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Citations de Cheryl Strayed (223)


L'espace d'une seconde, je me suis vue d'en haut, petit tache sombre sur l'immensité vert et blanc, pas plus ni moins importante que les oiseaux anonymes perchés dans les arbres. Ici, on pouvait aussi bien être le 4 juillet que le 10 décembre. Les montagnes ne tenaient pas de calendrier.
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On ne peut jamais savoir pourquoi certains évènements arrivent et d'autres non, ce qui provoque quoi, ce qui détruit quoi. Quelles choses permettent à d'autres de naître, de mourir ou de changer de cours.
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C'est dommage qu'il y ait pas plus de filles comme toi, si tu veux mon avis - capables d'envoyer chier la société et tout ce qu'on attend d'elles. Si elles étaient plus nombreuses à t'imiter, ça irait beaucoup mieux.
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La peur est en grande partie due aux histoires qu’on se raconte, alors j’avais décidé de me raconter autres choses que ce qu’on répète aux femmes. J’avais décidé que je ne courais aucun danger. J’étais forte. Courageuse. Rien ne pourrait me vaincre. M’en tenir à cette histoire était une forme d’autopersuasion, mais, la plupart du temps, ça fonctionnait. Chaque fois que j’entendais un bruit d’origine inconnue ou que je sentais quelque chose d’horrible prendre forme dans mon imagination, je le repoussais. Je ne me laissais tout simplement pas impressionner. La peur engendre la peur. La puissance engendre la puissance. Alors j’avais opté pour la puissance.
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"Tu es jolie, alors tu t'en sortiras toujours, quoi que tu fasses. Moi, les gens se contentent de ma bonté d'âme. Je n'ai jamais eu le physique qu'il fallait.
- Je ne suis pas d'accord. Je te trouve jolie.
- C'est vrai ?
- Oui, ai-je insisté, même si ce n'était pas exactement le mot que j'aurais employé pour la décrire.
- Vraiment ? Merci. Ça me fait plaisir. D'habitude, Dave est le seul à penser ça."
Elle a regardé mes jambes.
"T'as besoin de te raser, ma fille !" a-t-elle ajouté avant d'éclater du même rire rauque que lorsqu'elle avait parlé de mon sac.
"Non, je rigole, a-t-elle repris, sa cigarette à la bouche. T'as bien raison d'en faire qu'à ta tête. C'est dommage qu'il y ait pas plus de fille comme toi, si tu veux mon avis - capables d'envoyer chier la société et tout ce qu'on attend d'elles. Si elles étaient plus nombreuses à t'imiter, ça irait beaucoup mieux."
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Mon rythme n'avait rien à voir avec celui des moyens de locomotion que l'on utilise normalement pour parcourir le monde. Les kilomètres ne défilaient pas. Ils formaient de longs méandres d'herbes folles, de mottes de terre, de brins d'herbe, de fleurs courbées par le vent, d'arbres tordus et grinçants. Ils étaient faits du son de ma respiration et de celui de mes pas sur le chemin, l'un après l'autre, accompagnés du cliquetis de mon bâton. Chacun d'eux devait être affronté avec humilité.
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« On n’est pas pauvres, répétait sans cesse ma mère. Parce qu’on a de l’amour à revendre. »
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Pour moi, la solitude avait toujours été un lieu plus qu'un sentiment, une petite pièce dans laquelle je pouvais me réfugier pour être moi-même.
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Le chemin m'avait appris l'humilité.
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Le pire, quand on perd sa mère aussi jeune, ce sont les regrets. De petites choses qui me faisaient mal rien que d'y penser : toutes les fois où j'avais levé les yeux au ciel quand elle essayait d'être gentille, eu un mouvement de recul lorsqu'elle me touchait ; le jour où je lui avais dit : "Tu ne trouves pas que je suis incroyablement plus sophistiquée que toi à vingt et un ans ?" En y repensant, ce manque d'humilité me donnait la nausée. Je me comportais en sale petite arrogante et, tout à coup, ma mère était morte. Oui, j'avais été une fille aimante et oui, j'avais été là pour elle, mais j'aurais pu mieux faire. Devenir ce que je l'avais suppliée de dire que j'étais : la meilleure fille au monde.
