AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Prix BD Fnac France Inter 2024 : interview de Laurent Hopman et Renaud Roche
Les Guerres de Lucas : aux origines de Star Wars 

 

Article publié le 12/01/2024 par Nicolas Hecht

 

 

La BD documentaire a le vent en poupe. Entre les séries d'albums pour découvrir tel ou tel aspect du monde (en vrac : l'œnologie, la géopolitique, la sexualité, le réchauffement climatique...) ou les nombreuses biographies en images, ce mode de transmission visuel semble autant inspirer scénaristes et dessinateurs, que ravir les lecteurs. Nouvel exemple avec Les Guerres de Lucas (éditions Deman), un album qui vient de remporter le prix BD Fnac France Inter 2024.

 

« Lucas », c'est bien sûr George Lucas, le créateur de la saga la plus célèbre de l'histoire du cinéma : Star Wars. En 208 pages, le scénariste Laurent Hopman et le dessinateur Renaud Roche reviennent sur l'aventure mouvementée de la création du premier film de cette série, Un nouvel espoir, sorti en salles en 1977. Évidemment, les fans de Luke, Han et Leia y trouveront leur compte d'anecdotes et autres clins d'œil. Mais cette bande dessinée se veut bien plus ambitieuse et largement tournée vers le grand public, qui y découvrira les arcanes de la production d'un film dans les années 1970, l'impact de la sortie de Star Wars sur la distribution globale des longs-métrages au cinéma, ainsi que de nombreux détails sur la biographie de George Lucas et autres célébrités du cinéma (dont Spielberg, Coppola ou Scorsese).

 

Une bande dessinée qui porte également un message simple, mais toujours d'actualité : un créateur doit croire en ses rêves pour mener à bien son œuvre. De ce côté là, pas de souci à se faire pour Laurent Hopman et Renaud Roche, puisque Les Guerres de Lucas remporte un franc succès sur Babelio (et ailleurs) depuis sa parution en octobre 2023, avec une note moyenne de 4,68/5 (pour 96 notes) à l'heure où nous écrivons ces lignes. De quoi attiser notre curiosité, et l'envie de poser quelques questions à ce duo d'auteurs, contactés en visioconférence.

 



Vous remportez cette année le prix BD Fnac France Inter. Quel est votre ressenti suite à cette annonce ?

Laurent Hopman : On a été surpris évidemment, et très agréablement surpris parce que c'est notre premier ouvrage réellement, à Renaud et à moi. C'était un incroyable plaisir et une surprise d'avoir été sélectionnés déjà. Et encore plus d'être lauréats. On est très très heureux que ça arrive sur cet album qu'on a beaucoup aimé faire et qui rencontre un joli succès, c'est la conclusion heureuse à ce long travail que le livre a nécessité.

Renaud Roche : C'est vrai que c'est assez drôle parce que je ne suis pas non plus un débutant, dans le sens où j'ai quand même plus de vingt ans de carrière derrière moi, mais plutôt dans le milieu de l'animation. Ca n'en reste pas moins ma première BD. En ce qui me concerne, l'objectif était de faire le mieux possible et d'essayer de rencontrer le public bien entendu, que ce soit lisible, fluide, agréable à la lecture… Tout le reste, je le prends comme du bonus, et comme un super bonus même. Je ne m'y attendais pas parce que dans cette sélection du prix BD Fnac France Inter, il y avait des poids lourds, des grosses maisons d'une part et parfois des gros auteurs aussi. Donc c'est d'autant plus agréable et gratifiant d'émerger au milieu de tous ces talents.


Pouvez-vous nous parler de la genèse du projet ? Vous avez dû accumuler une documentation impressionnante pour le préparer...

Laurent Hopman : En tant que fans de Star Wars, on s'est rendus compte que l'aventure de la création de ce film n'avait jamais été racontée du point de vue humain. On parle souvent des effets spéciaux, il y a beaucoup de making-of qui racontent comment le film a été fabriqué… mais finalement les coulisses, les vraies coulisses, humaines, le travail de montage d'un film, les négociations pour obtenir les fonds, etc., tout ce parcours n'avait jamais été raconté.

