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Critiques de Antoine Renand (1118)
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L'Empathie, tome 2

Envie de relire le premier tome en refermant le deuxième .

Le rythme est enlevé avec des personnages finement travaillés.

C'est un vrai plaisir de lecture.

L'intrigue tenaille le lecteur,

lui fiche la trouille

car, ça dégomme, ça désoude!

Trop de temps écoulé selon moi entre ses deux parutions pour refaire facilement le lien.

Un sacré polar.







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S'adapter ou mourir

Antoine Renand m’a donné l’impression d’un coureur de fond dans ce roman : il démarre lentement , garde le rythme puis accélère la cadence jusqu’au sprint final.



Les réseaux sociaux occupent sans conteste le centre de ce récit à deux têtes.

La première est Ambre, cette jeune fille de 17 ans , mal dans sa peau , en quête d’aventures , à la fois sentimentales mais aussi celles qui riment avec liberté. Celle qui lui promet de se sortir de ses problèmes relationnels insolubles avec sa mère . Alors quand un ami virtuel avec qui elle tchatte des journées entières , qui la réconforte , qui l’écoute, lui propose de venir avec son amoureux se réfugier dans sa grande maison située dans un coin perdu de la Drôme,

elle saute sur l’occasion et quitte la région parisienne pour cette échappée belle vers le Sud et cette étape bienvenue proposée si gentiment par son ami Baptiste. Elle vient sans le savoir de commettre la pire erreur de sa vie et de se jeter dans la gueule du loup amateur de proies jeunes et naïves …

La deuxième est Arthur, ce quadragénaire qui a réalisé deux films ayant obtenu un succès confidentiel . Cet intermittent du spectacle vit donc grâce aux revenus de sa femme, pédiatre. On ne peut pas dire que leur vie de couple soit au beau fixe , elle devient même explosive quand Arthur s’aperçoit que sa femme le trompe. Arthur déménage et doit trouver un job pour payer son loyer. Il est ainsi embauché par une société sous-traitante de Lifebook, le réseau social star, pour devenir modérateur. C'est-à-dire visionner des journées entières des scènes les plus atroces , les plus violentes les unes que les autres et décider celles qu’il devra supprimer ou non . Un métier très dur psychologiquement voire traumatisant d’où l’énorme turnover . Un boulot dans lequel « Boomer» va tenter de survivre à ses agressions visuelles qui se succèdent à un rythme effréné , au milieu de ses jeunes collègues à qui il réserve bien des surprises . Avant qu'un événement tragique ne bascule définitivement son existence vers le pire et possiblement le meilleur…





On le pressent, ces deux histoires vont entrer en collision. Mais dans quelles circonstances et pour quelles conséquences ?





Antoine Renand est un homme d’images et il nous embarque, à propos, dans les coulisses des réseaux sociaux. La matière n’est pas ici cet algorithme diabolique qui guide nos choix ou les publicités qui nous sont exposées, mais ceux qui filtrent ce que nous pouvons voir ou pas sur les différentes pages. Ces modérateurs qu’on imagine dans l’ombre et qui apparaissent ici en pleine lumière. Leur rôle : censurer les images ou les vidéos empreintes de violence ou de cruauté diverses et avariées.

Et de la matière première à visionner il y en a à foison quand tout acte de notre vie 2.0 est un prétexte à sortir notre smartphone de la poche . Témoin passif d’un fait divers dramatique ou acteur volontaire de violences gratuites, les ” posts” transforment chaque membre du réseau social en voyeur conscient ou non.

C’est encore plus vrai pour les nouvelles générations gavées dès le plus jeune âge d’images à travers les différents écrans qui les entourent. Des écrans parcourus souvent sans filtre - car les parents ont oublié qu’ils devaient jouer ce rôle - qui abreuvent des esprits souvent malléables, qui ont du mal à différencier la réalité du virtuel. Avec les conséquences que l’on peut imaginer.

L’auteur, à travers ces deux histoires, nous montre que le pont qui sépare ces deux mondes peut être étroit quand il sert de support à la violence . Qu’ils regardent sans émotion particulière une image d’une cruauté extrême sur un animal ou sur un être vivant ou qu’il commette ces actes ignobles. Le réseau a ses responsabilités mais chaque individu en capacité de raisonner doit aussi être conscient du danger potentiel que recèlent ces sites.



Comme précisé en introduction, l’intensité dramatique et rythmique monte crescendo dans la deuxième moitié du roman, laissant le lecteur incapable de quitter un seul instant le récit.

Comme à son habitude, les personnages sont dépeints avec une grande qualité. Des personnages complexes qui nous ressemblent, parfois faibles quand les sentiments s’en mêlent ou d’une force inouïe quand une motivation soudaine les tire en avant. Et comme dans tout bon thriller vous aurez droit à quelques beaux spécimens de psychopathes pur porc !

Un troisième roman réussi qui servirait parfaitement de scénario à un bon thriller.

Qu’on se le dise !













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S'adapter ou mourir

Un jour férié, 600 pages et quelques heures en apnée, voilà comment s’est déroulée ma lecture du nouveau thriller d’Antoine Renand. C’est simple, une fois ouvert, je n’ai pas pu lâcher ce livre !



L’idée de départ est absolument géniale. Sur les réseaux sociaux, tout peut arriver, même le pire. Et dans notre monde qui évolue constamment, c’est « marche ou crève », surtout pour ceux qui, pour une raison ou une autre, se retrouvent en situation de fragilité ! L’histoire que l’on nous raconte ici est non seulement parfaitement crédible, mais elle a en plus une belle épaisseur ! D’ailleurs, je dois vous avouer que je n’avais jamais pensé une seconde à cette histoire de modérateur sur les réseaux… Et vous ?



Ce que j’aime avec cet auteur, c’est sa capacité à prendre son temps pour dérouler son histoire, installer ses personnages et dévoiler les complexités de ceux-ci. J’ai l’impression que plus Antoine Renand installe son histoire, moins le lecteur peut encore se détacher de l’ouvrage. Pas d’autre choix que de le lire d’une seule traite pour savoir ce qui va se produire sur la prochaine page, dans le prochain chapitre. Et je peux vous dire qu’une fois le livre refermé, les personnages vous marquent au fer rouge, rien qu’en y repensant, j’ai froid dans le dos !



C’est rythmé, intense, sombre et même glauque, mais on se délecte – enfin je me délecte ! Pour moi tout y est, c’est extrêmement noir comme j’aime et ça joue avec mes nerfs tout en ayant l’impression qu’une chape de plomb m’est tombée sur la tête.



