AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

3.16/5 (sur 59 notes)

Nationalité : Danemark
Né(e) à : Nyborg , le 17 sept. 1960
Biographie :

Elsebeth Egholm est danoise, ses romans sont extraordinairement populaires au Danemark, le premier paru est paru en français au Cherche Midi
Ses livres font un véritable carton dans son pays.
Une série télévisée faite à partir de ses romans devrait bientôt être diffusé sur Arte


Ajouter des informations
Bibliographie de Elsebeth Egholm   (3)Voir plus

étiquettes
Videos et interviews (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de

Thriller policierCréée par Elsebeth Egholm. Avec Laura Bach (II), Jakob Cedergren, Lars Mikkelsen. La série a été adaptée aux Etats-Unis avec Chloë Sevigny et James d?Arcy où elle poursuit sa route au-delà du continent européen. BePolarTV est la première WebTV consacrée exclusivement au polar. le site www.bePolar.fr propose de l'actu sur les romans, films, BD, séries TV polars, ainsi que des dossiers thématiques comme La petite Histoire du Polar, San Antonio, le Prix SNCF du Polar, etc.

+ Lire la suite

Citations et extraits (30) Voir plus Ajouter une citation
Wagner le regarda sans le voir, et dut soudain, admettre la triste réalité. Pas de meurtre classique pour lui ce coup-là. Pas de solution facile ni de réponse toute faite, Le film de Dicte Svendsen se répandait dans son sang comme un virus, et c'était insupportable,
Commenter  J’apprécie          92
Les événements récents lui avaient appris que la vie était trop courte pour être gâchée par des regrets ou perdue à vouloir sans cesse déterrer le passé.
Commenter  J’apprécie          70
C'est un meurtre rituel n'est-ce pas? Ce truc avec les yeux?
Commenter  J’apprécie          70
- JE SUIS ENCEINTE.
Ida Marie lui annonça la nouvelle alors que Dicte venait d'avaler une première gorgée de son café. Le tumulte dans le café Salling sembla soudain s'estomper alors que les idées jaillissaient les unes après les autres dans sa tête. Elle pensa d'abord à Wagner et eut de la peine pour lui, puis elle s'en voulut de sa réaction avant de se dire «heureusement que ce n'est pas moi» et, à cette seconde précise, une joie claire et absolue éclata en elle. Ils l'avaient désiré. Ida Marie en tout cas.
- Félicitations ! Il est au courant ?
- Pas encore. Je vais devoir trouver le moment propice, dit Ida Marie avec un sourire ravi.
Le sourire que lui adressa Dicte n'était que l'ombre de celui qu'affichait Ida Marie. L'époux d'Ida Marie, le policier John Wagner, était âgé de 56 ans et avait deux enfants d'un précédent mariage. Ida Marie, quant à elle, était la mère du petit Martin, âgé de 6 ans. Elle avait 45 ans, un an de moins que Dicte. Il allait leur falloir de l'énergie.
- Et à propos de l'âge ?
Elle se serait giflée d'avoir abordé le sujet aussi brutalement, mais Ida Marie ne sembla pas comprendre la question, peut-être volontairement.
- Je sais. Il y a un risque, je vais devoir passer une amniocentèse et subir une flopée d'analyses.
Mais cela ne semblait en rien gâcher son bonheur. Dicte le voyait irradier de tout le visage d'Ida Marie, de son regard, de son sourire, de chaque pore de sa peau. Il la rendait plus lumineuse et presque immortelle au milieu des autres gens qui, eux, avaient tout à fait l'air mortels. Une jalousie soudaine et malvenue fit son apparition : être aussi rayonnante et insouciante, croire en l'avenir au point de se préparer à vivre une nouvelle vie. Être heureuse.
Elle fut frappée de se rendre compte que le mot «heureux» était l'un des plus intimes qu'elle connût. Elle détourna son regard d'Ida Marie pour regarder la rue, comme si elle venait d'être aveuglée par le soleil. La fin de l'été poussait les gens à sortir. Elle porta son attention sur un homme en rollers qui poussait un landau devant lui. Au croisement de la rue Regina, il doubla un autre homme qui avait l'air préoccupé. Il était d'origine arabe, avait des cheveux noirs et courts, une barbe assez longue et était vêtu d'une tenue de sport qui semblait beaucoup trop chaude pour la saison. En tout cas, il suait abondamment, mais peut-être était-ce à cause de son sac à dos, qui avait l'air particulièrement lourd. Il donnait l'impression d'être en route pour un long voyage. Deux adolescentes en collant et minijupe se retournèrent pour le regarder.
