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Critiques de Antoine Renand (1114)
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L'Empathie

Sur la couverture, un avertissement signale que l’on risque après lecture de ne plus pouvoir dormir la fenêtre ouverte. En fait on risque de ne plus pouvoir dormir du tout. Dans un premier temps parce qu’on aura réduit ses heures de sommeil pour avancer dans ce thriller qu’on ne peut pas lâcher. Et ensuite parce qu’on va rapidement découvrir que ce n’est pas une fenêtre fermée, quel que soit l’étage où elle se trouve, qui arrêtera Alpha.



Alpha. Le nom que l’on redoute de voir apparaître car on sait immédiatement que quelqu’un va passer un sale quart d’heure. Rien n’arrête ce démon, uniquement animé par sa propre jouissance qui ne peut se manifester que dans la torture et la domination de ses victimes. Même si l’on découvre peu à peu son passé, pas question de l’absoudre, on souhaite juste que les valeureux flic qui sont sur ses traces parviendront à le neutraliser. Si possible pour toujours.



La Poire, c’est lui qui traque ce pervers démoniaque. Ce surnom fruitier, lié à la morphologie peu excitante d’Anthony Rauch, cache un passé trouble, que l’on va découvrir peu à peu. Et quel que soit ce passé, Anthony reste un personnage qui suscite l’empathie. Mais tout cela sera révélé à petites doses. Le seul indice livré dès le départ est la personnalité remarquable de sa mère, avocate réputée pour plaider les causes perdues.



Troisième élément d’un thriller, les victimes. La compassion est là inévitable. Et elles contribuent par leurs caractéristiques sans originalité à l’impression générale que cela peut arriver à n’importe qui. Il suffit juste d’être là au mauvais moment.



C’est donc un thriller haletant, difficile à lâcher, à la fois en raison de la terreur qu’inspire le psychopathe mais aussi parce qu’on beaucoup à découvrir sur le passé du capitaine Rauch.





Un thriller efficace et mouvementé comme je les aime.
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Fermer les yeux

Parfois, après avoir ouvert un livre, on ne le lâche pratiquement plus avant de le terminer. C’est ce qui m’est arrivé avec Fermer les Yeux d’Antoine Renand.

Je découvre cet auteur, je n’avais pas lu l’empathie. Et je dois bien le dire, c’est une belle découverte !

Pourtant l’histoire semble plutôt classique. Tassi, Un gendarme dépressif et alcoolique à cause d’un accident familial douloureux réussit pourtant un coup d’éclat en arrêtant le coupable d’un crime atroce. Une affaire rondement menée.

Toutefois, des années plus tard, alors qu’il vient de prendre sa retraite, en regardant les actualités, il entend parler d’autres crimes dans une autre région française. Des crimes qui ressemblent énormément à l’affaire en question.

Curieux et devenu sobre, il décide de s’intéresser à ces affaires. Mais les difficultés et les mystères s’accumulent. Les pièces du dossier ne sont pas (plus ?) complètes et son ancienne hiérarchie ne voit pas son initiative d’un très bon œil.

C’est alors qu’entre en scène deux autres personnages, Emma, une avocate et Nathan, un écrivain. Le procès en révision du « coupable » qu’il a arrêté quinze ans plus tôt va se rouvrir et Emma, persuadée de l’innocence de son client entre en contact avec l’ex-gendarme. Elle est secondée par Nathan, spécialiste des tueurs en séries.

L’intrigue prend, à ce moment là, une autre dimension. Pour le prix d’un thriller, on a aussi des scènes de procès et tout un flot d’informations sur les tueurs en séries. L’auteur s’est bien documenté.

Le rythme, déjà plutôt vif, s’accélère encore. Les hypothèses se multiplient. D’autres personnages entrent dans le jeu. Et puis, cette enquête semble gêner pas mal de monde, la sécurité des personnages principaux n’est pas garantie.

L’écriture d’Antoine Renand est dynamique et la succession de chapitres courts en fait un véritable tourne-page. Le suspense lent au départ, monte crescendo et si parfois on a l’impression de comprendre enfin ce qu’il se passe, il y a toujours une information, un élément qui nous met mal à l’aise et nous oblige à rester sur nos gardes. On a l’impression que plus on démêle l’écheveau, plus on s'emmêle dans un autre.

Tout n’est pas parfait, bien entendu, les personnages sont un peu stéréotypés, mais c’est un peu le jeu des thrillers quand l’intrigue est l’élément le plus important et le plus réussi du livre.

J’ai donc pris beaucoup de plaisir à la lecture de ce roman, happé par les mystères et le suspense et par une écriture plutôt alerte et agréable.

Si vous aimez les thrillers, les histoires de tueurs en séries plutôt originales, n’hésitez pas !
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S'adapter ou mourir

Il y a des choses que je ne m'explique pas. Lors de leur sortie respective, j'ai eu très envie de lire les deux précédents romans d'Antoine Renand ( L'Empathie, Fermer les yeux ), attirée par les excellents retours, quasi unanimes, sur Babelio ... mais je ne l'ai bizarrement pas fait. Je me rattrape donc avec le troisième.



J'ai adoré toute la première partie. L'auteur prend le temps de poser son récit en l'ancrant au plus près de ses personnages, avec un soin extrême apporté à la véracité psychologique de chacun, avec une empathie qui déteint immédiatement sur le lecteur. Dès les premières pages, une réelle émotion traverse les pages et se diffuse. On est avec Ambre, jeune fille de 17 ans, en conflit avec sa mère, qui fugue avec son petit-ami et fait escale chez un homme qu'elle n'a jamais rencontré mais avec lequel elle discute virtuellement depuis des mois en se confiant à lui. On est avec Arthur, quadragénaire mal en point après un mariage effondré, réalisateur de cinéma sans succès, contraint à prendre un job alimentaire.