Définitivement, Antoine Renand est pour moi l’une des nouvelles voix du thriller, définitivement à suivre. Il a cette capacité à se réinventer à chaque histoire, à surprendre encore et encore son lecteur avec ses fins totalement incroyables ! Bref vous l’aurez compris je vous recommande cette sombre histoire et je vous recommande également de lire les deux autres thrillers de l’auteur, L’empathie et Fermer les yeux !
Lien : https://ogrimoire.com/2021/1..
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S'adapter ou mourir

Brillant !

C’est l’histoire d’un kidnapping, celui d’Ambre, 17 ans, qui a fait une bien mauvaise rencontre sur les réseaux sociaux.



C’est aussi l’histoire d’Arthur, 40 ans, qui va se retrouver un peu par hasard modérateur d’un célèbre réseau social, Lifebook. Son rôle : nettoyer la toile de toutes les ignominies qui y circulent : vidéos violentes, de maltraitance, accidents, viols et j’en passe. Le fond du fond, le tréfond du web qui se déroule sous nos yeux. et qu’il va devoir se coltiner huit heures par jour, semaine après semaine. Ça rendrait fou le plus sain et le plus endurci d’entre nous.



Deux tranches de vie que nous allons suivre sans qu’on comprenne le lien entre les deux.



La construction est traditionnelle, le thème des réseaux sociaux est actuel, l’originalité du roman ne se fera donc pas de ce côté-là mais plutôt dans la manière dont l’auteur l’aborde, dans le tournant qu’il donne à son intrigue à un moment où on ne l’attend pas, et dans son final qui est complètement inattendu et qui m’a, je dois dire, assez perturbée car je ne m’attendais ni à ce qu’il intervienne à ce moment-là, ni que le roman s’achève ainsi avec cette dernière partie.



Antoine Renand a cette capacité à captiver son lectorat, à nous accrocher dès les premières lignes sans plus jamais nous lâcher durant les centaines de pages qui suivent. C’est dû à un traitement implacable du rythme de l’action, mais également grâce à des personnages forts, peu nombreux, que nous suivrons dans leur vie quotidienne, dans leurs difficultés, leurs moments d’introspection et leurs pensées les plus intimes. Aucun moment d’ennui, et le besoin viscéral de reprendre mon livre à peine rentrée du boulot pour me replonger dans cette histoire. Je pense que c’est la troisième fois que j’écris ça le concernant, mais la carrière cinématographique de l’auteur y est certainement pour beaucoup dans sa capacité à maintenir le rythme, le suspense, et à créer un univers particulièrement visuel qui ferait un excellent scénario pour Netflix (dit la meuf qui n’a pas Netflix et qui je regarde pas la TV).



S’adapter ou mourir est un roman difficile, certains commentaires parlent d’un roman violent et je ne suis pas tout à fait d’accord sur ce point (attention hein, je n’suis pas en train de vous dire que c’est une jolie promenade de santé au bord d’un ruisseau bordé de petites pâquerettes). Ici, pas d’hectolitres de sang, pas de scènes à rallonge de torture ou de massacre, pas de descriptions dégueulasses de cadavres en décomposition, de viols ou je ne sais quoi. L’auteur ne verse jamais de surenchère ni dans le voyeurisme, je dirais même qu’il y a une certaine pudeur dans l’écriture des scènes plus difficiles, et un respect immense pour ses personnages aussi. Oui, il se passe des choses dramatiques dans ce roman mais là où c’est violent et où ça prend aux tripes, c’est dans ce que ça réveille en nous. On peut se sentir concerné, touché ou ému par ce que vivent les personnages auxquels on s’est forcément attaché, mais c’est surtout le fait de s’identifier à certaines situations qui nous égratigne la sensibilité. On s’imagine vivre l’horreur qu’ils traversent, on se demande comment on pourrait supporter ça… On s’identifie aussi à eux parce qu’ils sont des gens normaux, ça pourrait être vous ou moi, ils ne sont pas des super-héros, juste des gens qui traversent une mauvaise passe et qui vont se retrouver au cœur de la violence qui inonde notre société.



Le thème des réseaux sociaux prend ici beaucoup de place. On les fréquente depuis de nombreuses années, on y fait des rencontres plus ou moins bonnes, mais qui sait finalement, qui se cache derrière cette oreille attentive avec qui on échange chaque jour ? Qui sait si la personne avec qui on échange n’est pas simplement une saloperie, là pour répandre sa haine, sa méchanceté et s’en prendre à vous ? On découvre ici les coulisses de ceux qui travaillent dans l’ombre pour tenter de contenir la haine des gens, la violence décomplexée de personnes qui se pensent à l’abri de la justice et des représailles parce qu’elles sont bien planquées derrière leur pseudo et leur écran. Pour chaque vidéo supprimée, ce sont dix qui sont publiées.



« J’efface. Et tout va bien dans le meilleur des mondes. »



Le mot de la fin

Dérangeant, brillant, puissant, remarquable !



Considérez que chaque roman d’Antoine Renand finit chez moi dans ma liste des coups de cœur ou coup de foudre de l’année. Celui-ci ne fera pas exception à la règle. Je ressens d’ailleurs aujourd’hui un certain vide à l’avoir terminé, comme quand on termine une bonne série et qu’on se demande par quoi on va bien pouvoir enchaîner.



En trois romans, Antoine Renand s’est imposé comme une grande voix du thriller. S’adapter ou mourir est la preuve du talent incroyable de cet auteur, qui tient une place plus qu’honorable dans mes chouchous français !



Ai-je besoin de vous dire que je vous le recommande ?
Lien : https://anaisseriallectrice...
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Fermer les yeux

Dans un petit village d'Ardèche, Justine Morin, 7 ans, disparaît au cours d'une partie de cache-cache. Très vite, un suspect un peu marginal est arrêté, Gabin Lepage, 25 ans. Quinze ans après, Dominique Tassi, le policier maintenant à la retraite qui avait enquêté sur l'affaire, veut réouvrir l'enquête car on vient de découvrir le corps d'une jeune fille dans l'Ain portant les mêmes marques de torture que celles sur le corps de Justine. Mais Dominique se voir refuser sa demande. Il va alors enquêter seul ou quasiment, puisqu'il va solliciter Nathan Rey, un écrivain spécialiste des tueurs en série et l'avocate de Gabin Lepage qui a obtenu un deuxième procès pour son client. Mais très vite, Dominique Tassi comprend que son enquête dérange et qu'on veut le faire taire.



