Arthur Scanu

Au bureau, partout
Prête à mettre ma peau
Dans les rayons de la supérette
Du pain, du fromage, du Coca
Je n’ai déjà plus rien à manger
Alors que moi aussi
J’ai levé le doigt toute ma vie pour prendre la parole
Je peux parler
J’ai des choses à dire qui méritent qu’on m’écoute

Je ne m’emparerai jamais de moi
Je ne sais pas quoi dire

Il y a ce que j’aime
Ce que je n’aime pas
Ceux que j’imite
Pour ne pas m’en vouloir
Quand je suis dans mon lit,
Seule, avec n’importe qui

Je n’ai jamais rien dit
Qui soit vraiment à moi

Demain j’étais trop bien je dirai c’était hier
Je ne peux pas dormir
J’ai peur de la visite guidée
De tous les endroits où j’ai failli me perdre

Je le rappellerai, c’était bien.

Et puis non
Il faut de belles choses, non ?
Sinon ça ne vaut rien ?
Il faut des saltimbanques
Aux costumes bicolores
Des orgues de Barbarie
Des ours, des pommes et des toréadors
Un héron près d’une rivière, de la mélancolie
Des vaches qui paissent lentement, non ?
J’ai attendu qu’il dorme pour vomir