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3.32/5 (sur 252 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Annecy , 1973
Biographie :

Flore Vasseur est écrivaine et réalisatrice, spécialiste des tendances économiques et culturelles.

Diplômée de l'Institut d'Études Politiques de Grenoble (1994) et d'HEC (1997), elle est ancienne championne de snowboard.

Elle s’installe à New York à 25 ans pour créer son cabinet d’études marketing. Depuis, elle écrit pour comprendre la fin d’un monde, l’émergence d’un autre et le travail de celles et ceux qui, peut-être, le feront.

Installée à Paris, elle fournit des études aux grands groupes internationaux et autres cabinets de conseil et agences de publicité.

Chasseuse de tendances, elle voyage dans le monde entier pour analyser les nouveaux marchés.

Elle a publié aux Équateurs "Une fille dans la ville" (2006), son premier roman, "Comment j'ai liquidé le siècle" (2010) et "En bande organisée" (2013) unanimement salués par la presse.

Son documentaire "Meeting Snowden", diffusé sur Arte en Juin 2017, est l’aboutissement d’un travail au long cours sur la piste des pirates et des lanceurs d’alerte.

Elle a créé sa société de production, Big Mother Productions dédiée aux contenus engagés, sur tout format, films, livres, conférences.

son site : https://florevasseur.com/

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Source : http://www.equateurs.fr
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Entretien avec Flore Vasseur


Une fille dans la ville est votre premier roman, quand et comment vous êtes-vous mis à écrire ?

L`écriture est arrivée à un moment de ma vie où cela a été absolument vital de me mettre à écrire parce que j`étais perdue. J`avais vécu un certain nombre de choses difficiles et j`ai eu besoin d`écrire pour comprendre ce que je pensais. J`y ai trouvé un refuge puis du plaisir, puis une place. Mais jamais je ne me serais dit « je veux être écrivain », il y a dix mille métiers que j`aurais dû faire avant ! J`ai écrit Une fille dans la ville entre les mois de janvier et d`avril 2006. Il est sorti en septembre. Je l`ai écrit très vite car j`étais prête. J`avais déjà écrit un manuscrit mais je n`avais pas réussi à le faire publier. Finalement j`ai trouvé un éditeur (les Editions équateurs) qui m`a encouragé à travailler différemment. Et il m`a toujours accompagné depuis.


Depuis, vous avez publié deux autres romans. Les trois portent sur l`économie et/ou la finance. Qu`est-ce qui vous attire dans cette thématique?

Il y a trois raisons à ce choix de sujet : premièrement je n`y comprends rien, donc ça m`agace. Deuxièmement c`est partout, ça m`agace encore plus. Troisièmement ça gouverne tout. Ça fait beaucoup de raisons. Je m`intéresse à ce qui gouverne le monde, j`ai envie d`expliquer ce qui se passe. Je n`écrirai jamais une histoire d`amour entre deux bobos parisiens. Je pense qu`il y a des choses à dire sur la gravité de la situation actuelle. Toutes les vérités ne sont pas faciles à dire et le roman est le dernier endroit où l`on peut dire tout ce que l`on veut, sans limite de temps ni d`espace. Donc j`écris.


Dans Une fille dans la ville il y a beaucoup de notes dans les marges, vous jouez sur l`aspect de la mise en page. Est-ce une façon de vous démarquer ? Les notes de bas de page ne vous suffisent pas ?

J`ai emprunté l`idée à Douglas Coupland, dans Génération X ; ce n`est pas une de mes idées. J`avais trouvé que ses définitions de phénomène de société en marge de l`histoire, du roman étaient puissantes. Finalement, détecter une tendance et mettre en mot ce que tout le monde ressent, c`est un peu mon métier de base. Je trouve que c`est assez jouissif de définir en quelques mots des tendances de fond, d`inventer de nouveaux mots, de nouvelle expression, comme « entreprise 12 sur 20 ». Mon éditeur me suit sur ce genre de choses mais ce sont mes propositions.

Dans En bande organisée, tous les personnages sortent de HEC, comme vous. Vous êtes-vous inspiré de vos amis d`école ?

Pas vraiment, je m`inspire de tout. Je trouve que les personnages sont bien plus vrais lorsque l`on fait des patchworks de personnalités. Car que sommes-nous d`autres ? Et puis, en termes de créativité c`est d`un triste de calquer des personnes. Je m`intéresse plus au phénomène d`une génération qui arrive au pouvoir. J`aurais pu choisir des personnages qui sortent de l`ENA, de l`X ou des Mines ! Mais pourquoi me compliquer la tâche ou tenter de flouter ?


Comment choisissez-vous vos sujets de roman ?