Le procédé consistant à alterner les deux arcs narratifs est courant en littérature, mais là, il prend toute son ampleur car on cherche vraiment à comprendre comment le cauchemar vécu par Ambre va se télescoper avec la descente aux enfers d'Arthur devenu modérateur de contenu pour un réseau social ressemblant sacrément à Facebook. C'est suffoquant de découvrir les conséquences terribles de la fugue d'Ambre, désormais cernée par une violence quotidienne vécue dans sa chair, de laquelle elle ne peut s'échapper, alors qu'Arthur, lui, assiste impuissant en tant qu'éboueur du web à la pire violence du monde, de décapitations perpétrées par Daesh à des viols d'enfants, avec forcément des répercussions de type post-traumatiques en train de se mettre en place.



Antoine Renand a sans doute vu le reportage de Cash Investigation «  dans la peau d'un modérateur Facebook », diffusé en 2019. Et c'est une excellente idée que d'en avoir fait le coeur de son roman, le point de collision irréversible. Le métier de modérateur de contenu est décrit quasi sociologiquement, avec un humour froid et décapant soulignant le cynisme des géants des réseaux sociaux qui passe par des sous-traitants pour recruter les personnes chargés de faire le ménage sur leur plate-forme, leur hypocrisie aussi dans la gestion des images violentes qui leur parviennent après avoir été signalées.



L'ultra violence de la société 2.0 est au coeur du roman, qu'elle soit cachée, affichée, virtuelle ou réelle. Si on peut supprimer une vidéo violente, on ne peut supprimer la violence des hommes. Au mitan du roman, la mécanique se met en branle pour faire se percuter très habilement l'histoire d'Ambre et celle d'Arthur. Tous les petits indices, informations, personnages secondaires, concourent à nourrir une intrigue millimétrée.



L'impact de l'exposition continue à la violence explose. On ne peut être exposé à une violence dégueulasse sans que des images épouvantables ne s'incrustent dans votre cerveau, ne vous détruisent psychologiquement jusqu'à vous entraîner dans des actions dangereuses que vous n'étiez pas destinés à accomplir. Le rythme s'accélère dans l'action pure et dure, tient en haleine, éclairant le titre-précepte ( excellemment choisi ), même si pour ma part, c'est clairement toute la partie initiale d'exposition qui m'a le plus happée, la deuxième est plus classique dans son déroulé bien que s'engouffrant sur des chemins inattendus.



Un thriller parfaitement maitrisé, sombre, très sombre mais profondément incarné par des personnages forts devant prendre des décisions radicales s'ils veulent survivre physiquement ou psychiquement, quitte à basculer dans une vengeance politiquement incorrecte mais légitime.



PS : l'année dernière, dans le cadre d’une affaire judiciaire alléguant que l’entreprise n’avait pas correctement évalué les risques d’une exposition constante à des contenus violents pour la santé mentale, Facebook a annoncé qu’il allait dégager la somme de 52 millions de dollars afin d’indemniser les plus de 10.000 modérateurs œuvrant sur sa plateforme.
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L'Empathie

Un thriller complètement addictif. Aucun superflus, on tourne les pages avec frénésie sans pouvoir s’arrêter.

Moi qui n’aime pas les histoires avec des flics, j’ai été servie ici mais dans le bon sens du terme. Au-delà d’une intrigue de base à la recherche d’un violeur machiavélique, on suit surtout plusieurs personnages à hauteur humaine. Il y a beaucoup de psychologie dans ce thriller et on se retrouve piégé à l’insu du titre à ressentir énormément d’empathie. Malgré l’horreur que traversent ou ont traversé les personnages, l’empathie palpite à chaque chapitre.



Antoine Renand ne mâche pas toujours ses mots pour décrire l’horreur, c’est cru avec un acharnement presque indigeste à nous servir une suite d’atrocités, de perversités sexuelles. Je suis fleur bleue et j’ai une âme sensible et pourtant j’ai été happée dans ce thriller comme jamais. J’ai trouvé la plume de l’auteur attractive, la construction du livre très pertinente et immersive à souhait, les personnages sont bien campés et interagissent entre eux. Par dessus tout j’ai surtout adoré le paradoxe grandissant entre l’ombre machiavélique des démons de l’enfance et cette empathie qu’on sert, qu’on empoigne, qu’on implore pour sauver ces êtres qui ont le malheur de grandir dans une mauvaise famille ou de croiser le diable à un mauvais moment de leur vie.



C’est un thriller qui a une âme, qui se veut addictif et prenant tout en encourageant pour les plus forts à écouter leur cœur battre dans les ténèbres de la nuit. Seule l’empathie recèle au final les clés pour arriver à cerner l’origine du mal et elle seule sait où se cache l’absolution.

Brillant.
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L'Empathie

Mon dieu quel roman.. complètement addictif. Ce roman tu l'ouvres pour ne plus le lâcher ! Et en plus quand tu sais que c'est un premier roman c'est juste incroyable d'être aussi bon et dans l'écriture et dans l'histoire. Bref je tire mon chapeau a l'auteur.