Du point de vue de George Lucas, c'est particulièrement intéressant parce qu'il va vivre une aventure hallucinante, que finalement peu de gens connaissent dans le détail. Le point de départ était donc de raconter cette histoire, en sachant qu'elle est enthousiasmante puisqu'elle connaît une fin heureuse et peut être une source d'inspiration pour tous les créateurs. Quoi qu'on ait eu à créer dans sa vie, quoi qu'on s'apprête à créer, c'est une histoire qui inspire parce qu'on voit les difficultés et on voit que la persévérance, la détermination et le courage permettent parfois de réussir. 

Suite à ça, Julien Derain et moi-même avons façonné cette idée, et ensuite on a cherché un collaborateur qui pourrait donner vie à cette vision. Très rapidement, Renaud s'est imposé comme le choix parfait parce qu'on avait vu ses dessins, on avait compris qu'il était fan de Star Wars. C'était important d'être fan pour pouvoir comprendre les codes et savoir retranscrire aussi les visages et les attitudes, la dynamique. C'est un artiste, et même s'il n'avait jamais fait de BD, c'était une évidence et il a su s'emparer du projet et y apporter son talent. Un talent incroyable pour croquer les personnages tels qu'ils sont, ce qui n'est pas une mince affaire, mais aussi pour la mise en scène, savoir donner du dynamisme à toutes ces scènes. D'autant qu'il y a beaucoup de dialogues, de gens qui parlent entre eux dans des bureaux, on n'est pas sur des poursuites à cheval et donc il a réussi à mettre de la vie et beaucoup de fluidité dans cette histoire. Ca a été un plaisir du début à la fin.

Renaud Roche : Je dois dire que c'est c'est très agréable de bosser avec Laurent. Dans une BD, on est obligés de faire des ajustements du script au fil du projet. Je faisais souvent des suggestions pour des ajouts, des retraits, des modifications et on en a toujours discuté de façon très transparente et très ouverte, et ils étaient souvent réceptifs et enthousiastes à mes suggestions. C'était vraiment agréable de sentir cette confiance et de pouvoir mettre en place une synergie. Et je pense que le script s'est amélioré au fur et à mesure grâce à ces échanges.



C'est un album qui plaira assurément aux fans de Star Wars, mais aussi aux amateurs de cinéma tant il fourmille de détails sur l'épopée qu'est la fabrication d'un film. Aviez-vous dès le départ cette envie de vous adresser à un large public, sans faire exclusivement du fan service ?

Laurent Hopman : Dans la mesure où c'est l'histoire humaine de George Lucas, on se place dans son environnement, dans le contexte historique de l'époque, donc on est obligés de couvrir ça et de raconter d'où il vient, avec qui il est, dans quel milieu. Star Wars n'intervient pas tout de suite dans le livre, il y a d'abord ses débuts à lui, ses premiers films ; automatiquement, on parle donc du cinéma de l'époque, de ses amis Coppola, Spielberg, etc. Ça rend tout de suite le livre effectivement plus grand public. 

L'autre point, c'est qu'on raconte une aventure humaine, qui pourrait presque concerner n'importe quelle œuvre. Bon, il se trouve qu'au bout d'un moment on parle de Star Wars et donc va entrer dans les coulisses et raconter des petites anecdotes qui peut-être toucheront particulièrement les fans. Mais même si on n'a pas vu les films ou qu'on n'est pas fan absolu - et c'est ce dont on se rend compte assez souvent dans les échanges qu'on a avec les lecteurs -, on peut apprécier le livre.

Renaud Roche : Quand ils sont venus me proposer le projet à l'époque, au-delà du fait que je suis un très grand fan, je me suis dit que je ne voulais pas que quelqu'un d'autre fasse ce projet avant moi. Et puis j'avais senti le potentiel en lisant le script, que je me représente comme des cercles concentriques : on a effectivement un récit qui va fatalement plaire au noyau des fans, mais au-delà on pouvait toucher aussi des gens qui sont juste cinéphiles, qui s'intéressent à la fabrication d'un film à cette époque, ou au travail de création en général. Au final, ça fait vraiment plein de niveaux de lecture qui sont susceptibles de séduire un lectorat assez large.


