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Critique de VincentGloeckler


Sa Louise, il a été la chercher dans la vallée à côté, Joseph, le cordonnier du village, et l'amour s'est décidé d'un coup, il est juste rentré le lendemain avec elle, avant de se marier très rapidement. Pourtant, rien ne semblait les prédestiner l'un à l'autre, lui l'artisan audacieux et le « procureur de l'alpage », qui prend soin de ses vaches autant qu'il veille sur celles des autres, elle, l'institutrice consciencieuse, amoureuse du savoir et de sa transmission, gardienne des beautés de la langue.
Dans ce coin perdu des hautes Alpes suisses, du côté des Grisons, le jeune couple détonne, faisant figure de « doux dingues ». Peu à peu, Joseph prend de l'importance dans la vie du village, s'occupant de sa cordonnerie, en vrai artiste du cuir, talentueux et fier, mais aussi de reconstruire une grange ou de fabriquer un cercueil, quand il le faut. Louise, l'institutrice, comme une seconde mère pour les enfants du bourg, est appréciée pour son autorité autant qu'elle est contaminée par la réputation sulfureuse de sa mère, l'Ernestine, « l'Américaine », une mère au destin d'aventure, qui a parcouru le monde jusqu'en Californie, où elle a participé à la ruée vers l'or, avant de revenir, pour finalement abandonner plus tard ses enfants, et aller vivre seule, dans un cabanon isolé sur les hauteurs. Si le couple s'attire ainsi, parfois, ragots de jaloux et commentaires fielleux sur leur réussite, le bonheur semble régner sur la maisonnée, où sont nés quatre enfants. le 15 août 1942 – on est en Suisse, dans un recoin du monde où la guerre qui déchire l'Europe semble n'avoir aucun écho -, alors que l'aînée des filles, Marguerite, n'a que douze ans, Louise, qui a supplié son mari de pouvoir l'accompagner pour une fois dans cette randonnée, part à flanc de montagne derrière son Joseph, pour accomplir la montée rituelle vers les pâturages et leurs vaches. , puissant
Avec toi, je ne crains rien est un récit magnifique, mettant en scène la puissance de l'amour d'un couple, mais aussi le tragique des destins familiaux, lorsqu'un accident détruit l'harmonie du foyer. On s'attache autant aux figures de Louise et Joseph, qu'aux personnages d'Ernestine ou des différents enfants, en particulier des deux filles, Marguerite et Suzanne, que leurs fortes personnalités respectives opposent. Et la langue d'Alexandre Duyck, imposant son rythme et sa poésie, apporte au drame toute sa résonnance. La montagne, ici, est aussi plus qu'un décor… l'un des acteurs, puissant, de l'histoire ! Les ombres de Ramuz ou de Giono planent sur ce texte... En faut-il plus pour vous convaincre de suivre les pas de Louise et Joseph vers les sommets ?
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