Bon il faut quand même avouer que ce livre a quelques défauts. Les personnages ont tous un passif un peu compliqué et de ce fait cela fait un peu trop pour moi.

Et le final un peu trop rapide et expéditif aussi, a mon gout …



Mais en dehors de cela , je me suis régalée.

L'écriture de l'auteur est super agréable et addictive. Le scénario très prenant, très réaliste. Et le sujet de fond est traité avec pudeur malgré la violence des actes. J'ai aussi apprécié la psychologie des personnages.

Et puis pour finir j'ai passé ma lecture a voir Cédric Sire dans le rôle d'Alpha (le gros méchant de l'histoire - cf ma citation), ce qui ne gâche rien a ma lecture.



Un jeune auteur que je vais garder à l'œil car il a un réel talent de conteur.
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Fermer les yeux

Dominique Tassi a tout de la vie rêvée, une femme, deux enfants, une belle maison et un travail en tant qu’adjudant. Sauf qu’un jour, il ferma les yeux. Au volant de sa voiture, le verre de trop. La voiture fit une embardée et si Tassi s’en sortit sans une égratignure, sa fille Lisa âgée de sept ans mourut dans l’accident.



Depuis ce jour, Tassi n’est plus l’ombre que lui-même. Alcoolique, divorcé de sa femme, désintéressé de son travail.

En 2005, à Presles-la-Vallée, Justine une petite fille disparaît, quelques heures après, Tassi se trouve nez à nez avec le parfait coupable tenant la gamine dans ses bras. Gabin Lepage.



Tout n’est évidemment pas aussi simple dans ce second thriller d’Antoine Renand.

Même s’il veut nous faire croire à une rapide vérité, l’horreur continue à se distiller en Ardèche. Avec cette latence chronique où chacun semble n’avoir qu’un créneau : fermer les yeux. On fait plusieurs bonds dans le temps dans ce thriller et quand arrivent d’autres disparitions en 2020, les yeux commencent à s’ouvrir mais à force d’avoir côtoyé la nuit les yeux fermés, il n’est pas simple d’assembler un puzzle tortueux.



J’avais eu un vrai coup de cœur pour l’empathie et ce deuxième roman m’a également beaucoup plu. Parce que l’auteur rend ses personnages palpables, plus qu’un simple flic, Tassi est un homme humain traversé par ses doutes, ses erreurs et ses doutes. Antoine Renand fait un gros travail d’investigation tant dans le portrait des tueurs en série grâce à Nathan Rey, écrivain spécialisé dans cette catégorie. Aussi, l’auteur parvient à autopsier chaque personnage dans leurs failles pour les rassembler et les amener de force dans leurs derniers retranchements, ce, avec psychologie et suspens.

Je me suis juste un peu perdue ici en seconde partie avec l’arrivée d’un tueur en série qui selon moi, avant d’en arriver à la fin était peut-être un peu de trop. On connaît aussi assez vite le véritable coupable où l’attrait principal devient secondaire en nous centrant sur le dénouement de Tassi et Nathan. Ce n’est certes pas dérangeant mais une part du suspens est du coup un peu biaisé.



Les éléments assez gores restent chers à l’auteur, n’épargnant pas les âmes sensibles pour certaines descriptions sur les tortures assez éprouvantes.



Je termine ce roman convaincue du talent de l’auteur mais avec une furieuse envie d’une bonne paire de claques à ce monde préférant fermer les yeux.



Je continuerai volontiers à suivre cet auteur dont ses livres ont cet atout primordial dans la catégorie thriller : nous faire tourner les pages avec addiction et ferveur.

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S'adapter ou mourir

Le voyeurisme sur les réseaux sociaux est devenu un véritable fléau. Les gens ont maintenant le réflexe de dégainer leur portable pour filmer le moindre fait divers

Je me souviens très bien d'un triste événement,il y a quelques années, un jeune motard qui a perdu la vie devant nous. Mais la majorité des badauds filmaient, sans penser une seule seconde a ce que pourrait ressentie la famille de ce jeune homme en visionnant ces images. Sans oublier la gène occasionnée aux secours.



Antoine Renand maîtrise et décrit parfaitement cette violence des réseaux sociaux, en se plaçant du côté des modérateurs et de leur difficile travail.

C'est se fourvoyer que de penser que cette violence s'arrête en supprimant des images, c'est juste mettre des oeillères a la population.



L'auteur travaille également deux histoires en parallèle. Et il maîtrise cette façon de faire a la perfection.

Il gère également de façon admirable l'intrigue de son roman et arrive à mettre le doigt juste là ou il faut pour déranger le lecteur..

Les personnages sont extrêmement bien travaillés et l'auteur est sans concessions avec eux et avec ses lecteurs.



Les seuls petites choses que j'aurais a reprocher à ce roman sont quelques longueurs et parfois un rythme un peu lent.

Mais dans l'ensemble un très bon thriller travaillé, maîtrisé, sombre, dérangeant et en même temps terriblement efficace.



Si l'auteur diverti son lectorat, il le pousse également à la réflexion, et j'aime ça.

Si j'avais trouvé son second roman un poil en dessous du premier, Antoine Renand signe ici sans aucun doute son meilleur roman.



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Fermer les yeux

Dans mon abondante PAL figurait un roman dont il avait été beaucoup question dans vos critiques , à savoir "L'Empathie " , ouvrage qui , d'ailleurs , surfait sur une très belle vague de satisfaction . Alors , confinement oblige , la pile subissait des assauts répétés et , la pole - position atteinte , l'heure de la découverte sonna , pour mon plus grand plaisir , comme peut en témoigner la critique dédiée. Mais ça , c'était avant...