- Bien sûr, il va falloir qu'on discute de ce qu'on va faire, si les choses se passent mal, dit Ida Marie.
Elle laissa cette possibilité, ou plutôt cette impossibilité, flotter entre elles dans l'atmosphère. Dicte pensa qu'il aurait mieux valu que ce soit Anne qui se trouve à sa place pour parler avec Ida Marie. Anne, qui était sage-femme, aurait su comment la rassurer et l'encourager. L'idée d'un enfant en mauvaise santé lui semblait déjà affreuse, mais celle d'un enfant handicapé provoquait chez elle un sentiment de panique atroce.
En regardant Ida Marie, elle se dit que le bonheur semblait l'immuniser. Aussi, après les premières secondes de doute, elle se persuada que la catastrophe n'aurait pas lieu. Cela n'arriverait pas. Cela arrivait aux autres. Pas à soi-même, ni à un proche. N'était-ce pas cette conception-là qui rendait la vie supportable ?
Commenter  J’apprécie          10
Sans répondre, Wagner emprunta un ensemble stérile à un technicien, un masque et une paire de gants en latex, puis il s’accroupit à côté du corps. (...) Il refrénait l’envie de remettre en place une mèche de cheveux coincée entre les lèvres de la victime. Ce n’était pas possible. Il ne fallait toucher à rien, les choses devaient être consignées de la manière précise où on les avait trouvées. Tout cela était inscrit en lui, comme de boucler sa ceinture de sécurité ou de se brosser les dents avant d’aller au lit. Alors il se contenta de regarder la fille. Elle était jeune. Vingt ans à peine. Sa peau apparaissait fine et soignée, aux endroits qui n’étaient pas recouverts de sang : sur les bras nus, le visage et une partie de la poitrine. Les mouches bourdonnaient autour d’elle, bien qu’on ne fût pas en été et que le temps fût plutôt typiquement danois, oscillant entre soleil et risque de pluie, avec des nuages qui se précipitaient dans le ciel. Les cheveux étaient bruns et mi-longs, de sorte que l’on remarquait à peine les traces de sang sur les tempes. Elle avait dû recevoir un coup violent à cet endroit, il n’y avait pas besoin d’être médecin légiste pour le comprendre. Les tempes n’étaient plus qu’une masse sanguinolente, mais cela valait mieux, pensa-t-il contre toute logique, que des traces de strangulation et une langue gonflée pendant hors de la bouche. Cette image-là était plus jolie, malgré son horreur. Plus humaine.
Commenter  J’apprécie          10
Bo protégeait l’écran des rayons du soleil afin de pouvoir suivre le film. Il y avait bien un cadavre, et cette fois-ci, la mort n’avait pas la moindre circonstance atténuante. Il s’agissait d’une jeune femme, aux cheveux mi-longs. Elle portait un jeans et un T-shirt rose portant l’inscription « I love U » tracée avec des paillettes sur un cœur argenté. Elle était appuyée contre une voiture, et le terme de « poupée toute molle » lui convenait en effet parfaitement. C’était comme si elle ne tenait plus que par la peau. Comme si quelqu’un avait retiré le squelette censé la maintenir rigide. Même sur le petit écran du téléphone, ils pouvaient voir les orbites vides qui les fixaient de leurs cavités profondes et noires. À l’extrémité gauche de l’image, on apercevait deux jambes revêtues d’un jeans.
– Qu’est-ce que c’est ? demanda Bo.
– Quoi ?
– C’est une ombre ? Un arbre ?
Il lui désigna l’image, en retirant gentiment l’appareil des mains de la petite. Il refit tourner le film. Dicte plissait les yeux.
– Là !
Elle ne comprit pas immédiatement ce qu’il voulait lui désigner. Et puis soudain ce fut clair. Il y avait comme une silhouette, dont l’ombre se reflétait sur une voiture, à contre-jour entre la forêt et le cadavre.
Commenter  J’apprécie          10
Bien que Dorothea fût loin d’avoir été une mère idéale, Ida Marie avait les yeux rouges, baignés par les larmes. D’une main, elle tenait le petit Martin âgé de quatre ans, et, de l’autre, quelques roses rouges. John Wagner se tenait à ses côtés, un bras passé autour de sa taille. Dicte se demanda soudain comment avançait l’enquête au sujet du meurtre de cette jeune fille de dix-huit ans qui avait défrayé les chroniques, y compris la sienne. Mais pour l’instant, le policier était un homme comme les autres et elle devait s’abstenir de poser des questions. Elle attendrait une heure propice pour l’appeler.