Je remercie tout d'abord Babelio à travers cette Masse Critique et la maison d'éditions Pocket de m'avoir sélectionnée pour découvrir ce roman policier que j'avais remarqué à sa sortie l'an dernier.

Celui-ci avait attiré mon attention car l'action se passe en partie pas très loin de chez moi et il s'agit au départ d'une disparition d'enfant, ce que je trouve très angoissant.

Malgré les différents changements d'époque dans le roman, je n'ai eu aucun mal à suivre. L'écriture est claire, on plonge immédiatement au coeur de l'action avec l'enlèvement de la petite Justine.

Par contre, j'avoue que la partie consacrée au tueur des cinémas ne m'a pas convaincue et je l'ai trouvée sans aucun rapport avec l'intrigue principale, me demandant même son intérêt ici.

Certaines scènes sont particulièrement angoissantes, notamment les dernières scènes du roman ou le récit de Raphaëlle Lafarge.

J'aurais quand même aimé avoir plus de détails sur les individus qui ont participé aux violences sur les petites filles ou les jeunes femmes, j'avoue que je suis restée un peu sur ma faim de ne pas en savoir plus.

Ce livre de poche est quand même un bon roman policier où on découvre certains détails glaçants inattendus, j'ai pris plaisir à le lire, merci Babelio !
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Fermer les yeux

La disparition d'une fillette , un gendarme qui picole , fracassé par un drame personnel et l'arrestation rapide d'un marginal : Bof ... Pour l'instant vraiment rien d'original !



Les bonnes notes attribuées à ce roman m'incitent cependant à poursuivre car il doit bien se passer autre chose pour sortir de l'ordinaire ...



Çà, c'était en 2005 et la narration fait un bond de 15 ans en avant , Dominique Tassi, n'est plus gendarme et a arrêté de boire . En lisant le journal , il est intrigué par la nouvelle de la découverte du cadavre d'une jeune fille avec des éléments qui lui rappellent étrangement l'affaire précédente mais personne dans la police ne veut l'écouter et ses anciens collègues le renvoient face à ses monstres .

Gabin Lesage, l'homme qui a été condamné pour le meurtre de la petite Justine est toujours sous les verrous et, actuellement , une jeune avocate se bat pour obtenir un nouveau jugement . La route de Tassi et de cette avocate croise celle de Nathan , un écrivain spécialisé dans les "serial killers ".



Là, effectivement , l'histoire sort des chemins habituels et même si le lecteur connait assez rapidement le criminel, l'intérêt réside dans l'évolution des faits dictée en premier lieu par le remord de Tassi , parce qu'alcoolique , il a accepté trop de compromissions et de facilités et par le cheminement de l'enquête faite par l'ex gendarme et Nathan alors que les flics négligent certaines pistes .



L'auteur donne quelques petits coups de pouce au hasard mais on ne lui en voudra pas !
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Fermer les yeux

Fermer les yeux. Titre dont l'ambiguïté se révélera de manière dramatique tout au long de ce roman qui s'avale en apnée. Dominique Tassi, adjudant voit sa vie basculer lorsqu'il prend le volant avec un verre de trop. Les yeux se ferment, un instant et toute la vie bascule. L'embardée, la mort de sa fillette de 7 ans, le ménage qui craque et l'alcoolisme qui s'engouffre davantage et prend le dessus.

Couvert par ses collègues gendarmes à propos de ce dernier, Dominique Tassi continue l'exercice de ses fonctions mais dans quel état! Lorsqu'une gamine disparaît et est retrouvée morte dans les bras d'un berger qui dit l'avoir découverte, Tassi met sur ce dernier la pression maximale, obtient des aveux et la justice lui donne raison par une peine de quinze ans fermes.

Mais voilà, avec d'autres disparitions, d'autres cadavres, Tassi, devenu retraité, veut secouer la gendarmerie et relancer l'enquête, moins convaincu, semble-t-il qu'il ne l'était au moment de la première disparition. Mais personne ne veut ni l'entendre, encore moins le suivre.



Tassi va se lancer dans l'enquête de son côté. Il cherchera de l'aide auprès de l'avocate du berger et d'un écrivain spécialiste en psychopathes! Avec maîtrise du sujet, Antoine Renand, l'auteur, nous plonge dans une enquête complexe, aux rebondissements judicieux et à une fin inattendue. L'écriture est efficace, simple et accessible sans effort. Les péripéties et rebonds sont distillés à bon escient et font mouche. Le lecteur suit jusqu'au bout et, en toute logique, ne boude pas son plaisir... Quoique, il faut bien l'admettre, les clichés sont nombreux, les trucs et ficelles du genre parfois assez gros mais, dans son créneau, "Fermer les yeux" est et reste un bon moment de détente.



#Fermerlesyeux #NetGalleyFrance Merci, une fois encore à la confiance accordée par NetGalley et la maison d'éditions Robert Laffont grâce à qui j'ai pu découvrir ce livre.
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L'Empathie

Un avis un peu mitigé sur ce thriller.

Anthony Rausch et sa collègue Marion Mesny sont deux collègues policiers qui travaillent auprès des victimes de viol. C'est dans ce contexte qu'ils ont affaire à un violeur redoutable surnommé le lézard car il s'introduit dans les appartements de grands immeubles par les fenêtres, en escaladant les façades. Cet homme, qui s'appelle Alpha, est très très fort physiquement et la police a du mal à l'appréhender. On assiste ensuite à un tête à tête entre le policier Anthony Rausch et Alpha.

La première partie est très réussie je trouve, avec beaucoup de suspense. Les personnages sont très fouillés, voire un peu trop.

L'enquête est parfois elliptique avec des invraisemblances et des longueurs qui concernent le passé des personnages.

Un univers qui met assez mal à l'aise. Un peu déçue mais c'est un premier roman.
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L'Empathie

Waouh ! Désolée, c'est le premier mot qui me vient ! Mais en même temps, il résume bien toute l'intensité ressentie durant cette lecture. Je crois que jusqu'ici, seule Karine Giebel avait réussi à me tenir autant en haleine et à me faire poser un livre pour respirer 5 minutes avant de m'y replonger.

Je sais maintenant qu'il faudra compter avec Antoine Renand.

C'est très simple, j'ai dévoré ce livre en une journée. Impossible de m'en détacher et pourtant certaines scènes sont parfois difficiles à lire, même si je suis rompue au genre.

L'empathie nous plonge au coeur de la brigade du viol. Un dangereux prédateur -Alpha- s'introduit chez des couples pour les torturer. Pour le contrer, une équipe de flics déterminée. A leur tête : la Poire. Ce surnom, il le tient de son étrange silhouette. A ses côtés , Marion, une jeune flic qui veut en découdre. Ces deux-là forment un tandem hors pair, peut-être parce qu'ils ont tous les deux une histoire difficile à porter mais aussi parce que ces deux-là ont de l'empathie pour les victimes.