A l'image du film, c'est une BD longue mais « rapide et intense » (comme le répétait George Lucas à ses acteurs sur le tournage). Comment avez-vous travaillé au découpage de cette histoire, pour notamment maintenir le suspense tout du long ?

Laurent Hopman : Oui, ça c'est le principe du scénario, qui parsème dans le récit des éléments anxiogènes qui sont évidemment réels, mais qui interviennent régulièrement pour ponctuer l'histoire et pour entretenir cette sensation d'échec possible, de doute chez le lecteur. Parce que même si on sait que ça va bien se terminer, on se demande jusqu'à la toute dernière minute (par exemple quand seulement 32 cinémas acceptent de le diffuser aux US, au départ) si ce truc va marcher. C'est la beauté de cette histoire.

Renaud Roche : Je pense qu'il doit y avoir un bon paquet du multivers dans lequel le film s'est planté, à cause de la Fox notamment. Dans notre univers, heureusement, le film est sorti et il a cartonné. 

Laurent Hopman : On peut aussi penser à tous les George Lucas qu'on ne connaît pas et qui n'ont pas pu faire aboutir leur vision. Il y en a forcément plein qui n'ont pas eu la chance, la persévérance ou le concours de circonstances qui a permis à leur film d'éclore. On se souvient de ceux qui réussissent et on ne connaîtra jamais les autres.

 



Effets spéciaux très nombreux, film qui prend corps au montage, importance des produits dérivés, sortie du film à une date bien particulière : Star Wars ouvre finalement une nouvelle manière de faire des films... Est-ce que pour vous il est en quelque sorte à l'origine du cinéma actuel ? De son mode de production ?


Laurent Hopman : Oui, il a effectivement défini le nouveau cinéma de divertissement grand public, et familial surtout. Parce que ça, c'est une notion très importante : à l'époque où Star Wars sort, on a un cinéma qui est très polarisé. On a des Disney pour les enfants, généralement petits, il n'y a pas vraiment de production pour les ados, et on passe ensuite à un cinéma parfois très dur, avec des films de guerre ou psychologiques, qui ne sont pas du tout des films familiaux. Il y a donc un énorme segment du marché qui n'est pas exploité et qui va exploser avec Star Wars.

Les gens de l'industrie vont réaliser d'un coup qu'au lieu de vendre un ticket ou deux, on peut en vendre quatre pour le même film parce qu'on emmène ses enfants, et forcément on les accompagne. Donc d'un coup, Hollywood réalise qu'il y a une manne gigantesque et qu'il faut l'exploiter. Tout le monde va s'engouffrer dans la brèche et ça va donner le cinéma de blockbusters, les popcorn movies qu'on a encore aujourd'hui. Et de manière anecdotique : si on ne peut plus rester dans le cinéma pour la séance suivante, si on n'est pas en séance permanente comme on avait avant, c'est à cause de Star Wars parce que les gens voulaient revoir le film, donc rester dans la salle, et il n'y avait pas de place pour les spectateurs suivants. Le cinéma perdait de l'argent. Donc la règle de la séance unique, on la doit aussi à ce film.


Renaud Roche, dans le très beau portfolio en fin d'album, vous expliquez avoir abandonné le style réaliste pour simplifier votre dessin. Comment avez-vous procédé pour donner une identité à chacun des nombreux et célèbres personnages (Lucas, Coppola, Spielberg, Ford, Hamill, Fisher), que l'on reconnaît instantanément ? Et pouvez-vous nous parler un peu du travail sur le noir et blanc et la couleur ?

Renaud Roche : Les premières recherches graphiques sont toujours référencées, c'est-à-dire que je vais prendre des références photographiques pour comprendre comment sont construits les visages, les traits principaux, et on devient donc très dépendant de ces sources. Je vois ça comme une phase d'analyse en fait, pour assimiler, enregistrer des codes visuels, des caractéristiques physiques. Ca pose quand même deux problèmes : si on reste à ce niveau de détail, d'une part ça veut dire qu'on est sous perfusion des photos qu'on va trouver, et ça implique parfois un manque de liberté créative énorme - par exemple si on veut tourner la tête du personnage légèrement vers la droite et qu'on n'a pas la photo sous cet angle, on n'y arrive plus. Et ça suppose aussi un manque de vie, de dynamisme ; je viens de l'animation et dans ce milieu on a l'avantage de pouvoir assimiler rapidement un personnage, quel qu'il soit. Donc souvent ils nous fournissent des modèles, des personnages sous différents angles par exemple, et on doit ensuite nous-mêmes les interpréter.