Lundi , oui, oui , dès lundi , retour à la librairie , où je me suis littéralement jeté sur le second opus d'Antoine Renand, "Fermer les yeux " sous le regard approbateur d'un individu que j'eus du mal à reconnaître, planqué sous un masque rehaussé d'une élégante visière en plexiglass ....mon libraire préfèré, opinant du chef et tentant désespérément de me parler clairement ...Bonheur de se retrouver....

Ce roman est parfaitement venu confirmer ce que l'on avait pressenti , Antoine Renand fait son entrée dans le cercle fermé des auteurs à suivre .( ...tout au moins, pour moi .)

Ce roman sera l'occasion de rencontrer trois personnages particulièrement attachants , mais toutefois bien étranges aussi . Le premier , c'est Dominique Tassi , un flic brillant , heureux en ménage et bien dans sa vie jusqu'au jour où un terrible événement va l'entraîner dans la profondeur des enfers....Le second , Nathan , est un écrivain de renom , spécialisé dans les comportements déviants, reconnu comme auteur de qualité et même parfois sollicité par les instances policières. Lui aussi possède un lourd passé.... Quant au troisième personnage , c'est Emma , une avocate dont la carrière s'annonce prometteuse . Leur rencontre sera motivée par la révision du procès d'un marginal accusé et reconnu coupable d'un meurtre atroce .....

Dés lors tout se télescope, les événements se succèdent, les découvertes rabattent les cartes , rien ne va plus ....Et plus on tire sur la ficelle , plus les noeuds se font et... se succèdent..Les pages se tournent et l'intrigue nous empêche, le soir , à une heure où la raison voudrait que l'on se réfugie dans les bras de Morphée , de " fermer les yeux "....

Tiens , c'est bien ça, " fermer les yeux ", beau titre pour une expression polysémique et...mystérieuse. Pas d'inquiétude, à la fin , vous y verrez " plus clair " .

La fin , justement , présentera encore quelques rebondissements inattendus et nous laissera un curieux arrière- goût de ..., un je ne sais quoi .., mettant nos nerfs à l'épreuve...et gardant nos sens en éveil malgré l'évidence.

L'écriture est sobre mais tout en maîtrise pour Antoine Renand ..Le récit est très bien construit et de nombreux dialogues viennent accélérer encore un texte qui ne manque pourtant pas d'actions et...de réflexion.

En rugby , on dirait que l'essai a été transformé et que l'auteur a assuré sa place pour le prochain match. Personnellement , je l'inscris définitivement dans mon fichier personnel et je serai présent pour le match , pour peu que ce satané coronavirus nous permette d'y assister... ...

Et pour ça, les amies et amis , un seul mot d'ordre , prudence et ...prenons soin de nous .( Bon, oui , je sais , dans le bouquin , tout le monde n'a pas pris soin de sa personne , mais ça, c'était pour .....nous entraîner dans l'aventure .)
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L'Empathie

Comment chroniquer ce roman sans divulgacher?... Pour ma part, je l'ai lu avec comme seules informations la phrase de la première de couverture : "Vous ne dormirez plus jamais la fenêtre ouverte" et le macaron de la sélection pour le prix Bête Noire des libraires 2019.

Parlons alors de la construction qui est originale et alterne les enquêtes avec des chapitres de présentation de l'histoire de vie des personnages.

Parlons aussi du caractère visuel et cinématographique du récit et pour cause, l'auteur est réalisateur de courts métrages et scénariste de longs.



L'enfance traumatique est le dénominateur commun aux personnages principaux, les prédateurs bien sûr, mais aussi Anthony et Marion qui travaillent à la brigade du viol. La psychologie fouillée des protagonistes crée une deuxième histoire à côté de l'enquête proprement dite. Ces policiers ont fait un véritable choix en se spécialisant en profileurs de violeurs ; ils sont en empathie avec les victimes.



Ce premier roman d'Antoine Renand est magistral et addictif. Il est semé d'indices et dévoile progressivement les zones d'ombres du passé des enquêteurs.

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L'Empathie

Alpha aime s’introduire en silence chez les gens et de préférence quand ils sont chez eux. Une fenêtre ouverte à n’importe quel étage fera l’affaire pour cet homme capable d’escalader les façades à mains nues. Une fois à l’intérieur, il prend tout sont temps pour torturer, dominer et violer ses victimes…



Mais que fait la police me direz-vous ? Et bien, justement, Anthony Rauch, surnommé La Poire, et Marion Mesny, capitaines au sein de la « brigade du viol » de la police judiciaire, vont tenter de mettre fin aux agissements de ce pervers insaisissable… surtout que l’affaire va vite devenir personnelle !



Pour son premier roman, Antoine Renand parvient à nous servir un thriller particulièrement haletant, qui se dévore de la première à la dernière page. La construction, qui alterne les enquêtes des policiers avec des retours en arrière dévoilant le passé des personnages, s’avère très efficace et permet d’avancer dans l’histoire tout en créant de l’empathie envers des personnages dont l’enfance explique bien des choses…sans forcément les excuser.



