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Critique de Merik


Un essai à portée philosophique sur les débuts pose pas mal de questions. En ce qui me concerne, la manière de commencer à en parler : faut-il commencer par le début, la fin, le milieu, au hasard ? J'ai choisi un début suivant, en partant du principe qu'un début annonce souvent une fin antérieure. Mon prochain livre sera « Paradise, Nevada », dont la première phrase est : « Tout était à la fois extraordinaire et insipide ». Aucun rapport avec celui-ci, excepté qu'ici on y parle de débuts de romans, d'Italo Calvino et son « Si par une nuit d'hiver un voyageur » fait de débuts de romans justement : « On espère du début d'un roman et peut-être de n'importe quelle histoire, fictive ou non, une véritable surprise, un étonnement franc. Quelque chose qui déloge du « déjà », où même l'imagination piétine».
Mais il sera question de beaucoup d'autres, philosophes, romanciers, en vrac incomplet et de manière désordonnée, mais avec un début et une fin en lien avec ma mémoire aléatoire : Pessoa, nicolas Matthieu, Perec, Ernaux, Jankélévitch, Olivia Rosenthal, Montaigne, Merleau-Ponty, Brigitte Giraud.... Il n'y sera pas question de Franck Ribéry, qui à sa manière a appréhendé la notion de continuité dans les débuts, avec sa fameuse sentence : «J'espère que la routourne va vite tourner ».
J'ai particulièrement aimé qu'on y parle d'amour maternel avec Gary, de renouvellement et d'éternel recommencement amoureux avec Ernaux et son jeune homme. Avec ce thème transversal des débuts, on entendra parler aussi de naissance, d'adolescence, de maladie, …
J'ai parfois décroché ou en ai survolé la compréhension fine, mais me suis toujours raccroché aux branches de la fin du paragraphe, et au début du paragraphe suivant. On l'aura compris, cet essai vole plutôt haut, tutoie les références nobles de la littérature et de la philosophie. Il me paraît très réussi, m'impressionne même, presque un exploit à mes yeux avec ces 180 pages denses de diversité thématique et de références, sur un sujet qui peut paraître pas si essentiel que ça. Bravo Claire Marin une fois encore (« être à sa place » m'avait beaucoup plu aussi), dont la finesse de la réflexion nous élargit la comprenette en randonnant hors des sentiers battus de l'esprit.

Merci à Babélio et aux éditions Autrment pour l'envoi de ce livre dans le cadre de masse critique.
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