize ans en 1942, où elle ne devra sa survie qu’à l’innommable, soit des viols répér par les directeurs du camp, et en étant la « cheffe » du Bloc 25, le baraquement où les détenues passaient leur dernière nuit avant d’être tuées. À la libération du camp, ses malheurs ne s’arrêteront pas là puisque les Soviétiques la condamneront, pour collaboration avec l’ennemi, à quinze ans de réclusion dans le plus terrible des goulags, celui de Vorkouta. Elle y liera des liens particuliers avec la doctoresse du camp, Yelena Georgiyevna, qui l’embauchera en tant qu’infirmière. Cilka pourra ainsi y trouver un certain apaisement à l’un de ses traumatismes, puisque cette fois-ci elle guérira les malades, au lieu de les envoyer à la mort.



Je sors mitigée de la lecture de ce roman. On y retrouve les éléments qui ont fait le succès du « Tatoueur d’Auschwitz » : un personnage, Cilka, incroyablement héroïque mais qui n’en a pas conscience, qui a la chance insolente du survivant (dans ces univers concentrationnaires où le moindre petit rien pouvait vous condamner à la mort, le facteur chance jouait également un grand rôle), pour qui tout semble alors curieusement facile. Cilka comprend tout, a les bonnes informations au bon moment, fait tout bien, avec tout le monde. Cela a sûrement été le cas, mais tout comme dans « Le Tatoueur d’Auschwitz », cette facilité et une certaine mise à distance des événements horribles, m’a fait me questionner sur la crédibilité de l’histoire, je l’avoue. Cette question était moins prégnante dans « Le Tatoueur d’Auschwitz », car Heather Morris a pu s’appuyer sur les propos de Lale Sokolov. Elle a eu nettement moins d’éléments sur Cilka Klein, et je trouve que la part de romance se sent beaucoup plus. Et pour être franche, c’est le gros point négatif du roman pour moi, car Heather Morris n’est pas une grande romancière : si elle arrive à rendre les personnages attachants, ils relèvent d’un certain manichéisme : les gentils sont gentils – j’ai trouvé Cilka un peu lisse dans ce courage inaltérable –, les méchants sont méchants, même s’ils le sont souvent « pour cacher au fond une grande souffrance » (Elena ou Hannah, les compagnes de dortoir de Cilka, Boris, le malfrat qui la choisit comme partenaire sexuelle, ce qui était gage de protection au goulag, le prisonnier qui la menace et qui en éprouve des regrets au moment de mourir).



En revanche, le roman pose une question qui m’a parue très intéressante et importante, tout en étant maladroitement traitées parfois : ce que l’on doit faire pour survivre, et le jugement que les autres, qui n’ont pas vécu l’expérience concentrationnaire et qui ne peuvent comprendre, portent sur ces actes, comme l’a expliqué justement Gita (l’un des personnages du « Tatoueur d’Auschwitz ») à Heather Morris : « Tout le monde dit qu’elle était ceci ou cela, mais elle devait juste obéir aux SS. Si Mengele lui disait que cette personne devait aller au Bloc 25, elle devait l’accepter, vous savez ? Elle ne pouvait pas affronter tant de gens. Ceux qui n’étaient pas là-bas ne peuvent pas comprendre. Et ils n’ont pas vécu de telles épreuves. Donc ils disent, celle-là était bonne, l’autre mauvaise, mais je vous l’ai répété : on en sauve un et l’autre continue à souffrir. Personne ne pouvait sortir du Bloc 25 ». C’est une version de la « chance morale » théorisée par Thomas Nagel (être jugé moralement responsable de faits qui ne relèvent pas de son contrôle). Svenja O’Donnell, dans un récit que j’ai lu en parallèle sur la même période, « Inge en guerre » (qui traite des horreurs que les Allemandes ont vécu pendant la guerre, et qui furent tues pendant longtemps) le résume très bien : « L’impératif de survie peut conduire à des choix difficiles qui n’apparaissent pas toujours sous leur meilleur jour quand ils sont racontés. Ce processus de la narration exige un examen, une compréhension et une acceptation de ces choix » (p. 335). Heather Morris rend ainsi cette justice à Cilka, de comprendre sa façon de se soumettre en apparence pour mieux adapter aux actions nécessaires à sa survie.



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