Le côté un peu exagéré de ce tueur diabolique, trop proche du surhomme pour demeurer réaliste, ainsi que l’accumulation d’atrocités qui feront fuir les âmes trop sensibles, sont les seuls petits bémols de ce polar addictif au possible. Il y a d’une part des personnages qui ont quasiment tous étés violeurs et/ou violés et d’autre part une description de l’horreur souvent trop explicite, qui peuvent éventuellement causer une overdose chez le lecteur. Lorsque le petit Anthony Rauch décrit ce qu’il a vécu à l’aide de dessins, l’auteur démontre pourtant sa capacité à décrire l’horreur de manière beaucoup moins explicite.



Mais bon, pour un premier roman, on peut effectivement parler d’une solide entrée dans le monde du polar ! Je vais d’ailleurs très vite me plonger dans le second volet !
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S'adapter ou mourir

Ceux qui me connaissent savent que mes goûts en terme de thrillers sont très carrés, il ne me faut aucun flic ni enquête, les polars quai des orfèvres ce n’est vraiment pas ma tasse de thé, sauf exception. Ce que j’aime avec Antoine Renand c’est son univers loin des brigades policières françaises, ses histoires haletantes impossibles à lâcher, son audace à plonger les deux mains dans l’âme humaine. J’avais eu un coup de coeur pour son premier livre, L’empathie, me revoilà à nouveau pleinement conquise avec ce dernier livre, S’adapter ou mourir, immergée jusqu’à la moelle dans cette double histoire cauchemardesque.



Ambre est une jeune adolescente de 17 ans, un peu rebelle, un peu paumée, elle fugue avec son petit ami croyant trouver l’herbe plus verte ailleurs. Ils se rendent chez un homme qu’Ambre a rencontré sur internet et avec lequel elle a noué une relation virtuelle depuis plusieurs mois. Malheureusement pour le couple, il s’avère que cet homme, Baptiste est une crapule de la pire espèce.



En parallèle, on suit la vie d’Arthur, un réalisateur has been fraichement largué par la mère de son fils, Alexandra, une jolie pédiatre. Il peine à percer dans le cinéma et pour gagner sa croûte tant bien que mal, il accepte un poste chez Medina, une entreprise qui recrute des modérateurs de contenus pour le célèbre réseau social Lifebook. Ces modérateurs de contenus sont aussi appelés les éboueurs du web. Bienvenue en enfer. Internet est une porte ouverte pour le meilleur mais aussi le pire. Je me suis mise à la place de ces modérateurs, ne comprenant pas comment il était possible de travailler à un tel poste sans perdre la boule (il en va de même pour les travailleurs d’un abattoir ou d’une usine porchère mais c’est un autre débat). Antoine Renand décortique à la loupe ce phénomène de sabotage mental suite au visionnage intensif et quotidien d’images explicites et dérangeantes, tout est analysé, débriefé à la perfection.

On m’avait dit que ce thriller était très glauque avec des scènes insoutenables. Je trouve pour ma part que l’auteur ne se complait pas dans le macabre à outrance. Il pèse ses mots et surfe plutôt sur la suggestion que sur le déballage brut. Bien sûr certaines scènes sont dures et m’ont donné quelques sueurs froides mais lorsque c’est bien dosé, comme ici, l’histoire est tout à fait supportable.



Le suspens est à son apogée.

Les pages défilent sans temps mort.



Le procédé narratif qui joue sur l’espace temps et alterne entre les deux personnages est addictif. D’un côté Ambre, son calvaire, son emprisonnement. De l’autre Arthur plus libre de ses mouvements mais de plus en plus torturé. L’ensemble nous entraîne dans une spirale édifiante où les deux personnages vont muter, profondément meurtris et abimés par ce que la vie a de plus sombre.



Le plus intéressant dans S’adapter ou mourir (et c’est ça que j’aime dans les thrillers ou romans noirs) c’est ce côté crédible, humain qui flirte dangereusement avec la réalité, qui gratte, sans gant, sans masque la couche interne des ténèbres de la société. Rien n’est laissé au hasard ou à l’approximation. Chaque personnage, même Baptiste le tortionnaire a son mot à dire, son histoire, même l’enfance trafique de futurs monstres, c’en est effrayant.



Antoine Renand n’a pas froid aux yeux. Il connait son sujet. Il connait les codes. Il a compris que fermer les yeux et l’empathie ne font pas bon ménage et pour cela, il faut s’adapter ou mourir.

Pour les amateurs du genre, foncez!
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Fermer les yeux

Depuis que j'ai lu L'empathie, je surveille du coin de l'œil l'auteur. Il me fallait donc découvrir ce qu'il en était de ce second roman.



Il faut que je reconnaisse que je suis un peu déçue. Si l'écriture reste formidable et assez prenante, et si le scénario dans ses grandes lignes est réellement très bon et intéressant. J'ai eu plus de mal avec les détails. Un certain manque de réalisme m'a frappée.

J'ai trouvé que les personnages avaient une chance incroyable, toujours là au bon moment, ou alors la chance de retomber rapidement sur la personne recherchée… et ici il y en avait de trop à mon goût, ce qui a nuit à la crédibilité de ce roman.



Je n'ai pas non plus apprécié les sauts entre les différentes époques. J'ai trouvé ça trop abrupt.

Et puis certaines choses sont laissées de coté et traitées de façon succinctes, donc pas assez détaillées pour moi et d'autres tirent un peu en longueur.



Je vais continuer à surveiller l'auteur car il a un grand potentiel, et je me suis peut être arrêtée sur des petits détails car j'en espérais sans doute trop en commençant ce roman.