De l'empathie, vous n'en aurez pas pour Alpha. Malgré une enfance plus que cabossée , ce dernier a fait ses choix. Et c'est bien là toute la force de ce livre, celle de montrer que plusieurs chemins sont possibles pour échapper à un certain déterminisme.

Le récit alterne des moments de l'enquête avec des flash-back sur l'histoire de ces principaux protagonistes. Et même si tout s'explique, tout ne se justifie pas.

Un excellent polar, comme souvent dans la série "La bête noire" des éditions Laffont, un label auxquels les amateurs de frissons peuvent faire confiance.
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L'Empathie

Avec ce polar de grande qualité, on peine à croire qu’il s’agit d’un premier roman car l’écriture est déjà très aboutie. Il y a beaucoup de suspense et on ne peut lâcher ce livre très prenant.



Il est divisé en plusieurs parties. Au début, nous voyons Alpha, un marin entrer dans une maison d’une ville lointaine. Une mère s’occupe de ses enfants à l’étage, l’homme entre dans le salon, fouille la pièce mais surtout se prend en photo sur le téléphone de la mère. Il s’en va sans faire de mal à personne, mais cette intrusion marque le premier pas d’une terrible escalade. A Paris, un motard viole des femmes dans les ascenseurs. Un groupe de policiers spécialisés, surnommé « la brigade du viol » prend l’affaire en charge. Déborah, une des victimes se sent rassurée par la qualité d’écoute de Marion et surtout du capitaine Anthony Rauch dont elle soigne le père en qualité d’infirmière. Anthony est surnommé la Poire à cause de son physique particulier, sur lequel l’auteur insiste. Il a un corps plutôt féminin, rond et de magnifique cheveux blonds, son père est un riche industriel en fin de vie et sa mère une avocate célèbre, mais on sent tout de suite qu’Anthony et Marion cachent de lourds secrets. En plus des viols dans les ascenseurs, une violente agression se produit dans un appartement. L’homme a escaladé un immeuble de trois étages sans matériel et a blessé un couple sans violer la femme. Les autorités sont sur les dents, mais les policiers comprennent rapidement que les agresseurs sont différents. Le plus dangereux est Alpha qui se livre désormais à une escalade dans la violence. Il entre par les fenêtres et sème la terreur, se montrant plus violent à chaque nouvelle agression. La première partie du roman raconte le chassé-croisé entre Alpha et les policiers, en particulier Marion et Anthony. On découvre d’abord le secret de la jeune femme, puis Alpha révèle au grand jour celui d’Anthony, que pour ma part j’avais rapidement deviné vu l’insistance de l’auteur sur les courbes peu masculines du capitaine de la brigade. La première partie s’achève sur ce qui semble être la victoire d’Alpha et la fin de la vie du policier.



Dès la deuxième partie, le roman penche du côté thriller plus que policier et repart de plus belle. On découvre le passé de tous les protagonistes dont la psychologie est très bien travaillée, ce qui les rend tout à fait crédibles et intéressants. Aucun personnage n’est laissé à l’état de caricature. L’intrigue est très prenante, l’écriture très fluide. La thématique du roman est la violence sexuelle, côté bourreau et côté victime, de nombreuses victimes devant bourreaux à leur tour. L’histoire est vraiment très bien construite. On ne peut déplorer que quelques points faibles concernant la vraisemblance de l’histoire: Je doute qu’il soit possible à quiconque d’escalader une tour de plus de trente étages sans matériel, le secret d’Anthony révélé par Alpha est assez évident et on doute que personne parmi ses collègues ne s’en soit rendu compte avant. Le final est aussi trop rapide par rapport au reste de l’histoire. Malgré ces petits défauts il s’agit d’un excellent polar que je vous recommande chaleureusement.



Un grand merci à Netgalley et aux Editions Robert Laffont pour ce partenariat très apprécié.

#Lempathie #NetGalleyFrance
Lien : https://patpolar48361071.wor..
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Fermer les yeux

Il n’y a RIEN de pire que de perdre un enfant… SI ! C’est bien pire de se sentir responsable de la perte de son enfant…

RIEN de pire… ? SI !! encore bien pire, c’est : « ETRE responsable de la mort de son enfant » ☹

Le gendarme Dominique Tassi surnage depuis qu’il a provoqué un accident où sa fillette a trouvé la mort alors qu’il avait consommé un peu trop d’alcool… Ce jour-là, il a suffi d’un instant d’inattention, il lui a suffi de « Fermer les yeux » pour que sa voiture quitte la route et s’engouffre sur une pente vertigineuse avec la Mort au bout de la descente.

Quelques mois plus tard, lorsqu’une fillette est découverte violée et assassinée, il met toute son énergie à faire avouer celui qu’il a surpris avec le corps dans les bras et qui affirme l’avoir trouvé… Un marginal peu apprécié des habitants… Un coupable idéal avant même d’être jugé…

Après cette ultime affaire, Tassi prend une retraite anticipée pour tenter de remonter, et d’abord entreprendre une cure de désintoxication… mais son passé le hante, incrusté en lui comme une plaie ouverte…

Emma, aussi brillante que jeune avocate, est convaincue de l’innocence de son client, enfermé depuis des années pour un meurtre qu’il clame ne pas avoir commis… Avec la découverte de nouveaux éléments, elle est parvenue à obtenir l’ouverture d’un procès en révision qui doit débuter dans quelques jours.

Nathan, auteur spécialisé dans les interviews de tueurs en série, est requis sur une scène de crime peu ordinaire par le policier chargé de l’affaire… au grand dam de ses collègues qui n’apprécient pas ce showman qui surfe sur le voyeurisme des lecteurs…

Ce trio improbable va se rassembler pour remonter la piste de disparitions inquiétantes que personne, et surtout pas les forces de l’ordre, n’a prises au sérieux…

Je découvre Antoine Renand avec cette œuvre, son second thriller après L’empathie, qui a connu un très grand succès.

Et bien je confirme ! J’ai littéralement dévoré ce livre en 2 jours et les 150 dernières pages en quelques heures !

L’auteur dose un savant mélange d’actions et de recherches, avec des temps consacrés aux interrogatoires durant le procès où les témoignages s’effritent peu à peu… Au fil des pages, l’atmosphère s’alourdit jusqu’à devenir irrespirable lorsqu’on se retrouve enfermé dans l’antre d’un psychopathe. La psychologie des 3 personnages centraux est parfaitement bien décrites et les personnages secondaires apportent une crédibilité indéniable à l’ensemble.