Le fils de Wagner, Alexander, âgé de quatorze ans, était debout à côté de son père, affichant le regard lointain qu’ont les adolescents. Anne et Anders étaient là aussi, à peine rentrés du Groenland, avec leur fils, Jacob. La famille se tenait groupée, comme si chacun se cramponnait à son prochain pour se protéger de la mort qui leur faisait face, au fond du trou. Tous, sauf elle. Autour d’elle, il n’y avait que du vent, comme si elle se trouvait dans une bulle invisible, dont elle avait cependant pris l’habitude.
Commenter  J’apprécie          10
Dicte écoutait le chant du merle, tout là-haut, ainsi que le bruissement du vent dans les feuillages. Puis elle entendit le son de la terre heurtée par le cercueil en acajou de Dorothea Svensson, avec ses poignées en laiton poli, et elle réalisa soudain à quel point Bo lui manquait. Bien sûr, elle pouvait supporter d’assister seule à cette cérémonie, et puis, ce n’était pas sa propre mère qui reposait dans ce cercueil. Cependant, il y avait comme une intensité qui faisait défaut. Un bras autour de ses épaules, une main effleurant son cou. Guère plus. Mais il était excusé, car aujourd’hui avait lieu le dernier match de la saison au Stadion, et l’AGF1 jouait contre le HIK2 devant plus de 17 000 spectateurs. Après tout, il y avait des choses plus importantes que les enterrements, en tout cas lorsqu’on est photographe free lance et qu’on a besoin d’arrondir ses fins de mois en travaillant pendant le week-end.
Elle regarda autour de la tombe encore ouverte, le prêtre avait joint ses mains.
– Notre Père qui êtes aux cieux…
Commenter  J’apprécie          10
Le médecin légiste s’accroupit à son tour près du cadavre et se mit au travail. Wagner remarqua aussitôt la manière dont son regard enregistrait le jeans usé, le T-shirt rose trop moulant, la tête, appuyée contre la portière du passager, le cou long et fin, les traits réguliers, la peau du visage, jeune et bien entretenue. Peut-être avait-elle du maquillage autour des yeux ? Cela, ils ne le sauraient sans doute jamais, car il n’y avait plus de paupières. Gormsen prit la température du corps.
– Identité ? demanda-t-il.
– Pas de sac, expliqua Jan Hansen. Rien dans les poches susceptible de nous donner une indication.
Gormsen baissa les yeux.
– Pas non plus de chaussures.
Les pieds de la jeune fille étaient petits et bien formés. Les ongles étaient laqués d’un vernis rose nacré. Des sandales avaient laissé des traces de pigmentation sur sa peau.
– Elle n’a pas dû rester longtemps ici, c’est évident. Quelqu’un l’y a déposée. Mais quand ? Pendant le match ? À quel moment a-t-elle été découverte ? demanda Gormsen.
Commenter  J’apprécie          10
Elle comprenait sa gravité. C’était une sorte d’instinct, qu’ils partageaient de manière identique, même s’ils n’en avaient jamais parlé ensemble. En règle générale, ils n’avaient que rarement l’occasion de discuter d’égal à égal, et ils avaient toujours laissé de côté cette chose qu’ils se savaient commune, qu’ils le veuillent ou non. C’était comme si tous deux étaient poussés par la curiosité envers le mal, ou envers ceux susceptibles de le créer. Comme si, chacun à sa façon, ils s’étaient donné pour mission de rétablir l’ordre à partir du chaos, qui surgissait toujours lorsque les causes d’un décès n’étaient pas naturelles. Lui, soutenu par la loi et par sa position de responsable de la brigade criminelle d’Århus, que l’on appelait également, depuis la nouvelle réforme de la police, le Centre de Recherche de Police du Jutland de l’Est. Elle, avec les quelques armes qu’elle possédait, et son besoin éternel de poser des questions et de faire naître la vérité du mensonge.
Commenter  J’apprécie          10

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Elsebeth Egholm (90)Voir plus

Quiz Voir plus

L’étranger, d'Albert Camus

Où Meursault rencontre-t-il Marie Cardona le lendemain de l’enterrement de sa mère ?

dans une salle de cinéma
à l’établissement de bain du port
sur une plage aux environs d’Alger

10 questions
1324 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur
¤¤

{* *}