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Mon rythme n'avait rien à voir avec celui des moyens de locomotion que l'on utilise normalement pour parcourir le monde. Les kilomètres ne défilaient pas. Ils formaient de longs méandres d'herbes folles, de mottes de terre, de brins d'herbe, de fleurs courbées par le vent, d'arbres tordus et grinçants. Ils étaient faits du son de ma respiration et de celui de mes pas sur le chemin, l'un après l'autre, accompagnés du cliquetis de mon bâton. Chacun d'eux devait être affronté avec humilité.
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En milieu d'après-midi, j'ai ressenti un tiraillement familier au bas-ventre et compris que j'allais avoir mes règles. Pour la première fois depuis que j'étais sur le chemin. J'avais presque oublié que ça arriverait. La nouvelle perception que j'avais de mon corps depuis le début de ma randonnée avait occulté mes anciennes habitudes. Finies les subtiles analyses pour savoir si j'étais infinitésimalement plus grosse ou plus mince que la veille. Finies les journées où j'étais de mauvaise humeur parce que je me trouvais mal coiffée. Toutes ces sensations mineures étaient oblitérées par la douleur franche qui ne me quittait pas, de mes pieds sanguinolents aux muscles de mes épaules et de mon dos, si noués et si brûlants que je devais m'arrêter plusieurs fois par heure pour faire des étirements qui m'offraient un peu de répit.
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Comme si la beauté intacte de la nature qui m'entourait pouvait me rendre intacte moi aussi, en dépit de tout ce que j'avais perdu, de tout ce qu'on m'avait enlevé, de toutes les choses regrettables que j'avais fait subir tant aux autres qu'à moi-même et de toutes celles que j'avais subies.
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Le chagrin n'a pas de visage.
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"Pour sauver ma peau, j'ai décidé de ne plus avoir peur et d'avancer."
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Je me suis sentie encore plus seule.
J'ai envisagé de sortir pour me chercher un compagnon. C'était tellement facile. Les années précédentes, j'avais enchaîné les coups d'un, de deux ou de trois soirs. Ça me semblait tellement ridicule quand j'y repensais, tous ces moments d'intimité avec des hommes que je n'aimais pas ; et pourtant je mourais encore d'envie de sentir un corps contre le mien, de ne plus penser à rien.
(p. 55)
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Chaque matin, j'avais l'impression de regarder le ciel depuis le fond d'un puits.
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Pour moi, la solitude avait toujours été un lieu plus qu’un sentiment, une petite pièce dans laquelle je pouvais me réfugier pour être moi-même. L’absence totale d’êtres humains sur le PCT avait altéré cette sensation. La solitude s’était étendue à l’univers tout entier, que j’occupais d’une façon toute nouvelle pour moi. Depuis que je vivais au grand air, sans même un toit au-dessus de ma tête, il me semblait à la fois plus grand et plus petit.
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(...). Les mots que je prononçais se dissolvaient dans l'air.
La même chose se produisait quand je voulais prier. J'y mettais pourtant toute ma ferveur, toute ma rage, je priais un dieu, n'importe lequel, que j'étais incapable d'identifier ou de trouver. Je maudissais ma mère pour ne m'avoir donné aucune éducation religieuse. Échaudée par son enfance catholique extrêmement répressive, elle avait toujours évité les églises; et, maintenant qu'elle mourrait, je ne savais pas à qui m'adresser. Alors je priais l'univers tout entier en espérant que Dieu m'écoutait quelque part. Finalement, après avoir prié si fort, j'avais soudain arrêté. Non pas parce que je ne trouvais pas Dieu, bien au contraire : je venais de me rendre compte qu'il était là, et qu'il n'avait pas la moindre intention de faire quoi que ce soit pour sauver ma mère. Dieu n'était pas une entité bienveillante qui répondait à nos souhaits. Dieu n'était qu'un connard sans pitié.
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Dans ma vie d'avant le PCT, j'adorais déjà les livres ; sur le chemin, ils avaient pris une signification encore plus importante. Ils représentaient un univers dans lequel je pouvais me perdre lorsque le mien devenait trop solitaire, dur ou pénible.
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