Seul problème : si vous ouvrez ce thriller, il vous sera impossible de « Fermer les yeux » 😉

Bref, c’est mon 1° livre de cet auteur et j’ai adoré ! Je suis partie pour la découverte de sa biblio complète… 😊

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S'adapter ou mourir

Elle c'est, Ambre 17 ans décide de partir avec son petit ami.

Hébergé par un homme dont elle a fait la connaissance sur internet.

Une bonne idée ? Le connaît t'elle aussi bien quelle le croit ? Pas si sûre...

Lui c'est Arthur, 40 ans il est moderateur, enlève les contenus indésirables sur un réseau social.

Comment ses deux personnes que tout opposent vont finir par ce trouver ? Pourquoi ?



Décidemment Antoine Renand fait vraiment partit de mes auteurs chouchous !

Avec ses romans on est toujours pris des le début. Les protagonistes très travaillés.

L'histoire très prenante.

Le stress est palpable à chaque pages, la tension ne descend jamais.



Encore une belle réussite !
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L'Empathie

J’ai rencontré Antoine Renan lors d’un salon. Il était accueillant et sympathique et comme j’avais vu passer un grand nombre de chroniques positives le concernant, je me le suis mis dans un coin de la tête. Malheureusement, je n’avais pas trouvé le timing pour m’en occuper, jusqu’à maintenant.



Ce texte est assez original dans sa construction. Il suit tout d’abord le scénario habituel du polar moderne avec la poursuite d’un criminel dangereux. Mais ensuite, il change de trajectoire en développant en profondeur les protagonistes pour nous livrer le tableau complet de son intrigue. Ce mode de narration est surprenant et très réussi.



Attention, je me dois de vous prévenir : Préparez-vous à être chahuter ! Même si c’était son premier roman, il y va fort, très fort. Si vous craignez les histoires de viols et de violence, vous pouvez d’ores et déjà passer votre chemin. En effet, la trame principale et toutes ses ramifications sont imprégnées de sévices sexuels. En plus, aucun détail ne nous est épargné, il faut en être conscient avant de se lancer dans cette aventure !



Cet auteur possède les qualités d’un primo romancier. Il a de grandes ambitions qui lui permettent de ne pas se mettre de limites et de nous offrir un thriller qui dérange. « L’empathie » ne vous laissera pas indifférent. Mais il pêche aussi par certains côtés. Trop de maltraitance a tendance à tuer la maltraitance et je regrette un peu cette surenchère qui imprègne tout le roman.



Malgré ce petit bémol, je suis ravi de m’être enfin décidé à lire cet auteur. Antoine Renan maîtrise sa narration et son histoire, aussi malsaine soit-elle, m’a happé jusqu’à la fin. Convaincu, je vais de ce pas m’intéresser à ses autres œuvres, pour voir s’il a tenu toutes ses promesses !
Lien : https://leslivresdek79.wordp..
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S'adapter ou mourir



Les larmes qui perlent à mes yeux sont des océans de sang.

"Il s'en serre comme bouquet mystère", lis-je sur une critique Babelio. Quinze fautes en quatre lignes de chronique. Je m'empresse d'effacer celle-ci afin qu'aucun littéraire qui passerait par là ne soit victime d'un choc anaphylactique.

C'est mon nouveau métier désormais : Modérateur d'avis sur le site francophone regroupant le plus de lecteurs. du moins suis-je en formation sous les directives de Peter Krausse : Je dois en effet faire mes preuves avant de me lancer dans le grand bain.

Ici, un internaute qui juge un livre après en avoir lu trente pages. N'est-on pas censés avoir lu le roman ou la bande dessinée dans son intégralité avant d'émettre un avis ? Ou s'abstenir de toute notation en expliquant simplement les raisons pour lesquelles le livre a fini par nous tomber des mains ? Il y a des dizaines d'oeuvres que je n'ai jamais terminées et très peu sur lesquelles je reviendrai un jour. Mais jamais ça ne me viendrait à l'esprit d'émettre un avis sur un roman inachevé.

Je clique.

"J'efface. Et tout va bien dans le meilleur des mondes."

On aura tout vu ! Je tombe sur une internaute qui veut créer sa secte où chaque membre disposera de son propre crâne humain orné d'un bougeoir. Alerte maximale, les policiers sont prévenus qu'ils doivent redoubler de vigilance auprès des catacombes.

Une autre qui part dans l'espace non pas revêtue d'une combinaison de cosmonaute mais d'une robe de princesse qui se mue peu à peu en pyjama. Même schéma, j'alerte les autorités avant de cliquer sur supprimer.

Toute ressemblance avec des chroniques réellement existantes serait bien sûr purement fortuite.

Peter Krausse m'appelle ce moment-là. Il n'a pas l'air ravi.

- Bon, être modérateur ne consiste pas à enlever toutes les chroniques qui te chatouillent. Tu as signé une charte. Ton attention doit avant tout se porter sur ce qui choque réellement l'opinion publique. Les propos racistes, homophobes, intolérants, provocants, sexuels. Grâce à toi et à tous les modérateurs le site doit rester un refuge serein pour tous.

- Compris chef, répliquais-je en me mettant au garde à vous.

- J'aimerais notamment que tu t'intéresses aux chroniques d'un dénommé Antyryia, qui a pas l'air tout seul dans sa tête. Réflexions anti-cléricales, propos gores où il se mutile, se fait torturer ou se suicide d'atroce façon, et pire encore il laisse sous-entendre qu'il aurait séquestré dans sa cave d'innocentes jeunes femmes, et même tué l'une de celle-ci à coup de pelle.

Aussitôt, jouant le jeu, je m'intéresse à la dernière chronique en date de cet énergumène, qui évoque le troisième roman d'Antoine Renand, S'adapter ou mourir.



* * *



Les histoires de jeunes femmes enfermées dans une cave - ici un container - à la merci de leur tortionnaire physique et psychologique, du violeur qui les terrorise, sont devenues tellement monnaie courante dans les romans noirs qu'il m'en faut beaucoup désormais pour être ému par la tragédie de leur sort. L'affreux La cave aux poupées de Magali Collet avait rebattu les cartes du genre mais cette fois, Baptiste Rivoire - grand méchant de l'histoire - peine à convaincre dans ce rôle. Sociopathe notoire, il simulera une amitié sur internet avec Ambre Deloy qui confiera tous ses secrets à cette oreille aussi attentive et attentionnée, qui l'encouragera à fuguer. Il est même prêt à l'aider en l'hébergeant une nuit.

