La volonté d’imposer une forme de morale ou un modèle unique de sexualité est un fil continu jusqu’à nos jours. C'était hier... et cela concerne quelques livres érotiques ou politiques. Les censeurs évoquent la loi du 16 juillet 1949 « sur les publications destinées à la jeunesse » condamnant aussi bien un livre d'André Hardellet que celui de Pauline Réage, pour défendre l'ordre moral.
Concernant les livres politiques, il est souvent fait mention d'atteinte au " Moral des armées".(surtout pour la période de la Guerre d'Algérie) ou atteinte à la sûreté de l'état.
Les interdictions et les saisies, les descentes de police, les attentats...visent à casser ce foyer de résistance chez certains éditeurs. Après la guerre d'Algérie les éditions Maspero sont au bord du gouffre et la vindicte policière et judiciaire ne va pas faiblir.
Jean-Jacques Pauvert, est le premier à publier Sade sous son nom. Lui qui édite en 1954 Histoire d'O de Pauline Réage doit subir vingt procès, entre 1947 et 1971.
En 1974, Régine Desforges est déchue de ses droits civiques, elle a été condamnée quinze fois pour ses livres, qui sont pourtant de gentilles bluettes par rapport à ce qu'on peut lire aujourd'hui.