Sporty : dans la bibliothèque d’un lecteur de littérature sportive
A la rencontre des membres de Babelio

Article publié le 26/04/2024 par Nathanaëlle Leclaire 

Nous donnons régulièrement la parole aux membres du site pour qu'ils nous partagent leurs coups de cœur et nous dévoilent leur bibliothèque. Ce mois-ci, nous avons demandé à Sporty, grand adepte de lectures sur le sport, inscrit sur Babelio depuis 2020, de nous faire découvrir sa bibliothèque et ses habitudes de lecture. 

Rencontre avec Sporty, inscrit sur Babelio
depuis le 30 mars 2020

Comment êtes-vous arrivé sur Babelio ?

À la base, je suis collectionneur de livres, revues et journaux relatifs au sport et pas réellement ce que l’on appelle un grand lecteur. Mon épouse, une fidèle de Babelio depuis des années, m’a conseillé il y a 4 ans de l’y rejoindre pour y enregistrer mes livres et découvrir d’autres lecteurs sportifs et des opportunités de lecture. En dehors de ces 2 aspects, j’ai découvert l’intérêt de faire et de lire des critiques. Rédiger une critique permet d’analyser sa lecture et de partager ses ressentis. Lire celles des autres permet de comprendre si sa propre vision d’un sujet est partagée ou pas par les autres.

Quel est le plus beau livre que vous ayez découvert sur le site ?

Participant régulièrement aux Masses Critique, j’ai eu la chance de pouvoir découvrir des ouvrages sur le sport de types différents : romans, biographies, essais ou encore documentaires. Parmi eux, c’est la biographie romancée de Steve Préfontaine, A propos de Pre de Daniel Charneux, qui a été la plus belle découverte. L’auteur nous conte, via un narrateur fictif, la courte mais réelle histoire de ce coureur surdoué et idolâtré dans l'Amérique des années 1960. Un savant mélange de sport, d’histoire, de sociologie et d’amitié, sans oublier la musique.

Quand avez-vous commencé à vous intéresser aux livres sur le sport et pourquoi ?

Je suis immergé dans le monde du sport depuis mon enfance. Mon père, ancien coureur à pied de bon niveau, lisait quotidiennement les journaux et revues sportives. Il m’emmenait aussi au plus près des sportifs sur les terrains, stades et circuits. Mon premier livre personnel sur l’histoire des Jeux Olympiques, je l’ai reçu pour le Noël de mes 10 ans. Les années qui ont suivi ont vu mon argent de poche d’adolescent s’intéresser de très près aux ouvrages sur le sport. Et depuis, les étagères ont laissé place à une bibliothèque de plus de 500 livres au gré des braderies, cadeaux, voyages à l’étranger, bouquineries, sans oublier les prêts de la médiathèque.

Lisez-vous davantage des biographies de sportifs, des documents ou des livres pratiques ?

Ma bibliothèque sportive contient à peu près tous les types d’ouvrages : romans, biographies, rétrospectives, dictionnaires, encyclopédies, guides pratiques, documents techniques, albums photos, essais, BD… J’ai longtemps été plus attiré par les documentaires relatant l’histoire des sports, et notamment ceux contenant des illustrations et photographies. Aujourd’hui, je m’oriente beaucoup plus vers des styles plus littéraires positionnant le sport dans la société actuelle, ou historiques. Les écrivains plus que les journalistes savent mettre en lumière les valeurs du sport et de ceux qui les pratiquent. J’apprécie tout particulièrement les ouvrages dont les romanciers racontent leur propre expérience sportive, mais moins les biographies généralement trop centrées sur un sportif de haut niveau auquel il est beaucoup plus difficile de s’identifier.

 
Est-ce que vous pratiquez un sport, et si oui, vos lectures vous aident-elles dans l’exercice de celui-ci ?

J’ai toujours fait du sport, depuis les courses avec les copains dans la cour de l’école jusqu’à mon état de retraité marcheur actuel, en passant par des sports d’équipe, la course à pied et le vélo. Mes lectures sur les sports d’endurance m’ont indiscutablement aidé dans le dépassement de moi-même. Mais cela est également vrai dans l’autre sens. Mes expériences sportives, en tant que spectateur et acteur, m’aident à mieux m’imprégner des récits de sports d’équipes et individuels. Les
sentiments, les sensations, les points de vue, que les auteurs expriment sont bien souvent similaires à ceux que j’ai vécus ou que je partage.