Ce chasseur cruel dépourvu d'affect l'hébergera bien plus qu'une nuit, l'enchaînera, fera d'elle sa femme et sa servante.

"Il avait toujours rêvé d'avoir une esclave."

Toute tentative de rébellion sera sévèrement punie.

Elle devra s'adapter si elle ne veut pas mourir, aussi démesurée que soit sa haine. En attendant l'opportunité ou jamais.

Antoine Renand, sans révolutionner l'histoire immuable de la proie et du prédateur, saura cependant donner assez de souffle et de tension à cette histoire pour ne jamais ennuyer le lecteur, et même lui préparer quelques bifurcations inattendues.



En parallèle, quelques années plus tard, se déroule une autre histoire, plus originale, plus surprenante, et au moins aussi bouleversante même si elle en n'a moins l'air. le narrateur et personnage principal est à mon sens un double de l'auteur. de Arthur Renel à Antoine Renand il n'y a qu'un pas minuscule à effectuer, facilité non seulement par leurs initiales communes mais aussi par leurs métiers. L'écrivain est également cinéaste et scénariste, ce qui est le cas de son alter-égo. Mais Arthur Renel n'a pas eu le succès escompté avec ses deux premières productions, il est mis à la porte par sa femme et il doit trouver un métier alimentaire provisoire. C'est l'entreprise Menidas qui lui donnera sa chance, sous-traitante d'un des plus gros réseaux sociaux ( Facebook, ici rebaptisée Lifebook ).

Et son nouveau job va donc consister à visionner en très grand nombre les images et vidéos signalées chaque jour afin de les retirer au plus vite du circuit si nécessaire.

Notons également des références ne serait-ce qu'aux titres de ses deux premiers livres.

- "Les paroles exactes de sa maîtresse avaient été "sérieuse absence d'empathie".

- "Ne pas me dire que j'avais fermé les yeux."



Décapitation d'une victime de Daesh, chat jouant avec une pelote de laine, mère allaitant son nouveau-né, dragon de Komodo dévorant une biche ( un de ces lézards du fond des âges qui a su s'adapter plutôt que de mourir avec les dinosaures ), scène familiale de barbecue, porno amateur, lapidation d'une femme au Moyen-Orient, collision mortelle sur l'autoroute, partie de ping-pong entre amis pendant une fête arrosé, château de sable à côté de l'enfant qui l'a construit, scatophilie, tortures, exécutions, enfants enfermés dans une voiture en plein soleil, animaux noyés, chiens battus, jeunes mariés descendant le parvis de l'église, bébé hurlant à la crèche qu'une jeune puéricultrice finit par faire taire en lui faisant boire de l'acide, la victime d'une tournante dans une cave insalubre au son des rires des violeurs.

Un kaléidoscope d'images parfois sans conséquence et parfois insoutenables.

Un métier alimentaire où il faut être le plus efficace possible et traiter le plus grand nombre de données par jour.

"Une sensation presque hypnotique devant le mal, devant l'extrême, devant cette fenêtre ouverte sur le pire de ce que l'Homme et la nature pouvaient produire."



"C'est tout ce qu'on peut faire, cliquer sur la touche pour effacer de la plateforme, rien d'autre. On n'intervient pas, on est seulement spectateurs."

Alors si, pour les scènes graves s'étant déroulé en France, des signalements seront effectués aux forces de l'ordre, qui pourront au mieux tenter de gérer 20 % d'entre elles avec les moyens du bord.

A nouveau, il faut s'adapter ou mourir. Jouer les indifférents blasés ou ne plus supporter cette fange et donner sa démission... ou se suicider.

Jamais je n'aurais imaginé ce métier comme étant psychologiquement l'un des plus difficiles et éprouvants qui puissent exister.

Ces lourds moments m'ont beaucoup plus pesé que l'histoire dramatique du kidnapping d'Ambre.



Relativement long, ce livre se lit cependant quasiment d'une traite, son seul défaut étant de partir un peu dans tous les sens et de s'éloigner de son principal sujet dans ses cent dernières pages, comme un feu d'artifice pas totalement maîtrisé.

L'émotion, la vraie, a fini par surgir et me prendre par surprise en me serrant la gorge.



Je ne donne pas tout crédit au déroulé totalement fou des évènements successifs du roman, mais j'ai aimé suivre l'énorme évolution tant physique que psychologique d'Arthur, ancien petit réalisateur ayant tout perdu qui trouvera avec des amis bien plus jeunes que lui une autre façon que l'alcool et la drogue douce pour lutter contre les images démoniaques de leur quotidien.

A l'échelle animale ou humaine, il y a toujours eu les prédateurs et leurs proies. Même si l'évolution a permis au caméléon ou au phasme de se fondre dans le décor, peu sont ceux qui ont su s'adapter au point d'échapper à leur place dans la chaîne alimentaire.

Et tout en haut de cette chaîne, armés et dangereux, nous avons évidemment les hommes. Chasseurs d'ivoire, chefs de cartel, sociopathes, lobbyistes, et bien d'autres carnivores définissant leurs propres règles.

Et si, chacun à son échelle, on réagissait plutôt que toujours subir ? Si devenir le prédateur permettait de rétablir ne serait-ce qu'un peu de justice, d'équilibre, et de pouvoir se regarder dans une glace ? Mais à quel prix ?



Pour la petite info, une vidéo d'allaitement sur facebook ne peut être diffusable à la seule condition qu'on ne puisse pas distinguer l'ombre d'un mamelon, sinon ce serait de la pornographie. Il y a une charte très précise de ce qui est diffusable ou pas, que les modérateurs ne peuvent évidemment pas discuter.

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Fermer les yeux

Justine Morin est une fillette pleine de vie âgée de 7 ans. Dans son village, tout le monde se connaît ou presque. Lors d'une partie de cache-cache estival en plein air avec les enfants du village elle disparaît. Très vite un suspect, un marginal du village et peu apprécié, est arrêté par le gendarme Tassi près du corps sans vie de la fillette en pleine nature. De suspect il est coupable et condamné à une peine de prison.



15 ans ont passé. Devant le journal télé, un fait divers sordide sort le désormais ex gendarme Tassi de sa paisible retraite. Cette actualité avec ce mode opératoire et la proximité géographique de ce meurtre lui rappelle grandement l'assassinat de la petite Justine. Il est persuadé d'avoir envoyé un innocent en prison et avec l'aide de Nathan un auteur à succès spécialisé dans les tueurs en série, il compte se racheter, coûte que coûte.