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Fermer les yeux

L'auteur de l'Empathie qui m'avait procuré frissons et angoisse, ce que l'on attend d'un thriller, récidive avec Fermer les yeux.On est en France, et on fait connaissance avec Tassi, un flic alcoolique et dépressif (que feraient les auteurs de polar, sans ces archétypes?). Il était ivre quand il a tué sa fille dans un accident de voiture , il est devenu encore plus alcoolique.



Témoin d'une affaire de disparition d'une petite fille, il provoque les aveux de l'homme que l'on découvre portant dans ces bras le cadavre de l'enfant, alors que la battue de la veille n'avait rien donné. L'homme est un marginal, son sort est réglé, il finit en tôle.





Oui mais voilà, lorsqu'un autre jeune fille est découverte morte, elle porte les stigmates de violences qui ressemblent fortement à ce qu'avait observé notre flic sur la première victime. Sauf que ce qui pourrait relancer l'enquête , à savoir le rapport d'autopsie, se trouve amputé de quelques pièces capitales.



Entrent en scène un autre personnage, un écrivain spécialiste des tueurs en série, ainsi qu'une avocate, celle qui va prendre la défense de Gabin, inculpé dans la première affaire , que Tassi a voulu relancer en revenant sur ses propos.





C'est parti pour une enquête complexe, dont le rythme va crescendo, jusqu'à des situations très anxiogènes, pour lesquelles les pages ne se tournent pas assez vite. le genre de roman pour lequel il faut se retenir de jeter un coup d'oeil sur les dernières pages pour savoir qui s'en sort.





Pas besoin d'une prose élaborée pour réussir un tel ouvrage : c'est la construction qui importe et ici c'est plutôt réussi. On tremble à l'idée de rencontrer au cours d'un chapitre le méchant de l'affaire, un type aussi ignoble que l'était Alpha dans L'Empathie. C'est peu à peu que le puzzle se révèle beaucoup plus complexe que ne le laissaient suggérer les faits initiaux.



A lire d'une traite.

#Fermerlesyeux #NetGalleyFrance
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Fermer les yeux

S'il y a bien un drame dont peu de personnes parviennent à se remettre, c'est bien celui de perdre son enfant... C'est tragiquement ce qui arrive à l'adjudant Dominique Tassi. Alors au volant de sa voiture, après quelques verres au bar accumulés à de la fatigue, il rate un virage et la voiture dévale la pente. Si lui s'en sort indemne physiquement, sa fille, Lisa, meurt sous le coup... Un accident brutal qui bouleverse alors aussi bien l'équilibre familial, son couple n'y résistant pas, que sa vie professionnelle. L'adjudant n'est plus que l'ombre de lui-même, rongé par une dépression que seul l'alcool soignera...

En 2005, la jeune Justine disparaît subitement. Tous les villageois, ou presque, de Presles-la-Vallée, participent à la battue pour tenter de la retrouver. La gendarmerie, prévenue assez vite, demande des renforts. Tassi et son collègue, Baranès, se rendent aussitôt sur place. Malgré les heures passées et les nombreuses recherches, Justine reste introuvable. Dominique décide alors de rentrer se reposer avant d'accueillir de nouveaux renforts. Sur la route, il remarque, dans le fond de la vallée, un homme en train de creuser. Se précipitant en bas, il tombe nez à nez avec Gabin Lepage, une enfant dans les bras. Marginal, peu apprécié du village, il est le coupable idéal bien qu'il déclame haut et fort n'y être pour rien. L'avenir de cet homme semble tracé si ce n'est que des meurtres présentant de fortes similitudes sont perpétrés des années plus tard...



Un gendarme à la retraite, rongé aussi bien par l'alcool que les remords, une avocate qui veut faire éclater la vérité et un auteur spécialiste des tueurs en série... Voilà le trio qui, une fois le dossier rouvert de Gabin Lepage, va tout faire pour l'innocenter et, pourquoi pas, débusquer le vrai coupable. Si le scénario semble convenu et déjà lu, il n'en est rien ! Outre des personnages parfaitement dépeints à qui l'on s'attache aussitôt de par leurs forces et leurs faiblesses, Antoine Renand nous entraîne au cœur d'une affaire judiciaire qui pourrait bien mettre à jour certaines failles. Même si le coupable est assez vite connu, là n'est finalement pas l'enjeu de ce roman qui tient en haleine jusqu'à la toute fin. Une fin surprenante qui nous laisse pantois ! En trois parties bien distinctes, l'auteur fait montre d'une parfaite maîtrise narrative, faisant se succéder moult événements. Terriblement efficace et captivant, au rythme soutenu, ce roman a tout d'un thriller palpitant...
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L'Empathie

Il aime s'introduire chez les gens, au moment où ils dorment. Pour les prendre par surprise. S'ensuit un enchainement de violence, allant jusqu'à violer, martyriser, parfois les tuer. Après avoir sévi dans quelques pays américains, il décide de retourner en France, ce pays qui l'a vu naître... Alpha, comme il s'appelle, sera très vite surnommé "le lézard", par la police en raison de sa capacité à grimper les étages des immeubles...

Au commissariat du 12e arrondissement, le capitaine Antoine Rauch, surnommé La poire, et sa collègue, Marion Mesny, accueillent une jeune infirmière libérale, Déborah, troisième victime présumée du violeur des ascenseurs. Au vu de sa déposition qui dura une bonne partie de la nuit, il ne fait nul doute aux enquêteurs que c'est bien le même homme. Mais caché sous des vêtements sombres, muni de gants et ne quittant jamais son casque de moto, il leur est très difficile de le décrire, d'autant que les descriptions des victimes ne se recoupent pas...