J`ai toujours le même fil : qui gouverne ? Je lis beaucoup, je me documente et une intrigue émerge, quand elle le veut bien. Au début c`est un peu fou. Et puis elle prend forme, s`impose et se met à tenir la route.
Mon premier livre était le plus personnel. Il est né de ma propre confrontation au système capitaliste et mes désarrois par rapport à ça. Le choc.
Mon deuxième livre, découle du premier : si on est, collectivement, si mal embarqué, c`est parce qu`une industrie- la finance- a pris le pouvoir. C`est donc le sujet de mon deuxième livre.
Enfin, pour mon troisième livre, je me suis dit que si la finance avait tout ce pouvoir c`est parce qu`on l`avait laissé faire. Je me suis donc intéressée à la politique, la presse et le citoyen.
Finalement, c`est toujours la même pelote que j`étire… il y aura surement un quatrième livre !


Pourquoi avoir eu recours à des QR codes dans En bande organisée ? Comment les avez-vous utilisés ? Comme une extension du roman, un apport supplémentaire, un rôle narratif, des notes de bas de pages ?

Dans Une fille dans la ville, j`ai utilisé les marges pour apporter des éclairages.
Dans En bande organisée, je voulais afficher mes sources. Lors de la promotion de mon précédent livre (Comment j`ai liquidé le siècle), les journalistes me reprochaient d`affabuler, de faire des rapprochements faciles. Je passais donc mon temps à justifier ce que j`avais écrit. Mettre mes sources, c`est le moyen de dire : si vous ne me croyez pas, vérifiez.
Le QR code, c`est aussi un moyen d`augmenter la dimension que je donne à mes personnages.
C`est donc un apport supplémentaire pour la compréhension, pour aller plus loin. Mais attention, il n`y a pas d`histoire propre aux QR codes dans l`histoire même du roman.
J`aurais pu mettre les liens de mes sources en bas de page, mais le QR code est plus pratique, interactif et immédiat ! Si Balzac avait eu des QR codes, il les auraient utilisé !


Lors de l`écriture de En bande organisée, le travail de recherche a-t-il été le même que pour vos deux autres romans ?

Oui. Je veux écrire des livres au plus proche du réel donc mon travail de recherche est très minutieux. Je veux que quelqu`un qui travaille à Bercy ou en finance des marchés se dise que ce que j`écris est plausible… Je veux que cela l`intrigue, qu`il se sente… servi ! L`enquête doit être suffisamment approfondie pour qu`on ne puisse pas me reprocher d`inventer, de travestir la réalité.
La seule différence à laquelle j`ai dû faire face, c`est la dernière lecture pour harmoniser mon texte et mes sources. Quand on met sa source à portée de main, on ne peut pas se permettre de donner des chiffres approximatifs ! Il y a donc eu un travail d`une extrême précision juste avant la sortie du roman.


Dans vos romans, vous dénoncez une société aliénée, qui ne vit que pour le pouvoir, l`argent et la politique. Quelle serait, selon vous, la solution pour rendre notre société meilleure ?

Je pense qu`on a un problème culturel. Un problème d`intoxication à un certain nombre de dogmes qui nous servent de soutien, de béquille. On n`a plus le temps pour réfléchir, on est enferré dans des attitudes acceptées socialement mais totalement aberrantes. Plus personne ne défend l`intérêt général, les sujets essentiels passent généralement à la trappe et on nous abreuve de sujets inutiles. C`est de notre faute, il n`y a pas de complot de quelques puissants sur le monde. Nous sommes responsables de notre renonciation à la liberté. On ne se rend pas compte qu`on est dans un état de servitude. On se croit libre parce qu`on a un IPhone et qu`on voyage avec easy-jet. La vraie liberté ce n`est pas ça. C`est la liberté de penser, d`imaginer, de rêver, de concevoir, d`éduquer ses enfants comme on veut, de manger ce que l`on veut. Tout va devenir difficile et c`est de notre faute car on laisse faire. On a perdu totalement foi dans ce qu`on est. La solution viendra de l`individu, quand il arrêtera de croire qu`une technologie, qu`un homme ou une femme providentiel(le) le sauvera de tout, c`est à dire de lui-même.



Flore Vasseur et ses lectures


Quel est le livre qui vous a donné envie d`écrire?

Les particules élémentaires de Michel Houellebecq.


Quel est l`auteur qui vous a donné envie d`arrêter d`écrire (par ses qualités exceptionnelles...) ?

Par ses qualités exceptionnelles, personne. Au contraire, c`est hyper motivant de lire un très beau texte. Ca donne envie de comprendre comment l`auteur a fait, son univers, sa vision. Par contre, un tas de livres me donnent envie d`arrêter : lorsqu`ils sont mauvais et cartonnent. Ca c`est très décourageant, le succès public d`un livre facile et bâclé.


Quelle est votre première grande découverte littéraire ?

Un roi sans divertissement, de Giono.


Quel est le livre que vous avez relu le plus souvent ?

Voyage au bout de la nuit de Louis-Ferdinand Céline.