Dans fermer les yeux vous assisterez à la descente aux enfers du gendarme Tassi suite à la mort de sa fille. Ravagé par le chagrin et la culpabilité, sa fille étant morte dans un accident de voiture dans lequel il était au volant du véhicule en état d'ébriété, il s'efforce de rester à la surface, par amour pour son fils.



De l'indignation, de la frustration et de la fascination. Voilà ce que peuvent ressentir les différents personnages de cet ouvrage. Personnages un peu caricaturaux parfois, on peut noter quelques facilités mais rien de dérangeant.



Antoine Renand, par des chapitres fluides avec de nombreux dialogues, du suspens mais surtout avec un rythme efficient, oui efficient j'insiste, réussi à nous immerger très vite et à nous maintenir aux aguets dans ce roman policier où le malsain et l'impunité essaye de prendre le dessus sur la justice.



Mais vous savez comme moi que rien n'est tout blanc ou tout noir…
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L'Empathie

Ah, la vache, quand même ! Oui, je sais, ce n'est pas très constructif comme critique, mais ce sont les premiers mots qui me sont venus à l'esprit quand j'ai refermé ce livre.



Avec cette phrase accrocheuse sur la couverture, je m'attendais à autre chose que ça, un thriller efficace mais un poil déjà vu. Cependant, non seulement les fenêtres tiennent peu de place dans l'intrigue, mais les personnages, eux, ont un passé qui vaut son pesant de cacahuètes - et je ne vous parle même pas du présent ! Je n'avais pas envie de dormir, certes, mais surtout parce que j'avais beaucoup de mal à lâcher le livre. Quel autre titre pourrait-il avoir, la fabrique des monstres ?



Un livre qui m'a agrippé de bout en bout, mais je vous préviens, ce n'est pas pour les petites natures qui cherchent une histoire légère ! Je trouve que pour un premier roman, c'est sacrément envoyé et j'attends avec impatience de lire le prochain roman de l'auteur. Puissant.



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L'Empathie

Anthony Rauch et Marion, capitaines de police travaillent dans une brigade appelée « la brigade du viol ». Ensemble, ils enquêtent sur un violeur qui officie dans les ascenseurs. Celui-ci a déjà trois victimes à son actif et ne compte pas s’arrêter là. Parallèlement, un individu surnommé l’Alpha, sorte de chef de meute auto proclamé, mais solitaire s’introduit par les fenêtres d’appartements parisiens, pour assouvir ses pulsions. Le lecteur suit la trace de ces deux prédateurs, ainsi que l’enquête menée par cette brigade.



J’ai été assez inquiète lors de la lecture de la première moitié… Une enquête sans rien de plus, un style assez classique pour une histoire somme toute bien racontée, des personnages qui tiennent la route sans être charismatiques, un titre bien mystérieux pour traiter d’un sujet déjà vu : le viol. (Je ne révèle rien, c’est dans la 4Ème de couverture). Arrivent alors des apartés, comme de petites confidences chuchotées à l’oreille du lecteur, sur le passé de certains personnages : Marion, Anthony, Alpha, Louisa (mère d’Anthony). C’est ici que la magie opère et qu’Antoine Renand passe au niveau supérieur. Le style s’étoffe, les scènes deviennent cinématographiques, les personnages prennent de l’épaisseur grâce aux révélations sur leurs passés respectifs. L’écriture devient incisive, brûlante, douloureuse, évocatrice, et plonge le lecteur tantôt dans l’effroi, tantôt dans la compassion. J’ai toujours à l’esprit le titre « L’empathie ». Mais l’empathie c’est quoi ? « La capacité de se mettre intuitivement à la place de son prochain, de ressentir la même chose que lui, de s’identifier à lui ». C’est réussi. En quelques pages, l’auteur fait basculer un thriller, qu’il serait d’ailleurs très réducteur de ne qualifier « que » de thriller, dans quelque chose de plus profond, de sociétal, d’infiniment humain : un chemin vers la rédemption. Sous la lumière du viol, l’enquête devient alors un prétexte pour évoquer un problème de fond, la compassion, et confronter des positions, celle de victime, mais aussi celle de bourreau.



Ce qui me frappe d’abord c’est la justesse des propos. La finesse d’analyse, la perspicacité, l’affection de l’auteur pour ses personnages et le fait que le récit ne soit pas manichéen. Jamais. A aucun moment. Les choses s’expliquent, il suffit de savoir les regarder ou les entendre. À travers son personnage principal, Anthony, il fait naître, au milieu des décombres, la lumière jaillissante de l’humanité. Après un début de vie qui s’apparente à un chemin de croix, quand l’abomination frappe et que les instincts primaires prennent le dessus, il reste encore, quelque part, une conscience, une morale, un désir profond de faire mieux, d’être meilleur, de changer la donne. C’est en aidant les autres qu’on s’aide soi-même. Sublimissime portrait que celui d’Anthony qui rassemble, à lui seul, tous les degrés d’émotions et toutes les émotions, tous les hommes en un seul.



Les thématiques abordées m’ont interpellée. Outre le viol qui est évidemment au coeur du roman, il est question d’enfance et de justice.



Vous savez maintenant à quel point le sujet de l’enfance me touche. Ici, tout particulièrement, car l’auteur a eu cette incroyable idée (de génie?) de faire partir tous les personnages d’un même point de départ. Bien sûr, les milieux dans lesquels ils évoluent sont tous différents, mais une chose les rassemble, que je vous laisse le soin de découvrir. J’ai trouvé cette façon de faire captivante, car elle met en exergue la possibilité du choix. On pourrait ensuite faire un petit cours de philo entre l’inné et l’acquis ou le libre arbitre, mais je préfère vous laisser apprécier la façon dont Antoine Renand mène sa barque. Tout ça pour quoi ? Pour amener le lecteur à cette réflexion : entre l’état de victime et l’état de bourreau il n’y a finalement qu’un pas, et peu d’éléments font basculer un être humain d’un côté plutôt que de l’autre. Pour moi, la puissance de ce livre se situe précisément là. C’est tout le sens de l’empathie : se mettre à la place de l’autre.