Deux enquêtes en parallèle qui risquent de mettre à mal les deux capitaines...



Antoine Renand frappe fort avec ce premier roman qui nous entraîne au cœur de deux enquêtes policières pour le moins originales. En charge de la traque du violeur des ascenseurs et de Alpha, La Poire et Marion, les deux capitaines au sein de la brigade du viol. Confrontés à la violence, aux viols, ils vont pourtant être choqués par le degré de cruauté de Alpha, personnage ô combien énigmatique qu'ils surnomment le lézard. Si cet aspect policier est captivant de bout en bout, l'auteur se démarque ici par son analyse fine et pointilleuse des trois principaux protagonistes (Alpha, Marion et Antoine) en s'attardant sur leur enfance, leur psychologie profonde, les drames qui les ont marqués. Pour les deux policiers, leur rencontre avec Alpha va notamment les confronter à leurs secrets. Oscillant entre passé et présent, l'auteur tisse une construction impeccable. Un roman noir addictif, violent, intense, cru parfois, mais aussi profondément humain...
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L'Empathie

Jusqu'au tiers du livre, j'étais "à fond ", je trouvais très intéressante cette histoire de mystère dans le mystère...

Un duo de flics enquête sur un violeur en série dans Paris, l'un des policier est surnommé "la Poire", à cause de son physique gynoïde. Pourquoi est-il comme ça ? ( Problème de santé , ou problème plus scabreux ? ).

Oui, tout allait bien, le suspens me tenait scotchée à mon canapé, puis l'auteur s'est livré à une escalade de violence qui m'a fortement dérangée. Une impression de voyeurisme, un côté sordide que je déteste dans les romans policiers , de nombreux personnages qui ont eu un trauma (viol) dans leur enfance , ce qui m'a laissée au bord de l'indigestion...

Et cela suivi d'une impression d'irréalité, d'invraisemblance, Alpha, le tueur- violeur échappe à tous , prend de plus en plus de risques, escalade des immeubles à mains nues sans jamais être remarqué, se joue des balles, des ceintures noires , traque ceux qui sont sensés le poursuivre ... Je n'y ai pas cru...

La maison d'édition parle d'un roman qui laisse sans voix par sa puissance et son humanité, moi, j'y ai trouvé beaucoup de longueurs, beaucoup de perversité, mais aucune humanité ..

Mais pour les lecteurs et lectrices ,qui aiment ce style , ça passera nickel, ce n'est qu' une question de sensibilité ...

Challenge Mauvais Genres.
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L'Empathie

Un premier roman ? Mais oui , et une sacrée entrée dans le monde du polar pour un auteur qui , à n'en point douter , va sûrement rejoindre les plus " huppées " des têtes de gondole .

Ce roman , qui vient de sortir en poche , est tout simplement bluffant au point qu'il va détourner pour quelques heures , votre attention du " coronavirus " pour vous plonger dans un autre univers , tout aussi angoissant , tout aussi violent , le monde de " la police des viols ", le monde sournois de la pédophilie et ses conséquences sur des vies brisées à jamais , meurtries , en quête perpétuelle de reconstruction , de reconnaissance de soi , d'acceptation dans un monde implacable , plus prompt à désigner des coupables que de se porter au secours de victimes à qui les mains tendues maladroitement ne font que refouler , pour les enfouir , les pires des douleurs ....

Oui , car ce bouquin , on pourrait Le scinder en deux grands blocs : une course angoissante , difficile contre Alpha , un implacable violeur surnommé aussi le " lézard ". Anthony et Marion , capitaines au sein du deuxième district de police de police judiciaire sont sur ses traces . Cette partie du roman est haletante , violente , implacable , sans temps mort , Une véritable chasse à l'homme contre un ennemi que rien n'arrête, qui se complaît dans la cruauté envers ses victimes et frôle les limites les plus extrêmes du risque . Attention , c'est violent , dur , cruel mais tellement , comment dire, " porté par une force qui vous oblige à tourner les pages , qui vous empêche tout renoncement ."

Et puis , la plupart des protagonistes ayant un passé " compliqué " , on découvrira , inséré très habilement dans le palpitant récit , l'histoire bouleversante des uns et des autres , des histoires qui nous permettront de connaître le vécu de ces personnages et avoir les clefs qui nous expliqueront leur présent......

C'est vraiment, pour moi , un roman que l'on peut conseiller sans hésitation, avec , bien entendu , toutes les réserves dont j'ai parlé plus haut .

Rejoignant en cela l'avis de quelques babeliotes dont je " suis régulièrement et avec intérêt les avis éclairés " , je pense que l' intensité baisse un peu à un " certain moment ", je n'en dirai pas plus si ce n'est que ce " léger " fléchissement n'est tout de même pas suffisant pour vous détourner de ce que je considère comme un très bon roman.

En tout cas moi , ce RENAND , comme on dit , " il est dans le fichier " .....
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L'Empathie

Est-ce vraiment un thriller ou une analyse psychologique, sociologique, voire juridique? Les scènes d'action, je ne parle pas de celles de sexe trop détaillées inutilement, notamment celles de pédophilie, sont bien conduites, mais trop entrecoupées de digressions sur les antécédents des protagonistes qui n'apportent pas toujours l'eau nécessaire au moulin de l'histoire.



C'est un roman qu'il faut lire vite ce qui permet d'en apprécier la trame dont on doit rendre acte à l'auteur car elle est suffisamment tissée pour conférer au livre un suspense acceptable.