Dans cette BD, j'avais vraiment besoin de simplifier le trait justement pour pouvoir avoir une meilleure maîtrise des volumes, des caractéristiques physiques de chacun. Quand j'ai débuté ma carrière de dessinateur, j'étais au contraire très friand de de détails. Il pouvait m'arriver, par exemple, de faire des grandes cités de science-fiction avec plein de vaisseaux partout, des choses comme ça. Ca peut parfois être une manière de prouver qu'on est capable de faire quelque chose : il y a un côté performance, qui dit « Regardez ! Je peux passer douze heures sur une image et mettre plein de choses. » Plus j'avance, plus je valorise au contraire une forme d'épure, quelque chose de plus élégant et pas forcément plus facile. Contrairement aux apparences, il faut des années de travail et d'analyse pour en arriver là. Et faire un projet ultra-réaliste graphiquement aurait aussi pris un temps fou pour un livre de cette épaisseur…

 


Pour ce qui est de la couleur, ça n'était pas forcément prévu au départ d'en mettre, et hors de propos de faire un album tout en couleur. On en a donc discuté, et on a trouvé cette solution que je trouve séduisante : mettre en lumière certaines pages très importantes, et surtout des moments qui sont liés à l'imaginaire, pour faire un contraste avec la réalité (quand le jeune Lucas a ses personnages dans la tête, qu'il s'imagine des versions du film…). Et ça permettait aussi de mettre en exergue certaines cases ou certains éléments dans une case. Il fallait que l'apparition de la couleur dans l'album ait un sens narratif, qu'elle donne un niveau de lecture supplémentaire. On la retrouve dans des scènes comme la rencontre avec sa future femme, au moment où il découvre la mythique musique du film composée par John Williams, quand il a son accident de voiture, etc. On a trouvé cet équilibre visuel qui n'était pas évident au départ, et on va rester là-dessus pour la suite.


Pensez-vous que les grandes œuvres se font souvent dans la souffrance, ou du moins en traversant des épreuves difficiles ?

Laurent Hopman : C'est vraiment une question intéressante, que je me suis personnellement souvent posée en observant notamment les artistes que j'admire. Je pense qu'il n'y a pas de réponse universelle à ça, mais on peut probablement dire qu'il y a ce point commun, la souffrance, dans la création de nombreux chefs-d'œuvre. Pas forcément au moment de la création d'ailleurs, mais aussi de manière antérieure. Il y a une souffrance qui va permettre à l'éclair créatif de jaillir. Donc oui, la souffrance est intimement liée à la création. Mais bon, il y a des exemples de chefs-d'œuvre qui se font en douceur. Peut-être pas très nombreux, mais il y en a.

Renaud Roche : Ca va sûrement paraître un peu bête, mais je n'ai pas connu de grand drame dans ma vie qui m'aurait accablé et des fois, je me dis : « Ah mais peut-être que si j'avais eu ça, j'aurais pondu une œuvre beaucoup plus originale, tout ça... » (rires). Au final, j'ai abandonné cette vision parce que je pense qu'il y a un peu un mythe de l'artiste maudit, qui en bave en permanence. Je pense qu'il y a autant de contre-exemples.

Mais ce qui est sûr, c'est que la persévérance (et c'est aussi un des messages du récit) est obligatoire. Je dirais qu'il n'y a pas de grande œuvre créée sans persévérance. Sans beaucoup de travail, beaucoup d'efforts… ce qui peut parfois être lié à la souffrance, mais qui est surtout une espèce de conviction très forte du créateur. Il faut croire en son étoile, croire en ses idées, mais il faut aussi être à l'écoute de la critique bien sûr, parce qu'elle peut vraiment aider ou sauver.