« Si tous les agressés de deviennent pas des agresseurs, il est extrêmement rare qu’un tueur ou un violeur en série n’ait pas été lui- même victime de sévices pendant son enfance. Le Mal se copie, se reproduit. L’enfance est l’étape la plus fondamentale pour la construction de chaque être, et nul parmi les violeurs en série qu’il avait arrêtés n’avait échappé autrefois au rôle de martyr. «



J’ai une tendresse particulière pour Louisa, avocate pénaliste, et mère d’Anthony. Ses forces sont aussi ses faiblesses. Son sens de la justice, exacerbé, presque philosophique, en fait un personnage de premier plan, tiraillé entre son métier et son rôle de mère. « Il y a toujours des circonstances atténuantes pour la défense d’un homme », « rien n’est indéfendable », « le droit n’est pas de la morale », « Apaiser la douleur des victimes n’est pas mon rôle », quelques phrases qui interpellent et obligent au questionnement. Par ses réflexions sur la justice, Louisa ne vous laissera pas dormir sur vos deux oreilles. C’est une femme forte qui n’autorise pas le statut de victime, ne l’accepte pas, qui avance, mais qui est faillible. Elle est l’être à double face : celle par qui le malheur arrive, et l’ange gardien. Cela la rend incroyablement attachante.



Enfin, l’auteur montre à quel point la première expérience sexuelle reste déterminante pour la suite de la vie. À l’heure de la pornographie accessible par tous, dont les plus jeunes, l’accent est mis sur cette première fois qui fait toute la différence dans la sexualité à venir. « La brusquerie d’une certaine tradition du terroir » oriente les inclinaisons sexuelles futures et fait, là encore, emprunter un chemin plutôt qu’un autre. Le lecteur, sans arrêt placé devant les expériences du passé, tiraillé par sa compréhension, son empathie, ne sait plus s’il a le droit d’éprouver ce qu’il éprouve. La culpabilité des victimes et les circonstances atténuantes du bourreau lui sont jetées en pleine face, et il lui appartient de se faire son opinion.



On aurait pu tomber dans le pathos, dans le glauque, dans la violence pour la violence avec force descriptions de scènes atroces. Ce n’est pas le cas. Le viol comme thématique secondaire est traité de manière juste, précise, et donne surtout la direction entière du livre, cette thématique principale qui est l’empathie. La justesse des mots et des situations fait défaillir. C’est dur. C’est poignant. C’est choquant. C’est douloureux. Les mots font échos aux maux, mais le tragique frôle le sublime dans l’évolution de certains personnages.



L’homme est une bombe à retardement. Son chemin est parsemé d’embûches. Il appartient à chacun d’éliminer sa partie noire, d’aider ceux qu’il a blessés, ou pas. Quels sont les éléments qui réunissent Anthony Rauch, Marion Mesny et l’Alpha, violeur en série ? Lisez et vous saurez.



Ce livre est un magnifique roman sur la rédemption et un puits de seconde lecture. Antoine Renand fait une entrée fracassante dans le monde du noir avec ce roman remarquable que vous n’êtes pas prêts d’oublier.




Lien : https://aude-bouquine.com/20..
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L'Empathie

J'ai découvert l'auteur et son titre sur Babelio. Prix "Bête Noire des Libraires" 2019, prix "Nouvelles voix du Polar- roman français" 2020, ajoutés à cela les bandeaux alléchants sur la première de couverture et le résumé, je me suis laissée tenter...



Pour un premier roman, j'aurais aimé être tolérante, mais une fois de plus, je vais nager à contre-courant par rapport à l'enthousiasme que ce titre a suscité chez la plupart des lecteurs. Ma lecture achevée, tous ces bandeaux commerciaux "tape à l'oeil' me hérissent le poil.

Le "trop" est souvent l'ennemi du "bien", c'est bien là le problème. Chacun des protagonistes de l'histoire est, ou "violeur" ou "violé" (parfois même les deux). Des scènes d'abus sexuels et de violences innommables parsèment le récit. L'auteur en profite pour nous répéter régulièrement à travers le personnage de la mère avocate, que malgré les pires exactions commises, tout homme a le droit d'être défendu...

Régulièrement, l'enquête est mise en suspens et l'auteur se consacre à l'étude psychologique des intervenants et à leur passé traumatique. Habituée à la lecture de polars et thrillers en tout genre, ce n'est pas vraiment l'aspect sordide du scénario qui m'a choquée mais plutôt le changement de rythme. Le développement de la relation toxique que le flic entretient avec sa mère est long et ennuyeux.



Je n'accorde qu'un 6/20 à ce roman car j'ai eu du mal à croire à l'histoire de ce type qui se prend pour Spider Man et qui, tel le phœnix, renait de ses cendres à chaque fois. Une question me taraude encore, comment le flic a-t-il réussi à retrouver la trace du violeur ? Je n'ai, hélas, pas réussi à éprouver la moindre empathie pour aucun des personnages.
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L'Empathie

Difficilement soutenable, parfaitement cadencé et exquisement addictif. Voila ce que je retiens de cette lecture qui n'aura duré que quelques heures !

On ne va pas se mentir, certains passages sont durs, proches de l'abominable, mais pourtant les pages défilent à une vitesse folle. On ne veut pas en louper une miette et pourtant, ce qu'on est en train de lire est clairement hard. On se met à vérifier deux fois si les fenêtres sont bien fermées quand on va se coucher. Âmes sensibles, prenez vos précautions !



La plume de l'auteur fait que nous sommes tenus en haleine tout le long de l'histoire, et malgré certaines lenteurs ou répétitions que j'ai pu trouver, cela sert grandement à la construction des personnages progressive, jusqu'au dénouement final.



Vous l'avez compris, j'ai adoré cette lecture du début à la fin, et je comprends maintenant tous les éloges lus avant de commencer cette lecture.



Merci encore à @editions_pocket de m'avoir permis de découvrir ce thriller dans le cadre des Nouvelles voix du Polar et on peut dire que la barre est haute avec ce bouquin ! ❤️
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Fermer les yeux

Voilà un roman qui promet des nuits blanches!



Dès les premières pages, j’ai été totalement prise par cette histoire, lisant comme si j’étais en apnée et ne respirant qu’entre deux chapitres.



Plusieurs histoires sont racontées en parallèle et, au fil des chapitres, l’auteur nous place tantôt dans la peau du tueur en série tantôt dans celle de Nathan ou de Tassi, bien décidés à prouver le lien entre plusieurs disparitions de jeunes filles.



En tant que lecteur, on est emporté dans un tourbillon, les infos s’accumulent et on se prend avec plaisir au jeu des hypothèses, tentant de comprendre ce qui se joue sous nos yeux.



Mais, alors que l’on pense l’histoire terminée, un dernier rebondissement retentissant nous cloue sur place, totalement ébahis.



Après L’empathie, Fermer les yeux place sans conteste Antoine Renand dans le clan des auteurs de thrillers à ne pas manquer!
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