Pouvez-vous nous parler de votre bibliothèque (organisation, genres, apparence visuelle…) ?

Ma bibliothèque est organisée par sports ou catégories. Pour les sports, la boxe, le cyclisme, l’athlétisme, le football et le rugby occupent chacun plusieurs étagères. Les ouvrages multisports et ceux sur les Jeux Olympiques constituent les 2 catégories les plus riches, la troisième étant celle des sports divers qu’ils soient populaires ou beaucoup plus confidentiels. Dans un sport ou une catégorie, les ouvrages sont classés par taille pour une étagère donnée afin d’optimiser le rangement. La langue (française, anglaise, allemande, portugaise, italienne) n’est pas un critère de classement, tout comme la date d’édition ou l’auteur.

Quel est le livre auquel vous tenez le plus, et pourquoi ?

Compte tenu de l’aspect collection de ma bibliothèque, certains ouvrages ont une valeur monétaire. D’autres ont cependant une forte valeur sentimentale dont un tout particulièrement que j’ai acquis à l’adolescence : La Véridique Histoire des géants de la route de Jean Durry. Il s’agit d’un bel album grand format, essentiellement en noir et blanc, contenant de belles photographies de moments mythiques du cyclisme de sa naissance aux années 1960. L’auteur est un des grands noms de la littérature sportive et du sport en général. La préface est d’Antoine Blondin, un autre grand écrivain du sport. Et l’exemplaire que je possède a été dédicacé par Raymond Poulidor sur une photo qui l’oppose à Jacques Anquetil. Que de belles personnalités du sport et que de beaux souvenirs !

 
Pourquoi lisez-vous ?

 
Pour accroître mes connaissances dans le domaine du sport, de tout ce qui l’entoure et de toutes ses extensions comme dans le management ou la vie de tous les jours.

Avez-vous une citation fétiche issue de la littérature ?

Il s’agit d’une citation dont l’auteur initial est incertain. Mais peu importe. Elle est depuis très longtemps mon mantra que ce soit au niveau sportif, professionnel ou autre. « Tout le monde savait que c’était impossible. Il est venu un homme qui ne le savait pas et il l’a fait. »

Quelle est la perle méconnue que vous souhaiteriez faire découvrir à nos lecteurs ?

Ma perle méconnue est un roman pour la jeunesse écrit en 1965 et réédité avec succès en 2019. Les Marcassins de Yves Pélerin raconte une histoire d’amour pour le rugby et toutes les valeurs qu’il véhicule et aussi l’amitié entre des gamins emplis d’énergie et de volonté. L’aisance de l’écriture et le scénario de l’histoire rendent la lecture agréable et nous font partager les joies, déceptions, réussites et échecs de cette équipe façonnée par un duo d’hommes du cru, l’instituteur et le héros du rugby local. C’est un peu une ambiance à la Pagnol ou la Guerre des boutons qui replonge les personnes de mon âge en pleine enfance.

Quel livre offrir pour une première rencontre ?

Le sport est fait de performances mais aussi et surtout d’émotions. L’écriture peut transmettre des émotions et d’autant plus quand elle accompagne des photos qui, elles, ont le pouvoir de figer l’instant. C’est l’exercice qui est réalisé et réussi dans La Beauté du geste de Philippe Delerm. Y sont abordées différentes disciplines sportives toutes reliées entre elles par les valeurs du sport et les qualités physiques, mentales et humaines des sportifs que le geste ou l’attitude permet d’expliquer et de mettre en valeur. Quoi de mieux pour faire partager ce que m’apporte la lecture des livres sur le sport, que l’aide d’un écrivain de renom amateur averti de sport et qui a su choisir de magnifiques images de sport ?

Quelle sera votre prochaine lecture ? Comment l’avez-vous choisie ?

 J’ai encore beaucoup de livres en file d’attente et je choisis mes lectures en fonction de l’inspiration du moment. Le prochain sera probablement : Le Temps des Boni de Denis Lalanne. Boni est le surnom des frères Boniface, joueurs de rugby très célèbres des années 1950-60 dont le cadet est décédé à 31 ans. André, l’aîné vient de décéder à l’âge de 86 ans. C’est un peu lui (leur) rendre hommage que de lire cet ouvrage de Denis Lalanne, un autre grand de la littérature sportive.