Tous les romans policiers doivent-ils être truffés d'invraisemblances et d'affirmations péremptoires pour être des réussites? Je pense que non et le dénouement en apporte une dernière que l'on voit quand même venir assez vite.



L'ensemble est quand même beaucoup trop long et il me semble que condenser le texte en le réduisant d'au moins un tiers aurait donné davantage de rythme à ce roman malgré tout prenant ainsi que l'on dit d'autres lecteurs. De là à le percevoir comme addictif, sûrement pas. Je l'ai lu vite pour en finir et passer à autre chose.



Bon, il est très difficile d'écrire de très bons polars et, pour un premier roman, cela reste une réussite qui ne précipitera pas vers une suite. Je préfère de très loin Caryl Férey ou les maîtres américains du suspense.



Donc, empathie pour les uns, médiocrité pour d'autres, un roman de qualité bien moyenne à mon goût personnel.
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S'adapter ou mourir

En conflit avec sa mère, Ambre, 17 ans, décide de fuguer avec son copain, Adrien. Direction le sud de la France. Son ami virtuel, Baptiste Rivoire, avec qui elle a discuté de nombreuses heures sur internet, à qui elle s'est confiée, aussi bien sur ses troubles, ses problèmes avec sa mère que son envie de fuir, s'est gentiment proposé de les accueillir chez lui, dans la Drôme, pour une nuit. Mais, bizarrement, alors que ce dernier lui inspirait une totale confiance, la conseillant souvent, l'apaisant même lors de ces discussions, le considérant comme un ami, elle éprouve, dès qu'elle le rencontre une sorte de malaise. Sans nul doute aurait-elle dû se fier à ses intuitions...

Arthur, à 40 ans, est dans une mauvaise. Réalisateur de deux films n'ayant attiré que peu de public, il ne parvient pas à financer son troisième film. Également propriétaire d'un vidéo-club, il a dû le fermer, la faute à toutes ses plateformes du type Netflix. La même année, ses parents décèdent brutalement dans un accident de voiture. Si Alexandra, sa femme, l'a toujours soutenu et épaulé depuis 20 ans, elle commence néanmoins à se détacher de lui. Voulant en comprendre les raisons, il découvre qu'elle le trompe. Aussitôt, elle lui annonce qu'elle le quitte et le somme de partir. Trouvant refuge chez son frère, celui-ci, par le biais d'une connaissance, lui propose de travailler en tant que modérateur de contenu...



Antoine Renand nous plonge dans deux histoires parallèles : celle d'Ambre qui va vivre un véritable enfer auprès de Baptiste et celle d'Arthur, devenu modérateur et qui, à force de visionner des images violentes, voire insupportables, va changer, aussi bien psychologiquement que physiquement. Deux histoires avec pour point commun la violence. Antoine Renand prend le temps, au début du roman, de présenter ses personnages, le rythme s'accélère ensuite, l'intensité dramatique se déploie, et la violence, de plus en plus présente sans tomber dans le voyeurisme, laisse entrevoir des drames à venir. L'auteur dépeint parfaitement ses deux personnages, il s'immisce au plus profond de leur âme, nous faisant ressentir toutes leurs émotions, et décrit, subtilement la spirale dans laquelle chacun s'est engouffré. Ce roman s'avère captivant, haletant et fort original de bout en bout, notamment grâce à ses revirements et rebondissements inattendus, parfois déroutants, à ses chemins empruntés surprenants, son approche des réseaux sociaux et du travail (effarant) des modérateurs, mais aussi habilement construit puisque l'on se demande sans cesse quand les deux histoires vont se percuter (ce ne sera, étonnamment, qu'après plus de 400 pages) et quel lien les unit.



Un thriller diaboliquement efficace...



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Fermer les yeux

Je n'avais pas ressenti l'emballement général autour du premier roman d'Antoine Renand, L'Empathie.



Je me lance alors dans celui-ci, sans rien attendre, comme on se dit pourquoi pas ? Parceque j'avais trouvé que le potentiel était bel et bien là. J'avais envie de retourner vers sa plume.



La lecture d'un bon thriller est synonyme, pour moi, de plaisir. Tout est dans le dosage, dans les ingrédients et ici tout fonctionne à merveille ! Un gendarme à la retraite, un peu abîmé, en quête de rédemption auquel on s'attache tout de suite. Un auteur de best sellers sur les tueurs en série. Une avocate déterminée, chic et choc. Des meurtres vieux de quinze ans. Oui, les ingrédients sont bien là.



Le risque, alors, est d'être convenu, un peu trop classique. Antoine Renand évite cet écueil en prenant dès les premières pages son lecteur entre ses griffes et ne le relâche qu'à la toute fin, complètement sous l'emprise de sa plume machiavélique.



La notion de fait divers est au coeur de ce page turner terriblement efficace. L'auteur s'est documenté sur les affaires criminelles qui ont marqué notre époque. Il entraîne son lecteur en plein coeur de l'horreur et de ses dommages collatéraux. Il y a des bourreaux, des victimes mais également des vies autour, bouleversées à jamais.



J'ai dévoré ce roman, un peu comme on ralentit en voiture, fasciné par un accident sur le bord de la route. J'ai adoré m'interroger également sur le titre du roman durant toute ma lecture mais chut …



En bref, si tu aimes les thrillers menés tambour battant, tu dois lire Fermer les Yeux, frisson garanti !


Lien : https://labibliothequedejuju..
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