Quel est le livre que vous avez honte de ne pas avoir lu ?

Oh il y en a plein, il y en a tellement. du Shakespeare par exemple.


Quelle est la perle méconnue que vous souhaiteriez faire découvrir à nos lecteurs ?

TAZ: Zone autonome temporaire de Hakim Bey ou Le Grand Quoi de Dave Eggers, si possible en version originale : what is the what.


Quel est le classique de la littérature dont vous trouvez la réputation surfaite ?

C`est dur… Je ne sais pas.


Avez-vous une citation fétiche issue de la littérature ?

"Il faut voir le monde tel qu`il est et vouloir le changer quand même". Francis Scott Fitzgerald.


Et en ce moment que lisez-vous ?

Le tour du malheur, tome 1 : La fontaine Médicis ; L`affaire Bernan de Kessel.




Découvrez En bande organisée de Flore Vasseur aux éditions Equateurs :


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A l'occasion des Tribunes de la Presse 2021, rencontre avec Flore Vasseur, écrivaine et documentariste, autour de " Pourquoi j'ai réalisé Bigger than us". Rencontre animée par Philippe Thureau. Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube. Visitez le site : http://www.mollat.com/ Suivez la librairie mollat sur les réseaux sociaux : Instagram : https://instagram.com/librairie_mollat/ Facebook : https://www.facebook.com/Librairie.mollat?ref=ts Twitter : https://twitter.com/LibrairieMollat Linkedin : https://www.linkedin.com/in/votre-libraire-mollat/ Soundcloud: https://soundcloud.com/librairie-mollat Pinterest : https://www.pinterest.com/librairiemollat/ Vimeo : https://vimeo.com/mollat

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Citations et extraits (36) Voir plus Ajouter une citation
J'ai bifurqué. Depuis j'observe mes semblables "cliquer" l'abandon de leurs libertés et faire naufrage dans leurs écrans.
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-Les livres sont des trésors. Car ils ont toutes les réponses à la vie.
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"Les mathématiques et les codes nous ont donné le pouvoir. La complexité est l’arme absolue, le signe "+", l’unique règle. La planète est un Monopoly, les entreprises des sigles à la pelle, les cadres, les fantassins du grand capital. Le monde bosse pour nous. Nous n’apparaissons jamais. Nous, les banquiers, vivons leveragés, hyper-endettés. Nous misons un, empruntons cent, gagnons mille. PIB, cash-flow, monnaies, nous parions sur tout mais ne savons pas lire un bilan. Nous n’avons jamais mis le pied dans une entreprise, ce repaire de besogneux. Nous nous foutons de ce qu’elles produisent, du nombre de personnes qu’elles emploient. La finance a été inventée pour rendre possibles les grands projets, l’émancipation économiques des peuples. En ce moment, nous parions contre l’humanité, valeur extrêmement volatile. La finance engendre des catastrophes. Elle prospère en les résorbant. Nos profits sont vos pertes". (page 29)
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"Mes attaches sont placées sur un compte bancaire. Son montant indique la valeur de ma vie. Sa qualité se définit par l’évolution du Dow Jones, le nombre de chaussures dans mon placard, le cours du cuivre. J’appartiens à une oligarchie motivée par l’ambition, avec le conservatisme comme idéal et la technologie pour rêve. J’ai la plus belle performance du floor. C’est tout ce qui compte, le montant de cash à l’instant t, la maximisation de mon gain individuel. Mon hédonisme est relatif: je n’ai aucune spiritualité ni conviction. Je vis dans une bulle inviolable, dans l’ultra-présent. N’importe où et toujours seul".(page 89)
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Il est incroyable de voir comme le peuple, dès qu'il est assujetti, tombe soudain dans un si profond oubli de sa liberté qu'il lui est impossible de se réveiller pour la reconquérir : il sert si bien, et si volontiers, qu'on dirait à le voir qu'il n'a pas seulement perdu sa liberté mais gagné sa servitude...)
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Ils ont créé - puis rendus universels - le crédit, la publicité, les médias de masse, trois piliers d'un système de domination totalitaire. Il promet la liberté individuelle. Il organise la confusion entre bonheur et consommation pour mieux abrutir les foules. [p.17]
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Quand il y aura une classe moyenne en Chine, il n'y aura plus d'Amérique. Note bien renchérit-il, le jour où il y aura une classe moyenne en Chine, il n'y aura plus d'environnement. [p.149]
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La finance est l'une des rares industries où il est gagnant d'avoir tort avec tout le monde (page 298)
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La vie new-yorkaise ressemble à une montagne russe. Dans les pics, on profite sans compter; dans les creux, on fait le dos rond en attendant que la tempête s'éloigne.
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Seigneur de la com, Sébastien enchaîne soirées annulées et vacances reportées. Depuis l'implosion des subprimes, il ne gère que des scandales.
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