Laurent Hopman : On voit d'ailleurs, dans le cas de Lucas, qu'il a cette capacité à entendre des critiques acerbes, très dures, quand il invite les gens de son entourage pour leur présenter ses projets. C'est vraiment une de ses particularités. Mais il n'écoute pas pour autant tout ce qu'on lui dit. Il arrive à faire le tri, à entendre des choses très dures, à en garder certaines, à écouter plutôt certaines personnes et pas d'autres… c'est certainement une de ses qualités qui lui a permis d'avancer, de savoir faire le tri, de rester convaincu de certaines idées et puis d'en abandonner d'autres.

 



Quelle est votre scène préférée du premier Star Wars (épisode IV : Un nouvel espoir), et pourquoi ?

Laurent Hopman : Ce serait la première qui me vient à l'esprit, la scène de l'attaque finale sur l'Etoile noire, quand Han Solo arrive à la dernière minute. Pour moi, c'est vraiment magistral la manière dont c'est réalisé, dont c'est amené. Parce qu'on a oublié Han Solo à ce moment-là, ce qui n'est pas facile du tout à faire. Et tout tient là-dessus : si on voit le truc venir, l'effet n'est pas du tout pareil. Mais sans doute parce que c'est très intense comme scène d'attaque, et qu'ils ont déjà raté plusieurs fois, on est concentré sur ce qui se passe et donc on l'a complètement oublié. Quand il arrive à la fin, c'est aussi la rédemption de ce personnage qui les avait abandonnés ; il y a en même temps la satisfaction de le voir arriver, de sauver le héros à la fin, de se réhabiliter par-là même, et puis tout se boucle à cet instant. Ce moment est assez grandiose et je continue à le voir avec jubilation, même au cinquantième visionnage.

Renaud Roche : Celle qui me donne des frissons se passe légèrement avant celle qu'a choisie Laurent : quand Luke est sur le point de tenter son coup avec les torpilles, il a son ordinateur de visée et tout d'un coup il entend Obi-Wan qui lui parle à travers la Force. Les bruitages commencent à redescendre, la musique apparaît, et il enlève son ordinateur de visée et décide de tirer à l'instinct. Donc voilà, ces quelques secondes où on a la voix d'Alec Guinness, ce basculement très mystique d'un coup. Ca j'aime beaucoup, parce que je trouve que c'est l'essence de Star Wars dans le sens où on a une scène de guerre, de la technologie, et la dimension mystique. Une sorte de modèle réduit des grands ingrédients du film, magique. D'ailleurs, je trouve que Star Wars est à part dans les films de SF, il est plus de l'ordre du mythe moderne. 


Vous dédicacez ce livre à George Lucas et plus généralement à « tous les rêveurs qui n'abandonnent pas ». Y a-t-il d'autres rêveurs tenaces auxquels vous aimeriez consacrer un livre ? Peut-être aux éditions Deman ?

Laurent Hopman : Pour le moment, on travaille sur la suite des Guerres de Lucas, pour raconter ce qui se passe après la sortie du premier film et jusqu'à la création de l'épisode suivant, parcours qui va être tout aussi compliqué que pour le premier.

Renaud Roche : Je vais être bien occupé dans les années qui viennent, donc je ne me projette pas beaucoup plus loin. J'ai aussi des projets plus personnels, de longue date, qui sont plutôt de l'ordre de la satire et en même temps de la grande fresque épique. Je dis souvent : un mélange entre Mars Attacks!, Le Seigneur des anneaux et 1984. Et avec des pingouins. (rires)


Peut-être aussi quelque chose autour de l'Égypte ancienne. Ca m'intéresse beaucoup, et je pense que c'est une époque qui fascine énormément de gens, mais qui n'a finalement pas été si exploitée que ça, notamment en termes de fiction. On a des choses de l'ordre du documentaire historique, Christian Jacq qui a écrit quand même des romans sur cette époque-là. Au niveau visuel, on ressort toujours ce qui est lié à Ramsès, la Bible, Moïse… ou alors Cléopâtre et César… mais en fait il y a 3 000 ans d'histoire. Et Dieu sait qu'il y aurait moyen de faire une espèce de Game of Thrones en Égypte ancienne, un truc absolument fou. C'est pas ce que je veux faire non plus, mais quelque chose autour de ça, oui.

 

 

 

Découvrez Les Guerres de Lucas de Laurent Hopman et Renaud Roche, publié aux éditions Deman 

Commenter  J’apprécie          33

{* *}